0 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. SIÈGE D'YPRES, N° 3812. 37me année. Feuilleton du Propagateur. lI ItlTF ET JIMTICE. On s'abonne Yprès, rue de Lille, 10, piès U Grand Place, et citez les Percepteurs des Postes du Royaume. I*lllIIK I tKOnttSKVr, par trimestre, Yprès fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° a5 c. Le Propagateur |>ar«ït le VI Elll et le IIEItCREDI de chaque seuiaine, (litNertlons I 9 centimes lu ligne.) l'2 Avril. LES CROISADES ET LA QUESTION D'ORIENT. U fut longtemps de mode auprès d'un certain monde prétendument lettré de pas ser condamnation sur le pouvoir des papes au moyen âge et sur l'usage qu'ils firent de leur influence. Echo des diatribes intéres sées, que les fauteurs du protestantisme et leurs précurseurs immédiats avaient hon teusement forgées pour pallier le crime de leur apostasie, ces incriminations odieuses se virent complaisammenl recueillies par les héritiers directs de la réforme, les jan sénistes du 17° siècle et les philosophes sceptiques du dix-huitième. De leur côté les auteurs gallicans, sous l'influence de leurs étroits préjugés, ne manquèrent pas de se prévaloir contre l'autorité papale des armes que le mensongeavail inisaux mains desennemisde l'Eglise pour saper les bases même de la Religion. De là, en France sur tout, cette complicité honteuse et déplo rable de la part d'un si grand nombre d'écrivains catholiques; de la, l'égard des successeurs de Saint-Pierre, cette malveil lance systématique, qui ne tenant aucun compte des faits les mieux attestés par l'hisioire, et qui méconnaissant la lois les idées, les principes de droit public, les besoins matériels et moraux propres chaque époque en particulier, prétendait mesurer tous les peuples et tous les temps l'aune étroite des préjugés du jour. Au reste, personne n'ignore que l'heure par Us Anglais et les (Doutais, en l'on 1383 ET ORIGINE DE LA KERMESSE DITE LA TUINDAG, lraduit d'après l'ouvrage de feu Jeun-Jucqucg LltlRIH, eu sou vivant Archiviste de la ville d'Y près, membre de plusieurs sociétés savantes, Chevalier de l'Ordre de Léo- pold, etc., etc. Siège. L ennemi comprenant que le siège n'avançait pas, et que le sang répandu dans les attaques, et, le départ d un grand nombre de rebelles lui occasion naient des pertes sensibles, accorda uu armistice. Ces rebelles sous le cotnmaudemenl de Pierre van den Bosscbe, allèrent se joindre'a leurs concitoyens pour empêcher les rapines des habitants de Ter- monde, qui e'iaient restés fidèles leur Comte. Pendant celte suspension d'armes, l'évêqne envoya pour la dernière fois, un messager pour dire auï prois de lui déléguer des plénipotentiaires de Ja réparation a sonné enfin pour ces grands siècles si longtemps calomniés et pour ces immortels pontifes, qui sauvèrent la civilisation européenne et contre les bar- bareset contre l'islamistne;qui, défenseurs d'office de tous les opprimés, surent faire prévaloir mainte fois les droits du faible contre la violence du fort; qui, par leur intervention efficace, épargnèrent souvent aux nations les horreurs de la guerre et aux rois le crime d'une injuste agression. En effet la science des temps modernes, l'histoire, trop longtemps la complice du mensonge, étudiée aujourd'hui, non plus dans les pamphlets de quelques sectaires, mais aux sources les plus respectables et les plus véridiques, l'histoire, grâce la restauration de l'érudition catholique, grâce aux travaux notamment de la docte Allemagne, a réhabilité noblement la mé moire de ces hommes dont la réforme, les gallicans et le philosopbisme s'étaient in génié de concert dénigrer les actes et le caractère. Au reste, celte œuvre de ré paration, nous nous plaisons le constater, il n'y a pas que les auteurs catholiques qui aient apporté le tribut consciencieux de leurs travaux; les protestants eux-mêmes sont venus enfin rendre hommage la vé rité et reconnaître que l'influence des pa pes du moyen âge fut non seulement une nécessité sociale, conforme d'ailleurs aux vœux et aux idées des peuples, mais encore, qu'eu égard aux siècles postérieurs et la génération présente, elle fut déjà dès lors une institution tulélaire et providentielle. Personne, croyons-nous, ne contestera la parfaite actualité des considérations que nous venous