JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3,881. 38me année. PROPAGATEUR, On s'.iliomie "Yprès, rue de Lille, 10, près la 'Graud Place, et chez les Peeceptetirs dés Pustes du Royaume. PltlX I>F LMBO\lt:ni:\Tpar trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu u° c. l.e Propagateur parait le .tl F II l it FOI et le NA.tIFDI de chaque semaine. (InMcrtioiiN 13 centimes la ligne.) 9 Décembre. Un revirement dans l'opinion publique n'a par lui même rien d'extraordinaire. Il est passé en proverbe qu'il n'y a rien de plus changeant que l'opinion. Une modi- ticalion de majorité, soit dans les Cham bres, soit dans les Conseils communaux, n'est que le jeu naturel de l'instabilité des idées et des sympathies. Les feuilles libé rales sont vraiment étranges quand elles nous donnent le spectacle d'une grande colère parce que le pays s'émancipe de leur tutelle cl que celte phase nouvelle du cours des choses se fait jour, soit dans les voles parlementaires, soit dans les scrutins électoraux. Valiez pas exiger l'impossible; ne demandez pas, sous le régime constitu tionnel, la fixité de la dictature. Mais on a beaucoup moins le droit de se plaindre des symptômes d'abandon qui se manifestent de toutes parts, lorsque le dégoût insensi blement croissant d'un système est le ré sultat direct d'une situation que l'on a créée soi-même. Le libéralisme se com prend dansde justes limites; maisdes esprits extravagants l'ont poussé dans l'absurde; est-il étonnant qu'il se rencontre, dans notre sage Belgique, tout un contingent d'hommes qui ne soient ni assez serviles ni assez dupes pour le suivre sur un sem blable terrain? Alors que la presse libérale prétend que la législature est devenue cléricale, et que le libéralisme réduit l'état de minorité n'a plus de domination assise que dans les Conseils communaux, elle fait preuve la fois de trop d'aigreur et de trop peu de discernement. Que s'est il passé dans les Chambres? On a vu que le libéralisme comme l'enten dent MM. Yerhaegen et Bourlard dans les loges, n'est pas celui qui aida fonder nos libertés publiques en 1830; qu'on n'y ren contre guère ce patriotisme, ces idées larges et généreuses qui inspirèrent la Constitu tion de 1831 que ce n'est pas en l'honneur de la franc maçonnerie alors orangiste que nos concitoyens ont versé leur sang; que ce fut pour un plus noble motif que, de 1830 1839, notre patrie s'est résignée tant de sacrifices; que si nous avons ins crit la liberté de conscience dans notre pacte fondamental, c'était bien plus pour affranchir la religion des persécutions qu'avaient dirigés contre elle des gou vernements despotiques, que dans la vue de proscrire le catholicisme et d'inaugurer une ère d'impiété, où le peuple aurait vécu sans religion. Or il s'est révélé successivement avec plus d'évidence, que là, vers ce but seul convergent tous les efforts d'un certain nombre de libéraux, et du moment que la chose devenait assez manifeste, le divorce était inévitable et devait éclater, que ce fût l'occasion de la convention d'Anvers ou de toute autre manière. Le libéralisme qui vote des plumes d'or M. Eugène Sue, l'écrivait! le plus impie, le plus ordurier de la France, veut que la religion, la religion catholique surtout, soit bannie de l'enseignement public; mais le pays ne le veut pas; il n'a jamais voulu il ne le voudra jamais...., non, jamais! et l'heure de le proclamer hautement est ve nue. Deux fois déjà nous avons vu les tentatives de l'impiété échouer contre la volonté ferme et éclairée des Chambres législatives. Ce libéralisme pervers queles Chambres viennent de frapper d'une réprobation so lennelle, voudrait se réfugier encore dans les Conseils communaux, et asseoir là du moins les bases d'une domination qui lui échappe ailleurs. Vain espoir! il pourra bien, ça et là, dans certaines régences, régner quelque temps encore; mais quoi qu'il fasse, le moment arrivera, et plus tôt qu'on ne pense, où, dans les Conseils libé raux même, prévaudront les vœux de la religion et des pères de famille contre lès criailleries, contre les ruses, contre tous les