JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LE
flo 3.838.
Mercredi, 12 Juillet 1854.
37me année.
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET JÏSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, |*rés U Grand
Place, et dm les Percepteurs des Piwlei du Royaume.
l'HIX Ui: L'ABO.tlIIENEMf, |»«r «rlmeatre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un i»° 25 c.
la; l»ri»p««ttteur parait le »ttli:WI et le UliKt'REDI
de chaque semaine. (Insertion* centime* lu ligne.)
T??.2S. 12 Juillet.
[.a presse libérale s'occupe avec prédilection
d'un testament qui a le tort impardonnable, pa-
ralt-il, d'avoir été rédigé dans des vues de bien
faisance et de charité. Voici les observations que
publie ce sujet le Bien public de Gand
Depuis quelques jours le Messager fait beau
coup de bruit au sujet du testament de M. l'abbé
Von Hove, ancien directeur du séminaire de Rou-
lers et en dernier lieu directeur du couvent des
Sœurs de St.-Vincent-de-Paul, en la même ville.
Ce vénérable ecclésiastique a jugé propos, s'il
faut en croire le Messagerde léguer la plus
grande partie de sa fortuoe a deux de ses collègues
daDS le saiot ministère.
Il va sans dire qu'aux yeux du vertueux jour
nal, ce teslameut est le lésultat d'une captation
abominable; il dous montre le lit de mort du dé
funt entouré de prêtres, surveillé par des reli
gieuses, etc., etc.
Nous ne connaissons pas les dispositions tes
tamentaires de M. l'abbé Van Hove; c'est par le
Messager que nous avons appris l'existence d'un
acte de deruière volonté. Nous ne pouvons donc
opposer des faits a ceux allégués par notre con
frère. Tout ce que nous savons, c'est que le défunt
était un saint prêtre, aux éminentes qualités duquel
tout le monde doit rendre hommage. Pendant sa
vie il n'a jamais posé uo acte d'injustice, et quoi
qu'il n'ait pas jugé propos de prendre conseil du
Messager pour son testament, nous sommes con
vaincus que cet acte aura été dicté par des inspira
tions d'une conscience droite el éclairée.
Le Messager lui-même a soin de nous ap
prendre que la fortune du défunt comprenait des
biens qui lui avaient été légués pour servir a de
bonnes œuvres. M. Van Hove, nous n'en doutons
pas, aura pris toutes les mesures pour que les in
tentions charitables qui l'ont animé pendant sa vie,
portent encore des fruits après sa mort. S'il ne s'est
pas adressé daus ce but des établissements per
manents, qu'on en cherche le secret dans la juris
prudence introduite par M. de Haussy, qui force
plus d'un testateur poursuivre son but par voie
détournée; c'est la une conséquence toute natu
relle du système d'entraves dont on entoure la
charité privée et ses manifestations.
Poqr ce qui est de la prétendue captation,
l'intelligence élévée de M. Van Hove, la probité
reconnue des légataires désignés, nous sont un sûr
garaot qoe ce crime u'exisle que dans l'imagination
du Messager.
n Les histoires de captation commencent du
reste devenir bien ridicules el bien usées. Tout
piètre qui a I indignité de préférer les pauvres a
des parents même éloignés, est nécessairement vic
time d'une captation, aux yeux du Messager et de
son école. Ce journal veut bien reconnaître nn
testateur le droit de disposer de ses biens de la
façon la plus absurde, pourvu que son legs n'ait
pas une couleur cléricale; léguez votre fortune a
une dansense si cela vous plaît, c'est un acte de
réparation on un encouragement aux beaux-arts.
Mais gare au prêtre qui se permet de déshériter le
deroier de ses cousins, au profit d'une œuvre qu'il
a fondée, aimée et dirigée tonte sa vie C'est l'a un
crime que ne sauraient pardonner les apàtres de la
liberté et de la tolérance.
Que le Messager y réfléchisse pourtant ce
ne sont pas ses amis qui font des legs aux Sœurs de
charité; pourquoi voudrait-il empêcher les cléri
caux de se montrer plus généreux envers des insti
tutions qu'ils soutiennent seuls de leurs aumônes
Ou lit dans le même journal
On nous écrit du district d'Eecloo, que cer
tains receveurs de conlribulious, d'apiès les indi-
catious de M. le contrôleur, envoient des patentes
aux couvents et *a ceux de MM. les curés, qui
dirigent des écoles dentellières. Ces écoles que le
gouvernement encourageait autrefois, au point
d'en subsidier quelqaes-unes, se voient aujourd'
hui en butte a des mesures fiscales el autres tracas
series du même genre.
Nous avertissons sérieusement M. le Ministre
des finances que ces vexactions d'une nouvelle
espèce, auront les résultats les plus déplorables,
elles achèveront de décourager la charité privée.
Il est de notre connaissance certaine que plus d'un
curé ne se laissera pas imposer la qualité de fabri
cant de dentellesdu chef d'une bonne œuvre,
qui exige de sa part de grands sacrifices.
