JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3706. Mercredi, 6 Avril 1853 30me année. 7PP.SS, 6 Avril ET SA COMMISSION. Maintefois, nous appelâmes l'attention publique sur le défaut de garanties reli gieuses que le collège communal présente la sollicitude des pères et des mères de famille. El nous eûmes soin de corroborer cette appréciation sévère de faits palpables et constants. Ainsi l'absence ou plutôt l'ex clusion de tout enseignement religieux au niveau des éludes, fait grave et signi ficatif que longtemps on chercha pallier en décorant du titre de Cours de Doctrine Chrétienne les quelques leçons illusoires de catéchisme dohnées par un professeur laï que, se trouve aujourd'hui pleinement con sommée par la disparition de plus en plus entière de toute instruction religieuse, con séquence du programme que le bureau d'administration publia en 7b,e 52, sans que nous ayons entendu parler de la moin dre amélioration. A ce premier sujet de défiance qu'il nous suffit de formuler pour que chacun en ap précie la portée, vient s'adjoindre le vice inhérent toute maison d'éducation exclu sivement aux mains du pouvoir laïque. Jamais, quoique l'on fasse, la sympathie des familles ne s'accordera indifféremment l'inconnu, qui n'a que son brevet de pro fesseur agrégé faire valoir, ou au prêtre qu'honore la confiance de son évèque et que récomraande le caractère sacré dont il est revêtu. Jamais te débutant qui pour le profit, se fait un métier du pro fessorat, comme tel autre embrasserait celui de fleuriste ou de maçon, n'entrera en parallèle aux yeux des pères de famille avec le ministre de l'autel, qui, dévoué la moralisation du peuple, se rencontre partout où quelque bien se trouve ac complir, et qui s'est fait une vocation toute de dévouement et de sacrifice. Au reste, les griefs précités ne sont pas uniquement applicables au collège et l'école moyenne de celte ville mais il nous reste fournir une troisième observation l'adresse particulière de cette institution, et elle a trait la composition de son bu reau administratif. Toutefois, avant d'aller plus loin, nous tenons déclarer que les remarques qu'il nous reste faire se rap portent l'administration du collège telle qu'elle était composée l'ouverture de l'année scolaire, car il n'est pas notre connaissanceque depuis,quelque mutation ait eu lieu en son sein. Or, si les sept mem bres que le bureau administratif comptait cette époque, ont tous également droit une déférence honorable; d'un autre côté, il n'estaucun père, aucune mère de famille, quelque peu soucieux de l'éducation reli gieuse de leurs fils, qui n'y rencontre regret certaines tendances qu'au point de vue catholique il importait d'en écarter. C'est aux parents catholiques eux-mêmes que nous le demandons; de quel œil ver ront-ils l'éducation et les principes religieux de leurs enfants, confiée la direction et la haute surveillance d'un bureau admi nistratif, qui parmi ses membres les plus influents compte des personnages accou tumés battre en brèche la Religion dans ses œuvres et dans ses ministres, et dont la vie politique se résume, pour ainsi dire, en de perpétuelles hostilités contre les prin cipes catholiques? Pour balancer d'aussi funestes influences, pour briser ces vo» loulés tenaces et opiniâtres, que peuvent les bonnes intentions de quelques mem bres, que peuvent leurs résistances inertes? Nous voudrions bien nous être trompé leur égard mais nous ne sommes que trop convaincu que la majorité du bureau ne sert autre chose en tout ceci qu'à cou vrir de son manteau les faits et gestes de la minorité. Aux parents donc il appartient de sonder lespérilsque présente l'organisation dHcol lège et de l'école moyenne. Surtout qu'ils se gardent bien de se laisser éblouir et par de belles protestations, et par des program mes décevants, et par le haut patronage que l'étal et la commune accordent ces institutions aux dépens du contribuable; mais qu'ils avisent ce que par leur im prudence les principes religieux de leurs en fants nesoienl exposés un triste naufrage. DÉPART DE NOTRE GARNISON! Après tant de défaveurs subies, la ville d'Ypres voit aujourd'hui mettre le comble ses souffrances. L'ordre vient d'arriver que le 2™ bataillon du 1 lme de ligne, qui formait pour ainsi dire le seul effectif de notre garnison, doit se rendre Ostende et Nieuport, et l'on