du Jubilé dans le double but que le St. Père s'est proposé en vous l'accordant. Vous remplirez les conditions qui sont prescrites pour le gagner vous écouterez avec docilité la parole de Dieu; vous approcherez avec ferveur des Sacrements, vous prierez pour la conversion des pécheurs; vous de manderez a Dieu qu'il protège et défende l'église catholique contre ses ennemis, et qu'il éclaire le souverain Pontife, dans la grande cause de l'Im maculée Conception de Marie. C'est ainsi que vous tirerez de grands fruits du Jubilé pour vous-mêmes et que vous réjouirez le cœur paternel du vicaire de Jésus-Christ et le nôtre. Sera la présente lettre pastorale lue au prône dans les églises paroissiales et les oratoires publics de ce diocèse, le dimanche 29 octobre. Donné Bruges le 15 octobre i854. -f- JEAN BAPTISTE, êvêque de Bruges, Par mandement de Mouseigneur l'Évèque, F. Nolf, Secret. NOUVELLES DIVERSES. La mise en adjudication de la construction de la route de Langhemarck Zonuebeke a eu lieu ..amedi dernier Ypres. Six soumissions ont été déposées la plus basse est celle de M. Tacquenier, de Lessines; elle s'élève io3,ooo fr. Ou ignore si cette adjudication sera approuvée. Deux jeunes filles de Wambeke, deux sœurs, âgées l'une de dix-huit ans, l'autre de treize, avaient quitté clandestinement le domicile pater nel pour venir chercher fortune Bruxelles. Ven dredi malin, elles faisaient leur entrée daus la ca pitale et, le soir du même jour, l'aînée des deux fugitives suivit un cavalier qui lui offrait de l'em mener Paris, et ajouta a sa faute celle d'aban donner lâchement sa jeune sœur sur la voie publique. Recueillie par la police dans le passage Saint- Hubert, où elle errait implorant un asile de la pitié des passants, la pauvre enfant a été, après une nuit passée k l'Amigo, renvoyée chez ses parents, bien corrigée par cette triste épreuve de la tentation de courir les aventures. On écrit d'Ostende, le 27 octobre Les exportations de gibier et volaille pour Londres prennent de jour en jour plus d'extension k l'approche de la saison d'hiver. On expédie éga lement pour la même destination de fortes parties de houblon. On écrit de Ciney, le 28 octobre, k VAmi de l'Ordre: «Un crime atroce vient encore de jeter la terreur dans le canton de Ciney. Hier soir, vers les dix heures et demie, la nommée Clémen tine Lurkin, servante chez le sieur Moreau, pro priétaire k Halsoux-Ciney, était sortie pour aller au ruisseau qui coule au pied de la maison. Vers minuit et demi, la seconde servante, ré veillée par les aboiements du chien de garde, sup posa que sa compagne n'était pas rentrée. Ou crut d'abord que la malheureose Clémentine s'était noyée en tombant daos le ruisseau. Les gens de la maison passèrent la nuit k sonder le ruisseau et au matin, on la trouva assassinée daus le chemiu k deux cents mètres de la maison. La justice se livre aux plus actives recher ches; une arrestation a été faite.» La rapidité avec laquelle les nouvelles de Sébastopol arrivent k Saint-Pétersbourg, s'expli que par ce fait que la communication électrique étant rétablie entre Moscou et Saint-Pétersbourg, il ne reste a franchir par courrier que la distance entre Sébastopol et Moscou. Les généraux russes emploient pour ce service des tartares dont on counait la rapidité. Le 26 de ce mois, un bateau de pèche fran çais a été trouvé coulé k une demi lieue en mer, du côté de Coxyde. Uu batelier d'Adinkerke l'a re levé et conduit k la Panne. D'après le registre de bord, la barque était montée par cinq hommes qui auront probablement péri dans les Ilots. Le 26 octobre on a retiré d'un fossé le ca davre d'Edmond Vermersche, âgé de 19 ans, né et demeurant k Vlaraertingbe. Le jeune homme était épileptique, et aura été saisi d'un accès de sa