quinzaine de jours, nos lecteurs ont pu voir qu'il I De s'agit plus, pour nos libéraux exclusifs, de garanties administratives, de prétentions émises j! par les Évêques, voire même de la dignité, de l'inde'pendance du poovoir civil tout ce vieux bagage est ruis de côté. Dans une réunion tenue ad hoc a Bruxelles, le libéralisme a décidé solem- j nelleraent qu'il ne veut plus a aucun prix du concours du clergé dans les écoles de l'État, et qu'il va travailler des pieds et des mains pour écarter le prêtre de l'enseignement public. De manière qu'il n'y a pas a en douter dans toutes les localités on il existe des établissements d'instruc- rion dirigés on subsidiés par l'Étatles matadors dn parti maçonniqueconformément au mot d'ordre parti de haul lieu, mettront tout en œuvre pour empêcher que l'autorité civile et la diocésaine ne parviennent a arrangement au sujet de l'ioslroo lion religieuse donner par le clergé. Il y a pins pour les villes où déjà de pareils arrangements existent ou existeront dans la suite, on peut être également certain que rien ne sera négligé par les disciples de Voltaire dans le but de rompre l'accord, de l'entraver, de l'amoindrir, autant que possible, les heureux résultais et de ce côté, nous craignons sérieusement qu'on ne réussisse chez nous comme on a réussi dans d'autres pays. Voilà donc les pères de famille arrêtés le libéralisme exclusif ne veut pas de la présence du prêtre dans les écoles de l'État c'est lui-même qui le déclare. Il ne veut pas de la présence du prêtre, parce qu'il ne veut pas du catholicisme dont la destruction est inscrite en tête de son programme. Il comprend bien, mieux que bien des" catholiques, que le clergé est le seul dépositaire des idées morales et religieuses; que seul il peut ensei gner avec autorité en matière de religion et de morale; par suite, que le moyen le plus sûr d'ame ner a la longue, l'iusiinction des idées catholiques dans la génération qui s'élève, c'est d'écarter le piètre de l'enseignement public. M. Charles Verhaeghe, ancien élève du collège S1 Vincent de Paul, vient de subir son examen de candidat en médecine, chi rurgie et accouchements avec distinction. M. Théodule Loncke, ancien élève du collège S1 Vincent de Paul, vient de subir son examen de candidat en pharmacie avec satisfaction. Un Yprois faisant partie de l'armée d'Orient vient d'écrire de Varna, son parrain et sa marraine, la lettre sui vante, que nous publions textuellement Varna le 8 Août i854 Mon cher Parrain et ma cbère Marraine Je m'empresse de vous écrire pour rri infor mer de létal de votre santé tant qu'à la mienne elle est toujours bonne et je désire que la présente lettre vous trouve de même vous me parlez de l'argent que vous m'avez envoyé a Toulon oui mon cher parrain j'ai reçu les 10 francs que vous m avez envoyés et je vous remercie beaucoup et vous me dites qu'à Gallipoli ce sont des chrétiens non vous vous trompez la plus grande partie ce sont des mahométants et le soir on les entend crier et se réclamer leur dieu Mahomet Mais Varna ou nous sommes maintenant il a beaucoup de chrétiens et le monde est un peu plus affable il a beaucoup de petits villages dans les alentours qui ont été ravagés par les Busses Mais maintenant ils sont chassés au moins ibo lieues delà Je crois que nous allons embarquer pour la Cin assie il a les trois premières divisions sont revenues d'avoir été en découverte ils ont bien vu les Russes mais ils se laissent pas approcher Ija première division a pris 800 Moulons et 5o Bœufs et elle a été forcée de revenir cause de la peste et des maladies qu'il roule dans le pays l'on revient quelquefois de l'exercice ou de la corvée eh bien il tombe et puis il leur prend des attaques de nerfs et c'est bien rare quand il en échappe un. Tous les hôpitaux sont pleins et il en meurt une masse extraordi naire du choléra et je crois de toute la troupe que nous sommes en Turquie je crois qu il s en échappera pas beaucoup tant par les balles que par le choléra et la peste. Je vous en narquerai bien davantage Mais comme nous sommes toujours au travail pour faire des hôpitaux je n'ai pas le temps de vous en dire davantage je vous ai écrit au pas de course. Je finis ma le Lire en vous embras sant de tout mon cœur et je suis pour la vie votre attaché et dévoué filleulBbrthe Léon. Celte année, comme les précédentes, la Société des anciens Frères d'armes de l'Empire fran çais a célébré, Dimanche dernier, la fête de l'Empereur Napoléon Ier, par un banquet où la plus franche cordialité et l'amitié la plus siucère n'ont cessé de régner. Divers toasts, vivement applaudis, ont été portés par plusieurs membres de la Société, savoir i° Un h notre Roi bien-aimé, par M. Dele- rive, vice-président rie la Société. a* A la mémoire de Napoléon Ier, par M. Dalmnte, médecin et secrétaire de la Société. f 3° A Napoléon III, qui, par 1111 décrêt rjfcent s'est souvenu des vieux guer tiers de son oncle, par M. le chevalier Mieroo. 