9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. >0 3813. 37me annce. TÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX Di: L'ABOi;m \T. par trlnicntre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur paraît le HANEDI et le !tlIIUHIIH de chaque semaine. (IiiMertinnM *2 centimes la ligne.) 7PF.2G, 13 AVRIL. Dans toutes les églises de la ville, les offices du Jeudi Saint ont été célébrés an milieu d'un nombreux concours de fidèles. L'après-midi la foule était grande pour les visites traditionnelles des églises, visites que le plus beau temps est en core venu favoriser. On écrit de Staden Lundi dernier, un crime d'une audace presque inouïe, a été perpétré ici sur la personne de Désiré DeSimpele, charron, âgé de 28 ans, et demeurant dans l'aggloméré du vil lage. Vers les 9 heures du soir, un inconnu se présenta b la demeure de De Simpele, demandant b la servante si le maître du logis était chez lui. De Simpele vint,et l'inconnu lui demanda avec le plus grand sangfroid: Etes-vous le maître de la maison? Désiré lui répondit affirmativement, et au même instant il reçut sur la tête un coup d'un^ V instrument contondant. L'assassin prit immédiate ment la fuite. DeSimpele le poursuivit jusqu'à la porte, mais lb il tomba évanoui et nageant dans son sang. La servante cria au secours, et les voi sins, le médecin, le curé et le vicaire accoururent aussitôt. Le curé confessa le blessé et le vicaire alla b l'é glise pour chercher l'Eucharistie. Tout le voisinage était sur pied; mais entre temps l'assassin avait pris la fuite. Le domestique du sieur Sybille, oc cupé b piauler des pommes de terre, au clair de la lune, b quelques mètres de distance du lieu du crime, vit passer une personne en sabots et vêtue d'une veste bleue, il lui demanda si quelque chose était arrivé. L'inconnu répondit qu'oui et continua son chemin. Aujourd'hui, mardi, ce malfaiteur n'est pas eu- core connu. Désiré DeSimpele était sur le point de con tracter mariage avec une fille de Vlamertinghe, et on suppose que c'est la jalousie qui aura poussé l'assassin b commettre son crime; d'autant plus que Désiré ne le connaît pas. L'autorité judiciaire d'Ypres s'est rendue sur les lieux, pour commencer une instruction, et elle a emporté le bonnet de la victime, comme pièce de conviction. - On ne peut rien dire de l'état de DeSimpele, qui a reçu une blessure profonde dans la tête et perdu beaucoup de sang. Les médecins ne sont cependant pas sans espoir de le sauver. [Patrie.) PS. Le frère de la victime Félix Desimpele s est livré entre les mains de la justice, et a été in carcéré dans la prison de cette ville. Le 5 de ce mois, au soir, on a retiré d'une fosse d'aisance b Moorslede, le cadavre d'un enfant de deux ans, fils de A. Verbeke, journalier audit lieu, qui y était tombé accidentellement. Uoe décision extrêmement importante a été rendue, le 11 janvier dernier, par la cour de cas sation, en matière d'assurances contre l'incendie. Il a été jugé que l'assuré qui n'a pas payé sa prime dans le délai imposé par la police est déchu de tout droit b indemnité eu cas de sinistre, quand même la compagoie serait dans l'usage d'opérer b domi cile le recouvrement des primes par l'entremise d'agents. Cet usage, quelque réel qu'il soitne peuten aucun cas, être opposé b la compagnie par l'assuré comme une dérogation b l'obligation de verser la prime au bureau de la compagnie. On lit dans un journal de Tournai Notre collège de régence s'est occupé, nous assure-t-on, du projet des fêtes b organiser pour le voyage du Roi, et il soumettra au conseil, qui sera convoqué sous peu de jours, le résultat de ses délibérations. Nous avons entendu émettre b ce propos une idée des plus heureuses, elle consiste b convoquer dans nos murs pour le jour de l'arrivée du Roi, les nombreux officiers nés b Tournai, qui servent dans l'armée, et qui formeraient la garde d'houneur la plus belle et la plus imposante que mouarque ait jamais rencontrée b sa joyeuse eutrée dans une cité quelconque, car on compte près de 5oo officiers depuis le grade de général jusqu'à celui de sous- lieutenant qui appartiennent b la grande famille tournaisienne. On assure que la garde d'honneur que l'on a le projet d'organiser b Tournai, pour l'époque de la visite du Roi, sera commandée par les géuéraux- majors Delannoy et Reuard. On a procédé, pour la troisième fois, b l'ad judication