JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Samedi, 8 Juillet 1854. 37me année. *0 3,837. PROPAGATEUR, VUlITt; ET JUSTICE. On s'ahouue Yprea, rue de Lille, 10, près la Graud Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. I*lllV DE E»AWO\(%E*lE*T, |iar trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° a5 c. U Propagateur parait le ff %WEI»I et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions I® centimes lu ligne.) 7??.3S, 8 Juillet. S'il faut ajouter foi aux déclarations formelles du ministère, il n'entrait aucu nement dans ses intentions de continuer dans les élections, le système de pression et d'intimidation administrative que nous avons vu mettre en usage, sur une si large échelle par une foule de fonctionnaires, sous le règne de la politique Hogier-Frère. L'honorable Piercot aujourd'hui ministre de l'intérieur, s'est exprimé cet égard d'une manière on ne peut plus explicite, dans la séance du Sénat du 30 Décembre. Voici ce que disait, relativement celte intervention l'honorable ministre: Je suis d'accord avec les honorables sénateurs qui ont désiré que les fonc- lionnaires n'eussent pas un caractère trop politique, et que leur rôle fut dé- sonnais renfermé aussi exclusivement que possible dans la partie administra- tive de leurs fonctions, c'est la mon sys- tème. Je crois que les commissaires d'ar- rondissemenl doivent être avant tout des agents administratifs, qui donnent tout leur temps aux affaires des communes qu'ils surveillent, et non pas des fonc- tionnaires ayant un caractère politique, dont le moindre inconvénient serait de ré- paiulre dans les arrondissements qu'ils sur it veillent, des germes d'une agitation que nous devons désirer de voir s'éteindre. I\ous laisserons a tous nos fonctionnaires une liberté complète d'esprit et de caractère, une indépendance convenable dans tous leurs actes.... Un fonctionnaire public, obéissant aux inspirations de sa conscience, sera libre de professer personnellement l'opinion poli- tique qu'il trouvera conforme sa convie- n lion. Il sera libre cet égard; ce que nous ne lui peumetthons pas, c'est d'intervenir d'une manière directe, d'une manière hos- tile, dans quelque lutte que ce soit entre les citoyens. Nous ne demandons que la liberté et l'indépendance. C'est là notre devise; c'est le principe qui guidera toujours le Cabinet. (Annales parlemer.laires page g4.) Est-ce clair? Que résulte-l-il de cette dé claration? En tenant compte des intentions du gouvernement, nefaut-il point conclure qu'il a voulu que dans les élections, les fonctionnaires publics conservassent la li berté de voler comme ils l'entendent, mais aussi qu'il leur était formellement interdit d'intervenir dans les luttes. Telle est, on ne peut le nier, la ligne de conduite que le Cabinet a entendu suivre en matière électorale. Maintenant, en présence d'un système de neutralité aussi nettement exprimé, en présence d'une défense aussi officielleaussi absolue de perpétuer toute pression admi nistrative, que faut-il admettre des faits qui viennent de se passer Marche, et Neufcbâleau, où, en exceptant toutefois l'honorable gouverneur de la province qui s'est tenu dans une neutralité sage et loua ble, l'on a vu, au dire des journaux des localités, des fonctionnaires de tout rang se jeter dans l'arène, pour évincer les candidats d'un mérite et d'un patriotisme reconnus? Que faut-ilconcluredes plaintes répétées par la presse indépendante ren contre de l'intervention odieuse de M. le gouverneur Derrière, dans les élections de Bruges, et de Courlrai? Que faut-il con clure des influences administratives mises eu jeu pour combattre Boulers la candi dature d'un député dont le nom est inscrit en lettres d'or a chaque page de notre his toire? disons-le sans hésiter; de tous ces faits nous lirons pour conséquence ou, que le vœu du ministère a été ouvertement et audacieuseinenl méconnu; que le pouvoir a été déconsidéré, vilipendé, et qu'ainsi le gouvernement ne saurait rester indifférent vis-à-vis d'une pareille conduite; ou bien qu'il ne faut pas chercher plus de sincérité dans les paroles du Cabinet actuel, qu'il n'était permis d'en trouver dans le pro gramme de trois fois sincère delà défuncle politique nouvelle. Maintenant laquelle des deux opinions semble