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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3773.
37me année.
Dans noire n° du 19 de ce mois, nous
avions l'occasion de la désastreuse posi
tion où se trouve notre Cité, rappelé la
conduite hostile l'armée d'un échevin,
M. Vandenpeerehoom, en sa qualité de re-
prépentant. Nous disions ce sujet que
celui ci avait voté contre le hudjet de la
guerre. Or, en celle circonstance notre
mémoire se trouvait en défaut. En effet,
ce n'était pas proprement contre le budjet
de 1855 que ce député avait émis un vole
hostile; car alors M. Vandenpeerehoom,
malgré la gravité des circonstances, avait
quitté sans motifs valables son poste
au parlement; c'était, quelques semaines
avant,contre la loi d'organisation elle-même
de l'armée, c'est dire, contre tous les
puisque le sort de ceux-ci dépendait né
cessairement du vote de la susdite organi
sation. L'erreur que nous avions commise
toute l'avantage de l'échevin député, était
sans doute involontaire; ce qui n'empêche
pas néanmoins le Progrès d'en prendre
texte pour jeter les hauts cris en nous
chargeant des plus brutales injures: le
Moniteur du clergé en notre ville EST UNE
FEUILLE SANS FOI, SANS MORALITE
ET SANS PUDEUR, pour qui tous les
moyens sont bons. Le reste est
l'avenant.
Le Progrès a publié, en lettres majuscu
les, la grande phrase que voici
o Une vengeance occulte plane sur les des-
tinées de la ville, et s'attache poursuivre sa
décadence et sa ruine.
Afin de mettre sa pensée en lumière, le
Progrès aurait dû ajouter le commentaire
suivant
S'il n'y a plus Ypres, ni commerce, ni
industrie, la faute en est au Pape, aux
Cardinaux et aux Jésuites.
Si l'on démolit les fortifications la faute
en est l'Archevêque de Matines;
Si nous n'avons plus de garnison, la
faute en est l'Êvêque Malou, au Sénateur
Malou, au Représentant Malou;
S'il y a délabrement dans les finances
de la ville, la faute en est aux cléricaux
qui, depuis dix-sept ans, ont été successi
vement éliminés du Conseil communal
Si les électeurs sensés et indépendants
se moquent des conseillers actuels et de
leur puérile démission, la faute en est aux
trois conspirateurs que les souris du Pro
grès ont cru voir entrer la campagne de
Mr le Sénateur Deneckere.
Tel est le sens et la!portée de celte ex
clamation effrayantepour les dupes.
Une vengeance occulte plane sur les
destinées de la ville!
Quels croque mitaine que les rédacteurs
du Progrès!!
Aucuns estiment que la comédie louche
son dénouement, il ne serait plus ques
tion de l'école des enfants de troupe, et le
ministre de la guerre augmenterait la
garnison actuelle. Le Collège des Bourg
mestre et Echevins retirerait sa démissiou,
et l'on procéderait pour la forme la réélec
tion des conseillers démissionnaires.
D'autres persistent soutenir que les
démissions ne seront point retirées et que
les ci devant conseillers ne se laisseront
point réélire. Dans celle hypothèse, les
matadors de la libéràlerie, mettraient en
œuvre tous leurs moyens d'influence pour
faire composer le nouveau conseil com
munal des éléments suivants Cinq mar
chands de dentelles; cinq épiciers et cinq
professeurs du collège communal. Ainsi se
trouveront convenablement représentés
l'hôtel de ville, les intérêts des deux prin
cipales industries qui nous restent et les
intérêts de ceux qui prétendent mettre
la charge de leurs concitoyens les frais
d'un enseignement acalholique, dût-il coû
ter trente mille francs par an.
ANGLETERRE.
BADE.
VÉRITÉ ET JUSTICE*
On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grand
Place, et chez les Percepteurs «les Postes du Royaume.
PKI\ Di; L'ARO.IKKMKIT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
Le Propagateur paraît le SA VIRDI et le itEKIlf itZEBI
de chaque semaine, (insertions -13 centimes la ligne.)
7P^SS, 26 Novembre.
budjets de la guerre présents et futurs,
TACTIQUE LIRÉKATRE.
Le Progrès s'efforce d'excuser son ami en alléguant
qu'il était retenu Ypres par la mort d'une parente. Le fait
est que cetle parente n'est venue mourir que deux jours
après le vote du budjel, la suite d'une longue maladie, et que
Vaudeiipecreboom fréquentait fort peu la maison de cette
danie.
on DIT.
