où la majorité est protestante, ce qu'elles
refusent opiniâtrement dans les contrées
catholiques aux dissidents? Eh! con
frère, dirons-nous notre tour, quelles
sont ces feuilles cléricales qui refusent si
opiniâtrement la liberté des cultes aux dis
sidents? Jamais cette même liberté reçut-
elle une extension plus vaste que sous les
auspicesdupeupleéminemmentcatholique
de notre propre pays et sous l'empire d'une
révolution qui brisant le joug calviniste
semblait devoir amener une réaction con
traire et aboutit cependant l'élection d'un
roi luthérien! Chose remarquable, tandis
que chez la nation la plus foncièrement
catholique du monde, de même que sous
la monarchie absolue de la catholique mai
son d'Autriche, les dissidents aussi bien
que les catholiques se trouveut admis aux
emplois publics; le libéralisme législateur
en Piémont, en Espagne, en Portugal n'y
reçoit que les seuls catholiques! A Home,
il est vrai, le caractère sacerdotal du gou
vernement ne permet pas d'admettre aux
fonctions publiques les sectaleursdesculles
dissidents mais qu'est-ce que cette mesure
nécessaire, si on la compare la législa
tion barbare de plusieurs états du nord,
qui, après avoir embrassé la réforme au
nom du libre examen, punissent de la con
fiscation et de l'exil ceux de leurs sujets
qu'un examen parfaitement libre ramène
l'antique foi de leurs pères?
Au reste, si la feuille libéràtre fait bon
marché du catholicisme, par contre elle
éprouve d'étranges inquiétudes l'endroit
des prolestants. 11 y avait de quoi en effet:
le rétablissement delà hiérarchie catbo-
lique, dit-elle, était annoncé dans des
termes qui devaient froisser les conscien-
ces protestantes et semer l'inquiétude
dans le pays. Or, le fait est que le
Saint-Père envisage naturellement dans sa
bulle les prolestants comme des hérésiar
ques et des novateurs, et que ces sectaires
s'en trouvent probablement peu flattés.
De là ces froissements et ces inquiétudes de
conscience sur lesquelles le confrère s'a
pitoie si fort propos.
Nous ne pousserons pas plus loin ces
reflexions qui nous ont déjà enlrainé bien
loin; mais nous il ne suffit pas d'alléguer
simplement, et nous tenons fournir nos
preuves. La lâche du Progrès est plus
facile quelques futiles incriminations,
quelques grossiers mensonges, quelques
épilhètes offensantes sont bien vite débités
et n'exigent pas de longs discours. Aujour
d'hui en signalant le dévergondage de pen
sées et de style d'un journal pamphlétaire,
nous ne prétendons pas tant réfuter ses
erreurs qu'appeler l'attention de tous les
honnêtes gens sur les turpitudes qui bouffis-
sent sa polémique. Ainsi lorsqu'aura sonné
l'heure de la réparation et que le pamphlet
maçonnique aura repondre de certains
écarts de presse par devant la cour d'assises,
l'opinion publique suffisamment éclairée
permettra au jury de prononcer en con
naissance de cause et de reconnaître en ce
qu'on s'efforcera sans doute de dépeindre
comme une bévue passagère, un simple
lapsus calami, d'y reconnaître, disons-nous,
la conséquence naturelle et fréquente d'un
système suivi avec persévérance et du parti
pris chez certaine presse de battre en brè
che la Religion, dût l'ordre social tout en
tier s'écrouler sous leurs coups.
L'antiquité payenne élevait des statues
aux martyrs de la liberté le libéralisme
menteur de nos jours leur prodigue l'injure
et la calomnie!
Lorsqu'en 1847 les cantons primitifs de
la Suisse, ligués pour la défense de leurs
vieilles franchises, succombèrent sous le
nombre, le radicalisme imposa de vive
force ces populations généreuses un
gouvernement et des institutions politiques
dont elles ne voulaient pas. Quelques can
tons néanmoins où le principe catholique
régnait sans entraves, ne tardèrent pas
recouvrer leur tranquillité; d'autres, moins
heureux, virent une minorité remuante
dicter la loi et soumettre ces caprices
despotiques les populations frémissantes.
Eribourg fut de ce nombre. Une assemblée
plénière du peuple avait dans les plaines
de Posieux demandé la réforme de la cons
titution qui lui était imposée. Aux termes
des loix, le gouvernement était tenu de
condescendre leurs vœux il n'en fit rien.
Ce déni de justice exaspéra les popula
tions fribourgeoiseset, sous les ordres
d'un brave militaire, le colonel Périer, un
corps de volontaires des campagnes crut
devoir demander la force des armes ce
qu'on s'obstinait refuser la force du
droit. Un sait l'issue fatale de cette auda
cieuse entreprise. Après avoir poussé
bout des hommes qui ne révendiquaient
que leurs droits, le radicalisme se réserve
encore de les châtier; puis de les honnir
dans ses gazettes et de les livrer aux su
perbes dédains de ses faux sages qui ne
voieut rien au-delà du succès matériel.
Mais le sang des martyrs n'aura pas rougi
en vain les pavés de Fribourg; en même
temps qu'il retrempera l'énergique dé
vouement des uns, il apprendra aux autres
que leur pouvoir n'est pas si solidement
édifié qu'ils puissent se prélasser sans
crainte sur leurs sièges de dictateurs.
La Chambre des Représentants a adopté
plusieurs modifications importantes dans
la loi sur la garde civique.
