bien des gens de nous voir ainsi métamor
phosés en moniteur du Conseil communal
et de ses dépendances, nous ne trouvons
aucun inconvénient oblemporer au désir
qu'expriment ces messieurs. Au reste, si
quelqu'un d'entre nos lecteurs ne sait
comment concilier la livrauce des képis
attribuée au sieur Dekeerle de cette ville,
avec ce que nous avançâmes dans un de
nos derniers numéros, propos du sieur
Bouckaert-Levasseur, de Gaud, nous ré
pondons que nous savions très-bien que
ledit Dekeerle a fait en son domicile les
susdits képis; mais aussi que les renseig
nements les plus positifs et les plus dignes
de foi nous donnent l'assurance que le
sieur Dekeerle, ouvrier non-patenté, tra
vaillait pour compte de M. Bouckaert en
trepreneur réel. Aussi, en blâmant la pré
férence donnée cet ouvrier, n'avions-nous
en vue que de plaider la cause des fabri
quants de celte ville, soumis la charge
de payer patente. Quoiqu'il en soit, si
malgré toutes les précautions prises, on
nous avait induits en erreur, noussaurions
gré Messieurs les membres de la com
mission s'ils nous voulaient bien fournir
des éclaircissements ce sujet.
Monsieur l'Éditeur,
Dépenses faites pour la confection de l'Uni'
forme des Élèves de la musique dés Écoles
communales d Vpres.
Compte du produit de la Fête.
M. Hector Bossaerl, de Langhemarck,
élève de l'Université de Louvain, vient de
passer son premier doctorat en droit avec
distinction. Ce succès de M. Bossaert est
d'autant plus remarquable qu'il y a un an
peine il obtint le grade de candidat,
d'une manière également distinguée. D'ail
leurs les jurys devenant de plus en plus
sévères surtout pour le droit, n'ont décerné
dans le courant de la session qu'un nom
bre fort restreint de grades et de distinc
tions.
On nous écrit de Poperinghe
Un fait rare, qui intéresse vivement le
corps médical, vient de se produire en
cette ville. Dans le courant du mois de
mars dernier, un médecin-accoucheur fut
appelé auprès d'une jeune fille en couche.
Sur les vives instances faites par celte fille
pour qu'il gardât le plus stricte secret sur
son accouchement, il l'assura de sa discré
tion, et promit de ne parler personne de
celte affaire. Mais une difficulté surgissait
c'était la déclaration de la naissance de
l'enfant l'état civil. Or, défaut du père,
c'est le médecin qui est tenu, d'après la
loi, de faire cette déclaration; mais d'un
autre coté l'art. 378 du code pénal défend
l'homme de l'art, sous des peines sévè
res, de révéler les secrets dont, par la
nature de sa profession, il devient le dé
positaire. En présence de ces dispositions
contradictoires de la loi, le docteur, pour
rester néanmoins fidèle sa promesse, et
pour concilier autant que possible ses de
voirs de citoyen et ceux de médecinse
décida déclarer la naissance de l'enfant,
l'heure et le jour de sa naissance, son sexe
et les prénoms qu'on était convenu de lui
donner; mais il refusa d'indiquer les nom,
prénoms, profession et domicile de la mère,
Ypres le 1 Avril 18*1.
Quelques doules ayant été répandus, dans le
public, sur l'emploi régulier des sommes recueil
lies pour l'achat et la confection des tuniques etc.,
destinées aux élèves de l'École communale de mu
sique, les soussignés, membres de la commission
qui a été chargée de recevoir les fonds destinés h
cette œuvre, vous prient de vouloir bien insérer,
dans le prochain N° de votre Journal, le compte
ci-joint.
Les membres de la commission,
D'hauw; Brunfaut-Bourgois Thibault-
Ferricx; Vanhollebeke; Papillon fils; J.
De Codt; P. Boedt; Levasseur; Van Alleyn-
NES-SCHOCREEL.
34 Tuniques.
Payé M* Dehem, Mdb Ypres, to4
aunes de drap n° 1fr* y25 00
Payé MM. Stoffel, marchand a
Ypres, fourniture drap jaune n° 2. 58 5o
Payé h M' Ignon, a Ypres, pour
drap jaune n" 35 5o
de la pensée mère qui les a réunies. Tout est sanc
tifié par la seule action de la femme isolée soignant
le pauvre oublié; cette femme, souvent jeune,
riche et belle, toujours libre au moins, qui est
venue déposer vivante au milieu des misères hu
maines tout ce qui était a elle, pour en faire un
holocauste au malheur. D'autres ont tous les agré
ments que le monde peut leur fournir, et elle n'en
a aucun; mais elle pense aux autres, et tout est
remplacé. Fortune,plaisirs, bonheur delà vie pri
vée, tout cela n'est plus pour elle, mais Dieu et le
pauvre lui suffissent; l'on est sa passion, l'antre sa
récompense. Lit-ni
Vous la voyez, fraîche, gaie, gracieuse, accueil-*
lant toujours avec le sourire sur les lèvres.