des travaux de terrassements et des ouvrages d'art b exécuter sur la route de Poelcap- pelle par Clercken, b la route de l'État de Dixmude b Roulers, section comprise entre l'extrémité de la chaussée domaniale et la limite du territoire de Clercken, b l'endroit dit Preeckboom, sur le terri toire des communes de Langhemarcq et de Clercken. Le devis estimatif était de 22,5oo fr. Deux soumissions seulement ont été présentées, savoir: celle de M. Gerste, d'Ypres, montant b 28,34o fr., et celle de M. Maes, de Meniu, s'éle— vant a 29,490 fr. Dans la nuit de dimanche a lundi, un habi tant de Monlaleux, b Mouscron, a été assailli sur la grande route, par trois individus munis de massues qui l'ont assommé de coups. Un nommé Joseph Nuttiu, de Reckera, passant sur la même route, fut également attaqué sans qu'on lui adres sât une seule parole. Après l'avoir horriblement maltraité, ils le laissèrent pour mort sur le carreau, où il fut trouvé le lendemain matin, ne donnant plus signe de vie. On le transporta b l'hospice des vieillards, où on lui prodigua des secours. Revenu b lui, il donna quelques détails sur cet acte de brigandage. Son état est des plus alarmants. Les officiers du parquet de Courtrai ont fait une descente sur les lieux, mais la victime n'a pu donner aucun reuseignement précis sur ces mal faiteurs qui probablement se sont réfugiés en France. L'instruction se poursuit activement. L'administration communale de Mons vient de recevoir, d'une manière officielle, l'avis que Sa Majesté le Roi honorerait la ville de sa présence le 4 juin. Mgr. l'Archevêque de Fribourg a reçu, le 5 avril, un bref du Pape dans lequel sont répétées les félicitations du 9 janvier, et par lequel le Prélat est chargé de féliciter au nom du Saint-Père le chanoine J.-B. Hirscher, au sujet d'un écrit dans lequel il a pris la défense des droits de l'Eglise contre la conduite hostile et l'oppression du pou voir temporel. On écrit de Nuremberg, le 8, la Gazette d'Augsbourg Un incendie a éclaté le 5 dans notre ville, et l'on sait jusqu'ici que six personnes y ont péri; mais on craint qu'il n'y ait encore d'au tres victimes. Pers deux heures du matin, le veilleur de nuit, passant devant la maison des frères Puscherfabricantss'aperçut que le rez-de-chaussée était plein de flammes. Il réveilla aussitôt les habitants de la maison et ceux des maisons voisines, et en inf orma la poli- .Mais avant l'arrivée des premiers secours,le Jeu avait atteint déjà les étages supérieurs et sortait par les fenêtres. Le magasinier habitait le troisième étage avec sa famille. On l'aperçut une des fenêtres, remettant son petit enfant un ouvrier placé sur le toit de la maison voisi ne. Ensuite il essaya lui-même de descendre sur le toit; mais, aveuglé par la fumée ou étourdi par le danger, il tomba sur le pavé et expira peu de temps après. Sa femme se précipita après lui, mais protégée par ses vêtements, elle reçut des bles sures moins graves. Sa mère et la servante ont probablement été brûlées ou étouffées. Le feu s'était communiqué aux bâtiments adjacents et un grand mur s'écroula avec fracas. Plu sieurs ouvriers furent ensevelis sous les décom bres on parle de huit morts et déjà l'on en a retiré deux les débris tombés du sommet de la maison dans la rue ont aussi blessé un certain nombre de personneset l'une d'ellesun ar murier, a été tué. La foule effrayée se précipita pour s'en fuir. Elle brisa, en se précipitant avec trop de violence les piliers qui soutenaient une chaîne par laquelle est moitié fermée une petite rue conduisant sur une place. Cet accident occasi onna de nouvelles blessures on cite quatre personnes grièvement blessées, dont l'une est est hors d état de parler neuf jeunes gens blessés moins grièvement, ont été transportés l'hôpital. L'assesseur Marx et deux bourgeois ont aussi reçu des blessures. A cinq heures a retenti de nouveau le cri Au feu Cependant on est parvenu se rendre maître de. l'incendie après de grands efforts. Il ne reste plus de l'établissement de MM. Puscher que les murs; les marchandises, les registres, tout est brillé, et les voisins ont fait aussi de grandes pertes. Aujourd'hui on a enterré les victimes de cette catastrophe, au nombre de huit, par suite du décès de deux des personnes blessées. Les autorités ayant le bourgmestre en tête ont assisté l'enterrement.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1