PIANO BUFFET,
ANNONCES.
S
FRANCE. Paris, 9 avril.
un très-bon
DE 6 1/2 OCTAVES.
S adresser au Bureau de celte Feuille.
il s'était toujours fait remarquer par son grand dé
vouement au Roi et aux institutions delà Belgique.
AFFAIRES D'ORIENT.
Une correspondance d'Athènes du 27 qui con
state la complète impuissance du gouvernement du
roi Othon de comprimer l'élan de la nation grec
que pour aller porter secours aux insurgés d'Épire,
de Thessalie et de Macédoine. S'il le tentait, nous
mande notre correspondant, une révolution écla
terait dans le royaume de Grèce.
On comprend donc les perplexités du roi O1I100,
placé entre cette crainte d'une révolution dans ses
États et les menaces de la France et de l'Angle
terre s'il ne s'oppose pas toute participation de
ses sujets b l'insurrection greco-turque. Il paraît
que les deux Notes remises le 24 b ce sujet au
cabinet d'Athènes par les représentants de France
et d'Angleterre sont, en effet, des plus nettes et
des plus menaçantes. La dépêche française con
serve cependant quelques ménagements de forme,
mais celle du cabinet de Londres est, paraît-il, des
plus dures, même dans les termes.
Si les relations diplomatiques cessent et si la
guerre paraît imminente entre la Grèce et la Tur
quie, l'ambassadeur de Perse près la Porte-Otto
mane a, au contraire, annoncé officiellement b
cette dernière que le Shah était résolu b observer
la neutralité la plus stricte dans la guerre engagée
entre la Russie et la Turquie. Cette déclaration'
officielle met fin b tous les bruits contradictoires
qui ont couru sur l'attitude de la Perse, et est
d'une grande importance pour la Turquie.
On lit daosle Lloyd de Vienne, du 5 avril
Les lettres particulières du 29 mars, arrivées
aujourd'hui, annoncent la prise de Matschin par
les Russes, le 27. Ainsi le 28, Isactcha seul était
encore entre les mains des Turcs. La garnison de
Matschin s'est rendue après un bombardement qui
a duré deux jours presque sans interruption, et
après deux assauts. Les troupes qui formaient cette
garnison sont conduites en Bessarabie; elles s'élè
vent b environ 5,000 hommes, et il y a dans le
nombre quelques instructeurs anglais et français.
Le 27, b quatre heures du matin, le drapeau russe
flottait sur les remparts de Matschin. Cette forte
resse est richement pourvue de provisions de
bouche et de munitions.
On écrit de Vienne, 2 avrilau Morning
Post
On parle d'une convention des grandes puis
sances, ayant pour objet de garantir l'intégrité de
la Turquie et les droits des chrétiensde rendre
la mer Noire libre pour les pavillons de tontes les
nations, d'ouvrir les bouches du Danube, de placer
les Principautés sous une protection européenne et
de réviser les traités entre la Russie et la Turquie.
On lit dans le Moniteur français:
A l'occasion de la mort de S. A. R. l'infant
Ferdiuand-Charles III, duc de Parme, la cour
prendra le deuil lundi 10 avril, pour six jours. Les
trois premiers jours seront portés en deuil ordi
naire et les trois autres en petit deuil.
On lit dans le Moniteur français:
Sa Majesté, dans sa touchante et pieuse solli
citude pour nos braves marins embarqués sur l'es
cadre de la mer Noire, avait chargé M. le Ministre
de la marine et des colonies de faire parvenir b M.
le vice-amiral Hainelin un tableau b l'huile, des
tiné au vaisseau amiral la Ville de Paris, et re
présentant la Vierge Marie, patronne auguste des
matelots.
Nous reproduisons le rapport qui a été adressé
au Ministre de la marine par le vice-amiral Ha-
melin
J'ai reçu, par la voie des paquebots-postes de
Marseille, le tableau représentant la sainte Vierge
que vous m'aviez annoncé par votre dépêche du
25 février dernier.
Je prie Votre Excellence de vouloir bien être
auprès de S. M. l'Empereur l'interprète de tous
les sentiments de reconnaissance qui animent le
personnel placé sous mes ordres, pour ses bien
veillantes intentions envers sa flotte.
L'inauguration de ce tableau a eu lieu solen
nellement hier dimanche, 19 mars, b l'heure de
l'office divin, immédiatement après l'inspection.
Une partie des étals-majors et un détache
ment de marins de chaque bâtiment se sont rendus
b bord de la Ville-de-Paris. Avant la messe, M.
Creps, aumônier du vaisseau-amiral, assisté des
aumôniers de l'escadre, en habits de chœur, a pro
cédé b la bénédiction du tableau. Après les prières
d'usage, M. Creps, dans une allocution louchante,
a recommandé b la dévotion des équipages l'i
mage de la Mère de Dieu. Je me fais un plaisir,
monsieur le Ministre, de vous citer textuellement
les paroles, si bien appropriées b l'auditoire et b
la circonstance, qu'a tenues ce digne ecclésias
tique
Amiral, officiers et marins de l'escadre,
Lorsque le Sauveur du monde adressait du
haut de la croix, au disciple bien-aimé, en lui
montrant sa sainte Mère, ces paroles mémorables:
Mon fils, voilà votre mère, il jetait les fonde
ments du culte de Marie et en faisait pressentir
toutes les douceurs et les innombrables avantages.
