JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N® 3726. 36me année. 7P3.SS, 15 Juin- Pour réfuter les déloyales imputations que se permet le Progrès dans le but de nuire ses adversaires, il n'est guère be soin de chercher des preuves, ailleurs que dans ce journal même. Prenons au hasard la question du retrait de nos troupes et du projet de démolition de notre forteresse. Dans la séance du 9 de ce mois, dit le Progrès, M. Alphonse Vandenpeereboora, a prononcé, sur la question des forteres ses et celle des indemnités accorder aux populations des places démolies, un dis* cours qui paraît avoir fait sur le gouver nement une vive impression. MM. Maiou et Van Renynghe, ajoute le même journal, ont aussi fait quelques observations dans le même sens. Voilà donc, sans le savoir peut-être, le Progrès lui-même qui avoue en termes les plus clairs, que la question de notre garnison et du démantèlement de notre ville a fait l'objet des réclames les Elus vives de la part de M. Malou aussi ien que de M. Vandenpeereboom et Van Renynghe. Or, saurait-on croire, que ce même journal pousse l'aveuglement et la haine politique, au pointd'insinuer dans la même page où il déclare que M. Malou a appuyé les observations de M. Vandenpeereboom, saurait-on croire disons-nous qu'à quel ques lignes de distance, le Progrès ose re présenter tour tour M. Malou comme hostile et favorable aux intérêts de sa ville natale C'est là pourtant, où le paroxisme de la passion politique a conduit le Progrès la première colonne de la première page de son numéro du 12 juin, il loue M. Malou d'avoir prononcé quelques observations l'appui de celles présentées par M. Van denpeereboom dans le but d'appeler l'at tention du gouvernement sur notre ville, et dans la 3me colonne de la même page il insinue que c'est M. Malou qu'il faille attribuer le retrait de nos troupes, en di sant que, c'est depuis l'époque où M. Ma lou occupa le pouvoir, que date l'amoin drissement de notre importance militaire. Nous n'insistons point sur cette accusa tion aussi vague que facile détruire. Tout habitant d'Ypres, dont la mémoire est plus ou moins fidèle, se rappelle l'instant que tant que M. Malou disposa de son influen ce ministérielle la ville d'Ypres n'eut guère se plaindre en fait de répartition des garnisons militaires. Ce n'est que depuis l'avènement du cabinet-sauveur des Flan dres, dont le chef était M. Rogier, que nos casernes sont venues désertes. 11 suffit de constater ce fait, pour résou dre victorieusement la question que le Progrès nous pose, en demandant com- .ment il se fait que la présence Ypres d'une belle garnison est devenue pour nous la ressource la plus importante de notre ville. Toujours nous avons voulu d'une garnison belle et forte, et tdujours nous en avons joui, jusqu'à celte époque fatale où un ministère libéral et par con séquent ami du Progrès, nous ménace de nous en priver. Il n'y a donc daus notre conduite aucune palinodie reprocher. Si en 1846, moment où notre cavalerie nous fut enlevée, nous nous sommes montrés tout au moins satisfaits de la mesure qu'on venait de prendre, c'est qu'en compensa tion du retrait de notre cavalerie, deux bataillons et demi de troupes d'infanterie-, et l'école d'équilation nous furent donnés en garnison mais, il sied bien de rappel- 1er au Progrès les faits accomplis cette époque. Le confrère ne rêve pour le mo ment que de la bande noire, contre laquelle ses préjugés libéraux le portent gbr- royer avec autant d'acharnement que Iç chevalier Donquichotte luttant contre les moulins-à-vent. Nous laisserons donc le Progrès, avancer autant de fois qu'il le veut, le pour et le contre. La bande noire pas plus que les assertions erronnées de la feuille maçonnique-libérale ne sauraient nous troubler ce qui nous intéresse ce sont les folles dépenses de ses patrons, et les impôts que leur légèreté adminis trative font peser sur les contribuables. Sur ces matières le Progrès et pour cause n'ose entamer aucune discussion. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertion* 9 centimes la ligne.) Nous agissons en tout en vue du bien que le bien se Jasse, et toujours nous aimerons te con stater sans tenir lieu des opinions politiques de celui qui C opère. Ainsi nous entendons le de voir de la presse honnête et indépendante. Que nos adversaires jugent différemment les obli gations qui leur incombent cela est fort possi ble et cela paraît même de la curiosité que le Progrès manifestedans le but de connaître l'attitude que nous prendrons vis-à-vis de M. Vandenpeereboom dont la parole s'est fait en tendre la Chambre, dans l'intérêt de la ville d'Ypres. Cette attitude est fort naturelle et simple. Autant nous insistâmes il y a quelques jours dans le but d'engager M. Vandenpeere boom se rendre l'interprète des plaintes des contribuables d'Ypres, auprès du gouverne ment, autant nous nous empressons faire connaître au public que notre échevin-repré sentant a compris les vœux de ses commettants en ces circonstances, et que dans un discours chaleureux il a appelé l'attention bienveillante du gouvernement l'égard de notre ville. Voilà l'attitude que nous aimons prendre en conformité de notre devise vérité et justice. Elle paraîtra peut-être étrange nos adversaires qui s'obstinent bien souvent passer sous si lence les efforts de ceux dont ils ne partagent point l'opinion (i), si toutefois ils ne mécon naissent leur dévouement pour les accuser (i) Le Progrès qui doit avoir élé informé du discours prononcé au Sénat, par M. Deneckere, n'eu a soufflé mot ses lecteurs. d'hostilité aux vœux et aux intérêts de leurs commettants, comme Va insinué mainte fois le Progrès charge de M. Malou. Voici le compte rendu de la séance du 9 de la Chambre DISCUSSION DU PROJET DE LOI AYANT POUR OBJET DACCOKDER AU DÉPARTEMENT DE LA GUERRE UN CRÉDIT EXTRAORDINAIRE DE 3,500,600 FRANCS. M. le président. La section centrale, l'una- niiniié, moins une abstention, volé les 3,5oo,6oo fr., sous la condition, acceptée par le gouverne ment, que M. le ministre de la guerre emploiera autant que possible les crédits demandés aux dé penses tudiquées au tableau qu'il a fourni. M. A. Vandenpeereboom. Messieurs, le projet de loi soumis en ce moment nos délibéra tions soulève une des questions les plus importantes qui puissent être discutées dans cette enceinte, la graode question des forteresses belges. Cette ques tion messieurs, est très-importante au point de vue de la dél'eose nationale, au point de voe di plomatique et en quelque sorte au point de vue européen elle touche aussi des intérêts d'un ordre peut-être moins élevé, mais cependant res pectables, c'est-à-dire quelques intérêts locaux. Je dois donc regretter, messieurs, que cette question si importante, si sérieuse, se présente la fiu d'une session, incidemment, l'occasion de la discussion d'un crédit dont une grande partie est d'ailleurs destinée d'autres dépeuses que celles résultant de la démolition des forteresses; je re grette surtout que la question se présente h une époque où elle est pour ainsi dire tranchée par le fait, puisque au moment où nous sommes admis la discuter, la plupart des places fortes soni déjà dans une position telle, que presque toute valeur défen sive leur est enlevée. Dans d'autres circonstances et notamment en j 845, l'honorable général Goblet, alors ministre des affaires étrangères, interpellé en séance du 8 avril, par plusieurs membres de la chambre sur le point de savoir si le gouvernement était décidé exécuter la convention du i4 décembre i83i, répondit qu'eu aucun cas les forteresses ne seraient démolies sans que les chambres eusseut été préala blement consultées. Messieurs, j'exprime simplement un regret mou intention n'est nullement d'adresser no blâme au gouvernement; il peut surgir des circonstances où la responsabilité du gouvernement soit tellement engagée, qu'il se trouve dans la nécessité de pren dre des mesures d'urgence. Messieurs, la question des forteresses a été, diverses reprises, discutée daos cette enceinte; examinée par les hommes parfaitement compétents, elle a fait l'objet des délibérations de divers comi tés a été résolue en sens divers, et si, au sein de la grande commissionelle a été, en dernier lieu, tranché dans le sens de la démolition, dans d'autres circonstances, des hommes spéciaux ont émis une idée tout fait contraire. Des hommes qui ont étudié les questions stratégiques avec le plus grand soin sont d'opinion encore aujourd'hui, que de nos forteresses pourrait, dans certains cas, être très- utile la défense du territoire. Quoi qu'il en soit, et malgré l'opinion des offi ciers généraux qui se prononcent dans le sens de ma manière de voir, je crois qu'il me serait impos sible de placer la question sur le terrain stratégique. Si je choisissais un pareil champ de bataille, il est évident que je serais battu par l'honorable ministre

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1