Un journalier demeurant Passchen- daele, le nommé Pierre Versaevele, est devenu victime de son imprudence, occupé déraciner un hêtre, il a mal pris ses me sures, et l'arbre en tombant l'a écrasé. La mort a été instantanée. Messieurs Dumorlier, De Decker, Malou, Vilain XII(IDeMeuIenaere et Veydt, ont été appelés près de Sa Majesté le Roi. devant la cour suprême. Il est bien étrange que le ministère public iovoque la jurisprudence quand il n'y trouve pour appui que des arrêts cassés, ou qui ne sont restés debout que parce qu'ils n'ont point été attaqués. Eu Belgique, aucun arrêt n'a décidé la question qui nous occupe, car ce n'était pas la décider que d'acquitter ou médecin parce qu'il ne connaissait pas le nom de la mère. L'arrêt de Bruxelles du 20 Février 1847 ne décide pas autre chose. S'il ajoute que le devoir du médecin eut été autre s'il avait connu les noms, il n'en donoe aucun motifet n'avait pas s'occuper de l'examen doctrinal des cas auxquels il entendait appliquer cette ajoute. On ne voit pas même si le médecin avait pu s'enquérir des noms. L'arrêt n'exige pas qu'il les demandât seulement. On est censé ignorer ce qu'on ne connaît que sons le voile du secret; rien ne démontre que dans la pensée de la cour les Doms eussent dû être divulgués même aux dépens du secret. Les jugements se renferment rigoureusement dans leur objet d'aprè3 l'art. r55i du c. civ. La chose jugée est dans le dispositif seulement, elle ne s'étend que difficilement aux motifs d'après une ju risprudence constaote. On ne doit donc pas s'in quiéter d'un arrêt qui a prononcé sur autre chose, ni d'uoe proposition glissée sans motifs, doot la portée n'est ni définie, ni précisée. Abordant la discussion des textes, l'avocat passe successivement en revue les rapprochements qui résultent de la combinaison des articles 55, 56 et 57 du code civil, et des art. 346 et 378 du code pénal. L'art. 55 ordonne de déclarer toute naissance, le fait de la naissance, daus un délai qu'il déter- mioe. L'art. 56 indique par qui la déclaration doit être faite. L'art. 546 punit celui qui aura contrevenu h l'uu de ces deux articles. Il ne renvoie qu'à ces deux, et a nul autre. Dès lors, on ne peut frapper M. Lecluyse pour avoir soi-disant été en défaut de satisfaire l'art. 57 du code civil. L'art. 57 énumère un certain nombre d'indi cations que les actes de naissance doivent ren fermer. Mais cet article n'a en vue que les cas ordinaires, son eusemble a principalement pour objet les naissances légitimes. Vainement on ob jecte que l'art. 57 est le complément des articles précédents; il l'est sans doute, mais de là résulte point que le législateur ait attaché une égale im portance l'omission totale d'une naissance, l'o mission d'une personne sur les registres publics, et la déclaration incomplète de toutes les parti cularités qui concernent une naissance, lorsqne surtout l'omission n'est pas l'œuvre d'un vain caprice, mais d'une discrétion que le médecin af firme ne pouvoir enfreindre. Le législateur, sur tout quand il s'agit de punir, ne peut être taxé témérairement de legèrelé. Quand il prononce une peine contre l'inobservation des art. 55 et 56, et qu'il n'en prononce pas contre les omissions qui concernent l'art. 57, disposition qu'il connaissait aussi bien que nous, il faut bien se garder d'aller plus loin qu'il n'a voulu aller, et d'atteindre ceux qu'il n'a pas voulu poursuivre. Il ne coûtait rien de ranger l'art. 57 coté des autres. Pourquoi la sévérité de la loi ne s'est-elle pas étendne jusques-là? Quand même nous l'ignore rions, ce ne serait pas UDe raison de renchérir sur le texte d'une loi pénale. Mais il n'est pas difficile de signaler des motifs de distinction. Souveot l'art. 57 peut laisser désirer dans les actes, relativement aux détails qu'il reclame. Cet article est réglementaire comme l'art. 57 du code civil pour les décès. Cet article aussi lâche de cu muler dans les actes de décès tout ce qui peut êire utile savoir. Un sage prévoyance impose ces soins, auxquels il n'est pourtant pas toujours pos sible de répondre entièrement. Le législateur s'en est bien aperçu, et allant au devant des scrupules, il divise les renseignements recueillir en deux catégories, et u'enjoiut les mentions de la seconde catégorie, qu'autaut qu'on puisse les savoir. Est ce dire qu'il y ail une peine établie pour les omissions se rapportant la première catégorie? Nullement, ni l'art. 546 du code pénal, ni aucun mire, ne punit des omissions de renseignements voulus soit par l'art 79 en ce qui concerne les décès, soit par l'art, ày en ce qui concerue les naissances. L'interprétation restrictive est de droit commun en matière pénale. Il faut une loi formelle pour pouvoir puuir quelqu'un, d'après l'art. 9 de la constitution. Un regard rétrospectif sur les changements in tervenus daus la législation nous en révèle mieux l'esprit. La loi qui précéda le code civil était celle du 20Septembre >792. Elle coïncide avec la pro- claraatiou de la république sanguinaire et la dé chéance de Louis XVI. On ne doit pas s'étonner d'y rencontrer le caractère de l'époque, qui ne res pectait rien. Les hommes qui de l'assemblée lé- gisative passaient