A fraudeur, fraudeur et demi. Dans la plupart des communes de l'ar rondissement, il existe des écoles dentel lières pàironées par le clergé de l'endroit. Une semblable institution se trouve établie Locre, grâce au zèle de M. le curé Pollet. Le charitable pasteur ayant appris avec peine que les marchands accaparaient une part usuraire du bénétice résultant de la fabrication de son école, résolut de con stater ce fait en vendant les dentelles chez un marchand de Baitieul. Trop content d'avoir su trouver pour ses enfants pau vres, un débouché de produits notablement plus avantageux que chez les marchands d'Ypres, M. Pollet sans se douter de ren contrer des jaloux, communiqua son pro jet de présenter les dentelles de son école, chez un marchand d'au delà des frontières. Malheureusement au lieu d'un confident, le curé avait eu faire un dénonciateur. Car il paraît qu'étant arrivé aux frontières, il fut arrêté par les employés de service, et convaincu d'être nanti d'objets frauduleux. Le Progrès, journal anti-prêtre de la ville d'Ypres, signale avec jubilation ce fait com me étant une occasion nouvelle de jeter la pierre au clergé, et d'aboyer la soutane. INous sommes loin d'approuver, en cette circonstance la conduite du prêtre délin quant. Cependant le motif charitable qui l'animait, explique et excuse jusqu'à un certain point cette démarche illégale. Il appartient après tout, fort peu au Progrès de lancer qui que soit, l'épilhèle de fraudeur. Avant de qualifier de ce nom la conduite d'autrui, le confrère ferait aussi bien de qualifier celle de son principal pa tron, personnage aussi riche que parcimo nieux, qui, pour s'éviter le désagrément de payer des droits de successions collaté rales ne trouve pas mauvais qu'un riche parent dont l'héritage lui revient en partie, lui place sur la tète, des acquisitions con sidérables, et quasi annuelles. Cette con duite qui tend éluder les lois d'impôts, n'est-elle pas aussi frauduleuse que le fait du curé de Locre? Le Progrès, et pour cause ne répondra pas cette demande. Plusieurs électeurs nous ayant demandé un modèle de pétition pour la réforme électorale, nous en donnons un texte ci joint: A MM. les membres de la Chambre des Représentants. Messieurs, Les soussignés, électeurs domiciliés dans la. commune de vous supplient respectueusement de procéder saus délai a la révision de la loi électorale. La réforme électorale est d'autant plus urgente, qu'elle est dans le vœn de la Constitution, et que les vices du sys tème actuel sont pins pateots, universellement compris et signalés. D'un bout b l'autre du royau me, la réforme électorale est justement réclamée. Les Chambres représentent la Nation. Const. art. 52. Elles sont élues par les citoyens contribuant aux charges de l'État daos une certaine mesure, que la Constitution a exigée comme garantie. Const. art. 47, 53. Il est donc dans le vœu de la Constitution que les élections soient le résultat du concours du plus grand nombre possible de ceux a qui elle a confié le droit de suffrage. Vousavez cru entrer dans les desseinsdn Congrès en abaissant le cens électoral uniformément jusqu'à sa limite de 30 pour tout le pays. Une autre mesure est éminemment nécessaire connue complément de la première après avoir voulu que l'urne lut accessible au plus grand nom bre possible par le cens, vous devez le vouloir éga lement par le rapprochement des lieux. Le contraire serait une inconséquence. Après avoir appelé les petites fortunes au ban quet de la vie politique, vous ne pouvez en repous ser la plupart par l'éloiguemeut des distances. Ce serait une mystification. Cela n'est point de votre dignité. A mesure que le cens baisse, le déplacement devient un obstacle plus onéreux. Quand les fortunes plus élevées conféraient seules le droit d'électeur, l'inégalité de condition résultant des dislances a pu êtie moins aperçue, bien qu'elle existât, parce que l'aisance ressent moins les frais et les inconvénients du déplacement éloigné. Quoi qu'il en soit, l'expérience a fini par rendre ces inégalités intolérables, et telle est aujourd'hui l'opinion généralement accréditée. Nous vous prions humblement, Messieurs, d'y porter remède en cette session, soit en fixant l'élec tion daus chaque commune, soit en réunissant plu sieurs communes, si isolément elles n'atteigueot pas un chiffre donné de population, soit en désignant pour la réunion des collèges électoraux chaque chef-lieu de canton. Le scrutin par commune présente le développe ment électoral de la Constitution dans sa plénitude les deux autres formes proposées prennent on mi lieu, qui semble suffisant pour rétablir l'harmonie surtout troublée par l'abaissement pur et simple du cens. Le scrutin par commune ne donne gtières prise b des objections sérieuses l'heure qu'il est, cha que commune a ses habitudes formées d'élections par les scrutins municipaux. Peu d'irrégularités ont