JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ko 3,862.
38me année.
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET JrSTlCE.
On sMionue Yprès, rue de Lille, )o, près la Grand
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIT ME L'ABO.I'NKMEKT, par lrime*tre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur parait le NAUEDI et le MERCREDI
de chaque seiuaiue. (liiMcrtloiiH 13 centimes la ligne.)
4 Octobre.
Les documents maçonniques et les dis
cours furibonds des frères Verhaegen et
Bourlard qui viennent d'être livrés la pu
blicité, sont de nature convaincre les
gens les moins clairvoyants du but que,
chez nous comme partout ailleurs, se pro
posent les loges. Ce but, personne n'aura
de la peine le saisir, après lecture des
pièces émanant de la fêle maçonnique
du 24 Juin: c'est la destruction de toute
religion pratique, c'est la suppression de
toutes les maisons religieuses,c'est la guerre
contre nos libertés constitutionnelles les
plus précieuses.
Inutile de faire ressortir toute la gravité
du danger des associations qui affichent de
pareilles doctrines. Ainsi que l'observe fort
judicieusement le Bien public, pour les Bel
ges attachés leur religion et leurs liber
tés le manifeste maçonnique du 24 Juin est
unévénementettouteune révélation. Pour
les esprits timides et hésitants qui jusqu'ici
ont refusé d'ouvrir les yeux la lumière,
il proclame la nécessité de sortir de leur
torpeur, et de combattre d'un commun ac
cord avec tous les vrais amis de la pa
trie, les maximes révolutionnaires qu'une
poignée d'intrigants prétendent imposer
au pays.
En Belgique, comme ailleurs, le parti de
l'ordre, s'appuyant sur la bonté de sa cause,
se laisse aller trop souvent la somno
lence, et montre une coupable apathie
qu'on appellerait lâcheté, si l'on ne savait
que c'est excès de confiance.
En présence des projets dévoilés de la
Francmaçonnerie, celte torpeur, cette apa
thie nesont plus possibles. Le pays,comme
l'a dit le frère Verhaegen, va entrer dans
une phase nouvelle. D'un côté l'on verra les
démolisseurs avoués et déguisés de l'ordre
social, unir tous leurs efforts pour saper
et faire crouler nos institutions religieuses,
bases de toute civilisation, de tout gouver
nement stable et régulier: Ce seront les
fils de Voltaire, associés pour celte œuvre
impie aux conspirateurs des loges, aux dé
magogues de la Nation.
D'autre part, l'on verra les défenseurs
des principes éternelsd'ordreet de morale,
lutter avec une énergie nouvelle contre
cette horde d'énergumènes dont les rêves
absurdes et l'orgueil sauvage menacent le
pays d'un bouleversemeutsocial Ce seront
les fils de croisés, comme on les appelle,
unis pour celte œuvre sainte toutes les
forces vives de la nation, depuis le prêtre
et le religieux jusqu'à l'humble sœur de
charité.
II ne s'agit plus aujourd'hui de misé-
rablesquestions politiques, de portefeuilles
ministériels déposés ou repris: la question
qui se présente devant le pays est plus
grande et d'une plus haute importance. Il
s'agit desavoir si nous resterons un peuple
chrétien, ou si nous sommes disposés
courber la tète sous le joug de la franc-
maçonnerie athée et matérialiste; il s'agit
de savoir si la Belgique restera une terre
de foi et de liberté ou si elle est destinée
tomber dans le gouffre révolutionnaire
et périr misérablement dans les convul
sions de l'anarchie.
DE L'EXPORTATION DU BETAIL.
Dans notre dernier numéro, nous avons dit qu'il
est urgent pour la Belgique de défendre 1'expor-
laliou des céréales. Nouscroyoos que la législature
devra également finir par prendre la même me
sure pour l'exportation du bétail. La viaude est a
un prix tellement élevé que bientôt toute la petite
bourgeoisie se verra forcée de renoncer faire usage
de cet aliment, qui bientôt ne sera plus qu'un mets
de luxe, servi seulement sur la table du riche. La
cause première de celte cherté excessive réside
principalement, croyons-nous, daus la liberté de
sortie accordée au bétail indigène. Grâce celte li
berté, notre pays a vu ses approvisiounements di
minuer, depuis le i" janvier dernier jusqu'au i5
du mois passé, de soixante quinze mille six cent
neuf têtes de bétail. Le Moniteur fait foi de ce
chiffre.