A partir de ce jour, les enfants de la nouvelle al
liance, qui ont acquis par Jésns-Chist le droit
d'appeler Dieu leur père, se sont fait un devoir et
une gloire d'appeler Marie leur mère.
Partout où l'Évangile a porté ses clartés, par
tout où il a élevé ses autels, l'auguste figure de
Marie apparaît comme un signe de grâce, de con
solation et de force; les catacombes, ainsi que les
basiliques, les temples les plus splendides comme
les sanctuaires les plus modestes, témoignent des
sentiments de vénération, de confiance et d'amour
que toutes les générations qui s'y sont succédé ont
invariablement professé pour la Vierge Marie.
Des villes, des provinces, des royaumes même
la proclament leur patronne et leur souveraine, et
l'on voit des armées formidables marcher sous sa
bannière et se servir de son nom comme d'une
puissante armure.
Où réside donc le secret de cette étonnante
popularité? Dans la qualité de mère de Dieu, qui
donne b Marie une puissance de supplication in
faillible et inépuisable, qu'elle exerce sans ré
serve envers toutes les infortunes qui la réclament.
Oui, par sa qualité de uière de Dieu, Marie est la
dispensatrice facile des faveurs les plus marquées
de son divin Fils et de ses miséricordes les plus
touchantes. Et voila ce qui explique l'universelle
faveur dont, b travers tous les siècles, le nom de
Marie a constamment joui.
Oh! combien serait longue rémunération des
bienfaits de Marie! aussi longue que l'histoire des
misères qui flétrissent notre pauvre humanité; et
qui pourrait compter les œuvres de miséricorde,
de dévouement et des sacrifices qu'elle a inspirées
ou que son nom protège?
Pénétrez dans le cœur de cet ardent et intré
pide missionnaire qui va, au prix d'une vie entière
de privations et de souffrances, porter les bien
faits de l'Évangile aux peuples qui ne les ont pas
reçus; ou bien regardez dans l'âme de la sœur de
charité (quelle que soit d'ailleurs sa bannière), qui
consume sa vie dans les salles d'asile, dans les hô
pitaux, dans les bagnes, c'est b-dire, humainement
parlant, au milieu du cortège de tous les ennuis,
de tous les dégoûts, de toutes les horreurs com
binées, et vous trouverez, dans l'un et l'autre, un
amour immense de Jésus-Christ et du prochain,
entouré, protégé, alimenté parla dévotion b Marie.
N'est-ce pas au pied de l'autel de Marie que
nos mères, nous serrant dans leurs bras et meltaut
tout leur cœur dans leurs regards suppliants, ont
éprouvé pour nous des tressaillements d'une ten
dresse ineffable? Et quand les vents mugissent,
quand les flots s'amoncellent sur la grève, n'est-
pas a l'autel de Marie, ou même devant sa simple
image protectrice du foyer domestique, que nos
mères et nos sœurs, vos femmes et vos enfants
vont puiser confiance et force en demandant pro
tection pour des jours chéris!
Enfin, Marie n'est-elle pas pour tous la part
du ciel, l'arche de l'alliance, l'étoile de la mer, le
refuge du pécheur, la consolatrice des affligés?
Profondément pénétré des sentiments de con
fiance que tous les siècles chrétiens ont si justement
voués b la Mère de Dieu, l'Empereur, en face des
événements que l'avenir récèle encore dans son
sein, mais qui se font pressentir, a envoyé b l'es
cadre celte image bénie. En vous faisant ce don
sacré, il vous adresse les paroles que Constantin le
Grand lut dans les cieux In hoc eigno vinces,
vous vaincrez dans ce signe, vouj qui allez com
battre pour la justice: que cette image de Marie
soit pour vous un labarum nouveau, un bouclier
impénétrable, un étendard de victoire!
Braves marins de l'escadre, entrez dans la
pensée de notre Empereur: mettez votre courage
et vos connaissances militaires sous la protection de
celle qui est forte comme une armée rangée en ba
taille, et la France, notre belle patrie, sera glo
rieuse un jour des grandes choses que vous aurez
faites.
Conservée sur la Ville-de-Paris, cette sainte
image aura sa place ordinaire au milieu de nos
malades qui en retireront consolation et force, et,
le dimanche, elle ornera l'autel du sacrifice où
vous viendrez avec empressement, marins de la
Ville-de-Paris, b l'exemple de vos nobles chefs,
répandre vos cœurs aux pieds de Jésus-Christ et
demander b Marie protection et assistance.
Immédiatement après cette allocution, MM.
les aumôniers se sont mis b genoux, et le prêtre
officiant a entonné l'hymne du marin, Ave maris
Stella.
La messe a eu lieu ensuite, après laquelle le
Domine, salvum fac Imperatorem a été chanté
en musique.
Ainsi s'est terminée cette cérémonie qui a
laissé dans le cœur de nos marins de profonds et
touchants souvenirs,
M. de Moulalembert a été appelé hier devant
M. Treilbard, juge d'instruction. M. de Monta-
lembert ne sera pas, comme on l'a dit, mis en état
d'arrestation avant le jugement. Il a reçn un man
dat de comparition qui n'entraîne pas, comme le
mandat d'amener ou d'arrestation, la privation de
la liberté.