III. L'indulgence de ce Jubilé est applicable aux âmes du purgatoire. IV. Afin que les fidèles gagnent plus facilement l'indulgence du Jubilé et jouissent plus générale ment des faveurs spirituelles qui y sont attachées, nous désirons que MM. les curés choisissent chacun une ou deux semaines, soit avant les grandes fêtes de la Toussaint, de l'Immaculée Conception ou de la Noël, soit l'occasion de l'adoration perpétuelle, ou d'une autre fête locale, pour annoncer d'une manière spéciale le Jubilé au peuple, et lui pro curer des confesseursexlrnordinaires,et des instruc tions conformes ses besoins. Nous permettons d'employer cette occasion les cérémonies qui ont contribué au succès des Jubilés précédents. V. Pendant ces exercices les prédicateurs insis teront particulièrement sur le devoir de vivre selon l'Esprit de l'Évangile, et de résister aux maximes et aux séductions du monde. En rappelant aux fidèles la condition imposée par le Saint Père, de faire une aumône aux pauvres, ils inculquerout surtout l'obligation rigoureuse, où sont toutes les personnes aisées, de secourir, selon l'importance de leur fortune, leurs fières malheureux. Ils exci teront aussi dans le peuple une certaine reconnais sance envers la bonté divine, qui en dépit de nos inquiétudes et de nos alarmes, nous a accordé cette année une moisson d'une abondance extraordi naire, bienfait insigne dont on songe trop peu remercier le Seigneur. VI. Afin de mieux répondre aux intentions du saint Père, nous ordonnons que tous les prêtres, durant le Jubilé, récitent la S1' Messe (Suivis rubricis), la collecte: Pro qudcurnque nécessi tait, que tous les jours on récite avant la Messe principale les litanies de la sainte Vierge; et qu'au Salut on chante le psaume Exaudiat, avec les versets et les oraisons marquées au Processionnel sous la rubrique Pro qudcurnque Iribulalione. VII. Les confesseurs jouiront pendant les trois mois du Jubilé, de tous les pouvoirs et de toutes les facultés que nous leur avons accordés pendant le Jubilé de l'année 18Ô2. Le présent Maudemeot sera lu la première Messe et au piône, dans toutes les églises et dans tous les oratoires publics de notre diocèse, le Di manche qui eu suivra la réception. Donné Bruges, le 24 septembre i854. •f" JEAN-BAPTISTE, Êvéque de Bruges. Par Mandement de Monseigneur l'Évêque, F. Nolf, Secrét. NOUVELLES DIVERSES. On rapporte dit le Courrier du Limbourg, qu'un crime affreux vient d'être commis Mecrssen (Limbourg hollandais). Le bourgmestre de cette commune revenait de Gronsveld où il avait touché une somme assez considérable. Chemin faisant il fut attaqué par trois hommes armés qui lui prirent son argent et, pour s'assurer l'impunité, lui cou pèrent littéralement la gorge. La justice de Maas tricht informe, mais jusqu'ici elle n'est pas par venue mettre la main sur les coupables. On lit dans les journaux de Londres, du 39 septembre Hier les grands marchés la volaille de Leaden-Hall et de Newgate-street étaient abondamment pourvus d'oies de la Saint-Michel. Outre celles du Suflolk et du Norfolk, il en était venu par les chemins de fer des comtés du centre et de l'ouest, d'Irlande, de France, de Belgique et de Hollande. On compte qu'il s'en est vendu au moins cent mille. Le public a profité de ces abon dants approvisionnementset une belle oie, qui autrefois aurait coûté 8 sbell. (10 fr.), n'en coûtait que 4 1/2 (5-6o). On lit dans le Courrier de VEscaut Un rédacteur de Y Indépendance est venu hier dans nos bureaux, demander des explications au sujet de la polémique engagée avec ce journal et il a voulu nous faire signer uoe déclaration contraire la vérité. Nous lui avons fait connaître que nous ne signerons aucune pièce sans avoir consulté notre conseil. Celui-ci ayant consenti recevoir chez lui cet étranger, un entretien eut lieu. Après une conversation toute pacifique sur la pièce que M. Rlanquart était invité signer, M. le rédacteur s'élanca loul-à-conp sur notre conseil, lui donna un soufflet et s'eofuit immédiatement sur la rue. La personne outragée l'y suivit et cédant h sa légitime indignation lui arracha le gourdin dont il était muni et lui en frotta la figure. Un de ses frères, sorti en même temps, le congédia en lui plaçant la botte un endroit que l'on ne nomme pas, sur quoi ledit sieur rédacteur court encore. Les voyageurs partis vendredi de Bruxelles pour Verviers avec le convoi de 5 heures ont subi des émotions diverses. Le train veuait de dépasser d'un kilomètre environ la station de Vertryck, lorsqu'il dut suspendre sa marche par suite d'un accident arrivé la locomotive d'un convoi de marchandises qui se trouvait sur la même voie. Après trois quarts d'heure d'arrêt, les deux convois se mirent en route, grâce une locomotive venue de Tirlemont. Arrivée près de cette dernière station, la locomotive de secours dérailla tout coup; il y eut encore une demi-heure de retard, dans la campagne, a un quart de lieue de Tirle mont. Enfin la voie fut déblayée et le convoi se mit en route, jusqu'au moment où un express- train venant de Liège entrait tout en flammes dans la station. Des secours promptement apportés arrêtèrent l'incendie; le charbon du tender et un waggon de bagages furent seuls consumés. Le convoi qui part de Bruxelles et