FRANCE. Paris, 5 novembre.
ANGLETERRE. Londres, 5 novembre.
sassiu C'est lui qui tu'a versé le poison arrê
tez-le!
Il serait difficile de rendre compte de l'émotion
produite par ces paroles, Despin, accusé aussi di
rectement, opposa aux affirma lions de Dubernet
les dénégations les plus énergiques. Il prétendit
ne pas counaitrecet homme, qu'il voyait, disait il,
pour la première fois. Sa belle-soeur, c'est-à-dire
la femme de l'accusé Despin, vint l'appui de
cette assertion, en soutenant qu'elle n'avait pas
quitté son beau-frère pendant toute la journée, et
qu'ils n'étaient entrés dans aucun café ou cabaret.
La justice fit procéder leur arrestation. Elle
ordonna également l'arrestation de l'iudividu dont
Dubernet n'avait pu donner que le signalement
mais celle-ci ne fut faite que fort avant daus la
nuit.
L'état de ce malheureux s'est amélioré. D'a
bondants vomissements l'ont soulagé et permettent
d'espérer que sa vie ne court aucun danger.
Cet incident, on le pense bien, a produit dans
notre ville une sensation pénible. Il a eu pour con
séquence le renvoi de l'affaire une prochaine
session.
NÉCB«LOUIE.
Le doyen des pharmaciens de Bruxelles et peut-
être de toute la Belgique, M. Lambert de Roover,
vient de mourir l'âge de 84 ans.
Le service pour le repos de son âme sera célébré
mercredi 9 de ce mois,11 heures, en l'église de
Saint- Jacques-sur-Caudenberg.
Chronique judiciaire.
Le tribunal correctionnel de Huy vient de con
damner le nommé N. Saussois, marchand de Bes
tiaux, une aimée d'emprisonnement, 5o francs
d'amende et aux fiais, pour avoir exigé sur le prix
d'une vache, achetée la femme Lacroix, de Huc-
corgue, une restitution de 92 fr. 5o c., et ce sur la
présentation d'une fausse déclaiatiou d'un médecin
vétérinaire.
L'instruction faite pour établir quels sont les
auteurs du triple assassinat, commis le 20 août
i851sur le sieur Jeau Hocedez et ses deux sœurs
Augustiue et Catherine Hocedez, feitniers Her-
seaux, vient d'être achevée. La chambre du con
seil du tribunal de Courtrai, par sou ordonnance
de ce jour, a renvoyé les nommés Auguste Rys et
Louis Picavet, tous deux de Mouscron, devant la
chambre des mises en accusation Gaud, comme
auteurs de cet horrible crime. de Courtrai.)
Par jugement du tribunal de première iu-
stauce de Tournai, eu date du 18 octobre i853,
trois officiers de l'élat-civil des cautons de Leuze et
de Tournai, ont été condamnés l'amende pour
des omissions de signatures aux registres de i85a.
La Reine Marie-Christine est attendue dans peu
de jours Madrid. A l'occasion de son départ, il y a
eu, avant-hier, Saint-Cloud, un grand dîner dans
lequel Marie-Christine avait sa droite la grande-
duchesse de Bade; sa gauche, l'impératrice et le
prince Napoléon.
Les invités aux chasses de Fontainebleau font
leurs préparatifs de costume. Comme Compiègne,
le costume désigné est celui du temps de Louis XV.
Une dépêche télégraphique privée de Ma
drid, en date du 2 novembre i855, annonce que
le pays jouit d'un calme parfait. Le maréchal
Narvaez était entré en Espagne la veille, au malin.
L'aviso vapeur le Promélhée est parti de
Toulou, le 2 pour se rendre Marseille, où il doit
recevoir soo bord, et conduire Constantinople
M. le général Baraguey d'Hilliers, nommé ambas
sadeur de France en cette résidence.
Des perquisitions ont eu lieu dans les Landes
aux domiciles de MM. George, Constant Duffau,
licencié en droit, Peyreau, marchand tailleur, et
Baudé, armurier. Les deux derniers ont été arrêtés
et mis au secret. M. Baudé a été conduit Bayoune,
où il est eocore détenu dans le plus grand sacret.
Un contre-maître terrassier, Matbias Leguet,
âgé de 3q ans, était occupé hier matin avec la
brigade d'ouvriers placés sous ses ordres, creuser
une profonde tranchée dépendaut de la partie du
chemin de fer de ceinture que fait exécuter en ce
moment sur le territoire de Bercy la compagnie de
Strasbourg, lorsque tout coup il reconnut une
oscillation du terrain qu'un éboulement allait avoir
lieu. Sauvez-vous! cria-t-il aux ouvriers; et,
joignant l'action aux paroles, il poussa ceux qui se
trouvaient le plus rapprochés de lui, et leur dit
qu'il n'y avait pas un moment perdre s'ils ne
voulaient pas être engloutis.
Sou avertissement fut eutendu, et les ouvriers
se sauvèrent, mais lui, moins heureux, fut atteint
la fois daus la poitrine et dan le dos par l'éboule-
ment au moment où il allait sortir le dernier de la
tranchée, et les ouvriersqui au bruit s'étaient
retournés, virent tout coup disparaître celui qui
venait de leur sauver la vie.
