9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. DE 10 POUR CENT N« 3694. 3Qme année 7FS.3S, 23 Février. \TT?-crr-7rr7z Nous appelons l'at- tention des contri buables sur les billets de Contributions qui Tiennent d'être distribués. Ceux-ci portent une augmentation sur le foncier et sur le per sonnel, au profit de la Com mune. Électeurs qui n'osâtes éTincer de l'Hôtel de Ville les proTocateurs de ces charges nouTelles, c'est ainsi qu'ils tous payent de reconnaissan ce en retour des suffrages que tous leur aTez donnés. Des vice6 de tout genre, et des abus in nombrables entachent depuis longtemps, l'exploitation des chemins de fer par l'État, en Belgique. Ces abus mainlefois signalés sont tels, qu'à la suite d'une enquête faite par la cour des comptes, il a été constaté qu'en dix ans, le gouvernement a englouti 45 millions dans l'exploitation du chemin de fer, et que la perte annuelle du trésor qu'occasionne les railways de l'Etat, est de quatre millions et demi de francs, perte énorme que les contribuables supportent au moyen d'impôts. Ainsi que l'a dit M. De Man, le chemin de fer belge, construit et exploité par l'Etat, coûte plus cher que les railways des compagnies, rapporte moins, marche mal, manque d'outils, et se trouve détérioré tel point qu'une dépense ex traordinaire devinât cinq millions va devenir urgente. Ces considérations jointes aux irrégu larités signalées dans la comptabilité, ont engagé l'honorable représentant de Lou- vain, déposer une proposition tendante faire nommer une commission d'enquête, daus l'intérêt du trésor et dans l'intérêt de l'institution des chemins de fer elle-même. Il n'a dépendu que du cabinet que celte idée ne reçut l'approbation générale; et tout fait croire, que si l'honorable De Man, cédant devant les déclarations politiques du ministre des affaires étrangères, et les conseils de M. Malou, n'eut retiré sa pro position, celle-ci eut reçu la sanction de la majeure partie de la Chambre. Telles sont les choses, qu'aux résultats ruineux obtenus jusqu'ici par le chemin de fer, il est de toute nécessité de substituer des résultats d'un autre genre, et de ne plus trafiquer perte, sinon remettre l'exploitation entre les mains de l'industrie privée. En présence d'une telle situation, les Chambres, le gouvernement en particulier a d'immenses obligations remplir. Ce dé ficit est effrayant, et au jour d'une crise, il peut compromettre notre nationalité mê me. Lorsque, en 1848, l'Europe était bou leversée, quand notre pays pouvait être menacé par une révolution, pourquoi lé gouvernement a-t-il recouru l'emprunt forcé? Etait-ce pour l'armée? non, une grande partie des emprunts a été consacré au chemin de fer. De plus, ce qui doit décider le gouver nement opérer des économies sur le che min de fer, ce chancre pour nos finances, comme l'a nommé spirituellement un re présentant, c'est qu'il est désormais impos sible detever de nouteiffcs impositions. En effet, outre qu'il serait inouï de pressurer davantage les contribuables, nous ne sa vons sur quoi on prélèverait les impôts nouveaux, dont on aurait besoin. Contrai rement aux vœux du peuple, le fisc est parvenu s'immiscer jusque dans les hé ritages en ligne directe; il a acquis le droit singulier de spéculer sur les larmes des orphelins, comme sur la pipe de tabac que consomme l'ouvrier. Ses exigences insatia bles doivent dès lors être reprimées, sous peine d'appauvrir et de ruiner de fond en comble un pays jadis si florissant si riche, si prospère. Ce n'est pas que nous voulons rendre responsable de ces abus financiers, le gou vernement Piercot-Debrouckere, et lui at tribuer notre triste situation financière. Pour trouver la source de nos maux, et de la gène du budget, il faut remonter au ministère de 1847. C'est M. Uogier en grande partie, que revient l'honneur d'a voir accablé les contribuables de toutes sortes de charges antipathiques, et ab surdes. C'est aux changements apportés aux tarifs des chemins de fer, sous le gou vernement de M. Rogier que le trésor le doit aussi, d'avoir vu diminuer les receltes d'un million de francs par an. Comme le ministère actuel inspire de la confiance, et qu'il a annoncé vouloir nommer une commission composée de per- sonnes indépendantes, il est espérer que le gouvernement ne tardera pas être éclairé, et qu'il agira de manière faire droit aux nombreuses réclamations que l'exploitation actuelle du chemin de fer soulève et tirer le pays de la voie de ruine où les utopies de ses devanciers de 1847 l'ont conduit. Environ deux cents pétitions, demandant la réforme électorale, sont déjà déposées aux bureaux de la Chambre; tous les jours, des pièces de cette nature continuent d'ar river en nombre croissant, de tous les points du pays. Ces protestations des élec teurs ruraux contrarie vivement le parti soi-disant libéral qui s'est plu d'appeler les campagnards, une gent corvéable et taillable merci. Longtemps les soi-disant libéraux, en traitant de parias les honnêtes campagnards ont pu exercer sur le pays leurs funestes systèmes. Aujourd'hui que les campagnes récla ment leur juste part de libertés vis-à-vis des villes, les clubs, et les loges maçon niques s'indignent, convaincus qu'ils sont, que du jour ou la partie rurale, qui est la partie saine et indépendante des électeurs pourra mettre son juste poids dans la ba lance, le règne des charlatans politiques, et des inventeurs de nouveaux impôts sera fini. On nous assure qu'un haut fonctionnaire, nommé par la grâce des loges, s'efforce de toute son influence réprimer le mouvez meut qui s'ôpère en faveur de la réforme électorale. Le langage du Progrès et du Volksvriendjournaux pàtronés par le sus dit dignitaire, ne justifient que trop ce dire. Et pourquoinotre très-honorable, se met-il tant en frais d'empêcher la libre manifestalion de la volonté publique? Se rait-ce que notre individu prévoit que le tourbillon des pétitions qui arrivent ren versera dans un bref délai les hommes qui comme lui, ont osé déclarer, qu'ils n'ac ceptaient leurs fonctions que pour défendre les intérêts du libéralisme. Electeurs! ne vouslaissez point intimider par les manœu vres des adeptes d'un libéralisme menteur et bâtard. Autant qu'un commissaire de district, vous avez votre place au soleil de la liberté publique. Et si comme lui vous n'avez la faveur de manger annuelle-' ment près de 6,000 francs du budget, comme lui, vous êtes citoyens, vous payez l'état votre grande part d'impôts; dès lors vous êtes tous égaux devaut la loi, dans la manifestation de vos vœux de vos désirs, de vos plaintes. Une pétition demandant aux Chambres la révision de la loi électorale a circulé au chef-lieu du canton de Messines, et malgré les menaces et les intimidations des exaltés de la défunte politique nouvelle se cram ponnant chaque ruine qui en tombe, la pélitiou s'est facilement couverte de signatures toutes d'hommes éclairés, indé pendants,etquela position n'aveugle point. Il sera curieux, le cas échéant, de signaler les abstentions. -38Q80 Mr Roels depuis >843 vicaire Zillebeke y est décédé lundi 32 de ce mois l'âge de 45 ans. VÉI1TÉ GT JDtTICI. On l'abonne Y prèsrue de Lille, io, près U Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. FMI DE (.'ABONNEMENT, par trlmeatre Y près fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° a5 c. Le Propagateur parait le SAMEBI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 11 centimes la ligne.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1