9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 3672. 30me année. -XX. T P. S kj8 Décembre. Le Receveur des contributions directes prie les contribuables qui sont en retard de payer les termes échus, de vouloir bien les acquitter avant le quinze de ce mois, en les prévenant que passé ce délai il en verra des sommations officielles tousceux qui auraient négligé de répondre cette invitation. ENCOURAGEMENTS AGRICOLES. Dans la séance du 1" de ce mois de la Chambredes Représentants une discussion au plus haut point intéressante pour nos populations rurales s'est ouverte propos des subsides alloués par le budget de l'in térieur en faveur de l'agriculture. Personne n'ignore en effet que MM. Frère et Rogier, qui s'étaient solennellement engagés sau ver les Flandres, et qui manifestaient volon tiers dans leurs discours beaucoup de zèle pour les intérêts agricoles, si intimement liés au bien-être de ces provinces; personne n'ignore, disons-nous, que ces ministres ne trouvèrent pas d'expédients plus heureux pour atteindre ce but que de couvrir le pays de tout un réseau d'écoles d'agricul ture, et d'organiser ces fameuses exposi- tionsagricoles dont nousnousdispenserons aujourd'hui de parler, l'opinion publique en ayant déjà fait bonne justice. Ajoutons toutefois que la manière inhabile dont s'y est pris le miuistère Rogier en les organi sant, bien plus que la défectuosité du prin cipe en lui même, les a couvert de ce ridicule sous lequel elles ont péri. Mais c'est particulièrement sur les écoles agricoles que nous voulons aujourd'hui ap peler l'attention de nos lecteurs. Dans la séance du premier courant, deux orateurs surtout, MM. de Man et Coomans ont fait ressortir avec talent et vigueur les vices que comportent par eux-mêmes ces sortes d'institutions et qu'agravent encore la ma nière défectueuse dont elles se trouvent organisées. Un des premiers défauts qu'ont signalé ces honorables membres, c'est la profusion d'écoles qu'on s'est hâté d'établir et qui s'élevajl jusqu'à treize. Cependant s'il eut fallu en croire le défunt cabinet, il ne s'agissait que d'effectuer une expérience, de faire un essai; ce fut même sous ce pré texte que celle branche de l'instruction donnée aux frais de l'Etat ne fut pas, aux termes de la Constitution, réglée par une loi. Or, au lieu d'un essai, on a établi tout un système d'instruction agricole. Le succès n'a pas répondu aux espé rances de la politique nouvelle, qui avait compté témérairement sans les professeurs et sans les élèves. Car d'une part, le gros bon sens des campagnards avait parfaite ment saisi l'absurdité d'un système, visant faire des travailleurs ruraux au moyen de la grammaire, dé la chimie, de la tri gonométrie, comme s'il s'agissait de faire des pharmaciens ou des géomètres. De l'autre, les professeurs ont également fait défaut, et par là nous entendons parler de professeurs capables, aptes donner des leçons en un art essentiellement profes sionnel. En signalant ce fait, M. Coomans a dit avec raison qu'il était plus malaisé de trouver de bons professeurs d'agricul ture que des professeurs de belles-lettres, même que des députés et des ministres. La théorie, ajouta-l-ilsans la pratique est vaine et impuissante. J'ai lu de cen taines de livres plus ou moins agricoles, y compris ceux que le gouvernement a édités. J'ai habité la campagne, j'ai causé beaucoup avec les paysans; eh bien, mes sieurs, je n'ai pas encore la prétention de donner des leçons un valet de ferme. Le cabinet du 12 août n'a pas commis une moindre bevue en établissant de ces écoles dans les villes. Ce point, l'orateur que nous venons de citer l'a fait ressortir avec bonheur. En appelant, dit-il, les campagnards dans les villes un âge où ils reçoivent si facilement des impres sions nouvelles, on dénature leur carac tère; on en fait des messieurs aux mains tendres, aux goûts délicats, de petits sa- vanlasses qui souvent rapportent au village le mépris des aïeux, s'ils n'y sèment pas le trouble afin de se désennuyer. Pour être bon cultivateur, il faut des vertus, des habitudes qu'on ne contracte guère dans les villes; il faut être patient, robuste, sobre, modeste, content de peu, et heureux chez soi. A part quelques-uns qui sont retournés au