JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
37mc auiiee.
Feuilleton du Propagateur.
SIÈGE D'YPRES,
Ro 3802.
VFHITF ET JCNTKF.
On s'abonue Yprea, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et cliei les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABOXIVEMKNT, par trlmewfre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un u° 25 c.
Le Propagateur paraît le ftf.t.lIFIll et le MERFOI
de chaque semaine. (insertion* 13 centimes la 11g"?.)
T??.SS, B MARS.
SEANCE PUBLIQUE
KU CONSEIL COMHimAL
du 2 Mars.
EXPOSÉ ET RÉFLEXIONS.
Voici les fails les plus saillants que nous
offre le compte-rendu de la séance du Con
seil Communal du 2 Mars. Une pétition
adressée au Roi par un grand nombre
d'habitants de cette ville, tendantes obtenir
construction d'une route en ligne droite de
la porte de Dixmude au bassin, est ren
voyée pour avis au Conseil. L'assemblée
prend cette requête en considération et dé
cide qu'il y sera donné telle suite que de
droit.
Il est donné ensuite lecture d'une circu
laire de l'Institut des beaux-arts de Brux
elles, invitant l'administration communale
souscrire pour des exemplaires du por-
trailde S. A. R. le duc de Brabanl. Le Con
seil ne croit poinldevoirobtempérer àcette
invitation.
Le rapport sur la vérification de la caisse
communale laite le 28 février dernier,
constate, ce que prétend le moniteur offi
cieux du Conseil, que le retrait de la gar
nison n'a point influé défavorablement sur
la situation financière de la ville, et que
l'exercice 1833 se clôturera très-favorable
ment, malgré les frais considérables qu'en-
par 1rs Anglais rt les (Pantois, en l'ait 1383
ET ORIGINE DE LA KERMESSE DITE
LA TUINDAG,
Traduit d'après l'ouvrage de feu Jenn-Jnr<|iirM I. «VIIIIV,
eu sou vivant Archiviste de la ville d'Y près, membre de
plusieurs sociétés savantes, Chevalier de l'Ordre d« Léo.
puld, elo., etc.
ÉVÉNEMENTS ARRIVES EN FLANDRE,
IMMÉDIATEMENT AVANT LE SIÈGE.
(Suite.)
Mais beancoup furent trompés Ib dedans, vu
qu'on les priva non seulement de leurs biens mais
encore de la vie. Durant le séjour des Gantois
Ypres, on y sentit un tremblement de terre. Les
Gantois aussi aveuglés par leur résistance que cré
dules,envisagèrent ce tremblement de terre comme
un effet de sorcellerie, produit par quelques prê
tres séculiers et religieux qu'ils firent décapiter.
I. (d) Pendant que Vau Artevelde était dans la
t. (o II parait que les magistrats et quelques habitants qui
eu.icut ie parti des Gaulois, et que l'ou nommait, pour celte
lauou, les mourais, furent lelh uieut terrifiés par le tremhle-
traineront les travaux d'appropriation de
la slation,etdeses abords. En effet il a déjà
été payé par anticipation, de ce chef, une
sommede 20,45" fr., tandis que les recettes
extraordinaires provenant de vente de bâ
timents, de terrains et de la caserne de
l'AnDix, ne se sont élevées qu'à 9,373.
Cette situation quasi-lteureuse du fisc
communal nous a causé une surprise dou
blement agréable, en ce qu'elle contraste
avec le langage désespéré que tenait, il y
a peu de temps encore le susdit moniteur,
l'occasion du démantèlement de la place
et de la démission du Conseil Communal.
Alors la feuille de nos édiles ne tarissait
point en tirades plaintiveset hyperboliques
sur la position insoutenable qu'un minis
tère, libéral cependant, avait fait aux finan-
ciersde l'hôtel-de-ville. Aloiselles'efforçail
de mettre le cabinet au ban de l'opinion,
elle allait jusqu'à lui contester le titre de
libéral; elle lui cherchait des torts de toute
part, et il n'y avait pas jusqu'à la démoli
tion de l'obscure et fangeuse porte de Dix
mude qui ne fut représentée comme un
acte de vandalisme au premier chef. Au
jourd'hui cependant le calme parait avoir
repris son empire dans ces tètes en ébulli-
tion. Ainsi que le constate la séance du 2,
l'enlèvement de la garnison n'a point em
pêché le moins du monde la gestion régu
lière de nos finances; et même l'on s'est
aperçu, (c'est toujours le compte rendu de
la séance du Conseil qui nous l'apprend,)
que la démolition de la porte de Dixmude,
serait préférable sa conservation. Aussi,
la Régence elle-même priera t elle le mi
nistère de la guerre de faire disparaître au
plus tôt ce monument d'espèce singulière.
