JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 3607. 30me année. TPRiSS, 20 Novembre. REVISION LOI SUR LA GARDE CIVIQUE. Dans la séance de la Chambre des re présentants du 16 novembre, M. Landeloos député de l'arrondissement de Louvain a dévéloppésa proposition tendante diviser la garde civiqueen deux bans et exempter du service toutes les personnes mariées, et les célibataires âgés de plus de 35 ans. La répugnance avec la quelle les popula tions Belges subissent les charges et les dépenses qu'entraînent la loi en vigeur, prouvent ne point s'y méprendre, com bien est opportune et raisonnable cette de mande que des milliers de pétitionnaires sont venus appuyer. Aussi, sa prise en con sidération a rencontré une adhésion una- nimedanslesChambres,etlegouvernement n'a point hésité s'y rallier. Tel qu'il se trouve organisé le service de la garde civique constitue pour la bour geoisie un juste sujet de tracasseries, de dépenses, de mécontentement. Assujettir aux obligations de l'exercice militaire in distinctement les personnes qui ont atteint 21 ans et qui n'ont pas dépassé la cinquan taine c'est là une anomalie la quelle le bon sens et la raison commandent de met tre un terme. Ainsi que l'a observé avec tant d'à propos, l'auteur de la proposition présentée le pre mier but de l'institution de la garde civique concoure l'appui de la réforme que le pays demande. Effectivement l'institution de la garde civique pour première fin, n'a- t-elle point le maintien de l'ordre. Dès lors, il est vrai de dire avec l'honorable M. Lan deloos qu'il suffit de créer en quelque sorte plutôt une force morale qu'une force matérielle. C'est par l'ascendant que cette force morale exerce sur les masses; c'est par des moyens de persuasion que la garde civique peut ordinairement parvenir pré venir les troubles, et si pour les apaiser, il devient malheureusement indispensable d'avoir recours des mesures coërcitives, il est inutile que ceux qui sont chargés de cette pénible mission soient pourvus d'une instruction militaire qui leur permette de se mesurer avec des troupes régulières. Il en faut davantage pour atteindre le second but de la garde civique, qui tend défendre l'indépendance nationale. Ceux qui sont destinés concourir avec l'armée la défense de la patrie doivent acquérir une instruction qui leur permette d être pour elle un appui, un élément de succès et non une cause d'embarras. Il est donc inutile d'astreindre tous les membres de la garde civique aux mêmes obligations, aux mêmes exercices. De la double fin que comporte avec elle l'insti tution de la garde civique résulte dès lors la distinction et la classification faire des obligations imposées aux citoyens que leur âge ou leur position a placés dans la caté gorie de défense différente, et éventuelle. De celte division, il en résultera un avan tage considérable pour la garde civique même dont l'esprit et la morale doit se trouver affaiblie de voir dans ses rangs des hommes de tout âge enlevés pêle-mêle leurs affaires, leurs habitudes, et pour les contribuables la classification dont il s'agit amènera unediminution desdépenses déjà assez onéreuses. D'ailleurs, si le péril renaissait, au premier signal, au premier appel au patriotisme, croit-on que les Bel ges ne voleraient point aux frontières, et ne reponderaient guère l'attente de leur Roi et de leur patrie, pour le fait qu'on n'exerce point leur patriotisme par d'inu tiles corvées? Point de tout: la moindre crainte ne saurait existera ce sujet. Qu'on exempte du service des armes les citoyens que l'âge on la position excusé de cette charge, et si ce qu'à Dieu ne plaise, le be soin l'exige un jour, que Je pays entier s'arme pour sa défense, aucun citoyen ne manquera de se montrer patriote et sol dat, comme cela s'est vu, l'époque de 1830, de glorieuse mémoire. Nous apprenons que deux chaînes en or, d'une grande valeur viennent d'être re mises aux religieuses Colellines de cette ville, litre d'offrande de reconnaissance, pour des faveurs spéciales et insignes ob tenues, la suite d'une neuvaine faite en l'honneur de Notre Dame de la Salette. Ces dons qui témoignent une fois de plus de la haute puissance et de la bonté de