9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3677»-—Samedi, 25 Décembre 1852. 36me année. Le bataillon professoral qui commande la compagnie des jeunes gens eniôlés dans renseignement moyen de l'Etat, organisé en dehors de l'intluence religieuse compte présentement dans notre ville, un person nel de 16 individus charge du budjet. En comparant ce nombre avec celui des élèves, et les dépenses publiques d'environ 30,OuOfrancsqu'enlraînecet établissement, on constatera d'abord que chaque profes seur se trouve chargé du soin de 4 élèves seulement. En rapprochant de plus près le chiffre des 65 élèves et celui des 16 pro fesseurs qui constituent ensemble le bagage de l'enseignement gouvernemental, on remarquera de même que chaque élève coûte au trésor la somme de 461 francs, et que chaque professeur représente la ba gatelle de 1,875 francs de dépense. Mous livrons ces rapports l'examen des con tribuables. Us y trouveront bien vile, que si le départ de la garnison est devenu pour Ypres, un juste sujet de plainte, le com merce, l'industrie, toute la ville enfin se trouve amplement dédommagée de ce sa crifice, par la création de l'école moyenne et du collège gouvernemental qu'elle a reçue de la munificence de MM. Kogier et Frère. Un journal de cette ville, qui ne cesse de vilipender la religion et ses ministres proleste néanmoins de son respect et de son attachement aux doctrines religieuses? Mous demandons au confrère si c'est pour donner le change sur ses opinions en fait de morale, qu'il recommande au public en les annonçant dans ses colonnes, les écrits immoraux et pervers de Voltaire, d'Eugène Sue, de Rousseau, de Georges Sand et de Balzac? L'organe du libéralisme maçonnique de notre ville, passant sous silence les rudes leçons que vient d'essuyer M. Rogier et ses sectaires, raconte naïvement que le sau veur des Flandres est sorti de la discussion a blanc comme neige Le mot n'est pas mal choisi seulement il s'entend que celle blancheur a ressemblé celle qui colore les joues de ceux que la justice tient sur la sellette. Au dernier marché d'Alost le houblon s'est vendu de 28 30 fl. les 50 kilog. Une légère baisse se manifeste dans cet article, au marché de Poperinghe. On attribue en général cet affaiblissement d'affaires aux adroites spéculations de quelques mar chands, auxquels les fermiers cèdent leur récolle un prix modéré, sauf profiter plus lard de la hausse qu'éprouverait le marché. En concluant de cette manière les campagnards sans s'en douter peut-être se font un tort considérable leur commerce. Car du grand nombre d'achats faits la réserve susdite, il résulte que les marchands remplissent l'aise leurs magasins, satis font leurs commandes et maintiennent ainsi dans les prix une immobilité, ou provoquent même une baisse dont les cul tivateurs se plaignent mais dont ils sont la principale cause. Nous apprenons par le Bolerkuipje de Dixmude qu'un fait de nature grave vient de se passer dernièrement dans la ville de Furnes. Un professeur de l'école gouver nementale, se fondant sur un motif aussi déraisonnable que ridicule, aurait commis en pleine rue, contre un jeune garçon fré quentant lecollége ecclésiastique, des voies de faits d'où pourraient résulter pour cet enfant de tristes conséquences. S'il faut ajouter foi une correspondance écrite au même Journal, une plainte serait adressée de ce chef devant l'autorité judiciaire. Cette conduite inconvenanteattribuée un homme chargé de la sublime mission de former la jeunesse, éclairera de plus en plus les honnêtes et sages habitants de Furnes sur le double choix d'éducation que leur offrent les circonstances, dans l'école moyènne où les étudiants ne respirent au cune atmosphère religieuse, et dans le col lège épiscopal où renseignement éminem ment essentiel de la-Religion marche de pair avec les sciences. En présence de cette alternative, tout père de famille, tout vrai Belge soucieux du bonheur de ses enfants et de sa patrie ne saurait balancer un mo ment. Ni les démarches, ni la pression des racoleurs au service d'une coierie déchue ne sont des titres la confiance