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JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3664.
36me année.
Nous apprenons avec plaisir que M. H.
De Brouckere, le nouveau ministre des
affaires étrangères vient de faire cesser un
abus qui était un véritable scandale. M.
De Brouckere a fait appeler le directeur
du Moniteur et lui a déclaré en termes for
mels, que sous peine de perdre sa position,
il lui enjoingnait de veiller ce que les
arrêtés royaux ne fussent plus communi
qués l'avenir l'Indépendancela veille
de leur insertion au journal officiel.
C'est là, tous les honnêtes gens en con
viendront, un pas de fait vers les principes
de dignité et de convenance que le minis
tère Kogier oubliait si souvent. L'ancienne
administration, il est de notoriété publi
que, n'assignait au Moniteur officiel, qu'une
place secondaire dans la presse. Vlndé-
pendance occupait le premier rang. C'est
elle qui entrait dans les secrets les plus
iulërues de la politique déchue; c'est elle
qui recevait les premières communications
officielles, c'est elle qui servait d'interprète
tous les actes, toutes les émanations
clubistes, c'est elle en un mot qui servait
de Moniteur, la place du Moniteur même.
De pareils écarts devaient cesser en vue
de la dignité publique. Ériger en moniteur
officiel du gouvernement, un journal aussi
ignoble, aussi dégoûtant aux yeux de tout
homme qui se respecte, que ne l'est l'Aï-
dépendance belge, celait évidemment ad
mettre la négation de toute idée de con
venance; c'était avilir le pouvoir et la
dignité ministérielle. C'est ce qu'ont com
pris les nouveaux ministres. Le pays saura
gré M. De Brouckere d'avoir mis fin
cette pratique blâmable. L'Indépendance
seule, avec ses satellites n'y trouveront
pas leur affaire. En perdant la leur le pays
y gagnera la sienne.
Le ministère actuel, malgré son origine,
et peut-être cause de son origine, peut
viser l'accomplissement d'une lâche gran
diose, la réconciliation des esprits. Le libé
ralisme s'éloignant des catholiques, se
dégageant en quelque sorte du nom belge,
Par dépit que lui cause la déchéance de
la politique clubiste, l'organe maçonnique-
libérâtre de notre ville, exhale toute sa
bile, contre l'autorité ecclésiastique, et
notamment contre les membres de la com
pagnie de Jésus. Nous n'opposerons ses
insultantes incartades, que le silence, et
la pitié, les seuls arguments qui nous pa
raissent dignes d'être opposés auxcyniques
élucubrations des disciples de Voltaire,
d'Eugène Sue et de Verhaegen, le prési
dent déconfit.
en était venu ne plus voir que son inté
rêt de parti, et en dehors de cet intérêt il
ne respirait plus que la haine, l'aversion,
le dédain de tout ce qui n'était pas lui-
même. MM. Rogier et Frère au lieu de le
guérir de cet orgueil, entendaient disci
pliner ses prélenlionssans rien en rabattre.
De l'esprit de parti, il appartient aux nou
veaux ministres de rappeler les idées la
modération magnanimedel'esprit national.
Si l'on peut être Belge quoique catholique,
ce sera déjà une satisfaction. Sans le mi
nistère prudent, le catholique était systé
matiquement exclu de toute faveur, c'est
dire dépouillé de fait de sa qualité dp
Belge,en face de la Constitution vilipendée.
A cela tendaient du moins les choses, et
elles allaient grand train. La conciliation
par le libéralisme ne serait que de toute
justice, puisque c'est lui qui l'a bannie pré
cédemment le cabinet possède leséléments
suffisants pour ne pas reculer devant cet
effort patriotique. Il rendrait un grand
service au libéralisme lui-même en le ra
menant aux sages tempéraments de l'im
partialité. Jamais on n'a vu fleurir les états
par les divisions. Le gouvernement au nom
d'un parti, dans l'intérêt d'un parti qu'est-
ce autre chose que la division érigée en
système, la discorde prise pour principe
de gouvernements, la provocation conti
nuelle aux troubles par l'oppression pré
méditée?
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Placé, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne.)
7PS.SS, 10 Novembre.
