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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
7FPL2S, 13 AOÛT.
Ainsi qu'il était permis d'espérer, les
fêtes de la Tuyndag, favorisées d'ailleurs
par un temps magnifique ont répandu une
grande animation en nos murs. Les tirs
la cible notamment avaient amené, le pre
mier jour de la kermesse, bon nombre
d'amateurs de diverses localités de la pro
vince et de la frontière. Le tir pour la
garde civique ne comptait, il est vrai, que
55concurrents venus de Menin et de Cour-
trai, et 104 gardes de la ville même; mais
en revanche 250 concurrents de divers
corps de sapeurs-pompiers avaient répon
du l'appel de leurs compagnons d'armes
d'Ypres, qui de leur côté présentaient un
effectif de 89 hommes.
Voici les noms des vainqueurs pour la
garde civique
Le tir entre les corps de pompiers a
produit le résultat suivant
Nous ne dirons rien du festival que les
mesures d'organisation prises son égard
devaient nécessairement annihiler. Aucun
corps de musique étranger ne s'est pré
senté sur l'estrade. Seulement, vers les 9
heures du soir, les jeunes musiciens de la
Loye ont donné un concert aux nombreux
convives attablés devant les cabarets-caves
de la Grand'Place.
Le carrousel qui a eu lieu le lendemain
a été plus brillant. 50 concurrents sont
entrés en lice. Voici les résultats qu'ont
offert les joûtes équestres
Des yeux populaires ont rempli les
journées du mardi et du mercredi. Le
jeudi a eu lieu la proclamation des lau
réats l'académie de dessin en cette ville.
ÏH BANQUET CARACTÉRISTIQUE
Nos 3742 et 3743.
37me année.
VÉRITÉ ET JCSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, i o, piès la Grand
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre,
ïpres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n" a5 c.
Le Propagateur paraît le fHAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
Le i" prix a été remporté par M. Léon Peper-
traete, garde la i" compagnie.
Le 2° prix, par M. Ch. Nuytien, garde h la 3*
compagnie.
Le 3° prix, par M. Adolphe Boyaert, garde h
la 4* compagnie.
La médaille pour le prix d'éloignemenl a été
décernée la garde civique deCourtrai;
Celle pour le plus grand nombre la garde
civique de Menin.
TIR ENTRE LES CORPS DE SAPEURS-POMPIERS.
Concurrent
Menin34 Poperinghe 54
Courlrai .22 Bailleul66
Wervicq3g Comioes (France) 56
Comines (Belgique) 19 Ypres8g
Le 1" prix a été remporté par M. Félix Qua-
tanne, de Courlrai
Le 2*, par M. Ch. 7.yde, de Bailleul.
Le 5', par M. De Grave, brigadier au corps de
Sapeurs-Pompiers de Wervicq.
La médaille de nombre a été décernée au corps
de Sapeurs-Pompiers de Bailleul.
Celle d'éloigriement a celui de Courlrai.^
Le 1" prix a été remporté par M. Ch. DeCraen,
de Deerlyk.
Le 2% par M. Bernard Verhaeghen, d'Ooyghem.
Le 5", par M. Hyppolite Verdonck, de Courtrai.
Le 4", par M. Louis Pollet, de Herseaux.
Le 5*, par M. Odilon Moutart, de Mouscron.
La médaille en argent pour le prix du plus
grand nombre a été décernée aux cavaliers de la
ville de Poperinghe; celle d'éloignemeut a ceux
de la ville de Courtrai.
Dessin d'après Nature, prix d'honneur, Dezuttere, Charles.
Heunaert Édouard, ir prix. Speybroeck, Jean, 2e prix.
Dessin d'après la Bosse, ie classe, CofFyn, Richard, irprix.
Verdoeue, Léopold, 2e prix. La Bosse, 2e classe, Gruson,
Adolphe, ir prix. Fiers, Léopold, 2e prix. Figure, Ie classe,
Jolyt, Auguste, »r prix. Vandenbulcke, Eugène, 2e prix.
Figure, 2e classe, Drolez, Pierre, ir prix. Allaert, Alfred, 2e
prix. Dessiu d'ornement, Slektlorum, Jules, irpiix. Van
Troyen, Théophile, 2e prix. Dessiu lihéaire, ie classe,
Puydt, Edmond, ir prix. Vlaminck, Henii, 2e prix. 2°
classe, Roussel, Liévin, tr prix. Puydt, Emile, 2e prix.
Architecture, prix d'honneur, Schollaert, Désiré. Compo
sition, Ie ciasse, Demazière, Gustave, ir prix. Dael, Auguste,
2e prix. 2e classe, Borry, Théophile, ir prix. Tremery,
Charles, 2e prix. 3e classe, Podevyn, Auguste, «r prix.
Clement, Henri, 2e prix. 4e classe, Verhaeghe, Henri, ir
prix. Vaulaere, Jean, 2e prix. Cours accessoires. Pein
ture, Prix: Hennaert, Édouard. Anatomie, Prix: CofFyn,
Richard. Perspective, i« classe, Piix d'Encouragement:
CofFyn, Richard. Perspective, 2e classe, Prix Lernould,
Joseph. Proportion, 1® classe, Prix: Speyhroeok, Jean.
Proportiou, 2e classe, Prix: Fiers, Léopold. Géométrie, ie
classe, Prix: De Maziere, Gustave. Géométrie, 2e classe,
Prix: Wydoogbe, Léopold.
