LE
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3,844.
Mercredi, 2 Août 1854.
38me année.
EXPOSITION UNIVERSELLE
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET JC8TICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grand
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'A BOX**: MENT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertion» 13 centimes la ligne.)
7??.3S, 2 Août.
Nous recevons de bonne part, dit Émancipa
tion* la note suivante
Les chefs des sociétés secrètes se sont réunis
récemment a Bruxelles pour se concerter sur l'im
pulsion a donner au libéralisme contre l'opinion
conservatrice. Après d'assez vifs débats il a été
décidé presque unanimement que la convention
d'Anvers serait attaquée dans toutes les villes, que
rien ne serait négligé pour écarter le clergé des
écoles de l'État, et qu'une rétractation éclatante
serait exigée du ministère qui a soumis la conven
tion aux Chambres et des députés de la gauche,
qui l'ont votée, malgré les protestations de MM.
Frère et Veihaegen. Ces décisions ont été com
muniquées au ministère, au sein duquel elles pa
raissent avoir provoqué des manifestations diverses.
Deux membres du cabinet seraient disposés faire
un pas décisif vers la gauche; les autres paraî
traient vouloir continuer a suivre la ligne politique
qu'ils s'étaient tracée il y a deux ans.
Les sociétés secrètes comprennent que leur
iufluence politique est très-compromise si elles ne
peuvent pas ressaisir l'ascendant qu'elles exerçaient
sur le cabinet du 12 août. De la les grands efforts
qu'elles font pour arriver a leur but; de la en
core le choix qu'elles ont fait deé questions re
ligieuses, qui ont longtemps passionné le pays, et
au moyen desquelles elles espèrent le soulever de
rechef coutre les idées conservatrices. L'acharne-
4»
ment avec lequel l'Observateur et le Journal de
Liègequi sont inspirés par MM. Frère et Ver-
haegeu, et I Impartial de Bruges qui obéit a M.
le gouverneur de Vrière et M. Devanx, attaquent
depuis quelques jours la convention d'Anvers et le
clergé, est un commencement d'exécution du plan
arrêté dans les dernières réunions des chefs de la
gauche. Dès la rentrée des Chambres, le débat
continuera a la tribuoe. Le mot d'ordre est déjà
donné aux députés dociles ainsi qu'aux journaux
dont la faction dispose. Les dernières nouvelles
d'Espagne, d'Italie et même de France ont singu
lièrement encouragé l'extrême gauche qui croit les
circonstances favorables a une levée de boucliers.
Reste savoir si l'opinion publique suivra le mou
vement frébile qu'on tâche de lui imprimer.
Ceci n'a pas besoin de commentaires. Nous lais
sons au public de faire la-dessus des réflexions qui
se présentent d'elles-mêmes a l'esprit.
REVUE POLITIQUE.
Les nouvelles d'Espagne n'offrent rien de fort
important. A Madrid les barricades subsistent tou
jours; elles sont gardées par le peuple en armes.
Un peu d'ordre toutefois commence s'établir
dans la capitale et les journaux ne sigoalent pas
de nouveaux excès contre les personnes et les pro
priétés.
Il paraît certain maintenant que les divers chefs
qui 0Dt provoqué le mouvement sont d'accord
pour vouloir maintenir la monarchie constitution
nelle et le trône de la Reine Isabelle de sorte que
l'on peut croire dès a présent que la révolution
qui vient de s'accomplir dans la péninsule hispa
nique ne tournera pas au profit du parti anar
chiste, radical ou démocratique. Cependant il n'y
a pas lien de trop se rassurer cet égard, lorsqu'on
saura, d'après un correspondant de VObservateur
belgeque c'est la franc- maçonnerie espagnole
qui a donné le signal de la révolte Madrid, Bar
celone, Saragosse et dans le royaume de Valence,
et que ce sont des frauc-maçons qui, par leur pré
sence dans les comités et les juntes, prennent par
tout une large part a la direction des événements.
D'après le même correspondant, Espartero aurait
pris des engagements secrets envers les loges, et
l'on croit qu'il y restera fidèle de manière, ajoute-
t-il, qu'on peut supposer que le gouvernement de
la Reine Isabelle, s'il n'a pas disparu dans la
tourmenteest aujourd'hui en face d'iusurmou-
tables difficultés.
Quoiqu'il en soit, il faut attendre qu'Espartero
ait lait son entrée Madrid, pour juger de la tour
nure que prendront les affaires. On annonce que
cette entrée a eu lieu le 29 juillet, et que la Reine
a publié une proclamation dans laquelle elle té
moigne beaucoup de confiance daus l'ancien régent.