Une dépêche télégraphique adressée l'Indé
pendance annonce la mari du duc Maximilien de
Leuchtenberg. Le duc de Leuchieiiberg Maximi-
/t'en-Joseph-Eugène- Auguste-Napoléon) était né
le 2 octobre 1817 et n'était âgé, par conséquent,
que de trente-cinq ans. Il était le second fils
d'Eugène Beauharnais, filsadoplif de Napoléon, et
de la princesse Auguste-Amélie de Bavière. Son
frère aîné, le duc Auguste de Leuchtenberg, avait
épousé par procuration le Ier décembre t834 et
en personne le 27 janvier t835, la Reine de Por
tugal Doua Maria, et mourut deux mois après, le
28 mars- Le prince Maximilien lui succéda dans
son litre de duc de Leuchtenberg et de prince
d'Eichstaedl.
Le i4 juillet 1839 il épousa la grande du
chesse Mtirte-Nicolaïetvna, fille aînée de l'Empe
reur Nicolas 1" de toutes les Russies, née le 18
août 1819.
Six enfants quatre princes et deux princesses,
tous actuellement vivants, sont nés de celte iiiiiou.
Le premier, la prineesse Marie, est née le 16 oc
tobre 1841Le pins jeune est le prince George,
né le 29 février de la présente année.
Le duc Maximilien de Leuchtenberg, prince
d'Eichstaedl, était, au moment où il succéda dans
ses titres au duc Auguste, sou fièie, lieutenant an
service de Bavière, dans le 4" régiment des chevau-
légers. An montent de son décès, il était aide-de-
camp général de S. M. l'empereur de Russie,
lieutenant général au service de Russie, chef du
régiment des hussards qui porte sou uoin,colotie|-
propriétaire du 6e régiment de chevau-légers de
Bavière, chef du corps des cadets des ingénieurs
mineurs, président de l'Académie des Arts h Saint-
Pétersbourg membre honoraire de l'Académie
russe des sciences, ainsi que des Universités de
Saint-Pétersbourg, Moscou,de Casan et du conseil
des écoles militaires.
Atteint depuis assez longtemps de la maladie
qui vient de l'emporter, si jeune encore, il avait
entrepris cet été, on se le rappelle, un voyage dans
les climats chauds, eu Italie, eu Egypte, dans l'es
poir de remettre sa santé. Cet espoir a malheureu
sement été déçu. Plusieurs fois, pendant ce voyage,
il dut s'arrêter et séjourner dans diverses villes,
par suite de son état de faiblesse. Il était rentré
depuis peu h Saint-Pétersbourg, lorsque la mort
est venue le frapper.
Voici ce qu'on écrit de Bruxelles au Journal çle
Charleroi
La nouvelle du jour la plus importante dans le
monde politique, cède le pas ici une autre nou
velle, qui intéresse davantage votre arrondisse
ment. Il s'agit de la manière qu'on reprendra les
négociations avec la France. Rien ne transpire sur
les intentions de M. De Brouckere cet égard.
Cependant, les hommes influents de la Chambre
ne laissent pas que de ce préoccuper de la question
interualionale qui mérite l'attention, en Belgique
comme en France, de Ions les hommes sincèrement
dévoués la richesse de leur pays. On parle donc,
dans les conversations de la salle des conférences,
de la reprise des négociations avec le gouverne
ment du prince-président. On propose de confier
ce soin mie commission qui serait nommée par la
Chambre. On inet eu avant deux noms: ceux de
MM. Osy et Mercier.
L'Observateur, le Messager de Gand et uue
dizaine d'autres organes du parti exclusif reprodui
sent avec empressement les dernières calomnies du
juif hollandais du Journal de Liège, calomnies
que nous avons relevées hier pour la troisième
fois. Aucun, cela va sans dire, ne souffle mot de
nos protestations, de manière que les lecteurs de
ces feuilles restent persuadés que l'opinion conser
vatrice est profondément divisée, qu'une réunion
dissidente a eu lieu chez M. de Denterghem, que
MM. de Chimay, De Decker, Vertueire, etc., y ont
pris part, toutes allégations complètement fausses.
Nous le demandons aux honnêtes gens, com
ment qualifier de tels procédés? Le mot brigandage
est-il trop fort?
Depuis quelques jours, VObservateur divise la
presse libérale en presse indépendante et en presse
qui ne l'est pas. Nous comprenons bien que Ob
servateur veuiUe figurer dans la première catégorie,
mais nous désirerions savoir quelles fenillesil range
dans la seconde, et de qui elles dépendent. Une
.réponse catégorique de l'Observateur semble
d'autant plus nécessaire que le public considérait
jusqu'à présent toute la presse libérale comme
relevant des sociétés secrètes, dont l'influence a si
déplorablenient pesé sur la Belgique. Le classement