live aux. faux billets de commerce mis en circu lation a Bruxelles; l'un MM. H... frères, dont nous avoos parlé hier, l'autre M. S... D., un des prin cipaux sociétaires de YUnion de Crédit, le troi sième, M. F..., jouissant d'un grand crédit Bruxelles. De cette manière, comme l'a dit, la Banque Nationale, YUnion du Crédit et plusieurs ban quiers et petits escompteurs fureut facilement mis contribution pour une somme qui s'élève, jus - qu'aujourd'hui, ait delà de ro.ooo fr. Chaque jour de nouvelles valeurs fausses ren trent la Banque Nationale qui les a escomptées presque l utes, soit directement, soit avec l'endos sement de VUnion ou d'un banquier. Ces derniers étant responsables des valeurs qu'ils ont acceptées, la Banque Nationale n'est compromise, dit on, que pour une somme de 6 8,000 fr. L'instruction de celte affaire amène chaque jour, la découverte de nouveaux incidents. Dimanche matin, un des commissaires de police de la ville de Bruxelles est parti pour Londres,l'effet d'y opérer l'arrestation d'un individu dont l'extradition a été obtenue du gouvernement anglais. (Indépend.) ouverture du cercueil de BOSSUET. M. l'abbé Jorse, vicaire-général de Mgr. l'Évêque de Meaux, a adressé la lettre suivante Y Univers: Mardi, 14 noveralne i85J. Monsieur le Rédacteur Vous avez pu recevoir de'jïr diverses communi cations sur l'uuteriuie du cercueil de Bossnet, qui a eu lieu aujourd'hui, t4 novembre. A la fin d'une journée remplie d'émotions et de fatigues, je prends quelques moments sur ma nuit pour vous trans mettre une relation qui ne se recommandera que par l'exactitude scrupuleuse des détails. Ou sait que le tombeau de Bossuet était décou vert depuis le 8 de ce mois. Mais l'exploration devait-elle s'anêler là? Le respect dît aux restes mortels de Bossuet ne commandait-il pas de tenir son cercueil inviolablement fermé et de laissera la mort son secret? ou bien une pieuse curiosité n'était-elle pas légitime, et ne devait-on pas au nom de Bossuet, sa mémoire, en raison même du respect qu'elle inspire, de constater l'état de son coi ps après un siècle et demi passé dans le tombeau Ne devait-on pas désirer vivement de contempler ce que la mort avait pu épargner? Ce dernier et louable sentiment fut celui auquel s'arrêta Mgr. l'Évêque de Meaux, qui fixa le moment de l'ou verture du cercueil midi et demi. L'opération devait être faite presque secrètement. En effet, si celte boîte de plomb ne renfermait que des restes décomposés, pourquoi offrir aux regards attristés un pareil spectacle Sa Grandeur, accompagnée de ses vicaires- généraux et de son secrétaire, avec le nombre d'ouvriers strictement nécessaire, se rendit l'heure indiquée dans la cathédrale dont toutes les portes avaient été soigneusement fermées. Il serait difficile de dire ce que la solitude et le silence du vaste édifice avaient d'imposant en ce moment. Monseigneur fil retirer le cercueil du petit caveau où il était resté. Au bout d'un quart d'heure, les ouvriers, avec des fers chauds, commençaient desceller le couvercle de plomb. A une heure, la partie ronde qui recouvrait la tête était ouverte. Tout était rempli d'une matière brune, presque noirâtre, que l'on enleva avec beaucoup de pré caution. C'était un mélange de tan et de plâtre en poudre en quantité considérable, et qui formait une couche de plusieurs centimètres d'épaisseur. Quand il fut écarté, il était près d'une heure et demie. Le moment solennel approchait. Nous étions arrivés une toile épaisse et forte, sous laquelle se dessinaient un peu vaguement les différentes parties du visage, depuis le front jusqu'au menton. On se demandait, qnand ce voile serait écarté, ce qire serait celte révélation d'outre-tourbe? La figure de Bnssnet, épargnée par le temps, allait- elle apparaître avec cette majesté dont le portrait si connu de Rigaul porte le reflet Les uns l'espé raient. Ou bien devions nous voir le résultat d'un long travail de décomposition, un je ne sais quoi qui n'a plus de nom dans aucune langue? On le craignait. Il y avait exagération dans l'espoir, exagération dans la crainte: la tuile fut coupée; nous en trouvâmes une seconde, aussi forte que la première... puis une troisième... puis une quatrième, sous laquelle les formes du visage étaient mieux accusées... Nous étions en suspens..., nous osions a peine respirer. Enfin la quatrième enveloppe, aussi bien conservée que les autres, est incisée avecd'extrêmes précautions; elle est écartée... Nous voyons Bossuet découvert Bossuet tel que la mort la fait.' la tête légèrement penchée sur le côté droit, dans l'attitude d'un paisible sommeil. La mort, quelquefois plus cruelle, n'avait cependant pas épargné celte tète vénéiable. C'est lin crâne parfaitement conformé, solide encore, mais recouvert seulement d'une peau desséchée, parcheminée pour ainsi dire, assez blanche toute fois. Des pommettes saillantes, un nez dont l'ex trémité est déformée par l'effet d'une pression quelconque, une petite touffe de barbe sous la lèvre inférieure, la bouche entr'ouverle, les dents de la mâchoire supérieure parfaitement conservées, des yeux éteints, ou plutôt disparition complète de cet organe, telles sont les particularités que je puis mentionner. Le crâne présente une petite ouverture au front, tin peu au-dessus de l'oeil droit. Le tissu cutané, incisé perpendiculairement cet endroit, s'est écarté. Celle