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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
j\0 3797.
Samedi, 18 Février 1854.
37me année.
Nous 1 avonsditcenlfois: l'enseignement
pour répondre aux besoins généraux, doit
cire basé sur la religion. L'expérience de
tous les siècles, l'expérience de tous les
jours a prouvé aux plus incrédules cette
M'rite sociale. Et si des préjugés déplo
rables ont fait parfois dévier de celle con
dition d cire de l'enseignement public, ceux
qui disposent du pouvoir; trop souvent les
plus tristes enseignements sont venus leur
'aire entendre la voix de la raison mé
connue, et oubliée.
Heureusement pour la Belgique! l'expé
rience faite d'un enseignement greffé sur
l'indifférence religieuse ne date que de peu
d'années! A temps encore, grâce en soit
rendue la Providence qui veille sur nous
d'une manière toute spéciale, l'enseigne
ment religieux peut reprendre sa place
dans les écoles, pour pouvoir opposer son
contre*poids salutaire aux tendances de
l'indifférence religieuse et gftérir les plaies
du cœur que la jeunesse a contractées sous
l'atmosphère malsaine de l'irréligion. Après
lou les les d ifficu I tés susci tées cou ire la mise
en pratique d'un arrangement avec les
Ëvêques, le gouvernement a compris enfin
sa responsabilité el ses devoirs, et la voix
du bon sens a fini par triompher de l'into
lérance et de l'arbitraire.
Espérons que l'accord dont les bases
sont établies entre le gouvernement et le
clergé pour ce qui concerne l'athénée d'An
vers, étendra sous peu, ses salutaires effets
sur d'autres établissements d'instruction
publique. Quels immenses bienfaits n'en
résulteraient-ils pas pour les particuliers
comme pour le pays, les provinces, les
villes, les administrations communales? A
Ypres, qu'il nous soit permis de le répéter,
quel bien le public el les particuliers ne
tireraient-ils d'un accord entre l'autorité
civile el religieuse, eu matière d'enseigne
ment? Quel avantage moral el matériel,
quels gages de paix, quels profits de tout
genre n'amènerait une lusion des deux
collèges, opérée des conditions qui sa
tisferaient le pouvoir civil el le pouvoir ec
clésiastique? Bien que nous ayons maintes
fois formulé ce vœunous appelons en
core avec une instance nouvelle l'attention
de notre administration communale, sur
un acte que tant d'intérêts réclament, et
sur la prise en considération d'une me
sure, destinée rétablir la paix et la con
corde, tout en assurant la caisse publique
un surcroît abondant de ressources, el aux
contribuables un moyen de voir alléger les
charges et les impôts gênants dont ils se
trouvent accablés. Heureuse la ville d'Y-
près, si nos édiles pouvaient prêter l'oreille
a la voix impérieuse de l'opinion publique
et désavouer noblement les suggestions
perfides de l'esprit de parti dont font foi
les dernières élucubralions d'un journal
réputé, bêlas, l'organe de l'administration
communale elle-même.
TKHITÉ ET JtRTICE.
On s'.lxinne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, el cliei les tV-rcepleurs des Postes du Royaume.
I*Il I L'AUOVKEMKNT, par Irlnieatre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n" î5 c.
Le Propagateur parait le NttlUtl et le SII'.nt'RPDI
de chaque semaine. (Inscrlloni. 13 centime» la ligne.)
7? P. S ai, 18 Février.
L'accord si vivement désiré par le pays,
s'est enfin établi entre le gouvernement et
l'autorité ecclésiastique, pour ce qui con
cerne l'enseignement religieux, dont les
jeunes gens qui fréquentent les athénées
se trouvent depuis si longtemps privés, par
l'absence degaranlies suffisantes qu'offrent
la législation actuelle, pour l'obtention du
concours du clergé dans ces instilulions
officielles. Pour se faire une idée du légi
time désir qu'éprouvait le public, de voir
cesser ce triste divorce entre la religion et
l'enseignement, il suffit de constater le ré
sultat de la séance de la chambre des re
présentants du 14, où 8G membres contre 7
opposants sont venus confirmer ce pacte
d'union, en approuvant la marche et les
explications fournies par le ministère. En
observant l'infime minorité qui s'est mon
trée opposée celte mesure si raisonnable,
le lecteur aura deviné d'avance, qu'elle se
compose des hommes qui dans toute leur
conduite parlementaire se sont montrés
constamment les suppôts des loges et
des conciliabules maçonniques. Verliagen,
Frère, Allard, Lesoinne, De Bronckarl, De
Dateurs, Anspacli, faut-il bien les nommer,
voilà les seuls grands hommes qui se sont
montrés assez exclusifs, assez intolérants,
pour prolester de leur suffrage, contre une
mesure que réclament tous les pères de
famille, qui comprennent combien l'appui
de la religion est indispensable pour l'a
venir de la jeunesse. Heureusement, pour
l'étrangercommepourle pays, l'opposition
que viennent de faire les alfidés des loges,
et ceux qui en subissent l'influence, ne
servira qu'à rendre plus impuissante la
coterie haineuse qui s'acharne annihiler
l'influence religieuse dans nos contrées
catholiques. S'il est des masques qui ne
sont point tombés aux yeux de certaiues
personnes, les faits qui viennent de se
passer achèveront de les arracher; la lu
mière se fera, et le pays finira par com
prendre, combien il est contraire ses
intérêts de confier le mandat représentatif
aux sectaires d'un parti dont la triste lâche
semble être de battre en brèche la religion
et sa bienfaisante autorité.