1" La garde civique ne sera organisée
que dans les communes dont la population
n'est pas inférieure 10,000 âmes.
2° Elle ne sera composée que de gens
âgés de 21 40 ans.
3" L'article 73, qui impose les familles
tout le monde les venus de sœur Geneviève. Dans
sa simplicité, il coma bonnement la longue vie et
les admirables actioos de celte sainie feuiine. Rien
n'était plus touchant que le nouvel orateur, trou
vant dans le sujet qu'il traitait une éloquence que
tout autre n'aurait pu lui fournir. Chaque audi
teur avait reçu d'elle un bienfait, chacun dans ses
souffrances avait vu arriver la vénérable sainte,
avec une cousolation et uu secours.
Il est d'usage, daus sa communauté, d'écrire une
lettre circulaire, b la mort de chaque sœur, qui
rappelle, pour édifier les autres, les vertus qu'elle
a pratiquées pendant sa vie. Cela est simplement
dit, couriemeul et sans emphase.
Voici celle de la sœur geneviève.
Nous vous annonçous, mes chères Sœurs, la
mort de outre sœur Geneviève Arnaut.
Elle est décéde'e Limoges, le 24 septembre
18..., l'âge de quaire-viugt-quiuze ans.
Née Painiers, le 10 août 47..., elle vint la
communauté âgée de quiuze ans. Sa douceur, sa
simplicité, sa grande piété, daus uii âge aussi ten
dre, la firent accueillir sans aucune hésitation. Elle
était riche, et faisaul a ses parens l'abandon du
tiers de sa fortune, elle donna le reste aux pauvres.
Quelques années après elle fut placée l'hôpital
de Rochefort, pour soigner les galériens malades;
elle y demeura vingt ans, et fut de 1b envoyée
Limoges, pour y soigner les pauvres pendant une
épidémie dangereuse. Dieu la conserva et permit
qu'elle vécut pour nous édifier comme nous l'avons
vu, soignant alternativent les fous, les malades, les
enfants et les prisonniers.
Vous savez, mes chères Sœurs, que la sœur Ge-
LE PROGRÈS
EN PRISE AVEC UN LIBÉRAL D'YPRES.
Désormais ce ne sont plus ceux que le Progrès
appelle cléricaux et jésuites qui se plaignent de
la manière d'administrerétrangement paternelle
de la régeuce d'Ypres.
La perception des 10 centimes additionnels, a
déssillusionné les ci-devant amis du Progrès même.
Une lettre adressée Y Impartial de Bruges par
un libéral de notre ville en fait foi. Nous emprun
tons cette pièce la Patrie, et nous la publions,
comme un témoignage de plus de la justesse de nos
observations l'encontre des étourderies finan
cières de nos édiles, et comme un stimulant propre
faire rentrer notre conseil communal dans la voie
de l'écooomieoù l'appellent les 997000 des habi
tants:
Il y a quelque temps, un correspondant d'Ypres
nous faisait part du mécontentement qu'excite en
cette ville l'augmentation d'impôts que la régence
vient de décréter pour faire face b des dépenses
inutiles. Les lettres que nous avons publiées a ce
sujet, nous ont valu les injures du Mèphislophélès
yprois; mais comme cette espèce d'arguments ne
parviendra jamais b vaincre la répugnance qu'elle
nous inspire, nous avons passé outre, et cependant
voici qu'une correspondance émanée d'un libéral
d'Ypres et insérée dans Y Impartial de Bruges,
vieot confirmer de point en point ce que nous
avons dit des effets délétères de l'administration
libéraliste qu'on a appliquée b la ville d'Ypres:
Il a été constaté officiellement, y lisons-nous,
que les deux tiers de nos ouvriers se sont ex-
patriés, notamment vers ledépartemenl du Nord;
d'un autre côté, chaque année, b pareille époque,
une vingtaine de couples se font inscrire au bu-
reau des publications de mariage; cette année b
peine eu a-t-ou pu publier six. Ajoutez b ces
deux faits les diminutions progressives du pro-
duit de nos octrois, suivi d'un déficit dans la
caisse communale, et de la nécessité d'ajouter
dix centimes additionnels b l'impôt perçu au
profil de la ville, et qu'on dise maintenant si
c'est sans raison que toute une population jette
en ce moment des cris d'alarmes, si ses pres-
santés réclamations ne sont pas fondées.
Émigration des deux tiers des ouvriers, di
minution des mariages, diminution du produit
de l'octroi, déficit dans la caisse communale,
nouveaux impôts, voilb ce que, d'après le cor
respondant de YImpartial, a produit b la* ville
d'Ypres son administration par un parti exclusif et
intolérant! De pareils bienfaits doivent sourire aux
habitants d'une étrange façon.
neviève étant demeurée seule pendant la révolution
travailla pour se procnrer les moyens de subvenir
aux besoins des pauvres, qui sont en très-grand
nombre dans cette ville.
Monseigneur l'évêque nous écrit qu'elle a édifié
et consolé la religion par sa sainteté et sa coura
geuse activité. Quelques jours avant sa mort, elle
avait reçu les sacrements de l'église avec toute sa
connaissance.
Louons et bénissons Dieu.
Il y avait quatre-vingts ans qu'elle servait les
pauvres.
Espérons que notre Seigneur l'a reçue avec in
dulgence, et lâchons de l'imiter, nous qui sommes
obligées aux mêmes vertus, et qui avons les mêmes
devoirs b remplir.