On lit dans la Patrie de Bruges:
Ainsi que nous l'avons annoncé, hier a
été célébrée avec grande pompe la soien-
nité du juhilé de MM. Corselis, Situons et
DeKeyzer, de plus de 50 ans de prêtrise.
La fête, annoncée par le son de toutes
les cloches de la cathédrale a commencé
9 heures. Les maisons du voisinage des
trois jubilaires étaient magnifiquement dé
corées. Un pompeux cortège a conduit les
héros de la fêle l'église cathédrale, où
la cérémonie religieuse a immédiatement
commencé. M*' Malou officiait. Les trois
jubilaires étaient placés sur des fauteuils
richement ornés.
Après l'évangile le R. P. Van der Ghote,
ancien chanoine titulaire du chapitre de
Bruges, a prononcé un discours pathétique,
dans lequel il a fait l'éloge des vénérables
jubilaires en énuinérant les longs et labo
rieux services que depuis un demi siècle
ils ont rendus la religion et la patrie.
Après le service divin qui a duré jusqu'à
41 heures, les jubilaires ont été conduits
en cortège l'évéché, où ils ont reçu les
{iremières félicitations. A midi et demi dix-
iuit voilures ont transporté les vénérables
vieillards, LL. GG. les évêques de Bruges
et de Louisville et tous les invités, au sé
minaire épiscopal, où les attendait un diné
de soixante couverts.
Au dessert S. G. l'évêque de Bruges s'est
levé et a porté un toast au Souverain Pon
tife, peu près dans les termes suivants:
Je propose de boire la santé du vi
caire de J. G. sur la terre, de l'évêque des
évêques, du pasteur des pasteurs, du père
commun des (idèles, du Souverain Poulife
qui gouverne la chrétienté avec tant d'éclat
et qui porte une affection toute particulière
l'église de Belgique. Que le Seigneur nous
le conserve longtemps et lui fasse atteindre
les années des trois vénérables prêtres dont
nous célébrons ici la fêle.
A la santé de Pie IX.
Presqu'immédiatemenl après, Mgr Cor
selis, un des trois jubilaires, s'est levé, et
a prononcé avec sentiment les paroles sui
vantes:
Je désire porter un toast bien cher
tous les Belges, bien cher au clergé des
Flandres.
Je boirai, Messieurs, la santé du Roi
qui a inauguré en Belgique une ère de
bonheur comparable aux époques les plus
prospères et les plus glorieuses de notre
histoire.
A la santé du duc de Brabant, qui
vient de faire son entrée au Sénat, du
prince, l'espoir du plus brillant avenir
pour la patrie.
De toute la famille royale, de la jeune
dynastie, l'objet de nos bénédictions, de
nos vœux, de nos prières.
Dieu protège le Roi et nous le conserve
longtemps encore! qu'il comble de toutes
ses faveurs le prince héréditaire, et ré
pande ses dons les plus précieux sur toute
la famille royale entière.
A S. M. le Roi, au prince héréditaire,
la dynastie! Ces patriotiques paroles
du vénérable nonagénaire furent accueil
lies avec des applaudissements longtemps
prolongés.
M. le baron dePélichy VanHuerne, sé
nateur, présent au banquet comme ami
particulier de M*' Corselis, a porté un toast
l'évêque de Bruges en ces termes:
Messieurs, je proposerai on toast qui
répond au sentiment de vos cœurs. Je veux
boire la santé de M*' Malou. Nous som
mes heureux de posséder un évêque aussi
digne et qui gouverne avec tant de sagesse
le diocèse de Bruges. Daigne le Seigneur
le conserver notre amour et notre vé
nération.
A la santé du digne et bien-aimé évê
que de Bruges.
M. le président du Séminaire a présenté
le toast aux trois jubiliaires.
On écrit de Thiell, le 12 avril
Notre naissante Conférence de Saint-
Vincent-de-Paul vient de recevoir un puis
sant encouragement. La noble famille de
Mérode compte de longue date parmi les
bienfaiteurs de nos innombrables indi
gents. Aujourd'hui encore, M"* la comtesse
NVerner de Mérode a bien voulu se souve
nir de nos-pauvres (pauvres un degré
dont on ne saurait, dans vos grandes villes
se faire une juste idée), et son bon cœur
s'est ému la pensée d'une misère qui
n'est guère moins poignante cet hiver en
Flandre que dans les années 1846 et 47
de triste mémoire.
M"* la comtesse vient donc de faire
mettre la disposition de notre Conférence
une somme de cent francs. Il nous serait
difficile d'exprimer la joie que nous a eau*
sée un don si généreux, dans un moment
où nous nous trouvions bout de toute
ressource. Que cette joie aille au noble
cœur de la bienfaitrice de nos indigents,
et puisse son exemple être doucement
contagieux, en engageant d'autres grandes
âmes nous venir en aide et soulager
des souffrances dont il nous répugnerait
en ce moment de tracer le triste tableau.
