Arrivé sur la Grand'-Place, le cortège s'y
raugea sur plusieurs lignes. C'était un
spectacle imposant où était étalée une vé
ritable magnificence. Alors sa Grandeur
l'Êvèque de Bruges, accompagné du cler
gé, monta sur l'estrade érigée audevant de
l image de la Vierge, et, où les Autorités
Communales se trouvaient pour le rece
voir. La cérémonie de la bénédiction s'opéra
alors aux accents harmonieux du Salve
Regina. Ensuite Mgr Malou, après avoir
béni, s'assit sur un fauteuil pour voir défi
ler le cortège qui avait parcouru tout le
contour de Ta Place. Quand vint passer
le char de triomphe, la vierge qui repré
sentait Notre-Dame de Thuyne, salua avec
une afTabilité pleine de dignité le prince
de l'Eglise, profondément ému de la ma
gnificence déployée en l'honneur de la
Heine des Cieux.
Le soir, un éclairage au feu électrique
et une illumination générale vinrent clô
turer ce beau jour.
Mercredi dernier 5,505 personnes sont
arrivées dans notre ville par la voie ferrée.
5,525 sont parties par le railway le même
jour et 800 le lendemain. A la station de
Poperinghe, on a distribué jusqu'au delà
de 1,500 coupons.
Un accidentest survenu avant-hier après
midi au convoi du Chemin de Fer allant
de Courlrai Poperinghe, près le Coq de
Pierre, la chaîne d'une des voilures s'élant
cassée il en est résulté le déraillement de
trois voitures. Un voyageur a été blessé et
deux autres contusionnés.
On nous assureque l'élaldublesséu'offre
rien d'inquiétant.
7«g«ir-
On écrit de Bruxelles, VAmi de [Ordre
Les destinées de la candidature nomade
de M. Kogier paraissent fixées; l'ancien
ministre trouve enfin un libéral complai
sant qui consent lui offrir son siège la
chambre. En deux mots, M. Dequesne,
l'illustre grammairien, député de Thuin,
va, dit on, renoncer son mandat en fa
veur de M. Kogier.
Vous savez toutes les tentatives qui ont
été faites pour offrir une consolation
l'ex-représentant d'Anvers. On a invité,
d'abord, M. Anspach, député de Bruxelles,
faire un sacrifice. Mais M. Anspach qui,
avant l'élection, avait l'air de vouloir quit
ter la carrière parlementaire, a refusé de
s'immoler. Il ne voulait pas des raisins,
d'abord, parce qu'ils lui semblaient beau
coup trop rerls; mais lorsque la fortune
libérale l'eut hissé au haut de la treille, ce
fut autre chose.
On s'adressa ensuite M. Veydt, ancien
collègue de M. Kogier. M. Veydt qui. lui
aussi, avait manifesté avant l'élection l'in
tention de se retirer, mais l'intention sin
cère, par exemple répondit qu'ayant
accepté, il ne voulait pas se jouer de sa pa
role et des électeurs, et qu'il resterait. M.
Veydt dit ensuite, mais plus bas, qu'en
supposant même qu'il se retirât, l'élection
de M. Kogier, n'était pas certaine, et qu'au
lieu d'une voix, on s'exposait en perdre
deux.
On comptait sur Verviers; mais on se
trompa encore de ce côté. Un moment on
espéra que Liège recueillerait le candidat
malheureux. Vain espoir, espoir trompé.
Enfin M. Dequesne s'est dévoué. Du reste,
M. Dequesne est l'homme du dévouement.
Il en a donné une grande preuve M. Ko
gier, le jour où ii s'immola pour lui, dans
son fameux rapport sur la loi d'enseigne
ment moyen.
Si ces renseignements sont exacts, M.
Kogier pourrait bien éprouver Thuin I é-
chec qu'il a déjà subi Anvers. Aux élec
tions de 1852, la réélection de M. Dequesne
fut vivement contestée par M. Licol, can
didat conservateur, qui obtint 707 voix sur
1565. Le district de Thuin a aujourd hui
pour députés M. le prince de Chimay et
M. Dequesne. Si la nouvelle transmise
r Ami de l'Ordre se confirme, il serait assez
curieux de voir cet arrondissement repré
senté par M. Kogier et par M. de Chimay.
NOUVELLES DIVERSES.
Le prix du boublou ail marché de Poperinghe,
de celle semaine, s'est maintenu au même ptix de
la semaiue dernière; de i3o 156 fr. les 5u kil.
Mercredi soir des allroupemeots ont eu lieu
a Ostende, et ont parcouru les rues, en exigeant
que les boulangers vendissent le pain au prix fixé
par la légence. Des carreaux de vitre ont été
brisés et uu boulangera euses vêlements déchirés.
La geudatmerie et la police sont intervenues et ont
rétabli l'ordte.
Un triste événement est arrivé dimanche
Moorseele le sieur Saeleus, fermier, étant entré
dans l'élable pour délier uu taureau en a été si
rudemeut maltraité qu'il se trouve daos uu état
désespéré.
Ou uons assure de très-boone source, dit un
journal de Bruxelles, qu'il est question, de retirer
de la circulation tout l'or belge.
Il en a été fortement question, il y a quelques
jours, de prendre celle mesure, mais uouscroyous
savoir que, depuis, elle a été abandonnée, luul au
moins momentanément. Indépendance
On lit dans le Tyd que le Roi de Hollande
vient d'approuver, pour autant que nécessaire,
le règlement relatii aux fabriques d'église, proposé
par Mgr. l'évêque du diocèse d'Amsterdam.
