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HOLLANDE.
SUISSE.
Vingt-trois militaires détenus la maison
d'arrêt d'Anvers, la plupart condamnés des dé
tentions de trois mois a un an, viennent d'être gra
ciés par S. M. et ont été mis en liberté le 3o avril.
On lit dans le Court-Journal de Londres,
que le dernier prince dont s'est accru la famille
royale d'Angleterre, quoique baptisé sous le nom
de Ouncau, recevra plus familièrement le nom de
Léopold, en mémoire du Roi des Belges, ancien
époux de la princesse Charlotte. Le baptême sera
célébré vers la fin de juin avec la plus grande
splendeur. Plusieurs augustes personnages se ren
dront a la cérémonie. Dans le nombre on compte
que se trouvera S. M. le Roi des Belges.
Des nouvelles d'Allemagne annoncent que
S. M. le Roi des Belges arrivera Beilio le 4, qu'il
passera quelques jours dans celte capitale, pour se
rendre ensuite h Vienne.
Vendredi malinM™° la princerse Clémen
tine a quitté le château de Laeken pour retourner
en Allemagne.
Un accident dramatique est arrivé sur la
Sambre, près de Maubeuge, un pen au-dessus de
cette ville. Onze personnes venaient de monter
dans une chaloupe que le batelier Deprez devait,
en traversant la Sambre, diriger vers sou bateau.
Ces personnes se tenaient debout; la secousse que
reçut l'ambarcation, en quittant la rive, les fit tous
trébucher et cinq torabèret l'eau. Le batelier se
précipita aussitôt pour les secourir; malheureuse
ment, saisi au cou par le nommé Tellier, il faillit
d'abord périr lui-même et ne put sauVer que qudtre
des naufragés. Un cinquième, nommé Dufrenue,
âgé de 26 ans, et qui venait de la Belgique, avait
disparu son cadavre n'a pu être retrouvé qu'après
quelques heures de recherches.
T»Bia~-Tr
SKCHaLOCIE.
Il y a quinze jours peine, nous entretenions
nos lecteurs des têtes célébrées Bruges en l'hon
neur des trois grands dignitaires du chapitre. Nous
ne nous doutions pas alors que quelques jours plus
tard nous aurious annoncer la douloureuse perte
que le chapitre, le diocèse, et, nous pouvons le
dire, le pays entier, devaient faire dans la personne
d'un des trois vénérables jubilaires. Mgr. Corselis
est décédé de la manière la plus imprévue, samedi
5o avril 6 heures du soir. Le matin, quoique
légèrement indisposé par suite d'une engine, il
avait célébré la saiote Messe daus sa chapelle do
mestique, formant l'intention de communier en
viatiquecomme il en avait la louable habitude
depuis plusieurs années. Pendant la journée, tout
en suivant le régime prescrit par les médecins, il
vaquait l'ordinaire SeS exercices de piété, réci
tant jusqu'à Complies toutes les heures de la jour
née, et laisaut ses méditations que le jour là il avait
choisies dans la Préparation la mort de S.
Ligori, comme s'il eût pressenti que la grande
heure approchait.
Le mal dont souffrait Monseigneur ne fît pas
de progrès sensibles jusque vers 5 heures du soir:
alors se manifesta daus l'illustre malade un malaise,
une iuquiétude générale, et bientôt après une
espèce d'étouffement, signe précurseur d'une mort
prochaine. Lui-même demanda tout la fois les
prêtres, l'évêque et le médecin. Comme Monseig
neur avait fait la veille sa confession ordinaire, et
avait communié en viatique le matin, on ne put
lui administrer que les saintes Huiles. S. G. l'évê
que fit lui-même en sanglottant, cette touchante
cérémonie. A peine fut-elle terminée que Mgr.
Corselis, qui avait conservé jusqu'à la fin, toute sa
présence d'esprit et sa sérénité, s'endormit douce
ment, sans agonie, sans secousse, les lèvret pressées
sur l'image du Christ, entre les bras de Mgr.
l'évêque et de M. le chanoine Scherpereel.
La nouvelle de cette mort si imprévue se répan
dit presque instantanément par toute la ville, et
frappa de stupeur la population entière.
Mgr. François-Thomas Corselis, naquit
h Wervicq, le 9 août 1767
Docteur et maître ès arts libéraux
l'Université de Louvain 1787
Sous-directeur de la pédagogie du Lys,
4 juin 1795
Ordonné prêtre Bruxelles par le nonce
apostolique César Brancadoro, i5 mars >79^
Coadjuleur Zandvoorde, 12 septem
bre 1794
Autorisé conférer les sacréments dans
le diocèse de Tournai, 20 août >79^
Missionnaire dans l'évéché d'Arras 179^
Curé de S'-Geuois, »4 avril 1797
Durant toute la révolution de 9.3, il
exerça eu cachette, son ministère.
Sous-doyen de la chrétienté de Menin 1809
Doyen id. 5 mars 1811
Curé de S'-Sauveur et doyen Bruges,
4 février 1817
Le gouvernement hollandais refuSà dé
le reconnaître jusqu'au 5 septembre )3?i
Vicaire-général de S. G. Monseigneur
Bousseu, 3 mars i853
Archidiacre du chapitré et vicaire-géné
ral du diocèse de Bruges, septembre i834
Visitateur des ordres religieux en Belgi-
qtae et prélat domestique de S. S. le Pape i834
Vicaire-capitulairé du diocèse de Bru
ges, 2 octobre i848
Vicaire-général de S. G. Monseigneur
Malou, 5» mars i849
Les habitants de là commune dë Nalinnes(Hai-
naul), viennent d'éprouver une perte très-sehsiblè
dans la personne de M. Célestin Jauuiaux, leur
vicaire, né Tournay le 13 novembre 1824, dé
cédé le mardi 26 avril, la suite d'une longue et
douloureuse maladie.