La population Madrilène est toujours en plein
enthousiasme pour lui. On le regarde comme
l'homme qui doit être le salut de l'Espagne, et
qui doit arracher ce pays aux horreurs de l'anarchie
et de la guerre civile.
Quant au général Blazer, il paraît qu'il est tou
jours a la tête de sa colonne. A la date des dernières
nouvelles, il se trouvait Alcala de San Juan,
trois marches de la capitale. Mais ou dit que d'a-
ptès des ordres reçus il aurait consenti résigner
sou commandement. --
Point de nouvelles importantes du théâtre de la
guerre en Orient. Il y a deux ou trois jours, on
anuouçait, il est vrai, qu'une bataille sanglante
avait eu lieu le 25 juillet entre les Russes et les
Turcs, Dzurdzu piès de Frateschti; on ajoutait
que les Russes avaient été complètement battus et
qu'ils avaient eu 2,5oo hommes tués. Mais c'était
là une fausse nouvelle, qui a été démentie par la
Gazette officielle de Vienne.
Décidemmenl il faut renoncer a rendre compte
des opérations et des mouvements des armées
russes. Jamais un général moscovite ne se trouve
deux jours dans la même position. Hier les deux
armées étaient en présence et une rencontre était
imminente Les Russes se fortifiaient considérable
ment Frateschti la concentration de troupes, de
canons, de provisions de guerre et de bouche con
tinuait toujours daus les environs de cette place;
le prince Gortchakoff avait reçu l'ordre de rejeter
tout prix les Turcs de l'autre côté du DaDube etc.
Aujourd'hui des nouvelles de Bucharest annoncent
que l'armée russe de Frateschti était depuis le 27
juillet en pleine retraite, et qu'elle allait de nou
veau se replier vers le Prutb.
Les Turcs soot toujours Giurgevo, et rien
n'annonce qu'ils aient l'intention d'abandonner
cette position.
L'expédition de la Crimée paraît définitivement
arrêtée. Les corps de débarquement vont partir les
premiers jours.
Les Autrichiens continuent de stationner sur les
extrêmes frontières de la Transylvanie jusqu'ici
leur entrée dans les principautés ne s'est pas en
core effectuée.
On croit que la mission du baron de Mantenffel
a complètement échoué Vienne et qu'il va y
avoir de nouvelles difficultés entre la Prusse et
l'Autriche.
Une correspondance de Paris annonce que l'af
faire de M. de Montalembert vient de se terminer
par une ordonnance de non-lieu.
Voici les noms des sociétés de musique qui
prendront part au festival du i5 Août.
Gand. - Fanfares-amateurs.
Poperingiie. - Chœurs (section des fanfares).
Bruges. - Garde civique.
Comines. - Harmonie.
Menin. - Société royale philharmonique.
Poperinghe. - Harmonie du corps des Sa
peurs-Pompiers.
Wervicq. - Société philharmonique.
Quesnoy-sur-Deuliî. - Société de musique.
Alveringiiem. - Idem.
Merckem. - Idem.
Messines. - Idem.
Oostvleteren. - Idem.
Wytschaete. - Idem.
Plus les quatre musiques de la ville Garde
civique, Sapeurs-Pompiers, École communale et
Ecole des orphelins. Soit en tout dix sept musiques.
Le jour du festival un convoi spécial partira
d'Ypres pour Courtrai11 heures du soir, et
l'on nous assure que si le nombre des voyageurs de
Poperinghe est assez considérable, un convoi spé
cial partira vers cette ville 1 1 heures 1/2 du soir.
DaDS la nuit d'avaul-hier, ve«s uneheureet demie
du matin, un orage assez violent a éclaté sur la ville.
Une pluie torrentielle est tombée pendant plus de
troisquarisd'heure. La foudre est tombée sur la tour
de St.-Martin, mais sans autres dégâts si ce n'est de
casser quelques ardoises.
Tout promet que nous aurons cette année une
récolte exiraordinairement abondante. Aussi les
grains sont-ils en baisse sur les divers marchés du
pays et de l'étranger. Dans la plupart des villes de
France il y a eu, dans l'espace d'une quinzaine de
jours, une baisse de 7 10 fr. par hectolitre de
froment. Sur plusieurs marchés elle a été même de
12 15 francs.
CHAMBRE DE COMMERCE D'YPRES.
DE PARIS.
La Chambre de Commerce et des Fabriques des
arrondissements d'Ypres et de Dixmude, informe
les personnes que la chose iole'resse qu'elle a reçu
de la commission Belge de l'Exposition Univer-