la mère de Dieu, ne sauraient manquer d'aug menter encore la dévotion proverbiale des Yprois envers leur celeste patronne, et de rendre plus grand le concours des fidèles qui se pressent tous les jours, autour de la Vierge dont la statue vénérée repose dans l'oratoire des Pauvres Claires. Ud membre a demandé M. le Ministre de l'in térieur si le gouvernement avait l'intention de pré senter une loi nouvelle sur l'enseignement primaire. Ce membre s'est prononcé pour la conservation de loi de i842. TÉRITK ET JUSTICE. On s'abonne \pres. rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. DE L'ARO.ANEMEMT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n" a5 c. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 13 centimes la.llgne.) DE LA La Chambre des Représentants a discuté avant- hier un feuilleton de pe'titions et volé la prise en considération de la proposition de M. Lelièvre, relative aux formalités a adopter pour faire déguer pir les locataires qui ont 'a loyer des propriétés du prix de cent francs par année, au plus. II vient d'être notifié par l'autorité prussienne aux RR. PP. de la Compagnie de Jésus, Gor- heim près Sigmaringen, que si, dans l'espace de huit jours, ils ne peuvent prouver qu'ils ne sont pas étrangers et qu'ils n'ont pas étudié dans un établissement de Jésuites, ils aient a quitter les Etals prussiens. Si l'ou rapproche de cet ordre la réponse de M. le président du ministère de Mauteufel a une dépu- talion catholique, on comprendra quelle garantie la religion a en Prusse louchant ses institutions propres. Cette manière d'agir ne contribuera l-elle pas aliéner l'esprit des populations catholiques? La section centrale, chargé de l'examen du budjet de l'intérieur, s'est réunie deux fois, sous la prési dence de M. Delfosse. M. le Ministre de l'intérieur s'est rendu chaque fois au seio de la section. Le chapitre des beaux-arts a donné lieu a plu sieurs observations qui trouveront leur place dans !e travail du rapporteur. La section centrale a for mulé un blâme sur l'emploi qui a été fait par la précédente administration des crédits affectés aux beaux-arts. M. le Ministre de l'intérieur a donné l'assurance que le gouvernement ue s'était point proposé de modifier la loi de i842. Du membre a demandé si l'administration ac tuelle avait adopté un système b Regard de l'art. 8 de la loi du 3t mai i85o, article relatif b l'en seignement religieux dans les athénées royaux et collèges subventionnés par l'État. M. le Ministre de l'intérieur a déclaré qu'aucun changement ne serait proposé b la loi sur l'ensei gnement moyen. Cependant, le cabinet est tout disposé 'a apporter le plus grand et le plus sincère esprit de conciliation dans l'application de l'art. 8. M. le Ministre a cité la conduite tenue par M. Ch. De Brouckere pour renseignement religieux dans les écoles primaires de la capitale. L'exemple de M. le bourgmestre de Bruxelles aurait, d'après nos renseignements, été cité comme bon suivre par M. le Ministre de l'intérieur. Les crédits extraordinaires employés depuis la dernière session par l'administration de M. Rogier et qui s'élèvent b un chiffre considérable ont été l'objet de critiques très-vives. Des membres se soiit plaints que l'ancien Ministre ait laissé b d'autres le soin de solliciter ces crédits de la législature. C'est le Ministre de l'intérieur actuel qui deman dera les fonds nécessaires pour couvrir les crédits extraordinaires. Le rapport de M. Veydl paraîtra sous peu de jours. Jour ride Brux) Un correspondant appartenant b la gauche écrit de Liège, le t 7, b la Gazette de Cologne Autant que les renseignements sur les discussions qui ont eu lieu jusqu'ici sur le projet de loi sur la presse permettent d'en juger, il semble que ce pro jet doive éprouver des modifications importantes. Les amendements préparés par les membres des deux partis ont pour but d'empêcher l'espionnage craint et haï depuis la domination autrichienne. La plupart des bureaux se sont déjà prononcés en fa veur du rétablissement du timbre des journaux, qui avant jS48 rapportait au trésor une somme de 5oo,ooo fr. Le ministère se soumettre nolens volens

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1