efforts déployés par les adeptes du parti maçonnique. La lumière s'est faite; un peu plus tôt ou plus tard, elle fera ou vrir les yeux tous les hommes qui ne refusent pas de voir clair eu plein midi. Le Receveur des contributions directes de la ville d'Y près invile les contribuables qui sont en retard de payer les termes èebus de leurs contributions, les acquit ter dans la huitaine, faute de quoi il se verra dans l'obligation d'envoyer des som mations officielles. Dans la séance du 5 décembre, la Cham bre des Représentants a adopté le budget des voies et moyens pour l'exercice de 1853. L'ensemble du budget s'élevant 128,596,390 fr. a été adopté l'unanimité des 00 membres présents. M. De Renesse a ouvert la discussion générale en demandant la révision de di verses bases de l'impôt, notamment de l'impôt foncier, de celui des patentes et de l'accise sur le sucre. Mais ce qui fera sans doute beaucoup de plaisir aux contribuables, c'est la déclara tion laite par M. le Ministre des finances qu'il ne sera nullement nécessaire d'avoir recours de nouveaux impôts pour faire face la situation. Tant mieux! Déjà nous ne payons que trop ce qu'on appelle le Trésor public. La Chambre a adopté le projet de loi re latif la réunion des deux cantons de jus- lice de paix de Courtrai. Dans la séance du Tcourant, les pouvoirs de M. Jacques ont été vérifiés, et le nouvel élu a été admis prêtersermenl et siéger comme représentant. Du reste cette vérifi cation des pouvoirs n'a donné lieu au cune discussion. Le marché aux céréales d'aujourd'hui a été approvisionné de 343 hectolitres de froment, coté en moyenne fr. 28-70 de 3g hect. de seigle, !i fr. 20-00; de 38 hect. de fèves, fr. 1 g-6oj de 4 hect. d'avoine, h fr. io-5o. Au marché aux pommes de terre il y avait 21 hect. Ces tubercules ont été vendus au prix de fr. 6-5o l'hectolitre. Dans la nuit du 5 courant, un vol avec effraction a été commis au préjudice d'Ambroise Yossaert, cultivateur Beveren (près Rousbrugge). Les vo leurs après avoir pratiqué un trou dans la muraille, sont entrés dans une cave, où ils ont enlevé envi ron 5oo kilog. de pommes de terre et quelques provisions de bouche. Ils sont encore inconnus. Le 6 de ce mois, on a retiré du canal Buis- camp le cadavre de D. Dierickx, âgé de 11 aDs, demeurant avec ses parents eu ladite commune. On attribue ce malheur a l'imprudence. Sous le litre de Situation politique en Espa gne VAssemblée nationale publie les ligues suivantes Toutes les pensées et tous les cœurs ont suivi nos soldats aux champs de la Crimée, y demeurent avec eux et ne pourront s'en détacher quelques instants qu'après que nos armes auront obtenu uu résultat décisif. Jusque-là nous appellerions bien vainement l'attention de nos lecteuis sur le sort de la malheureuse Espagne qui se débat et qui suc combe sous l'étreiute de la révolution. L'assurance de n'être poiut écoulés si nous parlons d'autre chose que de la Crimée ou de la Bessarabie, nous empêche de parler plus souvent de ce qui se passe au-delà des Pyrénées. La re'voluiioo Madrid n'a d'ailleurs pas au jourd'hui pour l'Europe l'intérêt qu'elle a pu avoir Paris il y a soixante aos. C'est un fléau dont la marche est aujourd'hui bien connue, grâce aux occasions si nombreuses qne le monde a eues de l'étudier. 11 n'y a plus d'intérêt de curiosité satis faire nous savons tous par cœur la succession des périodes révolutionnaires nous pouvons tous pro phétiser coup sûr, en racontant de l'avenir ce que l'histoire racoute du passé. Comme cet homme politique qui disait un autre il y a 1 ingl ans Vousje vous connais err g2 vous aviez tel nom, a nous pouvons dire tous ces héros que la démagogie exalte cette heure en Espagne Je vous connais, je vous ai déjà vus tenir ailleurs la même conduite et parler le même langage; votre nom seul était différent vous vous appeliez patriotes, et vous vous appelez progres sistes; les cris d'enthousiasme sauvage qui accueil lent vos actes et vos paroles, vous avez déjà sti les exciter pendant quelque temps; puis, du Capitole,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1