JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
yo 3804.
37me annee.
TPP.SS, 15 Mars.
Dans la séance de la chambre des repré-
senlanlsdu 10mars, une proposition signée
par MM. Vermeere, Osy, Vancromphaut,
Matthieu. Manilius, Van Overloop, Jans-
sens, De TSerclaes, De Decker, et tendante
ajourner la nouvelle loi sur la contribu
tion personnelle jusqu'à la session de 18o5,
a réuni la majorité de l'assemblée. Ainsi
se trouve ajourné en même temps, un sys
tème nouveau qui, en imposant aux con
tribuables descharges toujours croissantes
ne fesait que déplacer, comme l'a si bien
observé M. De Decker, les erreurs et les
vices de la loi actuelle, et substituer des
erreurs nouvelles aux erreurs anciennes,
des vices nouveaux aux vices anciens.
Lorsqu'on ne peut remplacer un impôt
ancien par un système évidemment meil
leur, susceptibled'êlre admis d'instinct par
tout le monde, la législature a tort de s'en
gager dans desemblables discussions. C'est
pourquoi nous croyons que mieux valait
laisser fonctionner la loi en vigueur que
d'y substituer une législation plus défec
tueuse, et qu'en prononçant l'ajournement
du système en discussion, la chambre s'est
conduite avec celte sagesse et celte pru
dence qui devraient marquer toujours les
actes d'un corps législatif.
Le projet présenté, il est vrai, d'après
Feuilleton du Propagateur.
SIÈGE D'YPRES,
LA TUINDAG,
l'exposé des motifs, n'avait pas en vue
d'augmenter la contribution personnelle
existante, mais semblait vouloir recher
cher les moyens d'en assurer une meilleure
répartition.
Ce but aurait-il été atteint si la chambre
eut accueilli favorablement le projet? Nul
lement. Pour que le projet de loi eut pré
senté une répartition plus équitable, il
fallait nécessaireniement que la valeur lo-
cative des habitations fut fixée par une
révision plus exacte des évaluations ca
dastrales des propriétés bâties, effectuée
avant la discussion de la réforme voulue,
car les évaluations cadastrales actuelles
des propriétés bâties, ne peuvent plus
maintenant servir de bases réelles pour la
fixation d'une équitable répartition de la
contribution personnelle. Pour ne citer
qu'un exemple; la valeur locative fixée
pour la ville d'Ypres, du temps que nous
jouissions des avantages d'une garnison,
peut elle raisonnablement être établie et
maintenue sur le même pied actuellement,
que, privée de garnison, notre cité offre
des appartements et des maisons en loca
tion en masse, sans rencontrer des occu-
peurs? Il est donc évident qu'avant de se
livrer la révision de la contribution per
sonnelle, la chambre devrait se trouver
préalablement en présence d'une révision
du cadastre, afin d'avoir les lumières qui
font aujourd'hui défaut, pour ce qui se
rapporte la base de la valeur locative,
ainsi qu'aux autres branches de l'impôt
susceptibles de se greffer sur cette base.
Nous avons anoncé que d'après l'exposé
des motifs, le gouvernement en deman
dant la révision de loi sur la contribution
personnelle n'avait eu en vue d'augmenter
celte contribution; cependant en exami
nant ce projet il parait dûment établi que
l'on aurait perdu de vue cette pensée du
gouvernement, savoir de ne pas créer de
nouvelles charges, et que le projet dont il
s'agit était destiné, assurer au trésor un
sut croît de ressources, et aux contribuables
un surcroît d'impôts.
D'après l'étal successif du trésor, depuis
l'avènement au pouvoir de la politique li
bérale, il a paru nécessaire aux différents
ministères de trouver des ressources nou
velles, pour équilibrer les recettes et les
dépenses; ainsi depuis 1848, le gouverne
ment a demandé et obtenu des augmenta-
lions de contributions assez notables, et la
plupart antipathiques aux vœux et au ca
ractère national; et actuellement encore
faudrait il imposer de nouvelles charges
aux contribuables? Si l'équilibre financier
se trouve de nouveau rompu, nous croyons
que le seul moyen raisonnable pour le ré
tablir, ce serait d'introduire des économies
dans les dépenses, d'ajourner toutes les
dépenses facultatives, et de ne voter que
celles qui sont reconnues indispensables.
Vouloir améliorer la position financière,
par la voie de nouveaux impôts, nous ne
craignons point de l'assurer, c'est vouloir
augmenter la gène qui tourmente déjà tant
de familles, et achever la ruine d'une foule
de contribuables, dont le travail et l'admi
rable activité ne sont plus capables de
suffire aux besoins de famille, et aux insa
tiables exigences du fisc.
VÉRITÉ ET JINTICF.
On i'»knotif Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et cliei les Percepteurs des Postes du Royaume.
1*111 IlE lAtBOWtlHRIlT, pur Irinieatre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n® a5 c.
Propagateur paraît le et le 11 EIM'REDI
de chaque seiuaiue. (Iitwertlnn* I centimes la liane.)
par Us Anglais et les ©antois, en l'an 1383
ET ORIGINE DE LA KERMESSE DITE
Traduit d'après l'ouvrage de feu Jcnu-Jarquea Linnil,
eu son vivant Archiviste de la ville d'Apres, membre de
plusieurs sociétés savantes, Chevalier de l'Ordre de Léo-
pold, eto., etc.
