9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 3746. 37me année. 7F3.3S, 24 Août. Il y a quelques jours, nous publiâmes l'arrêt de la cour d'appel de Gand, qui condamne le sieur Alp. Bogaert, éditeur de Y Impartial de Bruges 15,000 francs de dommages intérêts et aux intérêts judi ciaires envers le sieur Jonckeere. Le 13 de ce mois, un commandement fut fait au dit Alphonse Bogaert, de payer du chef de cette condamnation une somme de 25,301 francs, 88 c. N'ayant point satisfait cet ordre, l'éditeur du journal précité, s'est vu enjoint une deuxième fois de payer la dite somme. Képondant ce commande ment itératif, il paraît, d'après la Patrie de Bruges, que le sieur Bogaert aurait offert de payer cette somme, en écus appartenant au Bureau de Bienfaisance d'Ypres, repré senté par M. Merghelynck. L'iutervention de M. Merghelynck agissant dans celle affaire au nom du Bureau de Bienfaisance d'Ypres, doit paraître toute personne sensée, aussi singulièrequ'irréfléchie. Com me l'a observé M. Meyne, pour payer, il faut être propriétaire de la somme qu'on donne en payement; or M. Merghelynck ne peut aliéner l'argent d'un établissement public sans autorisation. Envisagée sous le rap port politique, l'intervention de M. Mer ghelynck en faveur du rédacteur de l'7m- parlial, parait d'une explication plus facile. Mais alors il aurait fallu que le rédacteur du Progrès d'Ypres disposât de ses propres deniers en faveur de son confrère de l'/m- parlial de Bruges, et non point des fonds d'une administration dont il est membre. Nous savons que, parlant au nom du condamné, M. De Schryver a déclaré tenir en mains une autorisation accordée par le Bureau de Bienfaisance M. Merghe lynck pour traiter avec le sieur Bogaert, mais il résulte des explications données par l'avocat De Witte que cette soi-disant autorisation n'est simplement, qu'un avis du Bureau de Bienfaisance, qui n'est nul lement autorisé donner en prêt une somme quelconque. Les Bureaux de Bien faisance ne peuvent pas accorder de prêt sans autorisation du conseil communal, et de la députation permanente, el peut être un arrêté royal. Où sont ces autorisations? Dès lors, qui nous dit, que dans quelque temps, un autre membre du Bureau de Bienfaisance, qui ne partage point les idées de M. Merghelynck, rédacteur du Progrès d'Ypres, ne viendrait pas revendiquer la res titution de la somme dont il s'agit? Nous nous bornons pour le moment mettre le public au courant de celte affaire aussi inusitée que singulière, lui laissant le soin de la juger comme elle mérite de l'être. Toutefois nous croyons pouvoir faire remarquer, qu'il est démontré maintenant, que ce n'est point le Propagateur que sou doie le tronc des pauvres, comme l'a insi nué maintefois le Progrès, mais que ce sont au contraire les journaux libéraux qu'on s'efforce de secourir du million-mer- lin de la bienfaisance publique. La Bienfaisance d'Ypres ouvrira proba blement de grands yeux sur la hardiesse de son délégué de chercher des placements de prédilection au loin dans l'arène de la procédure. N'y a-t-il donc personne digne de confiance dans Ypres, ni dans les envi rons, ni parmi les industriels,commerçants et particuliers qui emploient des fonds autrement qu'en tournois de calomnies, d'huissiers et de cassation. De pareils pla cements, sur un terrain mouvant de tem pêtes n'inspirent-ils aucune crainte de résistance au moins dans le recouvrement? Et en pareil cas, qui perd et qui paie? La bonne hypothèque, immobile de sa nature, semble antipathique au libéralisme pro gressif. Monsieur Désiré Chatteleyn, de Bailleul, vient d'obtenir au Conservatoire de Paris, le premier prix de Trombonne, l'unani mité des voix.) Hier sont entrés dans nos murs pour y tenir garnison, deux escadrons du 1" de lanciers. MARIE-HENRIETTE. VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'ahonue Ypres, rue de Lille, io, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIT RE L'A BON NE M KIT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. TJu n° 25 c. Le Propagateur paraît le-SAMEDI et le MERCREDI de chaque seoiaiue. (Insertions 19 centimes la ligne.) Le tir b la cible donné par la demi-batterie d'artillerie delà garde civique d'Ypres l'occasion du mariage de son A. R. le Duc de Brabant el de son A. 1. et R. Marie-Henriette d'Autriche, a en lieu, comme nous l'avions annoncé dans notre pré cédent numéro dimanche dernier 21 courant la campagne de M. Nolt-Denys en G commune de WoesteD. Vers les 3 heures de relevée les artilleurs au nombre de 3o sont arrivés la place qui leur était assignée pour le tir qui s'est immédiatement ouvert par le coup d'honneur tiré par M. le bourgmestre de la commune de Woesteu et s'est terminé vers les 5 heures dn soir. Les différents prix ont été remportés dans l'or dre suivant i" prix, 2 Couverts en argent, J. Declercq, artilleur. 