ma ladie, au moment où il lavait des feveroles dans le pB i ts. M. le ministre de la justice vient d adresser une circulaire k MM. les procureurs généraux près les Cours d'appel, procureurs du Roi et officiers du ministère public près les tribunaux de simple po lice, pour qu'ils aient a transmettre, lors de l'envoi de tout jeune mendiant ou vagabond acquitté ou condamné k l'une des écoles de réforme, k 1 admi nistration communale du lieu du domicile connu ou présumé de l'enfant, un bulletin sur lequel cette administration inscrira les renseignements néces saires sur la position et la moralité des familles auxquelles les enfants appartiennent, etc. Ce bul letin sera transmis ensuite k M. le directeur des écoles de réforme k Ruysseiede. Le conseil communal de Bruxelles a décidé k l'unanimité, daus sa séance de samedi 28, qu'il serait faite une adresse au gouvernement pour demander la libre entrée des denrées alimentaires. La commission d'enquête pour les subsistances ré digera l'adresse, concurremment avec les bourg mestre et échevins, au nom du conseil. Jeudi, vers 7 heures du soir, M®" Roffiaen, femme du peintre de ce nom, demeurant au fau bourg de Namur k Bruxelles, est tombée du haut de l'escalier de la maison, et est restée morte sur le coup. M. Roffiaen était absent de chez lui, au moment où est arrivé cet accident, dont nous igno rons la cause. Mmo Roffiaeu était âgée d'environ 60 ans. Parmi les neuf personnes qui assistaient au mariage qui a eu lieu cette semaine k l'hôtel de ville k Namur, se trouvait une aveugle. Ce fut la seule personne qui déclara pouvoir signer et s'eu acquitta fort bien. M. le baron de Stassart, ancien gouverneur de la province de Namur, a légué aux pauvres de cette ville cinq actions du charbonnage de Hornu et Wasme. C'est un cadeau de 6 k 7,000 fr. pour le bureau de bienfaisance. On nous assure qu'a l'ouverture des Chambres M. De Breyne donnera sa démission de représen tant afin de faire place pour M. Rogier. (Patrie.) Nous trouvons, dit /'Universdans /"Union franc-comtoise la pièce suivante, que ce journal publie sans dire comment elle lui est parvenue ni quelles preuves lui en garantissent l'authen ticité Copie d'une lettre écrite k un prêtre de Lyon par le P. Gregorio Felkierzamb, Jésuite polonais. (Traduit de l'italien.) L'an du- Seigneur 1819 vivait a Wilna, capitale de la Lithuanie, un religieux domi nicain nommé Korzeniecki, prêtre d'une haute sainteté et célèbre prédicateur. Il combattait avec un zèle infatigable les erreurs du schisme grec non-seulement Uu haut de la chaire mais aussi dans de savants ouvrages, qui lui valurent du gouvernement russe la déjènse de prêcher de publier aucun écrit, et même de confesser, sous peine de l'exil en Sibérie. Ainsi confiné dans son couvent de IL ilna et condamné, au fond de sa cellule, inaction, la solitude, le P. Korzeniecki s'affligeait profondément de ne pouvoir désormais rien faire pour la gloire de Dieu et le salut de ses frères. Dans un de ces moments de tristesse c'était en 1819, je ne sais plus le jour ni le moisil ouvritvers neuf ou dix heures du soir, la fenêtre de sa chambre, et les yeuxfixés au ciel, il se mit invoquer le B. André Bobola pour quidès son enfanceil avait toujours eu une dévotion particulière, bien que l'Église n'eut pas encore élevé sur les autels le martyre de Janow. Foici le sens de la prière qu'il lui adressa a 0 bienheureux André Bobola glorieux martyr du Christvoilà bien des années que vous avez prédit la résurrection de notre malheureuse Pologne quand donc s'accom- plira votre prophétie Vous savez mieux que moi de quelles jalousies de quelles haines les schismaliques poursuivent notre sainte foi vous savez que ces mortels ennemis du catholicisme sont maintenant nos maîtres