0 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3756. 37me année 28 Septembre. NAPOLÉON III ET LES BELGES. Tous les regards sont tournés en ce mo ment vers la frontière du midi. Les popu lations françaises, pluscompaclesquedans aucune autre partie du pays, se son préci pitées en masse au devant de l'Empereur qui a fait refleurir leurs industries et leur commerce presque éteints, en sauvaul la France de l'anarchie. L'antipathie pour un régime que les factions sans frein ni me sure rendaient inévitable ne doit pas nous faire dévier d'une impartialité véridique. Au temps du premier empire, les dépar tements du Nord fournirent aux armées les régiments les plus intrépides, les plus capables d'endurer les intempéries, les marches, les bivouacs, les privations et toutes les rigueurs de la vie militaire, l es traditions de famille y réveillent la vue de Napoléon III les idées les plus vivaces de grandeur, de gloire et de combats. Dans celle contrée le sentiment religieux est surtout fortement enraciné, en sorte que l'on doit contempler avec reconnaissance l'élu du peuple qui a porté de temps en temps l'impiété de rudes coups, et qui probablement en médite de plus considé rables. L'esprit religieux était tombé l'étal dr dépérissement en France, la ferveur chi lienne était envisagée avec dédain la con tagion qui s'en est répandue jusqu'ici t'ure encore, avec la ténacité que cotnport/ une trempe nationale moins variable, qu'd'ail- leurs n'emprunte l'étranger que fes tra vers. Napoléon a fortifié la foi eu la pro tégeant. Autrefois son oncle avai tiré la croix de dessous les ruines, le neseu a tenu cet étendard impérissable haut et ferme en affranchissant l'Italie du réîeau d'une tyrannie sanglante, en rétablissant Pie IX, et en désespérant par son appui des fu reurs incorrigibles qui menacent inces samment le trône apostol'que. Sousce rapport lessympithies des Belges lui sont acquises, quoique melées toujours d'un sentiment pénible, résultant du ban nissement et de la confiscation qui pèsent sur les orphelins de la dynastie régnante. L'Empereur, avec lesgrandes quali lés qu'oi ne saurait lui mécounailre, devra tôt of tard se convaincre de la justice de ces de léances et enlever un obstacle permaneijt une entière cordialité entre deux états il intimement liés parles intérêts, les besoiis et les sentiments. Le roi Léopold, avec les ménagement! que comporte la dignité de sa couronfe a fait constamment les plus nobles avance pour le maintien et la consolidation de 1 bonne harmonie, qui doit finir par amener le retrait de mesures que les exigences d'une politique temporaire ont pu erroné- ment conseiller. Qui n'admire la loyauté de ce monarque qui, la fois régnant et banni, honoré d'une des alliances les plus illustres du monde, et frappé d'expropria tion dans ses enfants, envoie cependant le prince de Chimay pour complimenter le souverain qui gouverne la France, et aller là où il ne pourrait aller lui-même, ni lui, ni ses enfants? La famille d'Orléans a pro testé contre la vente des biens, Léopold et ses enfants s'en sont abstenus. Il est im possible que cesaltentions délicates échap pent un prince éclairé, et qu'il se laisse vaincre en bons procédés. Des vues d'envahissement ont parfois été prêtées la France. C'étaient de ces appré hensions vulgaires naissant peu près de celte seule circonstance, que la France est beaucoup plus grande que la Belgique. La réunion des deux peuples par une étroite amitié est aussi désirable que toute tenta tive de réunion politique serait fatale. Le peuple français ne mériterait pas i- go...,.u3iie duut il juuit, s il ne voulait pour les autres peuples l'indépen dance qu'il veut pour lui-même. Il s'est douné une dynastie de sou choix, la Bel gique a fait ce choix avant lui. II a son ^spril national propre, la Belgique a le sien. Sous les divers gouvernements, ex cepté pendant lacourte réunion de vingt ans, la Belgique a attaché le plus haut prix des institutious dont la constitution actuelle n'a fait que rajeunir les éléments. La Bel gique n'a jamais abandonné, et en ce mo ment cultive avec plus d'ardeur que dans les temps précédents, une langue qui lui est chère, et que la