ÉVÉNEMENTS ARRIVÉS EN FLANDRE,
IMMÉDIATEMENT AVANT LE SIEGE.
(Suite.)
Cependant ces renforts ne parurent pas. Le
gouverneur de Calais, ville appartenant alors aux
Anglais j ayant appris que Van Artevelde s'e'lait
mis en mouvement, usa de toute son influence
pour engager ses concitoyens de se tenir tranquil
les. Il alléguait pour motif que, si le Ruwart était
vainqueur, les Anglais ne manqueraient pas néan
moins de se rendre maîtres du pays, sinon les habi
tants de Calais n'auraient rien attendre en
Flandre, parceque la partie occidentale de cette
province était au pouvoir des Fraoçais. Par ce qui
précède I on voit une fois de plus que ceux qui
prêtent assistance a leurs alliés, Don seulement ne
perdent jamais de vue leurs propres iotérêts, mais
encore qu'ils profilent de toutes les occasions favo
rables pour fixer et même pour étendre leur do
mination sur le territoire d'autrui.
L'armée de Van Artevelde s'élevait quarante,
et selon quelques uns a soixante mille combattants,
dont une partie assiégeait Audenaerde. Le roi en
qualité de suzerain de la Flandre, tenu de prêter
assistance au comte son vassal s'était joint Louis
de Mâle et par cette union se trouvait plus puissant
que les Gantois et leurs partisans. Il retira son
armée d'Ypres et des environs, dans le dessein de
pénétrer plus avaut en Flandre et passa la nuit 'a
Westroosebeke, village situé trois milles d'Ypres
sur la route de Bruges. (1) C'était dans une saison
(i) Annotation de M. Alexandre Rodcubach, de Roulera,
touchant l'endroit où cette bataille a eu lieu Les historiens
Devrez et Stnedt, selon notre opinion, ont commis oueerreur, en
rapportant d'après leurs prédécesseurs, que c'était uue dis
tance de trois milles de Courtrai, que la bataille de Roozebeke
aurait eu lieu. S'ils avaient feuilleté, aveo plus d'attentiou,
nos annales et entre autres, s'ils avaient consulté la chronique
imprimée Bruges, chez André Wydts, ils y auraient trouvé
dans le sixième chapitre, que, eu i38a, Philippe Vau Arte
velde, partit de Gand la tête de neuf mille hommes, avee
lesquels il se rendit du côté d'Audenaerde, de là Courtrai et
entin Roulers. Avant qu'il arriva dans c-tte dernière ville
son armée s'était accrue de treate-et-un mille hommes, qui
étaieut veuus de Grammont. du pays de Wars, d'Ardenboury
de Damme et du Franc de Bruges, de sorte que sa force
militaire existante, montait quarante mille hommes, y
compris les Guildes, les Métiers et quelques Anglais, appelés
Lanc urs de traits. Quand Van Artevelde était Roulera,
de pluies continuelles et par conse'quent dans un
temps peu favorable aux opérations militaires. Vau
Artevelde, enfle' par le souvenir de ses succès pas
sés, nommément de la victoire qu'il avait rempor
tée sur les troupes du comte dans les environs de
Bruges et comptant sur le secours des Anglais, ne
voulut point entendre parler de propositions de
paix. Il résolut d'aller au devant du roi. C'est
pourquoi il fit lever le siège d'Audenaerde et
Charles VI, roi de France, se trouvait Ypres, avec tous ses
coui tisans. Ce prince et le comte Louis de Mâle voulaient se
rendre d'Ypres Bruges Informé de ce mouvement, Philippe
Van Artevelde forma le projet de leur empêcher le passage.
A cette fin il se rendit de Roulers West roozebeke. village,
situé sur la roule couduisant Bruges et trois milles d'Ypres.
Il plaça sou camp sur une hauteur éloiguée de cinq minutes
du hameau. Vau Atevelde tomba sur l'avant-garde des Fran
çais, qui avait déployé l'oriflamme, et la dispersa. Selon la
tradition l'oriflamme aurait été perdue eu cel endroit. Mais
les Flamands dureul bientôt reculer leur tour, el eu moins
d'une heure ils perdirent un grand nombre de leurs soldats et
trois de leurs principaux chefs. Maintenant laissons parler
l'auteur: Maintenantdit-ilje ne m'occuperai plus du récit
des auuales, je parlerai seulement des renseignements, que
moi-mêtue j'ai piis sur le champ de bataille. Je m'y rendis en
société du Bouigraestre du village, vieillard de soixaute-ciuq
ans, qui possédé uu jugement Sain et une bonne mémoire. Il
me parla ainsi C'est ici que la bataille a eu lieu. A une dis
tance de dix minutes de celte hauteur se trouve le Mont d'Or
(Goudberg Là ou voit uu champ appelé le Cimetière Anglais;
c'est sans doute lVudroit où les guerriers Anglais out élé en
terrés c'est là que se trouve la ferme de Mauvel. La petite
rivière de ce uotn, d'abord connue sous la déuominatiou de
Rivière Anglaise, prend sa source dans la cave de cette ferme.