9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3661. 36me année Le vote de mardi dernier et celui de mercredi pour la constitution du bureau de la Chambre méritent de fixer tout par ticulièrement l'attention du pays. Ces voles en effet infligent une sévère leçon ces brouillons par principe, qui, au sein de nos populations paisibles et unionistes,osè rent proclamer tant de fois la nécessité des luttes de parti et desdissensions politiques, et qui ne négligèrent rien pour attiser par tout les brandons de la discorde et de la haine; tantôt en répandant parmi les mas ses les plus insignes calomnies contre leurs adversaires; tantôt en stimulant par l'ap pât d'une place lucrative ou commode la cupidité envieuse des chercheurs de for tune; tantôt en carressant les passions ir réligieuses et antisociales d'une poignée de vollairiens et de démagogues. A ce litre les journées du 26 et du 27 doivent remplir d'espoir tous les amis de l'ordre et de la concorde civique. Il est vrai que le parti exclusif est par venu, force de brigues, hucher au fau teuil présidentiel son candidat M. Delfosse; quoiqu'un scrutin de ballotage ait dû in tervenir. Mais d'un autre côté, son candidat la vice-présidence, M. Loos, a par deux fois échoué devant les candidats de la frac tion unioniste MM. Vilain XIII1 et Veydt. Quant au second de ses candidats, M. Orts, on n'a pas même osé produire son nom. De même pour les fonctions de secrétaire, M. Dumon, qui patronnait la droite l'a em porté sur le protégé de la gauche, M. de Perceval. Enfin un représentant conser vateur, M. deSécus, s'est vu porté la questure; en remplacement de M. Thiéfry, personnage dévoué la politique-Rogier. Remarquons ici la noble attitude qu'ont su prendre en cette circonstance les man dataires de la nation. Trois députés n'a vaient pas craint de signer la veille des élections de juin un manifeste outrageant pour leurs collègues de la droite, qu'ils y représentaient comme des traîtres et des mauvais citoyens. M. Rogier osa assumer la responsabilité de cet acte inqualifiable: ce fut son arrêt de mort. En frappant tour tour M. Verhaegen, M. Orts et M. Thiéfry; la Chambre a condamné la politiqued'in- timidation qu'affectionnait le ministère et coufirmé le verdict du corps électoral, qui non seulement conserva sa confiance aux représentants victimes de ces calomnies, mais renforça encore leurs rangs la dé- putation nationale. Dès aujourd'hui, la Chambre a noble ment rompu les liens étroits où trop long temps l'avait tenu garrottée l'oligarchie ministérielle. Dès aujourd'hui, quelques soient les hommes que la confiance royale appelera constituer un ministère, il fau dra qu'ils tiennent compte de toutes les exigences légitimes. Les temps ne sont plus où les représentants de l'opinion conservatrice se voyaient fatalement con traints, chaque fois qu'on agitait une question importante, défaire acte d'oppo sition. Le règne de l'esprit de parti a suc combé enfin sous la réprobation du pays et de ses mandataires; et tel a été le mouve ment de réaction, qu'on a entendu M. Del fosse lui-même, l'un des chefs-de-file du parti intolérant et exclusif, convier ses col lègues l'union et la paix. Nous espérons que cet appel sera entendu au sein du Par lement. Mais, en-dehors de cette enceinte, lesamispolitiques du Présidenldela Cham bre le comprendront-ils; eux, qui n'ont ja mais toléré en qui que ce fut, un acte d'indépendance, une parole de franchise? Pour nous, restés fidèles l'union, quel- qu'aient été les provocations de nos adver saires; convaincus que sans elle, il n'y a pas d'avenir, ni de bonheur, ni de prospé rité attendre pour le pays; nous ne ces serons d'applaudir tout acte marqué au coin de la conciliation, quelques soient les hommes qui prennent l'initiative. Ce n'est pas le pouvoir qu'ambitionne le parti con servateur; mais le triomphe des principes d'où dépend ses yeux le bien-être et la gloire de notre belle patrie. Dimanche31 octobre un CONCERT sera donné par M. Désiré Ciutteleyn, ancien élève du Collège Êpiscopal de cette ville, qui a obtenu l'an dernier, le premier prix de trombone au Gimnase Musical, et cette année, le deuxième prix au Conservatoire de Paris. VÉRITÉ ET JCST1CE. Ou