Daigue le Seigneur protéger, bénir
et conserver ces nobles familles, toujours
l'espoir, toujours la consolation de l'infor
tune. Nous aimons les appeler une pro-
videuce terrestre, puisqu'on ne les invoque
jamais en vain.
Le Ministre de la justice informe les
ministres du culte catholique (clergé infé
rieur) que les étals collectifs, pour leur
traitements du 1" trimestre 1855, sont
émis payables chez MM. les agents du tré
sor.
Stmlutlsii eeeléalautique.
CIIK0.\QUK JKIMCIAIHK.
NECBiLOGIR.
FRANCE. Paris, 45 avril.
On lit dans la Correspondance générale
Divers journaux parient de nouveau d'ar
restations qui ont eu lieu Paris, il y a
quelques jours, et ajoutent que ces arres
tations ont été provoquées par la saisie de
correspondances avec les réfugiés de Lon
dres. Sans entrer dans les détails de cette
affaire, nous croyons devoir dire que cette
affaire n'offre d'ailleurs aucun caractère
particulier, qui puisse faire supposer une
recrudescence dans les menées de nos
incorrigibles ennemis.
Les arrestations signalées prouvent
seulement aux malintentionnés comme
aux honnêtes gens que l'administration,
dirigée si habilement par M. de Maupas,
ne cesse pas un instant de veiller la ré
pression immédiate de tous les essais d'agi
tations qui lui sont signalés.
Une dépêche de Syra du 4, annonce
que trois bâtiments de guerre autrichiens,
une corvette vapeur, un brick et un aviso
vapeur parcouraient l'Archipel et en
visitaient les différentes îles.
Le Moniteur termine ainsi un article re
latif la remise par le gouvernement an
glais du testament de Napoléon 1":
L'Empereur a voulu témoigner direc
tement lord Carendon la satisfaction qu'il
a ressentie de la restitution la France d'un
aussi mémorable document et de la bonne
grâce que le gouvernement de S. M. bri
tannique a mise l'effectuer; il a consacré
l'expression de ces sentiments dans une
lettre qu'il a adressée au ministre des af
faires étrangères de la Reine Victoria. Sa
Majesté, par l'entremise de son ambassa
deur Londres, a daigné faire remettre
une boîte d'or au chiffre impérial en bril
lants M. Dycke, proctor de la Couronne
d'Angleterre, en souvenir des démarches
qu'il a été chargé de suivre auprès de la
cour de l'archevêque de Canterbury pour
en obtenir la remise du testament.
ALLEMAGNE.
L'ambassadeur prussien près la cour
d'Autriche, M. le comte d'Arnim, a reçu
la grand'eroix de l'ordre Léopold, comme
récompense de ses efforts pour établir une
intelligence parfaite enlre les deux cabi
nets de Vienne et de Berlin.
Le primat de Hongrie, l'archevêque
de Milan et le patriarche de Venise sont
arrivés Vienne pour y prendre part aux
conférences épiscopales.
M. de Bruck est nommé officiellement
internonce d'Autriche Constantinople.
La Chambre-Haute a adopté le projet
de loi qui avait passé déjà l'autre Cham
bre et qui érige la Cour d'appel de Berlin
en Cour spéciale pour les crimes d'Etat.
Le gouvernement prussien a publié
un Mémoire pour justifier les modifications
apportées au tarif vis-à-vis du Hanovre
sans avoir pris au préalable l'assentiment
des Chambres. Le gouvernement invoque
l'urgence de la mesure et réclame un bill
d'indemnité de la part des Chambres.
- La Gazette de Cologne annonce que le
traité pour le renouvellement et l'extension
Uii accident des plus malheureux a troublé
la fête de Dotiiguies.Le sonneur de cloches ayaut
arboré le diapeau national au clocher s'est mis
ébranler la grosse cloche, mais le pied lui ayaut
niauqué, il a été pris des jambes entre la cloche et
la muraille. Il a les cuisses fracturées.
M. Scherpereelcuré de S1 Walhurge, a Fur-
nes, est nommé curé a Deuterghem.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a pro
noncé dans sou audience du t4 de ce mois, dans
l'affaire du joUrbal Sancho qui avait refusé d'in
sérer une réponse de M. Cabry, ingénieur méca
nicien, relativement au jugement obtenu par lui
contre M. Aerts, du chef de calomnie.
Le tribunal a acquitté M. Van Buggenhout, im
primeur du Sancho, et a condamné M. Victor
Joly, comme éditeur responsable de ce journal, h
uue amende de 466 fr. 4o c. pour onze jours de
retard et 35 fr. pour cinq autres jours de retard.
M. J. Pienemau, le doyen des peintres de la
Hollande, est mort le 8 avril, Amsterdam.
L'Allemagne vient de perdre une de ses
grandes notabilités médicales. M. le docteur
Harless, doyen de la faculté de médecine de l'Uni
versité de Bouu, est mort le 3 de ce mois.
M. le vicomte de Dam, chanoine de la ca
thédrale de Tournai depuis r8o3, doyen du cha
pitre, chevalier de l'Ordre du Christ, est mort
dimanche matin, 10 avril i8ô3, dans sa gouie
année.