Ce chiffre, obtenu en déduisant les importations
des exportations, est déjà effrayant par lui-même;
mais comme, disent les pétitionnaires de Tournay,
il l'est bien plus encore quand on remarque que
nos pertes ont progressé de mois en mois; d'après
cela, l'on peut évaluer i5,ooo têtes par mois ce
qui nous sera enlevé partir d'aujourd'hui, si l'on
ne se hâte de mettre ordre un pareil état de
choses.
Eu présence de ces faits, nous croyons qu'il de
vient nécessaire de rapporter, ou du moins de mo
difier la loi qui permet la libre sortie du bétail
indigène.
Voici le mandement émis par S. G. Mgr. l'é-
vêque de Bruges, a l'occasiou du jubilé accordé
par le Saint- Père et qui a été lu hier du haut de la
chaire de vérité des églises de celte ville
JEAA—BAPTISTE MALOE,
Par la miséricorde de Dieu et la grâce du Saint-
Siège apostolique,
ÉVÊQUE DE BRUGES,
Au clergé et aux fidèles de notre diocèse, salut
et bénédiction.
Nos TRÈS CHERS FRERES,
Le Souverain Pontife, profondément affligé des
maux qui assaillent aujourd'hui de toutes parts
l'Eglise de Dieu, a ordonné depuis longtemps des
prières publiques dans la ville de Rome, afin d'a
paiser le ciel justement irrité; mais aujourd'hui il
est veuu les réclamer du monde chrétien tout en
tier.
Ce bon Père veut nous faire comprendre que si
les attaques de l'eufer qui, tous les âges ont été
dirigées contre le peuple fidèle, font de nos jours
plus de victimes que jamais, c'est parce que nous
négligeons la prière, l'aumône et les autres prati
ques de la piété chrétienne, qui seules peuvent
nous procurer cette force d'en haut, l'aide de
laquelle nous devenons supérieurs tous nos en
nemis, et nous sommes certains d'en triompher.
Afin de nous encourager dans ces bonnes œu
vres, dont le secours du ciel dépend, le Souverain
Pontife nous accorde, N. T. C. F., une indulgence
Pléuière en forme de Jubilé; c'est-b-dire, qu'il
ouvre de nouveau tous les trésors spirituels de
l'Église, afin que par les faveurs extraordinaires
qu'il olfre, les cœurs les plus ardents s'enflamment
davantage de l'amour de Notre Seigneur J. C.
Notre Saint - Père le Pape veut aussi, conformé
ment a sa mémorable Encyclique du 2 février
1849, que nous adressions de ferventes prières au
Ciel, dans le but d'obtenir de l'Esprit Saint d'a
bondantes lumières, qui lui permettent de pro
clamer bientôt le grand privilège de l'Immaculée
Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère
de Dieu et notre Mère. Le successeur de S' Pierre
espère que celle décision, en donnant un nouvel
essor la tendre piété des fidèles envers la S"
Vierge, procurera a l'Église affligée, une multitude
de grâces et de faveurs célestes, et marquera pour
elle une nouvelle ère de gloire et de splendeur.
Dans l'impossibilité de vous expliquer en détail
toute sa pensée, nous le laisserons parler lui-même,
en vous donnant lecture de l'Encyclique par la
quelle il annonce tous les Évêques du monde ca
tholique la grâce du Jubilé.
(Suit ici l'Encyclique du S' Père, que nous avons
publiée dans notre numéro du 2 septembre.)
(Patrie.)
DISPOSITIONS RELATIVES AD JUBILÉ.
I. Usant des facultés que le Saint-Père nous
accorde, nous fixons le commencement du Jubilé
au premier dimanche d'octobre, où l'Église célèbre
la fête du S' Rosaire, et la fin au 31 décembre
prochain.
II. Pour gagner l'indulgence dn Jubilé, il faut,
dans le cours de ces trois mois
1° Se confesser avec une véritable contrition de
ses péchés, contrition qui suppose un bon propos
pour l'avenir.
2" Approcher de la Sainte Table.
3° Visiter trois églises, on une église trois fois;
et chaque visite prier pendant quelque temps,
conformément l'intention du Souverain Pontife,
pour l'exaltation de Notre Mère la sainte Église et
du Saint-Siège apostolique, pour l'extirpation des
hérésies, pour la paix, la concorde, et la prospérité
des princes et des peuples chrétiens.
Nous désignons pour faire celle visite, l'église
paroissiale de chacun, et les deux églises les plus
proches, sans ôler la faculté de faire les trois visites
l'église paroissiale; et pour les religieux, les re
ligieuses, les malades, les détenus, etc., l'église ou
la chapelle du couvent ou de l'établissement qu'ils
habitent.
4° Jeûner une fois.
5° Faire une aumône aux pauvres.