JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. j\o 3.828. Mercredi, 7 Juin 1854. 37me année. PROPAGATEUR, VÉRITÉ ET JfSTirE. Ou s'âbouue A Yprès, rue de Lille, lo, prés la Graud Place-, et cher les Percepteurs des Postes du Royaume. PRI1 DE LV4RO *!%EMESTpar trlmeatre, Y près fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n* a5 c. Le l'ropagaleur parait le M.% MI DI et le MERCREDI de chaque .semaine. (Inaertlona 11 eenlliuea la ligne.) TPF.3S, 7 JUIN. Depuis quelque temps déjà un refroi dissement profond s'est manifesté partui le parti libéral, et le jour n'est pas loin, peut-être, où une scission ouverte viendra dissoudre cet amalgame d'éléments hété rogènes. Les symptômes qui l'annoncent, se succèdent et se multiplient de jour en jour. Ainsi l'on a vu, se séparer du libéra lisme-exclusif et briser ouvertement le joug des clubs, des hommes tels que MM. Osy et Jacques, Capitaine et Herry de Cocqueau ainsi encore le parti libéral a prononcé lui-même l'ostracisme contre plusieurs de ses membres, honorables et dévoués de longue date, sans doute, mais dont le ca ractère indépendant ne correspondait pas au servilisme passif, exigé en toute cir constance par les meneurs des clubs. Les faits isolés qui se sont ainsi produits coup sur coup, annoncent, n'en pas dou ter, quelque déchirement intérieur au sein de la masse même du parti. El qui ne con çoit en effet qu'il ne se pourrait faire que des hommes d'ordre, amis du bien-être moral et matériel du peuple, des hommes enfin tels qu'on en trouve un bon nombre (nous aimons le reconnaître) dans les rangs du libéralisme, soutiennent plus longtemps dans leurs aveugles entreprises les adversaires systématiques de l'éduca- liou religieuse et de la charité chrétienne, et qu'ils assument de gaîté de cœur la ter rible responsabilité d'actes aussi attenta toires la liberté qu'à la religion? Aussi, s'il est craindre que les libéraux les plus avancés et les plus logiques, les libéraux qui ne conçoivent la liberté qu'à l'état de licence, qui n'éprouvent de préoc cupation sérieuse et constante qu'à l'en droit du catholicisme et de son influence, s'il est craindre, disons-nous, que celte fraction du parti n'aillehientôtse fusionner et se perdre dans les flots de la démocratie révolutionnaire: il est aussi espérer que le libéral honnête, le libéral ami de l'ordre et de la liberté, ne restera pas inactif en préseuce de celte coalition monstrueuse de toutes les passions antisociales. Il com prendra alors sansdouteque là où domine 1 élément religieux, là aussi régnent l'ordre et la liberté. Luisse-t-il comprendre de inètne, que 1 union des grands partis na tionaux, qui en 1850 arracha les Belges 1 étreinte du despotisme étranger, saura seul,aujourd hui encore, mettre nos institu tions I abri des machinations ténébreuses dont l'ultra-libéralisme ne manquera pas de se rendre complice pour complaire la démagogie. Au reste, en émettant ces vœux et cet espoir de conciliation, en signalant dans un avenir plus ou moins éloigné ces ten dances pacifiques d'une partie de nos ad versaires, nous ne pouvons assez engager nos amis veiller sous les armes. Soyons forts et résolus, si nous tenons mériter la confiance des autres. Sachons nous suffire nous-même, si nous prétendons nous maintenir dans la position que nous nous sommes faite comme grand parti politique. Comptons avant tout sur nos propres forces, et non pas sur le bon vou loir d'anciens adversaires, ni sur l'appui problématique d'une alliance précaire et éventuelle. Jusqu'ici, tout semble indiquer quedans notre arrondissement il n'y aura pas delutte, lors des élections de mardi, 15 juin. Le parti libéral représenté dans notre dépu- lalion par M. Alphonse Vandenpeereboom ne l'ait point mine de présenter de nouvelles candidatures, et le parti conserva leur repré- seuté par MM. Jules Malou et Charles Van Benynghe ne travaille non plus sortir du slalu qtto. Telle est chez nous la situation, que l'on peut croire que, sans se donner la main, les deux partis conseillent ne point se faire la guerre. Mais si lesélections s'annoncent Ypres, comme devant être calmes et paisibles, il n'eu est pas ainsi dans bien d'autres en droits, où la lutte sera vive et passionnée. Dans