signalé les élections locales, malgré les rivalités personnelles qui peuvent y jouer un rôle puissant aucun abus n'est donc a craindre daus des élections d'un ordre supérieur où les personnalités directes ne sont pas exposées 'a se trouver en présence. Craignez-vous l'agitation électorale dans les grandes cités? Non sans doute. Et si vous la crai- goiez, vons la diminueriez en faisant cesser l'en combrement des bureaux. Craignez-vous l'agitation électorale des petites communes? Rarement un habitant d'une petite commune sera sur les rangs, plus rarement deux de ses habitants se trouveront en lutte, ce qui arrive néanmoins sur une échelle plus étendue pour cha que élection communale. Il n'y a donc d'agitation nulle part a redouter, qui puisse compromettre la sincérité et le calme convenable du suffrage. Que si néanmoins vous voulez plus de certitude de scrupuleuse exactitude dans les formes, de ri goureuse régularité dans les opérations, groupez plusieurs communes jusqu'à atteindre un chiffre de population voulu, ou bornez vous chaque chef- lieu de canton, et vous aurez partout 'a coup sûr, on bureau de citoyens très-capables. Insister sur les inégalités injustes consacrées par les dispositions actuelles, ce serait fatiguer inutile ment votre attention, Messieurs, après tant de re quêtes qui vous en ont déroulé déjà l'irrécusable évidence. Quand il fant arriver de trois cinq lieues de distance pour déposer son vote, l'habitant débon naire de l'extrémité du district qui se met en frais et quitte ses foyers, n'est-il pas devenu souvent nn objet de dérision pour la population du centre, qui dès qu'elle arrive un ballolage, neutralise sur le cbamp les efforts des électeurs éloignés Y n-t-il égalité entre celui qui sort 1111 instant de chez lui, dépose son vote et retourne ses occupa tions, et celui qui b plusieurs jours d'avance doit régler ses affaires pour les quitter, se mettre en dépenses de voilures et de séjouret retourner néanmoins chez lui pour entendre ensuite que son vole a été d'une inutilité approchant de la plaisan terie Voyez aussi comme la dignité électorale a été humiliée quand des convois d'électeurs voya geaient sous la surveillance des factions, transpor tant et nourrissant leurs créatures, payant en celte monnaie le vote acheté, et criant la trahison si parfois une faiblesse servile avait fait place l'ac complissement sérieux du devoir. Taudis que ces choses se passeut, on se rebute, l'appel que faisait la Patrie ses enfants n'est plus écouté, la volonté nationale est supplantée par le caprice des partis, les libertés et les droits civiques sont faussés, et les principes inscrits au pacte fonda mental de notre indépendance s'affaissant l'état de lettre morte, l'activité qui engendre le progrès se change en marasme de décadence. En attendant une réforme destinée prévenir ces résultats fâ cheux, les soussignés ont l'honneur d'être avec le plus profond respect Vos très humbles serviteurs. Nomination de* Présidents et des Secrétaires des commissions médicales^ pour l'année f§IS Dans la province de la Flandre occidentale. Président, M. J. de Meyer, docteur en chirurgie, Bruges; Secrétaire, M. J.-O.-M. de Mersseman, docteur en médecine, Bruges. Le 7 de ce mois, notre Saint-Père le Pape a reçu en audience particulière MM. Pierre et Henri Dierckx, fils de M. le bourgmestre de Turnhout. Ces messieurs ont été profondément touchés de lu bonté et de l'aménité du Souveraiu-Pontife. Partis en automne pour l'Italie, dont ils ont visité les di verses capitales, ils comptent revoir bientôt leur pays. On lit dans le Catholic Standard de Lon dres Le jour de la fête de saint François Xavier, le conseiller privé, chevalier d'OIszewski de Po- trissen, a abjuré les erreurs du protestantisme et a été reçu dans le sein de l'Église catholique. Il s'é tait préparé b cet acte important, par de profondes éludes de la doctrine catholique pendant plusieurs années. Des semblables conversions donnent l'Église d'amples consolations pour la perte de membres corrompus tels que les Achilli, les Ga- vazzi, etc. Les journaux anglais rapportent que le Mi nistre anglais Florence, sir Henry Lytton Bulwer a couru, il y a quelques jours, un grave danger, pendant qu'il descendait le Rhône d'Avignon Lyon par un des bateaux vapeur qui font le ser vice ordinaire. La chaudière a crevé et le navire a coulé. Sir Henry Bulwer et les autres passagers se sont sauvés b la nage. KomlMtlon eceléstaHtlque. M. De Vos, vicaire Avelghem, est nommé di recteur des sœurs de charité b Bruges. ACTE OFFICIEL. Par arrêté royal du 16 février 1853, sont insti tués i" Juges du tribunal de commerce de Courtrai, les sieurs Dujarditi (C.), négociant en cette ville; Vanderbrugghen (H.), id. 2" Juges suppléants au même tribunal, les sieurs Crombet (L.), négociaut b Courtrai; VanRuyni- beke (P.) id.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 2