2' prix, 6 Cuillères café en argent, H. Ceriez, artilleur. 5" prix, Porte Cigare en argent, E. Mulle, artilleur. 4* prix, t Théière en argent neuf, Thibault, maréchal des logis chef. Deux prix inconnus ont eu outre été remportés respectivement par le brigadier C. Gervoson et l'artilleur L. Wallaert. Le maréchal des logis Nolf avait préparé ses camarades une surprise qui leur a fait le plus grand plaisir; h son invitation quelques musiciens du bataillon de la garde civique d'Ypres ayant en tête leur excellent chef M. Moerman, sont arrivés vers les 6 heures et n'ont pas peu contribué par leur présence h embellir et animer la fêle. Dans le berceau de la campagne précitée, le plus beau et le plus vaste que nous connaissons, a commence'n heures le banquet auquel ont pris place, outre les artilleurs, les musiciens et les autorités locales, quelques dames d'Ypres spéciale ment invitées la fête. Plusieurs toasts ont été successivement portés au Roi, b la famille Royale, aux autorités locales, a M. le major-commandant la garde civique active de la ville d'Ypres, b la garde civique en général etc., etc., tous ont été coaverts d'applaudissements nnanimes, mais aucun n'a surpassé en enthousiasme celui porté b son A. R. le Duc de Brabant et b sa future épouse, par M. Th. Pironou, commandant des artilleurs, oui mes amis, a dit cet officier, formons les vœux les plus ardents et les plus sincères pour le bonheur et la félicité de ces augustes fiancés, saluons avec respect ce jour heureux et solennel où l'héritier présomptif de la couronne le fils de notre Roi bien- airaé va s'unir b une princesse digne de lui, et dont les excellentes qualités font espérer qu'elle rem placera pour nous line Reine dont le souvenir ne s'effacera jamais de la mémoire des Belgeset bénissons la providence de ce nouveau bienfait dont elle vient de doter notre pays. Après le banquet qui s'est prolongé jusqu'à g heures a eu lieu une charmante fête dansante. En somme cette fête, toute de patriotisme, a été des plus animées et des plus brillantes, on pourrait peut-être encore en donner de pareilles mais la surpasser, jamais. arrivée de s. a. i. et r. l'archiduchesse Aix-la-Chapelle. tO août. Ce matin dès sept heures, la station d'Aix-la- Chapelle et les édifices publics étaient pavoisés. Le convoi royal, en tête duquel était la locomotive Général Evers, longeait le débarcadère. Bientôt sont venusles principaux fonctionnaires du chemin de fer rhénan, et M. Masui, directeur général du chemin de fer belge. A sept heures et demie les Trabans, en magnifique uniforme rouge, b pare ments et ornements noirs et or, en pantalon blanc et bottes molles, les gardes de la garde des Arciers, en uniforme rouge et or, plus riche encore que celui des Trabans, les commissaires impériaux, 1* snite de S. A. I. et R. l'Archiduchesse, sont en trés dans la gare. A huit heures moins un quart, S. A. I. et R. est arrivée elle-même et est montée en voiture. A ce moment la gare, avec tous les officiers, les géné raux et les fonctionnaires en grand costume, était superbe b voir. Le général baron Parquet, com mandant de la garde des Arciers, attirait les regards par l'éclat de ses broderies et le nombre de ses décorations. S. A. 1. et R. avit, comme la veille, une toilette d'une grande simplicité, composée d'un chapeau de tulle noir garni de roses, d'une maulille de soie bleue et d'une robe de soie grise. A son entrée, la musique a joué l'air national autrichien, mélodie d'un rhythme lent et solennel, qui n'a rieu de commun avec les airs nationaux de la France, de la Belgique et de l'Angleterre. Toutefois, c'est du God save Ihe King qui se rapproche le plus l'air autrichien. Le départ était fixé b huit heures, mais l'Archiduchesse était a peine en voiture que le convoi s'est mis en marche, au milieu des accla mations de la foule. A 9 heures dix minutes, le convoi s'est arrêté b Verviers devant le débarcadère de l'hôtel de Mm* la vicomtesse de Biolley.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1