Les organes 'te la presse nous signalent, tous
les jours, des malheurs dus l'imprudence et
l'imprévoyance des parents, et, tous les jours, uous
avons en inscrire de nouveaux.
Cette semaine encore, une petite fille, âgée de 5
6 aus, se rendait son école ayant une chauffe
rette soirs son tablier. Lorsqu'elle vint passer par
la Plained'Amour, elle s'y arrêta quelques iustants,
pour voir démolir les remparts. Quand le feu prit
insensiblement son tablier, se communiqua de là
tous ses vètemeuts, et au bout de quelques se
condes, la flamme alimentée par le vent, l'entoura
tout entière.
Les ouvriers qui ne se trouvaient pas loin de là,
s'en aperçurent heureusement. Mais, croyant tout
d'abord qu'on était occupé brûler un porc, ils
étaient reveuns de leur surprise, et se disposaient
reprendre leurs travaux. Mais, aux cris déchirants
de la victime, ils s'élancèrent aussitôt son secours,
la prirent et usèrent d'un moyen efficace ponr ar
rêter les progrès des flammes, ce fut de la rouler
dans la houe. Transportée chez ses parents, on
trouva que la peau du ventre et des cuisses était
totalement brûlée. Mr le docteur Dalmote, fut
aussitôt appelé près de la victime. Il aurait déclaré,
parait il, qu'il ue désespérait pas de sauver ses
jours.
Nous uous empressons constater de pareils
exemples. Nous ue pourrions assez recommander
de les transmettre la publicité. Puissent-ils ap
prendre certains parents que la prudence est la
mère de la sûreté, et ue permettre leurs enfants
qu'ils usent de ces objets dont ils ue peuvent que
trop souveut devenir la victime.
Dans la séance d'avant-hier, la Chambre des
représentante voto
i° Un projet de loi ouvrant au département
des travaux publics uu crédit supplémentaire de
567,468 fr. 66 c
2° Un projet de loi relatif l'aliénation de biens
domaniaux jusqu'à concurrence de t,oo5,468 fr.;
3° Uu projet de loi ouvrant un crédit extraor
dinaire de 1,736,000 fr. au département de la
guerre, pour amélioration du matériel de l'artil
lerie et du génie, et pour divers travaux de défense
militaire 'a la forteresse d'Anvers.
Les derniers articles du budget de l'intérieur
ont été volés dans la séance de mercredi.
La proposition de la section centralerelative
aux légionnaires et aux décorés de la Croix de
Fer, a seule donné lieu un court débat. Elle
était ainsi conçue
Pensions de 2Ûo fr. en faveur des légionnaires
et des décotés de la Croix de Fer peu favorisés
de la fortune; subsides leurs veuves, 155,000
francs.
Les décoiés de la Croix de Fer touchant
annuellement du trésor, quelque titre que ce
soit, une somme de plus de 1,200 fr., n'auront
pas droit la majoration de la pension.
La Chambre s'est ensuite occupée du tarif com
plémentaire la loi du 12 avril 1851relative au
transport des voyageurs et des bagages. Il a été
adopté tel qu'il avait été présenté par le gouver
nement après une courte discussion quia roulé sur
la position faite aux enfants de 3 8 ans. Désor
mais, le prix des places daus les convois express
sera augmenté de 25 p. c., et les enfants de 3 8
ans paieront une demi-place.
J1
I
Nous apprenons, dit le Journal de Bruxelles,
que tous les évêques du royaume viennent d'a
dresser de Malines M. le ministre de l'intérieur