les localités où les deux partis se dis putent la victoire, de graves considérations peuvent déterminer les électeurs sur le choix qu'ils ont faire. Pour apprécier l'importance capitale de ces motifs, il suffit de se rappeler, l'his toire de celte politique soi disant libérale dont le 12 août 1847 nous rappelle l'avé- nement; Avant d'occuper le pouvoir que promi rent les candidats libéralisles? Liberté en tout et pour tous. Diminution des impôts; Economies, bienfaits de toute espèce! Or, depuis l'époque de son arrivée au pouvoir, quelle a été la conduite de la po litique nouvelle? Les impôts indirects ont été augmentés; La Politique Hogier-Frère a augmenté de même, les patentes déjà si lourdes; Elle a mis des droits sur le débit des boissons, et du tabac; elle a créé l'impôt immoral sur les successions paternelles; elle a tari en quelque sorte la source de la charité privée en entravant l'exercice d'une des plus nobles vertus, de celle qui consiste secourir le malheureux et l'indigent. Elle a assujetti la bourgeoisie aux désa gréments de la garde civique. Ce n'est pas tout: Malgré le principe d'égalité prescrit par la Constitution, elle a repoussé et proscrit pour ainsi dire, tous les hommes qui ne courbaient point la tète sous le joug des clubs et des loges. Méconnaissant ce même principe, elle a tenté grands frais, au mépris de la voix publique, d'annihiler l'enseignement ca tholique, sous le poids d'un enseignement officiel dont le pays repousse les principes. Elle a laissé gémir l'agriculture sous les droits protecteurs des autres industries, quand on la soumettait la concurrence étrangère. A des traités de commerce avan tageux elle a fait succéder des traités rui neux avec la Hollande, l'Allemagne, l'An gleterre, ne donnant aux cultivateurs pour uniques faveurs que les ridicules, les rui neuses expositions agricoles, et line aug mentation de la contribution fonciçre. Voilà le bien que nous a fait la politique libérale! ou plutôt voilà les maux qu'elle a causés au pays. Si ces actes ne pouvaient suffire pour inspirer tout homme non prévenu, un dégoût complet de la domi nation des clubs et des loges, les emprunts que le cabinet libéraliste a contractés, les dettes qu'il a créées en jetant les millions du trésor la tête d'aventuriers sans mé rite, achèveront d'instruire le public, et de convaincre le corps électoral que dans le choix faire entre les candidats conserva- teurselleseandidals palrônéspar les clubs, il y va des intérêts les plus vitaux de la pall ie, de la religion et de la famille. Pour répondre aux calomnies débitées en plusieurs circonstances, sur le compte de notre honorable représentant M. Jules Malou, nous croyons devoir rappeler au souvenir de nos lecteurs, qu'en 1850 il a témoigné l'intention de consacrer une fondation de bourses d'études en faveur des jeunes gens du district d'Ypres, son indemnité de représentant. Cette intention a été réalisée des bourses sont conférées chaque année; le capital delà fondation est dès aujourd'hui de quinze mille francs; le revenu en 1854 dépassera 700 francs. La demande d'autorisation adressée depuis longtemps au ministre de la justice est demeurée sans suite. Il paraît que le gouvernement est arrêté par des scrupules au sujet de sa compétence. C'est l'une des conséquences du système de M. De llaussy. Heureusement dans le cas actuel, il n'y a point de préjudice, puisque la libéralité ressort ses effets en attendant que la bien faisance soit libre. Ou lit dans le Journal de Bruxelles On nous écrit de la Flandre-Occidentale L'absteolion du ministère dans la lutte électorale qui se prépare ne parait pas devoir être plos sérieuse que celle qu'il prétend avoir gardée lors de la dernière éleciion de Bruges, où des fonction naires ont ouvertement abusé de leur position pour favoriser l'élection de M. Coppieters. Voici uoe nomelle manœnvre administrative mise en jeu pour influencer les élections dans le sens du prétendu libéralisme. Tel commissaire d'arrondissement, d'accord avec tel représentant de la gauche, propose au ministère d'accorder on subside en faveur d'une route ou d'un atelier d'apprentissage. On instruit l'affaire dans le plus

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1