la convention pouvaient-ils apprécier une retenue de délicatesse? La violation du secret fut imposée eu même temps qu'on auto risait le divorce. Deux mois de prison menaçaient l'homme de l'art qui osait se renfermer dans le sileuce. Pour l'honneur du corps médical, on ne remarque pas que cette sévérité ait fait dévier les médecins de leurs anciennes traditions. Elle fût rejelée comme illusoire et dangereuse lors de la discussion du code civil eu i8o3. Maisd'une extrémité la réaction rejeta les esprits dans une autre eu sorte que la naissance elle-même pouvait rester impunément ignorée. Le code pénal de 1810 a cherché un moyen terme: il assure l'inscription de toute uaissance avec une juste rigueur, en donnant une sanction aux art. 55 et 56; il laisse l'état réglementaire les détails requis par l'art. 57; et loin de provo quer la révélation, an cas exceptionnel de secret, il la prévient par l'art. 378. Telle parait être d'après ses déductions histo riques, l'économie sainement comprise de la légis lation en vigueur. On reste de cette manière dans les principes, sans inconvénient et sans exagéra tion. L'art. 346 se trouve dès lors coordonné sans aheurleiuent avec l'art. 878 du code pénal. Or il faut chercher l'harmonie dans les lois, plutôt que l'autimonie; et si l'on croyait entrevoir une dis cordance entre les art. 346 et 378, ce serait dans tous les cas ce dernier article qui devrait être en visagé comme dérogeant au précédent, l'article postérieur exprimant la volonté défiuilive et finale du législateur. A ce point de vue, l'art. 346 est la règle, et l'art. 878 l'exception. Par des interprétations exagérées, on arriverait des conséquences inadmissibles. Transplanter l'article 57 dans les art. 55 et 56 pour en exiger l'exécution absolue sans tempérament, c'est aller jusqu'à la désignation du père de l'enfant naturel. Non, me dit on, parce que la recherche de la paternité est interdite. Mais la recherche de la ma ternité est interdite aussi, tout autre qu'à l'en fant s La Cour, attendu que quelque générale que paraisse la disposition du 1 de l'art. 541 c. civ., il résulte néanmoins de la combinaison et de l'ensemble des dispositions de cet article que l'enfant naturel seul a le droit de rechercher sa mère; que lorsque cet enfant se tait, il ne doit être permis h personne de soulever le voile qui cache le secret de sa naissance, et de susciter des scandales que la faveur seule de l'enfant, qui réclame, a pu porter le législateur tolérer; Gaud, 10 août 1849(1) [La fin prochainement L'Êclaireurde Namur annonce qne le sénateur élu lundi Bruxelles, M. Van Leempoel, ne se trouverait pas dans les conditions d'éligibilité et que partant une nouvelle élection devrait avoir lieu. Si ce fait se confirme, ce serait la seconde fois que le parti libéralisle essayerait d'introduire dans le Sénat des individus qui n'ont pas le droit d'y siéger. Ou se rappelle la scandaleuse affaire qui eut lieu Gaud au mois de septembre i85t, et la suite de laquelle M. Vau Remoortere fut forcé de se retirer du Sénat, où il avait siégé plusieurs années sans remplir les conditions prescrites par là Constitution. Cela donne la mesure de la mora lité du parti soi-disant libéral, qui place des intrus au Sénat. La note de VÊclaireur de Namur ne manquera point de fixer l'attention de la commission qui sera chargée de la vérification de M. Vau Leempoel de Quiquengrogne, et si cette note est fondée, le sort de M. Vau Remoortere attend le candidat élu sous le patronage du club-Verhaegen. L'époque de la baisse des eaux des canaux de Bruges Ostende, de Plasschendaele 'a Nieuport, de Nieuport Fumes, de Furnes Dunkerke, du Moerdyk, de Loo et de la rivière l'Yser, fixée d'abord au 17 mai est fixée au 20 juin prochain. Par suite d'une instructionfaite Heule par M. le procureur du Roi du parquet de Cour- trai, assisté d'un commis-greffier et des médecinS- légistes, un jeune homme de cette commune, âgé de 3o ans, a été conduit en prison, sous la préven tion de plusieurs actes de brutalités et de violences, attentatoires la pudeur, sur la personne de plu sieurs jeunes filles. Dans une circulaire que M. Liedts, ministre des finances, vient d'adresser M. le directeur de l'enregistrement des domaines, il invite ce fonc tionnaire faire exercer une active surveillance, afin de parvenir la répression de la fraude qui, en matière t)e timbre d'annonces, se commet au moyen de fausses publications de journaux ou bien en simulant des suppléments aux journaux sérieux, pour émettre et faire circuler, sous cette forme, des annonces non timbrées. M. le Ministre annonce dans sa circulaire qu'il est résolu poursuivre cet abus et, au besoin, soumettre l'appréciation des tribunaux les faits dans lesquels la fraude semblera suffisamment ca ractérisée. L'Émancipation dit qu'il paraît certain que la proposition d'annexion de la province d'Anvers la juridiction de la Cour d'appel de Gaud sera faite dans plusieurs sections de la Chambre l'oc casion do projet de loi concernant l'augmentation du personnel des conseillers auprès de la Cour d'appel de Bruxelles. (1) J. 19e S. 18)9. B«lg. a. 336.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 2