Uné aifluence considérable assistait ses funé
railles.
Le convoi funèbre quitta la maison mortnaire
ayant en tête la banoière des associés du Rosaire,
surmontée d'un crêpe noir. Plus de cent jeunes
filles, revêtues de blanc, précédaient le cortège;
venait ensuite le drapeau de la jeunesse portant
les mêmes signes deuil et précédant la marche des
jeunes hommes de la paroisse.
Le cercueil était porté par six vicaires, et les
coins du poêle étaient tenus par les membres du
collège échevinal. Un clergé nombreux suivait le
corps qui fut porté processionnellement autour de
l'église et fut placé au milieu du chœur sous un
immeuse dais orné de draperies blanche et noire.
Vers le milieu de l'office, M. de Saint-Omer,
chanoine houoraire du diocèse de Tournay, et an
cien professeur du défunt, monta en chaire et pro
nonça l'oraison funèbre.
L'inhumation s'est faite immédiatement après
l'office. M. Léopold Deponthièrés fils, prononça
sur la tombé quelques paroles très-touchantes.
Le Staats-couranl publie les documents di
plomatiques relatifs au rétablissement de la
hiérarchie catholique en Hollandeet les fait
précéder des ligues suivautes
Ce qui suit est communiqué d'après les ordres
du Roi.
Le Roi avait toujours été d'avis et il l'a plu
sieurs fois exprimé, en réponse diverses propo
sitions du ministre des affaires étrangères d'alors
Qu'il n'y a pas de doute que, d'après les prin
cipes de la loi fondamentale, l'Église catholique
romaine dans ce pays a la liberté de régler son
organisation intérieure comme elle l'euteud, sous
A
réserve de la surveillance du gouvernement poor
le maintieb de l'ordre et de la tranquillité et pour
assurer l'exécution des lois.
La questior) était uniquement dë savoir com
ment la nouvelle organisation ecclésiastique catho
lique serait réalisée. Il y avait dissentiment cet
égard, et Sa Majesté a complètement résisté la
pression existante dès i85o, de faire partir de S.
M. l'initiative de cette organisation, ce qui,en effet,
n'a pu avoir lui-même partiellement.
La première ouverture est émanée de la cour
de Rome par la note 1 de l'ioternonce apostolique
du 9 décembre i85i.
Nous recevons des détails qui rectifient ou com
plètent certains faits avancés par les journaux très-
favorables au gouvernement fribourgeois.
Le Conseil d'État, dit le Conjédéré, a ordonné
l'arrestation des membres du comité de Posieux,
que l'on peut envisager comme les auteurs intel
lectuels de celte nouvelle prise d'armes.
M. Charles, de Riaz, président de l'Assemblée
de Posieux, s'est rendu Berne. Contrairement a
ce que le Confédéré avait annoncé, qu'il avait été
vu la porte de Romont avec un brassard souder-
bundien, M. Charles a été toute la soirée et toute
la nuit chez lui, Riaz; on l'y avait vu tonte la
matinée du lendemain 22. Dans l'après-midi de
ce jour, il a été arrêté deux fois et remis chaque
fois en liberté; et le 23, quand l'ordre de l'incar
cérer est arrivé, il était parti pour Berne.
L'ancien avoyer Week a été arrêté et empri
sonné, bien qu'il soit depuis fort longtemps très-
gravement malade.
Lorsque la condamnation du colonel Perrier
trente ans de travaux forcés a été connue, des
gardes eiviqnes, forienx de ce qu'il n'était pas
condamné mort, monlèrebt sur lés toits qui do
minent sa prisou et tirèrent dans l'intérieur pour
le tuer.
M. Perrier a été conduit 'a la maison de force.
Les journaux radicaux eux-mêmes remarquent que
les gardes civiques qui se sont montrés les plus in-
placables sont ceux qui se sont le moins bien mon
trés dans l'action.
Il nous semble que la colère des radicaux contré
M. Perrier devrait être largement satisfaite car la
peine des travaux forcés pour un ancien et hono
rable militaire est une de celles auxquelles il semble
que la haine ne peut rien ajouter.
Le colonel Perrier a défendu lui-même sa cause
devant le tribunal militaire: il a soutenu que la
tentative qu'il avait faite était une conséquence de
la conduite du Gouvernement et de la garde ci
vique, et que loin de se repentir, il avait le droit
pour lui. Certaines correspondances radicales l'ont
cependant représenté comme implorant son pardon.
C'est par erreur qu'on a annoncé que l'état de
siège avait été levé, et que les prisonniers avaient
été renvoyés aux tribunaux ordinaires; on nous
écrit au contraire de Fribourg que le président,
l'accusateur public et le greffier de la cour mar
tiale continuent poursuivre activement l'instruc
tion de la procédure.
On comprend combien le gouvernement de
Fribourg, qui aime tant l'arbitraire et use si bien
de la persécution et de la confiscation, doit être
pen disposé interrompre l'action d'un tribunal
de guerre nommé par lui, et qui sans doute a reçu
pour mission d'établir le plus grand nombre pos
sible de complicités morales ou intellectuelles,
i comme dit le ConjédéréNéanmoinspour les
lecteurs du Siècle et de certaines autres feuilles,
il restera établi que l'état de siège a été immédia
tement levé. {Univers.)