France, sur la seule lisière où elle est en usage, néglige tota lement. La religion est commune, mais destinée toute la terre. La vérité est un domaine auquel chacun peut prétendre; elle est une dans la variété qu'elle respecte des nations. Ni les dispositions de l'Empereur, ni les principes d'une saine politique, ne doivent nous faire redouter dans l'avenir une at teinte quelconque notre autonomie in dépendante, sanctionnée par les traités, et passée dans le droit public européen. Les petits états ont toujours existé coté des grands; souvent leur longévité a été d'au tant plus remarquable, qu'ils sont moins exposés soit des déchirements et des bouleversements intérieurs, soit des défis ambitieux. Le monde a d'autres garanties attendre d'une puissance conservatrice comme la France actuelle, que le mauvais exemple d'une hostilité malveillante contre un pai sible voisin. Une pareille idée inspire une si vive répugnance que le gouvernement impérial en sentirait de suite sa dignité blessée. Étendre son bras protecteur sur Home, améliorer le sort des Chrétiens de l'extrême Asie, favoriser dans ces empires lointains le développement du christia nisme, civiliser l'Algérie, telles sont les premières occupations qui s'offrent d'elles- mêmes commed ignés delà grandeur et de la force de la France. Il y a d'ailleurs une Pales tine gémissant sous le joug barbare des Ot tomans. Si le Turc continue fatiguer la diplomatie, l'occupation des principautés danubiennes par les Busses n'autorisera- t-elle pas une mesure analogue tenter sur le sol où Godefroi de Bouillon con duisit nos devanciers moins timides, hon teux de voir le berceau de leur foi sous la dent des tribus infidèles, tandis que les Mahométans sont maîtres de la Mecque, et les Boudisles de l'Hassa? N'y a-t-il pas enfin aux flancs de la France une Suisse où le Sonderbund écrasé entend l'heure de la réparation L'ENSEIGNEMENT DE L'ÉTAT; L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Y près, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AROV\CilENT par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° a5 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertion» i 9 centimes la ligne.) Tous les jours, pour aiusi dire, les journaux liLcroux adressent des brevets d'incapacité charge des colle'ges ecclésiastiques. S'il fallait ajouter loi aux commentaires malveillants des feuilles au ser vice des loges, les établissements ecclésiastiques seiaient tout au plus, des institutions où l'on n'en seignerait aux jeunes gens, qu'à moucher les chan delles et 'a balbutier les patenôtres. Le résultat du concours pour le grade d'élève universitaire dans notre province, vient de faire bonne justice des hâbleries passionnées de la presse libéraliste. Nous doutions ci-aptès le résultat de ces exameDS en faisant observer que chaque élève qui se présente est interrogé sur dix matières différentes. Quatre de ces matières sont obligatoires pour tons, ce sont amplification latine lamplification françai se tes langues vivantes et l'algèbre; les six autres brandies sont an choix des candidats, de inatiièie que la faculté leur est donné de subir leur examen sur histoire de la Belgique ou sur l'his toire universelle sur la géographie ancienne ou moderne sur la géométrie eu sur la trigono métrie. Voici, sur ces différentes matières, les résultats obtenus par les élèves des différents établissements qui ont pris part au concours. t. Amplification latine. Les 18 premières places, l'exception de la 5m" et de la 7"" ont été obtenues par des élèves de collèges ecclésiastiques. 2. Amplification française, i*, 2", 4*, 5*, 6*, 7*, 8% g*, 10% 11*, 12% i5% i4*, 15*, 16% 17* et 18* places obtenues par des collèges ecclésiasti ques; la 5* place obtenue par un collège de l'État. 5. Langues vivantes, i*, 2", 5', 4", 6*, 8*, jusqu'à la 18e place, décernées aux collèges ecclé siastiques; la 5* et la 7" décernées aux collèges de l'État. Encore est-il remarquer que la 7* place a été partagée avec 8 élèves d'établissements ecclé siastiques. 4. Algèbre. Les 1% 2*, 3', 4*, 5*, 6 8', 9., 10', nr, 15 i4', 17" et 18e places obtenues par

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1