Le premier mouvemeut de stupeur passé, on
courut aux pelles; du secours arriva de tous côtés,
et les travaux de sauvetage furent poussés avec
tant de vivacité et d'entrain, que moins d'une
heure après la plus grande partie de la tranchée
était déblayée et que l'on relirait le malheureux
Leguet des décombres. Mais il était trop tard, et
M. le docteur Marchand constatait que le pauvre
coutre-iuaîue, dont les côtes et la colonne verté
brale avateut été brisées sous la pression des terres,
avait dû succomber immédiatement. Le corps de
Mathtas Leguet, qui était marié et pèiede famille,
a été porté son domicile, rue Brèche-aux-Loups,
u° 6, Bercy.
Le Times publie les dépêches télégraphiques
suivantes
Vienne, le 4 novembre.
La communication officielle qui suit a été
reçue Bucharest
Deux mille Turcs ont apparu devant Giur-
gevo et ont tiré sur la ville.
m Daus un engagement près de Dam il y a en
plusieurs Russes et plusieurs Turcs tués. Les Turcs
oui opéré leur retraite en montant le fleuve; les
Russes les ont suivis.
A Kalafal, il y a chaque jour des escarmouches.
Les Turcs respectent les propriétés de l'étran
ger sous pavillon autrichien.
Paris, le 4 novembre.
Une dépêche privée de Constantinopledu
24 octobre, après avoir mentionné la présence des
flottes Lampsaki, annonce qu'un certain nombre
d'officiers français étaient arrivés Constautinople
et que quelques officiers anglais étaient partis
pour Schutnla.
Vienuele 4 novembre.
a Une relation semi-officielle annonce que les
flottes sont en route de Lampsaki au Bosphore.
On lit dans le Sun L'Empereur des Français
a profilé de l'occasion de la présence en Angleterre
de la famille royale belge pour faire parveuir
celle-ci l'assurauce de ses sentiments les plus
amicaux envers la Belgique et plus particulière
ment envers la famille royale, de sorte que les
craintifs hommes politiques de la Prusse commen
cent maintenant penser que pendant assez long
temps ils ont eu peur inutile en songeant constam
ment l'éventualité de l'entrée des troupes fran
çaises dans les plaines de la Belgique, ou d'une
nccnpalioo de la rive droite du Rhin, comme une
chose possible daus l'état des circonstances.
L'intime alliance de la France avec l'Angleterre
est la meilleure garantie des intentions pacifiques
de l'Empereur envers la Belgique et la Prusse.
On écrit de Paris, 3 novembre, au Times a Le
bruit d'une nouvelle conférence qui aurait son
siège Londres, pour l'arrangement de la question
d Orient, a été de nouveau répandu aujourd'hui et
était très-accrédité. On va même plus loin, on va
jusqu'à assurer que la question est complètement
terminée. On ne dit pas sur qnelle autorité, si
toutefois il y en a une, ces assertions sont basées. Il
n'y a pas de doute que les puissances occidentales
ne désirent la paix, et nous avons vu qu'elles n'ont
négligé aucun effort pour y arriver.
Le 35* régiment, en garnison Portsmouth,
vient de recevoir l'ordre de se tenir prêt partir au
premier avis pour le Nord, partout où les troubles
qui pourraient surgir encore réclameraient sa pré
sence.
Voici des détails sur les terribles inondations
qui désolent en ce moment une localité d'Irlande,
la ville de Cork
Dès le matin, la partie basse était sous leseaox,
mais cette circonstance n'éveillait pas de grande
inquiétude par la raison qu'il en est de même
chaque pluie considérable.
Toutefois, plus tard, on commença concevoir
des craintes, lorsqu'on vit les eaux porter des bois
et des arbres, ce qui annonçait que le déloge occu
pait une grande étendue, et que les eaux envahis
saient les rues comme des flots de mer.
Malgré le danger, beaucoup de personnes avaient
piis place sur le pont élevé du fleuve pour suivre
le progrès de la crue, lorsque tout coup un cra
quement se fit entendre, et que tomba dans le
courant un parapet qui supportait un grand nom
bre de personnes.
Ce furent autant de victimes qui disparurent
pour ne plus laisser de traces. On en évalue le
nombre de 12 20.
Des mesures furent aussitôt prises pour faire
évacuer le pont que les flots continuaient de frap
per avec une violence extrême. Le long du fleuve,
une grande partie des quais sont emportés: dans la
ville de grands dégâts ont été occasionnés.
On parle de personnes qui, dans les environs,
ont été entraînées par les eaux et qui ont péri.
Dans l'après-midi, les rues étaient sillonnées
de barques qui portaient secours aux habitants. En
quelques endroits le lac avait de 2 3 yards de
profondeur.
A quatre heures, date des dernières nouvelles,
la crue semblait avoir atteint sa plus grande hau
teur. Il était impossible de juger encore de toute
l'étendue du désastre, car on voyait des hauteurs
euvironnantes d'immeuses étendues dans les cam
pagnes envahies par le débordement.
Le Morning-Herald publie une dépêche
de Liverpool qui annonce que la fabrique de
XAigle, Blackbum, a sauté mercredi 8 heures.
Un grand nombre de personnes ont péri. Daus une
maisoD voisine, un homme, sa femme et ses en
fants ont été tués. Le sinistre a eu lieu par suite
de l'explosion d'une chaudière.