JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 3.823. 37me année. PROPAGATEUR, VKRITI ET JD9TICE, On s'abonne Y près, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRII DE LMROtSETIEST, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un u° a5 c. Le IMropnxateur parait le RDI et le MDRCftRDI de chaque semaine. (inaertiovtM 11 centime* In ligne.) TF3.SS, 20 Mai. quelques vues touchant la centralisation en toutes choses. Entre les lignes de démarcation qui se- fiarent le plus profondément le camp des ibéraux de celui des conservateurs, se dis lingue celte immixtion exagérée dont les premiers font part au pouvoir central en plus d'une question du domaine des inté rêts moraux ou matériels; là où les seconds voudraient laisser le champ libre l'acti vité individuelle, se bornant confier l'État soit un simple droit de surveillance, soit la charge de stimuler l'initiative per sonnelle des particuliers. Ainsi nous avons vu le libéralisme attri buer au gouvernement tantôt le monopole de charges qu'il eut été plus utile et plus ralionel de commettre au zèle et la vigi lance de l'activité privée; tantôt, grands renforts de subsides, convertir le pouvoir en concurrent hostile au libre développe ment de nos plus précieuses libertés. C'est ainsi que dans un pays où de toute part la liberté de l'enseignement avait fait surgir tant de maisons d'éducation floris santes, le libéralisme dès son entrée au pouvoir fit servir les deniers des contri buables rétablissement d'un vaste réseau d'athénées et d'écoles moyennes, contrai rement l'esprit de nos libertés constitu tionnelles et aux vœux non-équivoques de la grande majorité des pères de famille. En matière de bienfaisance, mêmes er rements encore de la part des défenseurs de la politique nouvelle; même système décentralisation administrative, ou plutôt de despotisme légal. Mais ici les actes du pseudo-libéralisme revêtent une forme plus odieuse encore. Malgré les entraves qu'on lui suscite, il est permis l'enseignement libre de lutter contre les institutions simi laires du gouvernement: la bienfaisance, au contraire, si les plans des novateurs prévalent, perdra sa place au soleil de la liberté. A la vérité, l'aumône individuelle ne sera point assimilée un délit public, comme sous les libéraux de l'ancienne ré publique française; car nos soi-disant libé raux ont intérêt ménager la conscience publique; mais dorénavant les instituts de bienfaisance légale ou civile seraient seuls aptes recevoir des legs et donations. Il est inutile sans doute d'ajouter, car personne ne l'ignore, en frappant la li berté, c'est le principe religieux que l'on cherche atteindre; et ces empiétements liberlicides, et ces défiances injurieuses, et ces tendances au monopole n'ont en vue que le catholicisme. Certes, nous l'a vouons, ce n'est pas sans motif que les adversaires systématiques des principes religieux conçoivent ces appréhensions l'égard de l'influence catholique: des rap ports si intimes, si étroits et si naturels relient enlr'eux la Religion d'une part, l'enseignement et les œuvres de charité, de l'autre, que l'intervention la [dus hostile et la plus énergique du pouvoir civil pour rait peine servir de contre poids la force attractive qui les rassemble. I.a bien faisance et l'éducation sont ce point et du ressort et de l'essence du catholicisme que leur pente naturelle ne cessera jamais de les y entraîner. Or c'est là ce qui ex plique la haine instinctive qu'a vouée un libéralisme menteur la liberté de l'en seignement et celle des bonnes œuvres: Le principe catholique est encore riche de vie et de sève; le libéralisme (nous enten dons parler ici des libéraux logiques et conséquents jusqu'au bout avec leurs prin cipes) le libéralisme l'a compris, mais n'a rien compris, rien entrevu davantage. L)ûl il tarir en leur source et les lumières de la vraie civilisation issue du christia nisme et les plus généreuses impulsions delà charité chrétienne, dernier boulevard d'une société qui vacille sur ses bases, le libéralisme, pétri d'orgueil, repu de so- phismes creux, poursuivra l'œuvre de des truction où