doit arriver Verviers vers 9 1/2 heures, n'y est arrivé qu'à 11 heures 15 minutes. AFFAIRES D'ORIENT. Le Moniteur français anuonce que les troupes alliées ont rencontré, le 20 septembre, l'armée russe retranchée sur l'Aima, lui ont livré bataille, l'ont mise en fuite et forcée de se retirer sur Sé- bastopol. Le Moniteur français dit ensuite avoir reçu, par voie de Vienne, des nouvelles de Coustantinople du 23 septembre qui confirment les précédentes; elles disent que l'armée russe, forte de 5o,ooo hommes, concentrée daus uu camp retranché sur l'Aima, avec une cavalerie et une artillerie nom breuses, a été attaquée, le 20, une heure; trois heures et demie, la position avait été emportée la. baïounette et l'armée était eu pleiue retraite. Une dépêche reçue par l'ambassade biitauuique Vienne porte que les troupes alliées ont pris d'assaut le camp fortifié russe sur l'Aima, et que la perle du côté des alliés serait de 5,000 Français et Anglais et 2,800 Turcs. Cette dépêche se ter mine ainsi Sébaslopol est pris. Le Lloyd de Vieune dit que la légation turque a reçu uue dépêche annonçant la reddition de Sé baslopol, avec tout le matériel, la flotte et la gar nison. Ces nouvelles qui étaient connues hier h la Bourse de Vienne, ont produit uue forte hausse sur les fonds. Dans sa dernière édition d'hier soir, la Patrie de Paris annonçait qu'une dépêche télégraphique privée de Vienne, avait apporté des nouvelles de Crimée par voie de Bucharest et transmises de cette dernière ville samedi 3o. D'après ces nouvelles, la prise de Sébastopol serait certaine. 18,000 Rosses y auraient péri et 22,000 faits prisonniers. On se serait rendus maî tres ensuite du fort Constantin et de tous les autres forts, ainsi que de 800 canons. En outre, six vais seaux auraient été coulés. Après ce désastre, le prince Menlchikoff se serait retiré dans l'intérieur du port avec tous les autres vaisseaux, et aurait déclaré aux commandants des troupes alliées qu'il les ferait sauter plutôt que de les rendre. La dépèche ajoute qu'on lui avait laissé six heures de réflexion, en l'engageant au nom de l'humanité se constituer prisonnier. Enfin un général français et trois généraux russes étaient arrivés Coustantinople blessés. Uue nouvelle très-grave est arrivée de la Baltique. La flotte française, commandée par le vice-amiral Parseval -Deschènes, dont le vaisseau a mouillé Kiel, a reçu l'ordre de se réunir pour rejoindre dit-on l'escadre anglaise de l'amiral Napier. Il semblerait par l'a qu'une grande opéra tion dût encore être entreprise dans la Baltique avant la saison d'hiver. Nous extrayons les passages suivants, dit le Pays, d'une lettre écrite un habitant de Nantes par un officier qui fait partie de l'expédition de Crimée, et publiée par le Breton: Nous n'avons pas trouvé un seul ennemi pour nous disputer la plage. Les quelques Cosaques que nous avions aperçus le matin se sont empressés de disparaître l'horison et, l'heure où j'écris, neuf heures du matin, nous ne savons même pas s'il existe une armée russe en Crimée.... Un moment après le débarquement, nous nous somtues emparés d'un petit convoi de voitures chargées de bois, chose très-précieuse dans ce pays, où il n'y en a pas du tout notre portée. Nous avons trois rivières traverser, l'Aima trois lieues de nous, la Katcha, quatre lieues plus loin, et le Bolbeck, qui n'est qu'à six kilomètres de Sébastopol. L'intention du maréchal est de se porter rapidement sur la rive gauche du Bolbeck, afin d'y établir un camp retranché près de son embouchure, et de commencer immédiatement le siège du fort Constantin, qui domine le port et la ville. Une fois maître du fort, tout sera dit, il n'y aura plus de résistauce possible. Pendant que nous débarquions ici, la flotte anglaise simulait un débarquement l'embouchure de la Katcha où se trouve l'armée russe. L'ou a échangé quelques coups de canon inoffensifs, puis l'on a aperçu les Russes pliant leurs tentes, pour se retirer ou se préparer au combat. On ne pense pas que l'Aima et la Katcha soient bien défendues; les Russes se concentreront probablement derrière le Bolbeck, qu'il nous sera toujours facile de frauchir l'embouchure, parce que la marine pourra balayer la place avec son artillerie. Voulez-vous que je vous raconte maintenant une bonne farce d'un de nos braves zouaves? Un village se trouve un demi-lieu de leur camp. Un zouave y arrive et se dirige vers la maison la plus apparente; il y entre comme chez lui tout était eu ordre. Dans le salon très-bien meublé, se trou vait un piano de Pleyel, sur lequel s'étalait une romance française qui allait ou venait d'être chantée Je pense toi. Le loustice a ajouté au crayon: et moi aussi; signé un soldat du 2m* régiment de zouaves. Puis, il est entré dans le jar din, a cueilli quelques fleurs et les a mises daus un verre d'eau côté de la romance. En sortant du salon, une autre porte l'a con duit dans une cour où se trouvait un petit briska attelé d un poney, et tout prêt partir. Les habi tants ne devaient pas être bien loin; mais notre zouave ne s'en est pas inquiété il est entré dans le salon, s est emparé do chapeau rose et de l'écharpe bleue de la dame de ses pensées, qui se trouvaient

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 2