ville, il y introduisit quelques nouvelles ordon
nances; il nomma d'antres magistrats, des chefs et
des fonctionnaires, sans que personne s'y opposa,
et il exhortait les habitants défendie leur liberté
et leurs privilèges contre le coinie et contre tous
ceux qui voudraient les en priver, (t)
Le comte qui se trouvait alors dans l'Artois,
voyant l'impossibilité où il était de ramener les re
belles a la raison, eut recours au roi Charles, et lui
demanda assistance en présence des ducs de Bour
gogne, de Berry et de Bourbon pour étouffer la
finie de ses sujets, (il) Le roi consentit la de
mande du comte, convoqua sou conseil, résolut
avec lui d'envoyer une atmée eu Flandre, pour
empêcher les Anglais de se joindre avec les Fla
mands révoltés. Dans l'attente de ce secours, Louis
de Mâle ne négligea pas de fortifier son armée dans
d'antres endroits. Beaucoup d'Allemands se joigni
rent lui, ainsi que le duc Philippe de Bourgogne
avec quelques chevaliers français: ceux-ci se ren
dirent tous Audenaerde, pour forcer les insurgés
m.-nt de terre dout il est parlé ici, qu'ils ODt engagé Van
Artevelde, et ses partisans se venger des Ecclésiastiques qui
étaient attachés au comte, et qui parconséquent étaient leurs
eunemis.
(Manuscrit d'Olivier de Dixmude,)
(1) G. De Feu, Manuscrit.
(2) Frnissart, lir. 2, cliap, lof.
Ici il nous reste un mot ajouter, afin
qu'on n'attache point nos paroles un sens
qu'elles n'ont point, qu'elles ne sauraient
avoir. Si nous sommes convaincus que la
perte d'une partie notable des ressources
du fisc, par suite du départ de notre an
cienne garnison, n'est point de nature ce
pendant empêcher la gestion financière
de la ville; si nous prenons acte avec plaisir
de ce que l'événement vient de confirmer
celte manière de voir; nous n'en soutenons
pas moinsque legouvernementa lésé d'une
manière grave, les intérêts particuliers des
habitants, et nous doit par suite en toute
justice une indemnisation proportionnelle
au tort qu'il nous a causé.
Mais revenons l'exposé du compte-
rendu de la séance qui nous occupe. Le
rôle de la taxe communale et provinciale
sur les chiens, chevaux et bêles cornes
porte leur nombre 30 chiens de chasse
et 58i chiens d'autres espèces; 223 che
vaux de plus de trois ans, 21 en-dessous
de cet âge; 009 bêles cornes de plus de
deux ans, 193 de moins de deux ans, et 80
moutons.
Il a été donné également connaissance
qu'en conséquence d'une autorisation ob
tenue du ministère de la guerre, 800 four
nitures complètes ont été expédiées Os-
lende, où il manque des literies militaires.
Une convention a été conclue avec M.
Jules Verrue, agent de la compagnie des
lits de fer Bruges, pour la surveillance
et l'entretien de ces objets de couchage.
Il en résulte, que la dépense pourra s'é-
lever un millier de francs, tandis que
le produit, si l'occupation dure pendant
quelque temps, sera de cinq six mille
mat cher au secours de cette ville, c'est ce qui
arriva a la fin par un accommodement entre le
comte et les Gantois, (t) Ce fut environ vers le
même temps que Granimont, étant assiégée par
Louis de Mâle, fut emportée les armes la main:
lesYprois y acquirent beaucoup de gloire pour leur
bravoure, et les Brugeois ayant incendié Gram-
inont, s'attirèreot l'indignation de leur prince (a)
auquel Audenaerde et Termonde seules d'entre
toutes les villes étaient restées fidèles.
L'armée des Français, étant rassemblée h Se-
klyn, s'est dirigée par delà de Marquette en lon-
geaut Lille, et s'est rendue maître des routes con
duisant Menin, Comines, et Warnêton sur la
Lys, qui étaient investies par huit mille des mu
tins. Dans cette armée se trouvaient les ducs de
Bourgogne, de Bourbon et de Berry, le connétable
de Cltsson, les comtes de Boulogne, de Clermont,
de Blois, de S' Pol, les seigneurs de Sentpi et de
Rambure, les maréchaux deTancerre, de Blain-
ville, de Villiers l'ile Adam et un grand nombre
de nobles de toutes les provinces de la France. (5)
Le comte Louis se joignit cette armée avec
soixante mille Flamands qui lui étaient restés
(1) Sauvage, liv. 107.
(2) Manuscrit d'Olivier de Dixmude.
(3) Daniel, Histoire de France, tom. 6 pag. 5;8.