village, ces jeunes gens semi-campa gnards, semi-citadins, ces pauvres métis sont devenus tout autre chose que cultiva teurs. L'un s'est fait caharelier, un autre marchand, un autre encore valet de gran de maison. Non certes, le bien-être matériel des populations rurales, résultant du progrès agricole n'est pas trouver là où le cher chent quelques modernes utopistes; les éludes théoriques, la science agricole peu vent charmer les loisirs du propriétaire foncier et agronome, elles ne parviendront pas faire des laboureurs, ni perfec tionner sensiblement la culture des terres. Le progrès agricole consiste obtenir les meilleures recolles possibles avec le moins de peine et d'argent possible. Les agriculteurs pour savoir cela n'ont pas besoin de professeurs ce qui leur manque ce n'est ni la science pratique, ni l'expé rience, ce sont les moyens, les facilités de transport, l'écoulement de leurs produits. Ce qu'il faut faire en faveur des classes agricoles, c'est diminuer les impôts au moyens d'économies, c'est améliorer la voirie vicinale, f) c'est ^ssgyerja suppres sion de vagabondage, la restriction de la mendicité. VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'abonne Y près, rue de Lille, 10, près la Grande Place, el cliet les Percepleuis des Postes du Royaume. PRIE RE L'4BO*WEME!*T, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° aî c. Le Propagateur paraît le RtHKDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions «3 centimes la ligne.) DES L'uue d'eulre dits, l'école d'Outleubourg, a élé fermée depuis lors. On écrit d'Ostende Vendredi matin un canot a été renversé par une lame b l'entrée du port. Les deux hommes qui se trouvaient dans l'embarcation ont péri, sans qu'il fût possible de leur porter sec'ours; c'étaient les deux frères Bakker qui venaient de la mer, où ifs avaient placé leurs filets. Ils laissent deux veuves, dont l'une avec sept et l'autre avec quatre enfants. Les cadavres n'ont pas encore été trouvés. La gendarmerie a arrêté la nommée Eu- phémie Walgrçeve, servante chez le sieur Spriens, cultivateur et cabaretier au ponton h Avelghem. Cette fille, âgée de s5 ans, est accusée d'avoir volé ses maîtres une somme de 2,563 fr. Elle a été mise h la disposition de M. le procureur du roi de Courtrai. Mercredi soir, LL. AÀ. RR. le duc de Bra- baut et le comte de Flandre, accompagnés du mi nistre de Belgique et de plusieurs personnages de distinction, sont arrivés b l'bôtel Adelphi, Li- verpool. Peu après leur arrivée, ils ont reçu la visite du maître Samuel Holmes, qui s'est rois b la disposition de LL. AA. RR. pour les conduire dans la ville et leur en montrer les monuments; cette offre ayant été gracieusement acceptée, les princes belges ont visité la ville pendant la journée de jeudi; ils ont surtout admiré Saint-Georges- Hall et les docks. LL. AA. RR. sont retournées b Londres vendredi matin b 9 heures. La réforme de la garde civique continue d'êire favorablement accueillie dans les bureaux de la Chambre des Représentants. La sixième section s'est réunie samedi pour exa miner la proposition de M. Landeloos, tendante modifier l'organisation actuelle de la garde civique. A la majorité de quatre voix contre trois, la section a résolu qu'il y avait lieu a modifier im médiatement la loi sur la garde civique. D'après l'avis de la sixième section, les hommes mariés appartiendraient b la réserve, tandis que les célibataires et les veufs sans enfants, depuis 21 ans jusqu'b 4o, seraient tenus au service actif. M. Lelièvre a été nommé rapporteur. Nous lisons, dans le rapport de la commis sion des finances du Sénat, chargée d'examiner le budget des voies et moyens pour l'exercice i855, que sept membres de la commission ont demandé le rétablissement du droit de timbre sur les jour naux, et que deux membres se sont bornés re commander cette question b l'attention spéciale du gouvernement, comme une source de revenu pour le trésor et comme un impôt dont le poids serait fort léger pour les contribuables. Dans l'état défectueux de notre voirie vicinale, les frais de transport figurent souvent pour ro, i5 et roétne ao p. c. dans le prix de la marchandise, a (Paroles de M. Coomans.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1