l'entraînent les passions anti-so- cialesqui le dominent et qu'il ne comprend pas. Ainsi, il est facile de se rendre compte des tendances centralisatrices que mani feste la masse du parti libéral dans le do maine des intérêts moraux; mais on a droit de s'étonner davantage de ce que les mêmes préoccupations se rencontrent chez lui jusques dans le domaine des intérêts puremement matériels. Partout, en elîet, s'il était permis nos prétendus libéraux de réaliser leurs projets ou leurs rêves, partout ils feraient intervenir l'Etat, non titre de protecteur, mais litre d'exploi tant privilégié. Ainsi, suivant les vues d'un grand nombre, l'agriculture; ainsi, l'industrie manufactu rière rentreraient dans ses attributions. Bizarre et dangereuse conception, que les socialistes, héritiers directs du libéralisme brûlent de mettre en pratique (sur une plus grande échelle, il est vrai), et qui ne tend rien moins qu'à ravaler le monde moderne au niveau de la société payenne, là où l'individu et la famille se voyaient également sacrifiés au culte idolàtrique de l'Etat. Personne n'ignore cependant quel point le pouvoir central est inepte ces sortes d'exploitation; personne n'ignore qu'une organisation administrative, quel que bien constituée qu'elle puisse être, ne saurait tenir lieu de celte active vigilance, de celle prudente économie, propres l'industrie privée. L'exploitation de nos chemins de fer attesteraient au besoin la justesse de cette manière de voir. Ainsi, tandis que nos lignes les plus fréquentées, celles dont l'Etat s'est réservé l'exploitation, grâces aux efforts de M. Rogier et de ses amis, ramènent annuellement au trésor un déficit de quatre millions; on voit les modestes railways des sociétés particu lières, sous la surveillance des intéressés, rapporter de brillants bénéfices leurs actionnaires. Et ce n'est pas néanmoins (comme on serait tenté de le croire) que le gouvernement jugeant de sa dignité de maintenir son exploitation sur un pied respectable, tienne tailler en grand dans celte matière; il est notoire, au contraire, que sur les voies ferrées de l'Etat non seulement les moyens de transport offrent une insuffisance notable; mais encore, qu'une grande partie du matériel et une notable portion de la ligne se trouvent dans un triste état de délabrement, voir même tout fait hors de service. La centralisation, avec toutes ses dé fectuosités, est donc passée l'état d'idée fixe chez nos adversaires politiques, et, par une bizarre inconséquence, c'est dans les rangs de ces prétendus champions de la liberté que le monopole de l'Etat trouve ses plus ardents sectaires. Et cela se con çoit après tout, si l'on vient faire la remarque que, suivant les idées des me neurs du parti, renforcer le pouvoir civil c'est menacer l'Église, puisque l'antago nisme des deux pouvoirs constitue leurs yeux la base de l'ordre politique et social. La session législative vient d'être close: Le Sénat a adopté, dans sa séance d'avant- hier, les quatorze projets de loi qui étaient portés son ordre du jour, et .M. le mi nistre de l'intérieur a ensuite donné lecture de l'arrêté royal de clôture. L'Assemblée s'est séparée aux cris de Vive le Roi! Au commencement de la séance, M. le président a donné lecture d'une lettre de M. Van Havre,sénateurd'Anvers,qui donne sa démission. C'estledeuxièmemembredu Sénat qui résigne ses fonctions; M. Defuis- seaux a notifié sa démissiondansuneprécé dente séance. On annonce comme positif, dit le Jour- nal d'Anvers, que MM. Laurent Veydt et Hyacinthe de Baillèt renoncent demander le renouvellement de leur mandat pour la Chambre des Représentants. Composition de la Chambre de disci pline des notaires de l'arrondissement de Furnes, pour l'année 1854-ISoo. MM. Guillier, président; Floor de YV'ou- men, syndic; MM. Robaeys, rapporteur; Bossaert. trésorier; Joris, secrétaire; Ca- pelle et Cuvelier membres. Mr Emile Cardinael, d'Ypres, vient de passer, d'une manière satisfaisante avec men tion honorable, son examen de candidat- notaire, devant les jurys combinés de Bruxelles-Liège.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1