Tantôt vive, prompte, un peo brusque et rieuse,
on la recoDuaît b son accent pour une méridionale;
tantôt grave et lente, c'est une flamande; tantôt
faible, mince, a la taille déliée, aux traits délicats,
on devine la rose blanche échappée aux salons
dorés. Toutes réunies, différentes de caractère^
d'éducation et de pays, devenues sœurs par la
2
Payé h Deslrobbeleirsellier h
Ypres, cuir pour les collets n° 4. 10 8o
Payé h De Gryse,Md Ypres, dou
blure, ouatte, etc., n" 564 58
Au même coupe et soins pour la
confection n* 554 oo
Au même cordonnet pour garnir
les épaules et les képis n* 634 80
Au même passe-poils pour 21 pan
talons 5 25
Idem un restant de jaune n" 5. 5 08
Payé a i 5 tailleurs d'Ypres pour
la confection des tuniques, selon état
ci-joint u° 7192 00
Ensemble. ti65 3 i
40 Cols.
Payé b Jacques Lauimens, tailleur
Ypres confection et fourniture de
4o cols n" 838 00
60 Ceinturons.
Payé M' Nolf, lMd h Ypres, four
niture 5 douzaines ceinturons a xo
fr. la d° n* 95o 00
34 Képis.
Payéb Dekeerle casqnettier a Ypres
pour façon de 54 képis, visières et
doublure u* 1068 4o
Total général. 13og 71
Il a été donné en outre b quelques
élèves b titre de récompense i5 pan
talons qui ont coûtéfr* t4g 5o
savoir
Payé b M' Papillon, marchand b
Ypres i3 172 aunes drap noir A. fr1 79 58
Id. a De Gryse fourniture de 9 172
aunes de drap pour 7 pantalons et
façons de i5 pantalons B69 92
Total pour les pantalons. t4g 3o
Celte dépense sera imputée sur le crédit adhoc
porté au budget de l'école.
Toutes les pièces justificatives du présent compte
sont déposées au local de l'école où tous les sous
cripteurs peuvent en prendre communication.
Les recettes brutes se sont élevées b fr* 1178 64
A déduir-e les frais pour la soirée. 90 64
Produit net. 1088 00
P.écapitulation.
Les dépenses se montent b. fr* i3c>9 71
Les recettes a 1088 00
Différence. 221 71
même vertu, unies par le même sentiment, et
marchant toutes vers le même but.
Elles vivaient ainsi lorsque la révolution éclata;
elles ne furent pas exceptées, mais ne voulurent
pas rappeler les obligations que l'humanité avait
contractées envers elles. Les unes furent menées
en prison, d'autres a l'écbafaud; plusieurs furent
oubliées.
De ce nombre fut la sœur Geneviève. Elle loua
Une petite chambre voisine de l'hôpital, et y de
meura pendant tout le temps de la terreur. Là se
faisant reconnaître, petit b petit, des pauvres, elle
pot leur continuer ses soins, et aller demander des
secours pour eux aux gens riches et vertueux qui
étaient encore dans la ville; mais ils étaient deve
nus rares, et le peu qu'elle avait ne suffirait b rien.
Elle imagina d'établir un atelier de côuture et
d'en donner le gain aux pauvres. Elle réussit en
peu de mois au-delb de ses espérances, mais elle
succombait quelquefois sous le poids du travail.
Ou la trouvait souvent assise Jt une table couverte
L i:-y 'j -
'rib
Ce déficit a été couvert par un particulier de
cette ville.
Arrêté en séance de la commission spéciale, le
7 Avril i853.
D'hauw; P. Boedt; Brunfaut-Bourgois;
Thiebaclt-Ferricx; Van Alleynnes-Schoc-
keel; Vanhollebeke; J. De Codt; Papillon
fils; Levasseur.
Vu et approuvé par le Collège des Bourgmestre
et Échevins, le 7 Avril i853.
LES IIOlIlCnKNTHK ET I CHCVUN.
H. IWEINS-FONTEYNE.
PAR ORDONNANCE
Le Secrétaire,
J. DE CODT.
de linge de toute espèce, travaillant avec une
infatigable activité pendant tout le jour et souvent
la nuit tout entière, sans feu pendant l'hiver, sans
une compagne pour égayer sa vie, ni un lien pour
s y rattacher; heureuse de voir son travail fructi
fier et servir au soulagement de ses maîtres, comme
elle appelait les pauvres. Elle était occupée toute
la journée b distribuer des secours, fruits de son
travail et de ses peines. A chaque instant on venait
lui demander quelque chose.
Les uns demandaient du bois, les antres de l'ar
gent, ceux-lb des souliers. Alors gaiment, quand
elle en avait, elle partageait ses bienfaits; s'ils lui
manquaient, ses yeux mouillés de larmes disaient
assez sa réponse. Venez demain, disait etle triste
ment; aojourd hui je n'ai rien, et elle passait la
nuit au travail pour suppléer b ce qui manquait.
Oh quand la vertu est poussée b ce degré d'hé
roïsme, quand elle se trouve dans une femme
surtout y a-t-il rien de plus ravisant! N'est-ce
pas un tableau moral, saintement beau comme ceux