absolus et que leur pensée unique est de pousser l'infidélité, au schisme, notre chère nation, qui fut la vôtre aussi. Ah! saint martyrne permettez pas qu'un tel opprobre tombe sur notre patrie, sur la terre que vous avez autrefois habitée! Faites, faites que la toute-puissance, que la miséricorde infinie ait enfin pitié des pauvres Polonais! Qu'elle les délivre du joug de l'étranger Que la Pologne, libre de professer la divine religion de nos aïeux et de réunir ses peuples, comme au temps des Ja gelions, forme encore un seul royaume, un royaume vraiment orthodoxe un royaume soumis Jésus - Christ Quand le Pére eut cessé de prier, la nuit était déjà fort avancée. Il ferma sa fenêtre et allait se diriger vers son lit, lorsque, en se re tournant, il aperçoit, debout au milieu de sa cellule et portant le costume de jésuite, un vé nérable personnage, qui lui dit: Me voici, Père Korzeniecki je suis celui qui vous venez de parler. Rouvrez votre fenêtre, et vous verrez des choses que jamais vous n'avez vues. Malgré le saisissement qu'il éprouve, le Dominicain ouvre sa croisée. A sa grande surprise, ce n'est plus l'étroit jardin du cou vent avec son mur d'enceinte qu'il a sous les •yeux; ce sont de vastes, d'immenses plaines qui s'étendent jusqu'à l'horizon. La plaine qui se déroule devant vous, continue le B. Bobola, est le territoire de Pinsk, où j'eus la gloire de souffrir le martyre pour la foi de Jésus- Christ mais regardez de nouveau et vous connaîtrez ce que vous désirez savoir. Le Père Korzeniecki jette de nouveau les yeux sur la campagne, qui, cette fois, lui apparaît couverte cl'innombrables bataillons. Russes, Turcs, Français, Anglais, Autri chiens, Prussiensd'autres peuples encore, que le religieux ne peut distingner, combattent avec un acharnement dont il n'y eut d'exemple que dans les guerres les plus furieuses. Le Père ne comprenait pas ce que tout cela signi fiait; le B. Bobola le lui expliqua en ces termes Quand la guerre, dont le tableau vous a été révélé, aura fait place la paix, alors la Pologne sera rétablie, et moi j'en serai re- connu le principal patron. A ces paroles, qui portent la joie dans son dme, Korzeniecki s'écrie O mon saint, com- ment puis-je avoir la certitude que cette vision, que cette visite céleste dont vous m'ho- norez et la prédiction que vous me faites ne sont pas un jeu de mon imagination, un pur reve C est moi qui vous l'assure, répond son interlocuteur ij la vision que vous avez sous les yeux est vraie, elle est réelle, et tout s exécutera de point en point comme je vous l ai annoncé. Maintenant,prenez votre repos; moi, pour vous donner un signe de la vérité de ce que vous avez vu et entendu, avant de vous quitterj imprimerai sur votre bureau les traces de ma main. En disant cela, le saint touche de sa main sacrée la table du père Korzeniecki, et a l instant même il disparait. Le religieux resta quelque temps comme hors de lui. Quand il eut repris ses sens, il remercia avec eff usion Dieu et son cher bienheureux de l inef àble consolation qu'ils venaient de lui accorder dans cette nuit heureuse puis, s'étant approché de son bureau, il vit très- nettement dessinée sur le bois la main droite du saint martyr. Ce ne fut qu après l'avoir baisée bien des fois qu il alla prendre son sommeil Le lendemain, a peine réveillé, il court sa table, pour s'assurer que les vestiges miracu leux subsistent encore, et les trouvant, comme la veille, parfaitement visibles, il sent évanouit" tous ses doutes. Pleinement convaincu que c'est bien une apparition divine qui a réjoui son cœur et relevé son courage, il réunit dans sa (1) Mot mot: Je vous donne la main, expression polonais servant affirmer avec plus de solennité.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 2