Par arrêt du 3 août, la Cour de Gand a déclaré
obligatoire l'indicatioD du nom de 1a mère dans
tout acte de naissance. La pénalité de l'art. 546 a
été déclarée applicable aux naissances illégitimes
sans exception du cas de secret. Eu conséquence la
Cour d'Appel a condamné M. Leclnyse, qui avait
par des motifs de délicatesse omis de décliner les
noms de la mère d'un enfant né hors mariage, h 16
fr. d'amende et aux frais. On sait qu'en première
instance le Docteur Lecluyse avait été acquitté,
d'après la jurisprudence prédominante en France
sur cette question controversée.
A COU H TR Al
Le tribuoal correctionnel de Courtrai a prononcé
deux condamnations, l'une de 10, l'autre de i5
jours de prison contre deux professeurs l'école
moyenne de cette ville, dont un prêtre. Le même
jour, la fine fleur du libéralisme local s'est réunie
en un banquet patriotique, vrai repas de famille, où
D'à pas cessé de régner la plus franche animosité
contre le clérical.
Qui pourrait nier maintenant que toute cette
grande esclandre d'humanité et de philanthropie,
touchant la correction manuelle infligée un élève
de cette institution ne soit purement et simplement
un coup de parti, et une variété de cette comédie
de la vertu libérale, en permanence sur les tréteaux
de la Politique-Nouvelle?
Un banquet pour fêler une condamnation c'est
l'a une férocité sans exemple! On célèbre un
acquittement, on boit la santé des causes politiques
gagnées par le parti auquel on appartient.... Se
couronner de fleurs l'occasion d'une sentence de
condamnation, arroser les semaines de prison d'un
tiers, banqueter le soir en réjouissance de la peine
prononcée le matin au tribunal, cela ne se voit que
daDS le pays de la cléricophagie libérale.
Et ils parleront de l'inhumanité, de la barbarie
des deux professeurs
Ainsi, elle est finie la parade des larmes, des
lamentations, des attendrissements, de la sensiblerie
gémissante.
Ils pleuraient, ils s'apitoyaient sur les malheurs
de l'élève ils faisaient des tableaux déchirants des
tortures de la victime; ce n'étaient que sentiments
de condoléance et de compâtissance.... Tournez le
feuillet; et les voilà, comme si la farce était jouée,
qui dressent la table, allument les fourneaux
glacent le champagne, remplissent leurs verres....
Et vive la joie
Eb! quoi, les larmes se sont bien vite sécbées
Nous en avons bientôt fini des élégies!
Il vous semblait que toutes ces bonnes âmes, que
tous ces cœurs tendres, allaient rentrer chez eux,
au sortir de l'audience, pour se nourrir silencieuse
ment d'un pain mouillé de larmes.
Ils étaient si émus, si profondément émus! la
voix de M. le substitut avait remué si douloureuse
ment tout leur être, toute leur personne ils avaient
si bruyamment compati au sort de l'innonceute
victime
Ou s'il fallait qu'ils eussent un banquet, ce serait
sans doute un festin voilé du crêpe funèbre, avec
un potage au saule pleureur et des entrées de
cyprès la sauce noire.
Non I vive la joie et servez-nous des matelottes
au clérical. Dévorons du clérical.... C'est le
bonheur de la vie.
Je dis que ce banquet, que ces feux de joie en
l'honneur de la condamnation trahissent le secret
de toute cette affaire, et mettent nu les ficelles
de ce mélodrame grossier.
Ceux qui vont godailler en sortant de l'audience,
après avoir eu sous les yeux les scèues de l'audience,
telles qu'elles sont décrites, avec tout l'appareil
émouvant déployé devant la justice ceux- là nous
autorisent leur dire Non ce n'est pas le fait
lui-même, uoo, ce D'est pas le cbâtimeDt infligé
l'eufant qui a provoqué toutes vos démonstrations
éplorées, scandalisées les larmes étaient un men
songe, l'indignation une comédie, l'intérêt pour
l'enfant un jeu indigne seule, votre haine pour le
clérical était une vérité. L'enfant, cet enfant
autour duquel vous avez versé des torrents de
larmes hypocrites; cet enfant vous en avez fait
l'instrument de vos fureurs anti-cléricales, vous
l'avez indignement exploité, lui, son châtiment,
son père, sa mère vous avez fait un abus révoltant
des sentiments les plus respectables.
Il y a une chose vraie, une seule chose vraie dans
toute cette affaire deCourtrai.
Deux maîtres ont été coupables de violation du
règlement, en iufligeant une peine corporelle un
élève.
Ils avaient failli; l'autorité supérieure a fait son
devoir, en sévissant contre eux.
Au delà nous ne voyons qu'exagération, passion,
excès.
Il y a des monstres parmi les parents il y a des
pères barbares, des mères féroces qui se portent sur
leurs enfants des sévices homicides, qui séquestrent
cruellement de pauvres petites créatures, qui les
laissent pourrir dans des retraites assassines, qui les
traitent pis que des bêtes, qui ont l'infamie de les
torturer par les privations et par la faim. De
tels monstres appartiennent la justice. Mais, pour
donner cet exemple d'un père, d'une mère assis sur
la sellette de la prévention, face face avec leur
enfant qui joue réellement le rôle d'accusateur et
de juge peu près; il faut l'un de ces cas extrêmes