l-il la plus probable? le pays sans aucun doute a droit être éclairé ce sujet; si le ministère entend suivre le principe de la neutralité admi nistrative, comme il le proclame, il faut qu'il sanctionne ce système par sa con duite; les temps ne sont plus où l'on paie le public de paroles pompeuses, et en désaccord avec les actes. Le vœu du pays est de voir cesser le scandale des fonction naires faussant par leur influence la libre manifestation électorale; leminislère aussi a déclaré que la liberté et l'indépendance était sa devise. S'il ne s'est point conformé ce programme, il est espérer que la majorité de la Chambre, ne manquera pas de l'interpeller l'ouverture de la session prochaine sur l'anomalie qui existe entre sa conduite et ses paroles. S'il faut s'en rapporter aux préparatifs qui s'annoncent propos du Cortège qui s'organise en notre ville, l'occasion de l'inauguration de la Statue, de Notre Dame de Thuyne, il nous est permis d'augurer que celte fête qui aura lieu l'un des jours de notre prochaine kermesse, sera des plus brillantes, et de nature attirer dans nos murs une foule d'étrangers. Bar une idée dont tout le monde appréciera l'à-pro- pos, aucuns prétendent qu'il entrerail dans les projets des autorités qui s'occupent de l'organisation de celle fête, d'y inviter tous les ecclésiastiques du pays qui appartien nent par leur naissance notre cité. Ces différents membres du clergé, que prési derait M" l'Evêque de Bruges, que la ville d'Ypres s'honore de compter parmi ses fils les plus illustres, formeraient au tour de la Vierge une escorte d'honneur; quoiqu'il en soit de ce projet, ncus croyons que s'il se réalise, il donnerait la fête un caractère qui ajouterait l'intérêt que celte solennité est destinée offrir. A entendre des personnes dignes de foi, il y a loin lien de croire que les Fêles commnnales de la Thuindag seront célébrées avec une magnificence telle qu'il ne s'en ironve poinl d'égale dans les annales de la cilé. On travaille activement l'exé cution des Statues destinées a orner la façade des Halles. Tout le monde s'occupe a confectionner tout ce qui peut servir l'ornement et la déco ration des rues. Des commissions sont instituées cet effet. En un mot, tout promet une Fêle des plus brillantes. On nous écrit de Poperinghe Comme ou peut le voir ci-dessous, une hausse s'est déclarée dans le prix des houblons. Il y a peine quelques semaines que le houblon se ven dait 80 fr. les 5o kilogrammes, et voila qu'ail marché d'hier 011 ne pouvait se le procurer qu'à cent vingt et 'a cent quarante fraocs les 00 kilo grammes. S. M. don Pedro V, Roi de Portugal, est arrivé mardi soir, 10 heures 1/2, Bruxelles. Une foule compacte se pressait depuis 6 heures aux abords de la station du Nord, et se répandait de là sur le boulevard et dans la rue Royale. Deux esca drons du régiment des guides, deux bataillons de chasseurs-carabiniers et une nombreuse escouade de gendarmerie faisaient le service d'honneur près de la gare. I.L. AA. RR. le Duc de Brabant et le Comte de Flandre, portant l'uniforme de leur grade, sont allés recevoir le jenne Roi la station. Les priuces étaient accompagnés de MM. les lieutenants-géné raux Chazal, de Liem, Chapelié, le géttéral-niajor Joly, M. H. De Brotickere, Ministre des affaires étrangères, M. Faider, Ministre de la justice, Gillon, bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode, Duniortier, commandant de place, etc. Le cortège s'est immédiatement dirige' vers le palais. Le Roi don Pedro V voyage sous le nom de comte de Guintaraens. Il est accompagné de sou frère le duc d'Oporlo, du maréchal duc de Ter- ceira, du vicomte de Carrera et de plusieurs aides- de-camp. S. M., en arrivant Bruxelles, portait la petite tenue de son grade dans l'armée portugaise. Elle occupera, avec sa suite, pendant son séjour dans la capitale, les appartements qui lui ont été pré parés au palais. S. Etn. le Cardinal-Archevêque de Malines vient de prescrire des prières publiques pour im plorer la cessation des pluies et une bonite récolle. M. Vandeputle, enré Boesinghe, a été nommé, pendant le séjour en Belgique de Son Etniuence le cardinal Donnet, chanoine houoraire du chapitre archiépiscopal de Bordeaux. Bien public.)

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