JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 3723. Samedi, 4 Juin 1853. 36me année. 7FS.ES, 4 Juin. Le libéralisme, tel que l'entendent les vrais partisans de ce parti, c'est l'applica tion la plus large de la liberté individuelle, compatible avec l'ordre public, et dans la non extension des attributions du pouvoir hors de ses limites naturelles. Appliquant cette définition la plupart des actes posés par le ministère Rogier; l'appliquant sur tout la conduite suivie par les organes de la feue politique nouvelle, l'égard de qui conque n'obéit, aveuglément la loi dictée par les clubs et les loges, on sera forcé d'a vouer, que M. Rogier et sa séquelle au lieu d'être des libéraux sincères, ne sauraient passer que pour les adeptes d'une coterie souverainement illibérale, pour ne pas dire despotique. Pour donner une preuve du peu de respect que professe le chef de la défunte politique envers la liberté indivi duelle, il suffitde jeter un regard sur les dis cussions parlementaires les plus récentes. Dans la séance du 24 mai, M. Roussel, dont le caractère indépendant, s'est senti assez fort pour réfuser son vote l'une des cent et une tristes conceptions du cabinet Ro gier Frère, M. Roussel, disons nous encourt de ce chef, de la part de l'ex-ministre de l'intérieur, le reproche d'être réactionnaire et de prêter l'appui de sa parole, pour ame ner une réaction contre les idées libérales. Voici un exemple cité entre mille qui dé montre combien le libéralisme de M. Ro gier est étranger aux principes, de ce libéralisme sage et sincère qui défend les droits sacrés de la liberté individuelle. Voyons présent le libéralisme de M. Rogier appliqué ses actes, et la même remarque doit frapper tout le monde. Pre nons au hasard, la loi sur les successions paternelles que M. Frère, malgré les pro testations publiques est parvenu imposer aux contribuables. Qu'est-ce que cette me sure fiscale, si non l'immixtion directe du gouvernement dans les affaires des parti culiers, en autorisant le fisc s'initier aux secrets des familles, et recueillir sa part d'héritage coté de la veuve pleurant un époux, coté de l'orphelin pleurant une mère? et ceux qui ont l'esprit assez éclairé pour s'opposer un système de législation pareille seraient taxés de réactionnaires? Comme l'a observé très judicieusement M. A. Roussel, ils sont aussi des réactionnaires ceux qui demandent une organisation des jurys d'examen pour l'enseignement supé rieur conforme la raison la justice, et aux besoins des hautes études! ils sont réactionnaires encore les hommes qui veu lent la réduction de ces nombreuses écoles d'agriculture disséminées dans tout le pays, où l'on trouve un si grand nombre de chaires pour l'enseignement de la chimie, qu'à peine rencontre-t-on des chimistes pour les remplir! Ils sont réactionnaires enfin ceux qui prient M. le ministre de l'intérieur d'éviter de se voir, sur deux exercices seulement, dans la nécessité de solliciter de la législature 900,000 fr. de crédits supplémentaires appliqués des objets ridicules, s'ils n'étaient de nature ruineuse. Le libéralisme comme on voit, tel que le comprennent les esclaves des loges, c'est la mise en pratique des rêves et des théo ries creuses de .MM. Rogier et Frère, et comme l'a fait remarquer le même M. A. Roussel, M. Rogier peut très bien dire: Le libéralisme, c'est moi! mais ni la chambre ni le pays ne suivront le libéralisme dans la voie où il est entré. Le pays est las de supporter le joug intolérant des clubs et des loges, et le temps n'est pas éloigné, nous en avons la douce confiance, où l'on verra tomber bien des œuvres de la po litique du 12 Août 1847. Déjà un grand mouvement de réaction contre celle poli tique fatale s'est produit en matière de garde civique et en matière électorale. Le pélionnemenl, en ce qui concerne la garde civique a eu déjà ses effets et ses résultats désirés. La réforme électorale ne manquera point de rencontrer les justes sympathies de la majorité des chambres. Elle se fera cette réforme équitable^ comme l'a dit M. Malou, avec ou sans l'appui de ceux qui la combattent; car ce n'est point dans un pays sensé et ami de la liberté publique, comme la Belgique qu'une poignée d'am bitieux, l'aide de déclamations ridicules et de discours passionnés parviendront maintenir un système qui accorde l'élec teur des villes un privilège et une prépon dérance sur l'électeur de la campagne, et place celui-ci dans un état d'esclavage et d'asservissement en prises et aux intérêts des grandes villes. Yprès le 3 juin 1853. H. IWELNS -FONTEYiNE. Compte rendu par la Commission nommé par le collège des Bourgmestre et Echevins de la ville d'Ypres, pour recueil lir les souscriptions en faveur des ouvriers du S' Yanden Broele, ainsi que des habi tants nécessiteux du voisinage qui tous ont subi des pertes lors de l'incendie du 11 mars dernier. Souscriptions recueillies par les ouvriersfr. 1,565-85 Collecte faite chez M. Barbier- Mulierfr. 256-40 Reçu de M. Lambin, Editeur du Propagateurfr. 250-50 Versé par la Société des Frè res d'armes de l'Empire fr. 60-00 Collecte faite au Saumon, fr. 4-45 Total fr. 2,097-20 1° Payé pour livraison et con fection des outils, pour les ou vriers du S' Vanden Broele MM. Vanden Broele, Valcke, Ne Becquaert, Baus-Hof, Froi- dure-Savarys, Créton, Barry- zeele, Angillis, Pelgrim, tous habitants de la ville la somme defr. 1,619-48 2° Payé seize habitants né cessiteux, voisins du théâtre de l'incendie, pour perles subies par eux, la somme de fr. 465-72 5* Payé au commissionnaire pour recueillir les fonds fr. 14-00 Les récetles s'élèvent fr. 2,097-20 Les dépenses 1' 1,619-48 2° 465-72 5° 1400 fr. 2,097-20 2,097-20 Différence Toutes les pièces justificatives du présent compte sont déposées au secrétariat de l'Ilôiel de Ville, où les souscripteurs peu vent en prendre communication. Arrêté en séance de la commission, le 14 Mai 1855. (Signé) Iweins-Fonleyne, L.- F. Vandenbroele, J. Liebaert, Barbier- Mulier, V. Angillis. Vu et approuvé par le collège des Bourgmestre et Echevins, en séance du 27 Mai 1855. J. DE CODT. VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'abonne Yprès, rue de Lille, <0, près la Graud Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ilBOIlEMRNT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 23 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) Monsieur l'éditeur, Cédant au désir exprimé par les membres de la Commission, chargée de recueillir les souscriptions en faveur des ouvriers du Sr Vandenbroele, qui ont subi des pertes lors de l'incendie du 11 Mars der nier, nous venons vous prier de vouloir iusérer dans votre prochain numéro, le compte qui ac compagne la présente. LES BOURGMESTRE ET ÉCHEVINS par ordonnance: Le Secrétaire J. DE CODT. recettes générales. dépenses. récapitulation. les bourgmestre et échevins, H. IWEISS-FOllTEYSE. PAR ORDONNAKCE Le Secrétaire, Nos lecteurs oe se rendront peut-être pas bien compte des votes qui ont eu lieu hier au Sénat sur la garde civique. On sait que, se mettant en contra diction avec ses propres actes a la Chambre des Représentants, M. le Ministre de l'intérieur avait proposé au Sénat divers amendements qui détrui saient les modifications introduites dans la loi. Ces amendements ont été adoptés avant-hier par le Sénat.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1