s'abonne A Ypres, rue de Lille, 10, près la Graude Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'*BO.V\E.HEST, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un 11" a5 c. Le Propagateur pal ait le SAMEDI et le MERCREDI du chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) 30 Octobre. MM. Verhaegen et Thiéfry faisaient partie précédem ment du bureau de la Chambre. Quant M. Orts on pro duisit sa candidature la vice-présidence, comme une provo cation adressée au parti modère et une amende honorable pour les députés libéraux qui avaient récemment désavoué M. Verhaegen. Le jeune fils du couvreur Credis, âgé de i4 ans est mort très subitement. Revenu le soir de son atelier de cordonnier un peu indisposé, il se cou cha. Le uiatiu, comme il se proposait de retourner h son ouvrage, il se trouva tout a coup si mal, que M. le curé de S1-Pierre, appelé sur-le-chainp, eut peine le temps de lui administrer l'extrême onctioD. Un instant après, il n'existait plus. La Patrie de Bruges en reproduisant la lettre de Mgr. Malou que nous avons publiée dans notre dernier numéro la fait précéder des réflections suivantes u Nous trouvons dans les journaux d'Ypres une lettre qui mérité l'attention de nos lecteurs. Il paraît que le conseil communal de cette ville a prié, le 4 de ce mois, Mgr. l'évêque de Bruges de désigner un ecclésiastique pour don ner l'instruction dans le collège commuDa! de l'endroit. Dans les circonstances actuelles, cette démarche était difficile h comprendre. Le conseil communal ne pouvait s'attendre qu'à une réponse négative. Il l'a obtenue. A-t-il voulu tendre un piège an chef de notre diocèse? Ou, l'exemple du ministère déchu, a-l-il voulu poser un de ces actes hypocrites qui réveillent chez les badauds du parti le zèle anti-clérical C'est ce qui est difficile deviner. Quoi qu'il en soit, le conseil communal d'Ypres n'a pas atteint son but. Aussi nous garderons-nous de faire ressortir ce qu'il y a d'indélicat, de la part de ce corps, pu blier dans le journal clubiste de la localité, une lettre administrative et sous certains rapports con fidentielle qui lui a été adressée par notre premier pasteur. En cédant la démangeaison de la publi cité, qui est une des faiblesses, et peut-être un des torts de la politique ci-devant nouvelle, la régence d'Ypres nous a fait connaître un document de haute importance, en ce sens qu'il est pour la politique déchue un nouveau sujet de confusion et qu'il nous révèle avec plus de précision la pensée du haut clergé sur la détestable loi du i"jnin i85o. Sous ce rapport le conseil communal d'Ypres nous a rendu service. Hier, pendant la séance de la Chambre des Re présentants, ont circulé plusieurs listes de cabinets ultra-parlementaires. L'Émancipation dit que l'uoe d'elle obtenait beaucoup de crédit, et qu'elle comprenait les noms de M. de Vrière, gouverneur de la Flandre Occidentale, qui aurait le ministère de l'intérieur; de M. le général Prisse, qui pren drait le portefeuille des affaires étrangères; de MM. Greindl,Noël, Alph. Nothomb et Dujardin. Elle ajoute que l'entrée de M. Quoilin dans la combinaison acquérait un certain degré de pro babilité. On conçoit que ce ne serait là qu'un cabinet administratif et nullement politique. On lit dans YIndépendance du 28 octobre Les bruits étaient assez généralement répandu hier qu'une des premières conséquences des votes de la Chambre pour la composition de son bureau, serait le rappel de M. II. De Brouckere auprès du Roi. Quelques personnes allaient plus loin encore; elles présentaient la chose comme décidée et fix aient aujourd'hui ou demain au plus tard la publication des arrêtés royanx portant uomiuation des membres du nouveau cabinet. Nous regrettons sincèrement de devoir dire que ces rumeurs étaient mal fondées, car on donne comme positif et certain que M. H. De Brouckere est décidément résolu ne pas entrer au pouvoir. La Chambre des Représentants procédé mer credi la nomination de ses questeurs et de ses trois commissions permanentes des finances, de l'industrie et des naturalisations. M. le comte de Baillet-Latour a été confirmé dans ses fonctions de questeur. M. Thiéfry n'a pas

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1