d'émettre, aujour d'hui que la question d'Orient est venue engager les nations occidentales dans ces graves com plications qui depuis des siècles déjà au raient été aplanies, si, lorsqu'il eu était élus parmi le tiers-État savoir quatre ecclésiasti ques, quatre nobles et quatre bourgeois; à-peine ces légats furent-ils arrivés en présence de l'évê qne, que celui-ci sans leur parler de reddition ou de conduite, levant la main, au nom du Pape Urbain les déclara Cléiuentistes. Chrisiophore de Dixmude, prévôt de Saiut-Martio (dd) qui faisait partie de cette ambassade, eut la présence d'esprit et la hardiesse de faire comprendre l'évêqne qu'il n'avait pas le pouvoir de les excommunier et de les condamner en conséquence, et qu'ils allaient se prévaloir des droits de l'Église pour condamner sa sentence. Ces efforts pour parvenir un accord échouèrent donc comme les précédents et les plénipotentiaires reiouriièteut dans leur ville sans avoir rien gagné. t) A-peine les envoyés furent-ils retournés dans la cité, que l'évêqne fit arborer dans son camp, un drapeau bleu surmonté d'une croix voulant sigtii- (dd, Ce prévôt, curé de Saiul-J.cquea, eu 1î79, était le tits du chevalier Denis de Dixmude, qui fut tuteur en l'an iBy-, et de Catherine P.eldiug, sœur de sou ptédéoesseur. (Gé- uéalog. mau.de M. de Joiguy de Painele.) (t) Sauvage, ebap u3. temps encore, les monarques chrétiens, faisant taire leurs querelles mesquines et ambitieuses, eussent prêté l'oreille la voix du père commun des fidèles qui les conviait la croisade. Il n'a point dépendu en effet des souverains pontifes que l'un et l'autre ennemi, qui il a été donné consé cutivement d'épouvanter l'Europe occiden tale, se vit étouffé presqu'à son berceau. Ainsi, les croisades, cette grande œuvre de la papauté, avaient pour but de refouler pour toujours l'islamisme au fond de l'A sie. Constantinople, alors au pouvoir des grecs schismuliques, devenait par la force même des circonstances, la conquête des princes catholiques, et le schisme voyait étendre son principal foyer. Mais les rois s'aveuglèrent sur leurs véritables intérêts, la voix des papes n'avait plus le pouvoir de secouer leur sommeil léthargique, et le Croissant du haulde Sainte-Sophie domina en luaitre sur les deux rives du Bosphore. Longtemps il pesa sur l'Europe; puis lors- qu'enfin l'heure de sa décadence eut sonné, la Russie, héritière du schisme grec qui s'élail consolidé chez elle, prélendit au même titre l'héritage des empereurs de Rysance. Si donc, les Turcsaulrefois,si les Russes aujourd'hui menacent tour tour le repos et la paix du monde, c'est que le cri d'a larme des pontifes demeura jadis sans écho; c'est que l'influence des papes du moyen âge, loin d'être excessive, ainsi que ne craignent point de le répéter encore les traînards du philosophisme, fut au con traire trop faible et trop peu efficace. Aujourd'hui, l'Europe coalisée saura-t- el le réparer salante au prix des plus grands sacrifices, au prix de ses trésors et de son sang? Quelque soit cet égard l'espoir dont elle se flatte; quelques puissent être les premiers succès de ses armes; rien fier par là que les Yprois étaient des infidèles; c'est pourquoi il ordonna qu'on assaillit de nou veau la ville et enjoignit ses soldats de traiter les habitants comme s'ils eussent été des Juifs ou des Sarrasins. Les Yprois en voyant l'étendard de l'évêqne flotter sur son camp veisèrent des larmes pareeque par là on faisait injure leur réputation. Le clergé au contraire s'adressa an ciel pour la délivrance de la cité et fit une procession pour honorer l'image du seigneur, (ij que l'évêqne de Norwich avait leprésentée sur ce drapeau. Les ecclésiastiques Yprois en faisant cette démonstra tion voulaient faire coin pi eudi e que c'était tort que le général-évêque les traitait de partisans de Clément, les bourgeois en firent autant. Ainsi donc pleins «le confiance dans les secours du cielles assiégés banniienl la ctaime de leur cœur et re doublèrent d'ardeur pour conserver leur ville. D'un autre côté la terreur s'accût parmi les Anglaise) les Gantois, qnaud ils apprirent que les troupes Françaises si itnpatiemmeul attendues venaient enfin au secours de la ville. (ij Sauvage, cli.p. 113.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1