ignore jusqu'à présent s'il sera pourvu son remplacement. Inu tile de dire combien ce départ fait sensa tion en notre ville. Longtemps l'on s'était plû imputer au ministère catholique le mode de répartition inégale dont les Yprois étaient victimes; aujourd'hui qu'il n'est plus question de cléricaux au pouvoir, les accusations tombent devant la plume qui les a produites, et dans la situation qui nous est faite, on n'éprouve d'autre senti ment que celui qui dérive des conséquences pénibles que l'absence de toute garnison produira sur les diverses classes de la bourgeoisie. En quittant nos murs, le 2°" bataillon du 11"" emporte les regrets et l'estime générale; officiers et soldats s'é taient conciliés la sympathie publique par leurs rapports d'amitié, leur entente par faite avec les habitants, et parleur dévoue ment aux intérêts des pauvres dont ils viennent récemment encore de donner un beau témoignage. Nous ignorons si la Régence commu nale a déjà fait près du gouvernement des démarches l'effet de lui faire compren dre que retirer sa garnison notre ville, c'est lui ravir une de ses plus importantes ressources, c'est répandre la gêne au sein de la bourgeoisie d'une ville peu favorisée sous le rapport de l'industrie et du com merce. Demain Jeudi trois heures de relevée, devant le bureau du Commandant d'Ar mes, grande place, aura lieu la distribution des pains provenant de la représentation théâtrale donnée par Messieurs les Sous- Officiers du 2""' Bataillon du ll'"'de Ligne. UN CHALAND COMME IL 1 EN A PEU. VÉRITÉ ET JCSTICE. LE ©©HLÊ©E ©©MtyJtML Parentsi anrles-vnus encore benoiu d'un mlrraseope pour Mieux dhrprnrrT L'exiguité de la partie du Manège que l'on a pu disposer pour les spectateurs a forcé a limiter le nombre des invités pour la Fête militaire que 4'École d'écpiitaiiori doane Samedi a l'occasion du i8°atkui«eraairedeson Altesse Royale Monseigneu r Je Duede Brabant; mais nous venons d'apprendre avec satisfaction et nous nous empressons de com muniquer que le lendemain Dimanche, la même heure, la tuêioe Fête sera reproduite, dans l'inten tion de lui donner plus d'éclat encore et d'être agréable aux habitants notables de notre ville qui n'ont pas reçu d'invitation personnelle et qui, par cet avis, sont priés d'honorer cette seconde Fête de leur présence. Les rédacteurs du Progrès, depuis le double échec que les t o additionnels et d'indignes me nées contre un respectable curé de ces environs 'leur ont fait subir, semblent complètement dé moralisés; la plume' leur "tombe évidemment des mains, et il leur faut recourir la collaboration extraordinaire de correspondants aussi novices que ridicules. Dans de précédents articles nous avons déjà suffisamment justifié l'appréciation peu (lai teuse que nous faisons de ces tristes acolytes. Au jourd'hui une nouvelle pièce de même genre est venue la corroborer. Sons ce titre: petits Yprois et petits Chinois. un soi-disant philanthrope s'efforce d'établir de la contradiction entre notre conduite en faveur du renouvellement de la tenue de la Loye et en fa veur de l'œuvre pieuse de la Sainte-Enfance. Puis il termine en provoquant une réponse de notre part. Notre première impulsion fut d'obtempérer au désir du prétendu philanthrope; mais une lecture plus attentive de son factura nous a convaincu qu'il était au-dessous de notre dignité d'honorer d'uue réponse un homme qui ne savait pas même le premier mot des questions qu'il prétendait tran cher. Ainsi, croyant pouvoir rétorquer contre l'œuvre de la Sainte-Enfance une interpellation (tronquée d'ailleurs par luiJ que nous adressâmes a l'autorité communale, 'a l'effet de connaître si les fnuds versés par l'habitant en faveur des élèves de la I.oye, avaient subi un emploi profitable au com merce et l'industrie locale; le drolatique corres pondant s'informe son tour Si fou a acheté Ypres, les divers objets que l'on veut offrir aux petits Chinois? A cette question par trop naïve un rire fou ac compagné d'un concerto de coups de sifflets, rendre jaloux le haut-éditeur du Progrès, est, ce nous semble, la seule réponse convenable. Notre homme en effet n'a pas l'air de se douter seulement que les foods confiés aux mains intègres des direc teurs de la S'* Enfance servent uniquement pro curer leur nourriture quotidienne la multitude

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1