Voici les détails sur l'entrevue entre le duc de
Nemours et le cointe de Chambord
Le mercredi 16 novembrele chef d'escadron
Reille, fils du maréchal de France et aide-de-
camp du duc de Nemours, et M. le duc de Lévy se
sont rencontrés a Vienne et ont réglé les prélimi
naires de la visite.
Le jeudi 17, M. le comte de Chambord a en
voyé uue de ses voilures avec le comte de Monté
au devant du duc de Nemours, Winneustadt, a
4 kilomètres de Frohsdorf.
Quand le duc de Nemours est arrivé au château,
toute la maison du comte de Chambord se trouvait
réunie dans le salon qui précède le cabinet. Le
comte de Chambord entendant monter, se leva et
se présenta l'entrée de son cabinet au moment où
le duc entrait. Le comte de Chambord prenant
affectueusement les deux mains du duc, lui dit
Mon cousin combien je me réjouis de votre
bonne visite I
C'est inoi, mon cousin, répoudit le duc, qui
suis heureux de faire la démarche que je désirais
exécuter depuis longtemps. En mon nom et au
nom de mes frères, je vous déclare que nous ne
reconnaissons plus qu'une royauté en France, c'est
la vôtre, et uu trône, c'est celui où nous espérons
de voir assis l'aîné de notre maison.
Ces paroles ont été prononcées en présence des
nombreux témoins qui occupaient le salon du comte
de Chambord. Les deux princes soot restés ensuite
enfermés seuls pendant trois quarts d'heure. Après
cet entretient particulier, les deux princes ont paru
enchantés l'un de l'autre. Le duc ayant demandé
voir M™" la comtesse de Chambord, le comte a
conduit son cousin auprès de la comtesse. En sor
tant, M. le duc de Nemours a dit que ce jour
était le plus heureux de sa vie, et qu'il se rappelait
que c'était précisément l'anniversaire du jour où il
avait été nommé colonel par le Roi Charles X.
Apercevant dans le salon M. le comte de Mont-
bel, le duc de Netnours s'approcha de lui et lui dit
J'aime vous féliciter, M. le comte, de la con
stance de votre fidélité b la maison royale.
C'est le lundi, 21 novembre, que le comte de
Chambord est allé Vienne rendre visite au duc
de Nemours.
Le duc a écrit ses amis, MM. Guizot et Dur.hâ-
tel, les détails de celte entrevue laquelle, a-t-il
dit; a été on ne peut plus digne et on ne peut plus
loyale.
Le duc de Nemours a vu a Vienne M. de Metler-
nich et il en a été vivemeut félicité. Ce que vous
venez de faire,Monseigneur, a dit M. de Metternich,
est la chose la plus utile et la plus opportune que
l'on pût faire pour le repos de l'Europe.
Nous apprenons que M. Henri Conscience vient
de recevoir de Sa Majesté le Roi de Suéde la déco
ration de chevalier de l'ordre de Gustave Wasa.
Cetle décoration est la sixième qne notre romancier
populaire obtient d'une main royale comme signe
d'appréciation de ses nombreux travaux littéraires.
Nomination ecclésiastique.
M. Frutsaert, ancien principal du collège de
Poperinghe, est nommé curé a Kemmel.
On lit encore dans le Catholic Standard
Nous apprenons que l'honorable Everard Arun-
deil, fils puiné de lord Aruudell de Wardour,
vient d'entrer au noviciat des Pères Jésuites a
Stonyhurst. L'honorable M. Plunkett, un des fils
du comte de Fingallet auparavant officier dans
le 53° régiment, a pris l'habit des Rédemptoristes
b Clapham. L'honorable Edouard Stonor, troisième
fils de lord Camoys, fait actuellement ses éludes
au collège ecclésiastique b Rome, pour se rendre
ensuite b la maisoo d'Angleterre en qualité de
prêtre. Il est fort consolant de remarquer ces
signes d'un dévouement croissant envers l'Eglise
dans les plus hautes classes de l'aristocratie.
L'archevêque avait manifesté le désir de visiter
le vicaire Kastle qui se trouve en prison. Il n'a pu
obtenir cette permission. La police ne tolère pas
davautage les groupes d'écoliers qui se réunissent
chaque jour autour de la prison de leur raihé-
chiste. Au reste; le vicaire Kastle a obtenu un
compagnon de détention dans la personne du
vicaire Roch, de l'Eglise de Saint-Martin, coupa
ble d'avoir publié l'excomunicalion. Un riche
particulier a adressé b l'archevêque une lettre pour
lui annoncer qu'il met tous ses biens b sa disposi
tion.