Chacun sait que le gaio des élèves dentellières
est complètement abaudonué a leurs parents;
souveot même les enfants reçoivent a l'école une
partie de leur nourriture et, aux distributions de
pain quelques pièces d'habillements. Ce n'est qu'à
l'aide des aumônes catholiques que la plupart de
ces établissements peuvent subsister, el l'on vou
drait les assimiler h des ateliers ordinaires! Le
curé, la pauvre religieuse qui les soutiennent par
leur dévouement, seraient mis sur le même rang
que les industriels, des spéculateurs faisant des
bénéfices! La dignité du clergé ne lui permettra
pas d'accepter ce rôle si humiliant.
Que le gouvernement y songe bien si nos
écoles dentellières devaient disparaître sons les
tracasseries administratives ou fiscales, nos pauvres
villages des Flandres se verraient privés d'une
ressource importante qu'il serait difficile de rem
placer par d'autres expédients.
Ypres, le 11 juillet 1854.
Le Major commandant les Gardes Civiques ac
tifs de la ville d'Ypres, en portant a l'ordre du
jour la dépèche suivante qu'il vient de récevoir de
MM. les Bourgmestre et Echevins, a l'honneur de
prévénir MM. les Gardes du bataillon et de la demi
batterie que la réunion du 9 Août comptera comme
service et donnera lieu a une exemption de la
2m° Grande Revue annuelle pour tous ceux d'entre
eox qui repondront a l'appel qui leur est adressé
par l'autorité communale.
Le Major chef de la Garde
Signé Aug>« VANDEN BOGAERDE
Ypres le 10 juillet 1854.
A Monsieur le Major, commandant les Gardes
Civiques actifs Ypres,
Monsieur le Major,
Voos avez appris, sans nul doute, que l'autorité
communale désirant inaugurer d'une manière so
lennelle les Statues qui compléteront la restaura-
ration de la façade méridionale de nos Halles, a
décidé qu'un Cortège et une Procession seraient
organisés cet effet, le Mercredi 9 Août.
Nous désirerions que la Garde sous vos ordres
put faire partie de ce Cortège. La loi, nous le sa
vons, ne vous autorise pas b la convoquer spécia
lement h cet effet, et le Chef de la commune ne
croit pas pouvoir la réquerir en cette circonstance,
mais nous pensons, Monsieur le Major, que si vous
vouliez bieo faire en notre nom, un appel a notre
milice citoyenne, elle s'empresserait d'y repondre,
car sa place est marquée dans ce Cortège, son ab
sence y laisserait une lacune regrettable.
La cérémonie qui aura lien le 9 Août, rappelle
un des épisodes les plus glorieux de l'histoire de
notre ville, le siège de 1383 Alors nos ancêtres
constitués en milices bourgeoises se couvrirent de
gloire, la Garde Civique est a notre époque, ce
qu'étaient jadis ces milices; pourrait-elle man
quer une cérémouie qui rappelle le courage el le
dévouement de ses prédécesseurs?
Veuillez, Monsieur le Major, faire part de nos
désirs aux citoyens composant la Garde Civique,
Ions, nous en sommes convaincus, sauf ceux qui
ont accepté une autre position dans le Cortège, se
rendront a notre appel.
Agreez, Monsieur le Major, l'assurance de notre
considération distinguée.
les dol'rgmeste et éciiévins
Signé Alp. VAiNDENl'EElŒBOOM.
r.\r ordonnance,
Le Secrétaire.
Signé S. DECODT.
ROCVELLES DIVERSES.
On sait que le ministre de l'intérieur a ré
cemment fait une réforme dans la circonscription
des ressorts de l'inspection de l'enseignement pri
maire. La Gazelle van Thielt critique et bon
droit l'adjonction du canton de Hooghlede au res
sort de Furnes. Toutes les communes de ce canton
se trouvent une lieue de Roulers et on les soumet
l'inspection du ressort de Furnes, distant h plu
sieurs lieues
La morue provenant de la pêche d'une cha
loupe belge, a été vendue samedi matin Anvers
de fr. 45 172 a 48 par tonne.
Les miliciens en réserve des classes de 1849
et i85o, viennent de recevoir l'ordre de rejoindre
leurs corps respectifs, pour prendre part aux
manœuvres du camp.
Samedi le Roi de Portugal a été visiter M.
le comte Reudufïe, ancien miuistre portugais près
notre cour, son château de Veviers près de Rœulz
(Haioaul).
Le Roi de Prusse et sa famille ont accepté,
pendant quelques jours, l'hospitalité de la duchesse
d'Orléaus a Eisenach, et ont donné l'illustre
priiicesse les preuves empressées d'amitié et de
considération toute particulière.
On lit dans le Constitutionnelde Mons
Ou ue voudra pas nous croire, et pourtant le
fait est vrai. Hier, trois heures, aux environs de
Boussuuue personne en qui nous avons pleine