4* Au général Moltzberger, président, par M. Vandoorne, trésorier de ladite Société. Le soir, un petit feu d'artifice, simple en lui- même, a égayé beaucoup les nombreux assistants, et, est venu clore celle belle fêle a laquelle la musique de l'école communale est venue ajouter un nouvel éclat par ses accents harmonieux. NOUVELLES DIVERSES. Nous recevons d'un témoin oculaire, dit le Jour nal des Débalsla lettre suivante, qui contient des détails cutieux sur la mort du Roi de Saxe Iinst (Tyrol), le 15 août. s L'Exposition de Munich et le hasard m'ont rendu témoin presque oculaire d'une catastrophe historique sur laquelle j'ai pensé qu'il vous serait intéressant d'avoir des détails: je veux parler de la mort du Roi de Saxe. Ce prince avait quitté Dresde la fin de Juillet pour aller visiter l'Ex position si riche et si belle de l'industiie et des beaux-arts de l'Allemagne. Après être resté deux jours l'examiner avec ce goût et ce discernement qui le caractérisaient, S. M. se rendit Possenhofeu pour y aller voir ses augustes parents, et là fut résolue une course dans les montagnes du lyiol, dont Frédéric-Auguste afft-ciiounaii les beautés pittoresques, et qu'il avait déjà parcourues dix fois pied et en voiture. C'est ainsi qu'il y a quelques jours peiue on l'a vu dessiuant la Martiuswaud, gigantesque paroi du Solsteio, desceodanl en abruptes précipices dans l'Ion, célèbres par l'aventure de l'Empereur Maxi- milien qui, eu poursuivaut la chasse un chamois, tomba au bord d'un de ces aLimes et eu fut retiré miraculeusement par un repris de justice qui s'y était réfugié. De là S. M. se rendit Sellram, escalada avec la \ivaciié d'un jeune homme les roebets entas sés sur les rochers, gagna un chalet et y passa In nuit en s'y faisant faire la soupe des Alpes en causant avec le pâtre qui l'interrogeait familière ment et lui demandait si a Dresde il y avait aussi des vachers, et s'il y existait des Alpes, car pour ce pâtre, sans vachers et sans montagnes, aucun royaume n'avait de charmes. La pluie et le froid surprirent le voyageur dans celte pauvre cabane, de la fenêtre de laquelle il était réduit dessiner le paysage d'alentour, re grettant de ne pas voir se dévoiler le Femer Kopel, glacier de 10,000 pieds de haut, qui domine ces pics orgueilleux. Vers neuf heures, il se décida revenir, et cueillit en chemin des plantes rares qu'il destinait, disait-il, aux enfants chéris de sou frère, comme souvenir de celte excursion. C'est dans ces courses simples et variées que le Roi de Saxe se rendit le 9 de ce mois, toujours accompagné de M. de Zezschwitz, son aide-de- camp, et de son valet de chambre Kleeberg, au village d'où je vous écris ces lignes. Il se proposait de gagner Merao où il avait envoyé ses équipages, et venait prendre Imst une petite voilure avec laquelle il voulait gaguer le col des montagnes qu'il comptait gravir pied. Le postillon et le valet de chambre étaient sur le devant de la voilure, le prince et son aide-de-camp dans le fond. A un tournant de l'étroite voie au bord de l'Inn, la voiture verse, l'aide-de-camp saute en bas, le valet de chambre tombe sous un cheval, et le malheureux prince sous les pieds de l'autre, qui, en se débattant, lui brise le crâne avec un de ses fers. Le postillon, sain et sauf, s'efforce de dégager les voyageurs. On porte Frédéric-Auguste sur un mamelon où de sa bouche mourante il ne peut que dire son serviteur atterré: Aide-moi, je l'ai derai sans donner depuis aucun signe de con naissance. Le postillon courut B>ennbuth, village voisin, chercher des secours; M. Zezschwitz se mit la recherche d'un médecin. M. N.iyr, aubergiste de Brennbuhl, avec ses gens, apporta un brancard; on mit sur le brancard le coussin de la voilure tombé terre, on emprunta un drap une chaumière voisine, et c'est ainsi que l'infortuné souverain fut transporté l'auberge de Brennbuhl. M. Zezschwitz n'avait pas rencontré chez lui le médecin qu'il avait été chercher Weotz; ce fut le chirurgien d'ici qui fendit la manche de son habit avec un instrument, et saigna au bras S. M. Le sang eut quelque peine venir, mais peioe parut-il que l'agonie commença, et que 1 auguste blessé n'eut plus que les mouvements et les convulsions du moment suprême. Je n'ai pas besoin de vous peindre la consternation et les sym pathies générales. Un vieux prêtre retiré chez l'aubergiste, et qui dans sa jeunesse avait com- maudé une compagnie de ces chasseurs tyroliens qui combattirent contre nous pour l'indépendance de leur pays, lui administra l'extrême onction. Le télégraphe transmit d'inspiuck Vienne et de Vienne Dresde la funèbre nouvelle. Toutes les autorités de la localité et de la province vinrent constater les circonstances du décès. M. le profes seur Donlschen, d lnspruck, vint pour embaumer le corps mais comme M. Zezschwitz ne voulut pas prendre sur lui de donner l'autorisation de l'au topsie, il fallut d abord en référer Dresde et i opération ne se fit qu'à l'arrivée du grand écoyer, le général Engel, envoyé pour veiller la trans lation des dépouilles. On plaça les entrailles dans un cercueil de fer blanc, le cœur fut placé dans une boîte de cuivre en forme de cœur, et le tout renfermé dans un cercueil eu noyer et en ébène doublé de velours noir. Ce matin un corbillard couvert de tentures et surmonté d'une croix et d'une couronne a em porté les restes de Frédéric-Auguste vers la tombe

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 2