publique en matière de formation de la jeunesse. Ce qui constitue l'unique garantie d'un éta blissement d'instruction c'est celle qu'ou trouve dans la conduite, dans la moralité chrétienne du personnel qui le dirige, et dans le progrès des études que rien n'est capable de vivifier ni de consolider en de hors de l'impulsion religieuse. M. Annoot, conseiller communal de notre ville vient de mourir dans la soirée du 23 de ce mois, la suite d'une attaque d'apo plexie. La section centrale du budjet des tra vaux publics, dans sa séance du 22, a dis cuté une motion tendante abandonner l'exploitation des chemins de fer de l'État belge des compagnies. Celle motion a été rejetée, cependant 2 membres s'y sont associés. Après le rejet de celte proposition, il en a surgi une autre; la voici La situation du chemin de fer de l'Etat, les résultats peu satisfaisants de son ad ministration; L'incertitude sur les causes de cet état fâcheux pour les finances, incertitude que les renseignements produits en section centrale par le gouvernement n'ont pas fait disparaître; Ces motifs ont fait surgir une motion d'enquête. La section centrale a été d'avis qu'il y avait lieu d'y avoir recours, afin d'éclairer la Chambre sur les causes de l'exploitation onéreuse et défectueuse des chemins de fer de l'État. M. le Ministre des affaires étrangères a donné lecture la Chambre de l'acte de prorogation des arrangements commer ciaux, existant entre la Belgique et le Zoll- verein. Suivant ce qu'on rapporte, dit l'Indépen- daHce.cetacte^ignéà Berlin le 16décembre, entre M. Nolhomb, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de Belgique et M. le baron de Manleuffel, Ministre des affaires étrangères de Prusse, est rédigé en forme de déclaration portant que jus qu'au 20 décembre 1853, chacune des parties contractantes, aura le droit de dé noncer la convention commerciale conclue le 20 février 1852 entre la Belgique et le Zollverein et que les effets de cette con vention cesseront quatre semaines après la dénonciation. La prorogation est donc tout naturelle ment limitée a une date qui coïncide avec la date de l'expiration de l'union douanière allemande, non encore renouvelés. IL est facultatif chacun des pays de rapprocher ce terme, ce qui lui donne jus qu'à un certain point un caractère provi soire; mais c'est une conséquence du carac tère également provisoire de la convention du 9 décembre, certaines questions com prises dans les négociations commerciales avec la France, se reproduisant dans les négociations commerciales avec le Zollve rein, entre autres la tarification des tisses de laine. En attendant la conclusion d'un traité définitif, l'État de nos rapports avec le Zollverein est maintenu sans modification. m—Il i- VÉRITÉ ET JUSTICE. 7FR.ES, 24 Décembre. Dimanche, ig, les anciens Frères d'armes de l'Empire, établis en celte ville, se sont réunis dans leur salle, 11 Aigle d'Or, pour fèier, comme de coutume, l'anniversaire de la naissance du Roi. Une modeste collation comme il convient h une Société philanthropique qui prend a cœur de veuir en aide ceux de ses membres qui se trouvent, par leur âge avancé et leurs infirmités, dans le cas d'avoir recours elle leur a été servie. Trois toasts ont été portés: le premier an Roi et h la famille royale, qui a été accueilli avec en thousiasme aux acclamations répétées de Vive le Roi. Les deux autres, leur digne Président et aux vices Présidents, lesquels out également été cha leureusement applaudis. Uu simulacre de tirs h la cible la carabine et de poligone h l'obusier, avaient été organisé; par les commissaires du banquet. Ces exercices out beau coup amusé tous ces vétérants, qui ont prouvé, malgré leur âge, qu'ils n'ont pas encore tout-à- fait perdu de vue le point de mire, car beaucoup d'entre eux l'ont atteint plusieurs fois, et renversé le cosaque avec l'obus. Quelques chansons, analogues la circonstance ont été chantées, et la plus franche fraternité n'a cesssé de regner pendant cette soirée, 10 heures l'on s'est séparé aux cris de Vive le Roi, etc..

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1