JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N0 3,859. 38me année. PROPAGATEUR, VÉRITÉ ET jmTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Graud Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L tBOtHïlt:\T, par trlmentre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu u° a5 c. Le Propagateur paraît le MA M EDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertion* 11 centime» la ligne.) 7PS.ES, 23 Septembre. Jamais l'esprit d'intolérance et les pré jugés anti-religieux qui animent les soi-di sant libéraux l'égard du culte catholique, ne se trahirent plus manifestement que depuis l'adoption par les Chambres de la convention dite d'Anvers. On n'a point ou blié que le ministère Frère-Rogier, inféodé qu'il était aux loges maçonniques, avait par son projetée loi sur l'enseignement moyen banni le prêtre des collèges du gouverne ment. Mais cet outrage sanglant infligé la foi vivace des belges avait ému jusqu'à la majorité libérale de la Chambre, et une clause expresse mil le pouvoir exécutif en demeure d'inviter les ministres du culte l'effet de donner l'enseignement de la reli gion dans lésa thénéesel les écoles moyennes de l'Etat. Tous les hommes d'ordre applau dirent cet acte de réparation et de saine politique. Heureux! si beaucoup d'enlr'eux s'élaientdéfiésdavantage des belles paroles du cabinet et si la majorité desdeux Cham bres avait inscrit dans le texte yiênie de la loi desgaranliesqui assurassent l'exécution de cette clause capitale, l.a droite, plus clairvoyante, l'avait sagement exigé; mais M. Rogier et ses amis alléguaient en sens contraire que, pour arriver un arrange ment avec l'autorité ecclésiastique, il fallait d'urgence conserver l'Etat une certaine liberté d'action. Au surplus, ils se décla raient résolus pousser les concessions jusqu'à la dernière limite. Le parlement eut confiance en ces engagements solennels, pris la face du pays, et dont les annales parlementaires font foi; mais sans doute plus d'un membre de la majorité eut lieu de regretter le blanc-seing si bénévolement octroyé des administrateurs impuissants secouer le joug des loges et de leurs or ganes. En effet, ce fut peine si M. Rogier, que M. Frère menait en laisse, adressa une invitation dérisoire l'épiscopat Belge. Dé risoire, disons-nous, puisquese renfermant dans la lettre morte et le texte rétréci de la loi, le chef du département de l'inté rieur se bornait demander leconcours du clergé, sans lui offrir en retour des garan ties qui rendissentson intervention efficace et n'en fissent pas au moins un objet de dérision, voire même un sujet de scandale. Au reste, le règne du libéralisme anti- catholique a fait son temps. La volonté na tionale a réprouvé les œuvres d'une époque néfaste et l'on a vu d'anciens chefs du parti reculer eux-mêmes devant l'énergique dé» savœu de l'opinion publique. Un ministère nouveau s'est formé, libéral encore,mais, au rebours de ses devanciers, inscrivant pour devise en tête de son pro gramme: union et conciliation. 11 n'a donc éprouvé lui aucune difficulté donner sa tisfaction au pays: un accord voté presque par acclamation au sein de l'une et l'autre Chambre, est intervenue entre l'Etat et le haut clergé, et c'est peine si parmi les représentants la voix jadis toute-puissante de M. Frère en a réuni six autres en faveur des principes odieux de l'intolérance libé- ràlre. Mais c'est ici, comme nous disions au début de cet article, que le soi disant libé ralisme, jetant enfin le masque, a dévoilé sans vergogne les préventions insensées et les profondes antipathies qui l'obsèdent l'égard du culte catholique. Il faisait beau l'entendre naguère s'api toyer sur cette intéressante jeunesse des collégesde l'Etat, que l'abstention du clergé privait aussi cruellement des bienfaits de l'éducation religieuse; il faisait beau l'en tendre alors imputer crime au clergé ce qui ne constituait pour lui que le déni d'un droit réservé en sa faveur par le pouvoir législatif. Depuis la scène a changé. Le prêtre a trouvé accès dans quelques écoles du gou vernement et auprès des jeunes gens qui les fréquentent. Mais dès ce jour la presse libéraliste, presqu'en totalité docile instru ment des loges maçonniques, cette presse, dont hier encore l'abstention des ministres du culte enflammait ifn si haut point la