JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. LE N» 3.867. 38me année. NOUVELLES LOCALES. PROPAGATEU VÉRITÉ ET JUSTICE. Oq s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE L'ABONNEMENT par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. tJn n° a5 c. Le Propagateur paraît le MERCREDI et le SAMEDI de chaque semaiue. (Insertion* 13 centllf la ligne.) 7??.2S, 21 Octobre. Le 5 novembre i854, il y aura une année, que, les membres de l'administration Communale de notre ville, par une proclamation adressée au pu blic et rendue au domicile de tous les électeurs, firent connaître leur résolution collectivement prise, de déposer leur maudat. Les motifs qui dictèrent cette détermination ne sont inconnus personne: ce fut le retrait de la garnison la démolition de nos remparts et l'opiniâtre refus du département de la guerre de nous indemniser de ce chef. En présence de cette pénible position faite notre cité, un profond et légitime abattement s'était emparé du commerce, de la bourgeoisie, et de tous les contribuables en général. Blessé dans ses intérêts, chacun se demandait qu'allons-nous devenir? Que nous reste-t-il faire? Témoin de ce concert de justes lamentations, et comprenant l'effet désastreux que devait pro duire pour les finances publiques cette mesure gouvernementale, la Régence, tout a coup, se met tant au diapason du public, ouvrit les fenêtres de l'Hôtel-de—villeet s'écria d'un ton plaintif et larmoyant Chers Concitoyens que nous reste-1-il faire aujourd'hui? Pouvons-nous consentir envisager sans protestation le sort réservé une paitie de nos administrés? Pouvons-nous voir impassiblement tdrir la source cles revenus indispensables l'administration de la ville Rester les témoins officiels et silencieux de la décadence de notre cité? Assister enfin froide ment la ruine de notre ville, jadis si impor tante? Non, sans doute Car si nous avions pareille faiblesse, si nous étions assez égoïstes pour résister dans la situation grave ou la ville se trouve, entre nos devoirs et le mandat que vous nous avez confié, nous ne serions pas dignes d'avoir été vos mandataires, ni vos représentants l'Hôtel-de-ville. Ainsi, chers Concitoyens, l'hésitation de notre part était impossible. Ceux d'entre nous qui composent l'adminis tration Communale, ont adressé aujourd'hui même, sa S. M. leurs démissions de Bourg mestre et d'Echevins et des que le Roi aura bien voulu les décharger de leurs fonctions ils déposeront leurs démissions de Conseillers de la Communeque les autres membres du Conseil ont offertes aujourd'hui. Pour beaucoup de yeux cette prétendue réso lution aura paru sincère et bien arrêtée, d'autant plus qu'elle paraissait résulter de l'impossibilité d administrer où nos édiles se déclaraient réduits. Pour nous, qui avons assisté a bien des comédies dans lesquelles les membres de l'administration Communale, se sont montrés en scène, nous n'a vons pas hésité un instant apprécier la prétendue démission sa juste valeur, et a n'y voir, qu'uue nouvelle fanfaronnade, qu'une comédie ajoutera tant d'autres. C'est pourquoi nous avons prétendu, dès le jour qui vit éclore le fameux manifeste, qu'en adressant au Roi leurs démissions, nos édiles paraissaient néanmoins avoir mis en POST-SCRIP- tum, qu'ils seraient charmés de recevoir un nouveau mandat. Étions-nous dans l'erreur en émettant cette pensée? Rieu jusqu'ici n'est verni démentir notre opinion, et l'élection Communale qui doit se faire aux derniers jours de ce mois, viendra confirmer notre croyance, alors pourtant les mêmes hommes qui s'avouent désireux de voir retirer leur mandat cause des difficultés financières dans lesquelles la ville se trouve, auront une belle occasion de se décharger du poids desaffaires publiques, et d'aller, comme autrefois les héros d'Homère, au sein de leurs familles se reposer de leurs travaux des temps passés. Mais, le mot démission qui s'est trouvé sur tant de ceulaines de circulaires dont les contribuables ont eu payer les frais; ce mot-là, disons-nous, De se trouvera pas sur les lèvres seules de nos ad ministrateurs communaux. Oh! non: ce que les hommes qui siègent l'Hôtel-de-ville désirent, c'est d'obtenir la continuation de leur mandat? C'est qu'il leur soit donné un bill d'indemnité pour les folles dépenses auxquelles ils se sont livrés. A Dieu ue plaise