ouverture, prati quée dessein, dû servir retirer le cerveau du crâne, qui est complètement vide. Bossuet a con servé ses cheveux. J'ai touché ces cheveux blanchis dans les tra vaux d'un glorieux apostolat. Mais que dis-je? Ce n'est plus cette chevelure blanche que lions nous représentons penchée sur le cercueil du grand Condé. L'action de la mort et du temps les a brunis. Ils sont devenus châtains ce sont presque les cheveux blonds de la jeunesse. Quel spectacle! Nous étions en contemplation devant ce visage, si imposant encore dans le sommeil de la mort A la vue de cette bouche entr'onverte, cette bouche d'or qui fut si éloquente, je me rappelais les paro les du premier Chrysostôrae, qui brûlait de voir la poussière de la bouche de Paul, organe des mystères du Christ Pulverem videam oris hujus quo magna elarcana Christus locutus estl Le secret du cercueil pouvait maintenant être révélé. On pouvait sauseffroi, sans horreur, voir le noble visage de Bossuet; il parlait encore. Des cierges avaient été allumés autour du corps. MM. les chanoines, les ecclésiastiques delà ville, les principales autorités, les membres du conseil de fabrique, etc., furent immédiatement avertis et introduits avec plusieurs ecclésiastiques distingués qui s'étaient donnés un pieux rendez-vous au tombeau de Bossuet, et parmi lesquels on remar quait M. Kandet, curé de Saiut-Roch, M. Martin de Noir, curé de Saint-Louis-d'Antinet M. Maret, doyen de la Faculté de théologie de Paris. Nous avions aussi auprès de nous le savant auteur des Lettres sur Bossuet, M. Poujoulat et M. Floqnet, dont les doctes travaux sur Bossuet vont enfin être livrés la publicité. On s'inclinait res pectueusement au-dessus des restes de Bossuet; on s'estimait heureux de les voir, de les contempler, de les toucher. Lorsque ce pieux empressement fut satisfait, le visage de Bossuet fut recouvert. Le reste du cercueil fut laissé intact. Alors Monseigneur aDnoDça un De Profundi», qu'il commença d'une voix émue; aussitôt ecclé siastiques, laïques, magistrats, ouvriers, tous se mirent deux genoux sur les dalles qui recouvreut le caveau funéraire de nos Évêques et recitèrent cette prière sublime d'humilité, de douleur, et de confiance, adressée la miséiicorde de Dieu, dont le regard retrouve des tâches jusque dans ses auges La foule s'écoula vers trois heures. Les prières se continuèrent dans la soirée. De jeunes ecclésias-» tiques, acceptant avec empressement le privilège offert leur âge, passent cette nuit dans de pieuses veilles autour du cercueil vénéré. Cette unit même, la plaque de plomb qui recouvrait la tête de Bos suet doit être enlevée et faire place un cristal bien scellé, qui sera ensuite recouvert d'une porte en métal et si jamais l'illustre tombeau devait reparaître au jour, il suffirait d'ouvrir une serrure pour contempler cette tète auguste, qui fut le sanctuaire d'une si grande âme Agréez, M. le Rédacteur, l'assurance de ma considération la plus distinguée. Josse, vicaire-général. SKCiiaMuiK. Le sieur Chelem notaire Poperinghe est décédé le 1 3 de ce mois. FRANCE. Paris, 19 novembre. Ou lit dans Y Ami de la Religion Noos apprenons d'une source certaine que la convention intérimaire conclue entre le Saint-Siège et le gouvernement badois va être enfin publiée. Puisse l'exécution en être prompte et sincère! Faisons surtout des vœux pour qu'elle ne devienne pas un leurre destiné tromper une fois de plus la con fiance de l'Église On lit dans la France centrale Monsieur le comte de Chambord vient d'accorder un secours de 100 fr. la commune de Saint-Romain près Saint-Aignan, pour la fondation d'une école de Sœurs. Un propriétaire riche des environs d'ivelot, mais avare et méfiant, avait cru qu'un meuble quelconque était 1111 mauvais lieu de dépôt pour y serrer une somme qu'il avait reçue en billets de banque et en espèces. Il mit donc l'or et l'argent daus une boite, les billets dans un portefeuille, et cacha le tout sous une poutre dans son grenier. En visitant, il y a quelques jours, son trésor, il a retrouvé le numéraire intact; mais le portefeuille avait été grignoté par les rats, et il ue restait des billets que des fragments sans valeur. Une terrible épreuve vient de peser sur la maison du Bon-Pasteur, de Bourges le choléra y aéclaté d'une manière foudroyante,et dansl'espace de quelques jours, 26 personnes de cet établisse mentdont quatre religieuses, ont succombé. Ce qu'il y a de remarquable daos ce fait douloureux, c'est que l'épidémie ne fait presque pas de mal dans la ville de Bourges, et que de plus, les autres établissements du même ordre, placés dans de très-mauvaises conditions, celui d'Arles, par exemple, d'oui nullement souffert. Lord Palmerslon a été reçu vendredi son débarquement Calais par un euvoyé de l'Empe reur. Le célèbre vicomte, dit la Vérité de Lille, qu'à son énergie et son activité on croirait encore dans la force de l'âge, est un vieillard de 71 ans, tuais qui a conservé la verdeur de la virilité. Il est d'une taille au-dessus de la moyenne, et son abord est empreint au plus haut degré de celle froideur et de celte dignité particulières nos amis d'outre-Manche. Le Ministre anglais était accompagné de son épouses Tous deux doivent tepasser Lille dans quelques jours. Lord et lady Palmerston sont descendus l'hôtel de l'ambassade britannique Paris.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 3