religieuse indignation, bien loin de s'ap plaudir aujourd'hui d'un résultat préten dument désiré, n'y trouvent plus matière qu'à des récriminations nouvelles et contre le pouvoir,et contre la majorité des Cham bres, et contre l'autorité ecclésiastique. Certes, s'il fallait dénombrer cet infime noyau d'adversaires systématiques de toute Religion positive, on serait tenté de croire que le mépris public ferait lui seul bonne justice de leurs ignobles écarts et réduirait au néant leurs projets subversifs. L'expé rience toutefois de tous les temps n'a que trop bien prouvé ce que peut une minorité turbulente et pour qui tout moyen de par venir est bon, alors que la niasse des gens de bien se prélasse dans sa torpeur habi tuelle, alors que tant d'hommes d'ailleurs honnêtes s'abandonnent avec une facilité aussi aveugle l'amorce de quelques pro testations fallacieuses et semblent prendre plaisir être trompés. Tout récemment encore, de curieuses révélations ont échappé du sein des an tres maçonniques; des pièces authentiques constatent les projets Iiberlicideset impies qui se trament en ces foyers de désordre et contre les droits des catholiques et con tre le culte lui-même. Sans doute il y aura lieu pour nous de revenir plus en détail sur ces documents remarquables. Qu'il nous suffise de dire aujourd'hui qu'il en résulte l'évidence que ce débordement de haine aveugle, que nous signalons plus haut dans les élucubralions des feuilles libéralistes, et dont la convention d'Anvers est l'objet,®n'est que l'écho fidèle des dis cours frénétiques tenus, le 24 juin, par les F.*. F.-. Verhaegen et Bourlard, dans la réunion nationale solsliciale du G.*. 0.'. de Bruxelles, et que celte recrudescence subite d'efforts pour écarter le prêtre des écoles de l'Etat est la conséquence d'un infâme complot, tendant soustraire la jeunesse Belge la salutaire tutelle des principes religieux. NOUVELLES LOCALES. Voici la pétition que les habitants de la ville d'Ypres viennent d'adresser S. M. le Roi: A Sa Majesté le ROI des Belges. Sire Nous habitants de la ville d'Ypres, prenons la respectueuse liberté, de signaler votre Majesté, que l'exportation des grains et du bétail se fait dans une très grande proportion!! Que s'il est vrai que l'année 1853 ait nécessité des importa tions extraordinaires (soit la moitié des besoins,) qui ont provoqué la législation actuelle, il n'est pas moins vrai que l'abondance de 1854 offrant une double récolte a toute année ordinaire, soit en état pour répondre a peu près de ce déficit et par conséquent présente assez de ressources pour la consommation nécessaire du pays.Que dès lors il sera très sage de conserver ce que nous possé dons, le plus beau grain du monde, pour ne pas le voir remplacer par d'autre et de moindre qualité; ces fins, Sire, les soussignés osent supplier votre Majesté de bien vouloir provoquer la défense h la sortie de toute denrée alimentaire, jusqu'à ce que l'équilibre européen soit devenu son état normal, et que les relations avec l'étranger ne soient plus interrompues ce faisant, vous sauverez, Sire, votre peuple, d'une grande et imminente crise alimen taire, inévitable cause de grands malheurs que l'affection de votre Majesté dans sa prévoyance ha bituelle, nous en sommes persuadés, désire éviter. Ypres, 19 Septembre 1854. (Suivent les signatures.) Nous apprenons avec plaisir que par arrêté royal du t8 septembre, notre concitoyen, M. Er nest DeGheus, président du Conseil d'inspection de l'Institution royale de Messines, juge d'instruc tion au tribunal de première instance d'Ypres, vient d'être nommé chevalier de l'Ordre de Léopold. Aujourd'hui ont eu lieu les funérailles de M. Joseph - Ghislain De Neckere ancien échevin ancien capitaine des Pompiers, ancien commissaire d'arrondissement, sénateur du district de Roulers, membre de l'institut royal de Messines, chevalier de l'Ordre de Léopold enlevé prématurément sa famille éplorée et ses nombreux amis par une courte mais cruelle maladie. Ses obsèques ont eu lieu en l'église de S'-Pierre, où il était premier inarguillier. Après le service, le convoi funèbre s'est rendu au lieu de sa sépulture, précédé des tambours de la garde civique, des tambours, de la musique et du corps des sapeurs-pompiers, et d'un

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1