que l'on doive attribuer nos paroles quelque velléité de combattre la candida ture des anciens titulaires. Nous ne voulons en aucune façon contrarier nos honorables manda taires dans leur désir de rester glorieusement assis sur leurs sièges curales, et nous croyons même qu'il est de leur devoir de continuer gérer nos af faires. Lorsque pendant tant d'années riches en ressources,ou s'est donné la peine d'administrer de manière augmenter les contributions de 10 p. daus un moment de crise et de souffrances pu bliques, ri'est-il pas juste qu'à une époque où ce surcroît d'impôts est devenu encore insuffisant, on se douue la peine d'étudier et de mettre en pra tique les moyens de réparer nos finances et de tirer la bourgeoisie de ses embarras? Que ceux donc d'entre nos concitoyens qui dé sireraient pour ce motif de porter leurs suffrages sur nos administrateurs de grand modèle, se ren dent courageusement au scrutin mais encore une fois, pour nous, abstenons-nous. Dans ces derniers temps surtout l'exporta- lion du bétail a pris des proportions inquié tantes. C'est depuis le t Août qu'ont été rétablis les droits d'entrée sur le bétail étran ger et depuis cette époque l'importation est tombée au chiffre total de 9,554 têtes, tandis que l'exportation a atteint le chiffre de 32,652 téléssoit pour un terme de deux mois une différence en plus pour l'exportation de 23,078 têtes. Ces chiffres n'ont pas besoin de commen taires. La Patrie de Bruges a raison de dire que la cause principale de la cherté de la viande réside dans cette immense disproportion qui existe entre Vimportation et l'exportation du bétail. Nous regrettons infiniment, ajoute la, même feuilleque le gouvernementen dépit des enseignements qui résultent de faits aussi significatifs, s'obstine maintenir les droits qui frappent le bétail l'entrée. Les théoritiens du libre échange lui font peur. Mais nous espérons que les Chambres se mettront sur le terrain de la pratique. Dans les circonstances pénibles que nous traversonsla viande est une nourriture indispensable pour la population ouvrière des villes si terriblement éprouvées par l'épidémie régnante mais comment nos malheureux ouvriers peuvent-ils jamais se procurer une nourriture dont le prix excessif dépasse leurs modestes ressources Quand les Chambres belges se réuniront- elles? D'après /'Indépendance ce ne sera que dans le commencement de la seconde semaine de Novembrec est-à-dire une huitaine de jours avant le terme fixé obligatoirement par la Constitution. D'après /'Émancipationl'ouverture de la session législative reste fixée sauf contre- ordre du Roi, au 28 ou 3o Octobre. Hier est arrivé dans notre ville par le convoi de midi le très-révérend Père Natalis, préposé-général des Carmes Déchaussés. A cette occasion nous remarquons que le R. P. Natalis est originaire de Verviers (son nom de famille est M. Haraies) et qu'il est le troisième Belge qui se trouve appelé remplir la place éminente de préposé-général de l'Ordre des Carmes. Le premier Belge appelé au généralat est le R. P. Robert, élu en 1730. Le deuxième est le R. P. Bénigni, qui fut élu en 1745. Le Général actuel est le 66° depuis la réforme de Sainte Thérèse. Homme de Dieu avant tout, comme tous ceux de son Ordre, mais aussi homme de science, doué d'un savoir profond et d'un esprit pénétrant le R. P. Natalis possède, dit-on, un degré émiuent toutes les qualités que l'on peut désirer dans un préposé-général. Les postes élevés qu'il a occupés antérieurement dans son ordre, et la manière dont il a su chaque fois s'acquitter de sa tâche difficile, voilà de sûrs garants que sous son généralat l'Ordre des Carmes prospérera de plus en plus pour la gloire de Dieu, et pour le scandale des impies dont l'intelligence n'est pas faite pour comprendre quoi peuvent servir dans ce inonde des religieux qui font péni tence et qui prient. Ajoutons que demain dimanche le R. P. Natalis officiera daos l'église des Carmes de notre ville. Depuis quelque temps on se plaint, non sans raisonde C irrégularité avec laquelle les départs et les arrivées des convois s'effectuent sur le railway de notre province. Il n'arrive que trop souvent que les convois sont en retard. El alors, les voyageurs sont obligés d'attendre quelquefois pendant une heure, voire même

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1