Deux incendies out éclaté Thiell voici
les détails qu'on nous transmet ce sujet
Mardi, 10 heures du soir, ou eulendit le li
teuieul de la cloche d'alarme, et bientôt une foule
uombreuse était accuuiue sur le lieu du sinistre.
Le leu avait éclaté dans la brasserie de M. Van
Besieu-Strack, située la Graud'Place. Ce ue fut
qu'apiès deux heures d'efforts coutiuuels que l'on
parviut a se tendre maître de l'élément destiucleur,
giàce aux effotls téutiis de la gendarmerie, de la
police et de la bourgeoisie. Douze hectolitres de
blé sont deveuus la proie des flammes. Rien n'était
assuié.
Mercredi a midi, le feu prit au magasiu de
Constant Arix, marchand de filasse, rue St.-Jean.
Ou parvint bientôt 'a s'eu rendre maître. Le dégât
est insignifiant.
Ou écrit de Bruxelles, 9 août
Uu double assassinat a été commis hier au soir,
rue des Grands-Cai mes, vers dix heures uu quart,
dans des circonstances que la situatiou de la maison
où le crime a eu lieu, au milieu d'une circulation
des plus actives, rend presque inexplicable.
Le sieur Delarocca, marchand épicier, rue des
Grands-Cannes, N° 22, se disposait fermer sa
boutique, où il se trouvait seul avec sa servante,
quand uu individu assez bien vêtu se présenta sous
prétexte d'acheter des épiceries. Ses allures, les re
gards inquiets qu'il jetait autour de lui, sa persis
tance a faire des questions étranges, et demeurer
dans le magasin, après avoir été servi, provoquè
rent des soupçons de la part de M. Delarocca qui
l'invita assez poliment se retirer. Il se dirigea en
effet vers la porte, mais arrivé là, il tira de ses vè-
temenis un marleau et en porta successivement
quatre coups désespérés sur la tête de M. Delarocca
qu'il avait saisi la gorge. La servante accourue
grands cris subit le même sort et tomba baignant
dans son sang. L'assassin les quitta pour courir au
comptoir des recettes; mais ce drame avait eu des
témoins dans la rue; les cris avaient rassemblé des
passants et l'agent de police Folie accourut et pé
nétra avec quelques bourgeois dans la maisou où il
arrêta l'assassin qui était précipitamment monté au
grenier.
Interrogé sur les lieux mêmes par M. Vanbeersel,
commissaire de police en chef, et par M. de Hody,
procureur du Roi, l'assassin a déclaré se nommer
Alexandre Alderson, être Anglais d'origine et co
cher de profession. 11 a prétendu que la misère
l'avait poussé au crime.
Ce matin, les deux victimes respiraient encore
mais leur position est des plus graves.
Le cocher Alderson est tiès-connn h Bruxelles.
Il était ordinairement vêtu d'un paletot blanc et
coiffé d'un chapeau de même couleur. Son incon-
duile avait mis sa famille dans une telle détresse
que ses enfants durent aller au dépôt de mendicité
de la Cambre.
M. le ministre de l'agriculture, du commerce
et des travaux publics de France, a porté la con
naissance de la Société impériale et centrale d'a
griculture une découverte due au hasard, mais qui
doit être d'une importance remarquable pour la
conservation du grain.
Un individu avait déposé du grain dans nne
chambre hante où se trouvaient quelques bottes de
foin et de l'oignon nécessaire son ménage. Quel
que temps après, en pelletant son blé, il aperçut
que le charançon, qui avait attaqué son grenier,
n'avait exercé aucun ravage dans ladite chambre.
Il ne savait comment s'expliquer cette différence,
lorsque enfin les émanations simultanées du foin et
de l'oignon, qui étaient assez sensibles, fixèrent peu
peu son idée sur ce point. Au mois de juin de l'an
née suivante, il plaça dans son grenier une certaine
quantité de foin nouveau, naturel et bien sec. Deux
mois après, c'est-à-dire au moment de la récoite,
il retira ce foin et frotta les planches avec de l'oi-
gnou, puis déposa son blé par tas, autour desquels
il laissa quelques bottes de foin nouveau.
L'expérience fut décisive; et depuis cette épo
que, les charançons ont complètement disparu de
ses greniers.
Une tentative d'incendie contre la flotte
russe Sébaslopol a été dénoncée et déjouée le 16
juillet. Un couseil'de guerre a ouvert un procès
contre les accusés. Plusieurs officiers de marine
russe et plusieurs capitaines de navires marchands
sont impliqués dans ce complot. Lloyd
NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE.
M. Charlier, vicaire de St-Marliu Courlrai, est
nommé curé Wyttckel-Sl-Eloi.
MORT DE ROI DE SAXE.
Une grave nouvelle nous arrive de Munich. En
revenant de Monicb Dresde, le Roi de Saxe a
malheureusement péri. Sa voiture a versé près de
Brunnbucbelet l'un des chevaux effarouchés a
tué S. M. d'un coup de pied.
Le Roi Frédéric-Auguste, né le 18 mai 1797,
succéda son oncle Antoine le 6 juin 1836, et
épousa en secondes noces, le 24 avril i835,
Marie-Anne, née le 27 janvier i8u5, fille de feu
Maximilien-JosephRoi de Bavière. Il laisse huit
enfants, dont le second Frédéric-Auguste oé le
23 avril 1827 (de l'archiduchesse Caroline), hérite
de la couronne.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
cota D'ASSISES DE LA FLANDEE-OCCIDENTAI.E.
Mardi après* midi a été terminé le procès in
tenté au nommé Jean-François Spriet, de Dot-