JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 3.882.
38me année.
PROPAGATEUR,
Tt.RITÉ ST JCNTICR.
Ou s^hpuue Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et'chet les Percepteurs des Peste* da Royaume.
1*111* ni: Vi*%RO*Wt-:MR!VT, par trlmr«trr.
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu u° a5 C.
Le Propagateur paraît le tlF.IIC RRIII et le MMIIOI
de chaque sein ai ne. (itiMcrtioim 13 centiuics la ligne.)
Tîî.SS, 13 Décembre.
Certains organes du libéralisme exalté
nous apprennent de temps autre qu'ils ne
sont pas rassurés sur les effets de la con
vention d'Anvers.
Les exigences immuables du clergé, son
intolérance, les allures de la Chambre
tout cela, disent-ils, les effraie outre
mesure. Nous voulons les croire; comme
les enfants ou les personnes faibles d'es
prit, les gazeliers libéraux ont peur des
fan tomes de leur imagina lion. Aujourd'hui,
ils s'effraient de la convention d'Anvers
comme jadis ils s'effrayaient de la dime ou
du pouvoir occulte. Depuis dix ans que le
spectre du clérical se dresse menaçant
devant leur imagination, ils ont passé par
toutes les nuances de la terreur.
Mais, ce qui est digne de remarque, ce
sont les motifs pour lesquels ils ne sont pas
rassurés sur les effets de la convention d'An
vers. Nous en croyons peine nos yeux
quand nous lisons dans I Indépendance les
passages suivants
Sans doute, le clergé reste étranger au
choix et la nomination des professeurs;
mais si, parmi les professeurs d'un athé
née, il en est un qui, par des travaux tout-
fait en dehors de son cours, ait encouru
la disgrâce de I episeopat, le concours du
clergé sera refusé aussi longtemps que ce
professeur n'aura pas été évincé de cet
athénée. Or, nous avions pensé jusqu'à
présent que c'était là une intervention
assez directe dans la composition du corps
professoral, et une intervention pouvant
s'étendre fort loin et s'appliquer une
foule de cas.
Sans doute, le clergé n'est pas appelé,
aux termes de la convention d'Anvers,
arrêter la liste des livres qui serviront
l'enseignement ou seront distribués en
prix; mais il n'est dit nulle part, non plus,
que le clergé devra accepter sans observations
la liste arrêtée par le gouvernement. Or, on
a déjà fait entendre assez clairement que le
clergé ne pourra pas prêter ou maintenir son
concours aux établissements où il serait fait
un usage quelconqueen prix ou autrement
de livres désapprouvés par la Congrégation de
/'indexce.qui nous paraissait ressembler
beaucoup la prétention d'arrêter soi-
même la liste des livres, moins qu'on ne
veuille faire une différence sérieuse entre
dresser une liste par l'indication de tels
ou tels livres, ou la régler par l'exclusion
de tels ou tels autres.
Ainsi, d'après Y Indépendance, la conven
tion d'Anvers serait bonne si le clergé
s'était engagé donner et continuer son
concours sans s'inquiéter en rien de la
composition du corps professoral sous le
rapport des principes religieux;
Elle serait bonne, si le clergé avait pro
mis encore d'accepter sans observations la
liste des livres d'instruction, telle qu'elle se
trouverait arrêtée par le gouvernement;
Elle serait bonne, excellente, surtout, si
elle avait stipulé que le clergé aurait
prêter et maintenir son concours aux
établissements où il serait fait usage de
livres condamnés par l'Eglise;
Voilà pour qu'un arrangement entre
l'État et l'autorité ecclésiastique devienne
possible en matière d'enseignement, il faut
que le clergé prometted'approuver d'avance
ce que l'Eglise condamne.
Nous en demandons pardon l'Indé
pendance, qui se fait appeler par ses cor
respondants un important organe de la
publicité européenne mais nous croyons
que ses rédacteurs sont devenus complè
tement fous.
Dans la séance du 9 courant, la Chambre
des Représentants a adopté l'unanimité
le projet de loi approuvant la convention
littéraire et artistique conclue entre la
Belgique et la Grande-Bretagne.
Ce traité se rapporte trois catégories
de publications 1" aux ouvrages en lan
gues mortes, tels que livres de liturgie et
œuvres classiques; 2°.aux éditions d'ou
vrages et de gravures modernes autorisées
pour la Belgique et les autres pays, excepté
l'Angleterre; 5° aux traductions.
Le reste de la séance a été rempli par
des rapports de pétitions. Un court débat
a eu lieu l'occasion de la pétition où des
habitants de Jemmapes demandent la
suppression des octrois de plusieurs lo
calités.
Nous remarquerons ici que la Belgique
possède 71 communes octroi, qui prélè
vent de ce chef une somme d'environ neuf
millions de francs, c'est-à-dire,une somme
qui égale presque le produit de la douane
pour le pays entier, puisque celle ci ne
rapporte, année moyenne, qu'une somme
de 11 millions en d'autres termes, 71
communes prélèvent peu près autant
d'impôts indirects que les 2,500 autres
communes de la Belgique toutes ensemble;
et une population d'un million d'hommes
est seule aussi fortement grevée que 4 i/j
millions d'habitants, outre qu'elle paie
encore sa bonne part dans les produits de
la douane nationale!
Ajoutons que les octrois ont l'incon
vénient d'absorber en frais de perception,
dix pour cent de la recette, ce qui en fait,
de l'aveu de tous les économistes, un im
pôt des plus vicieux au point de vue de
la fiscalité.
Veut-on un autre exemple qui mette
nu tout ce qu'il y a de choquant dans notre
système des octrois; le voici M. Roden-
bach nous apprend que la seule ville de
Bruxelles perçoit sur les comestibles un
droit qui s'élève chaque année plus de
000,000 fr., alors que l'on ne paie l'en
trée des denrées alimentaires dans tout le
pays qu'une somme de 530,000 fr.
C'est juste titre que la Patrie de Bruges
appelle l'attention de qui de droit sur une
pétition adressée la Chambre des Repré
sentants par les huissiers audienciers du
tribunal de Mons. Les pétitionnaires, dit
la Patrie, signalant en cela un grief com
mun tous leurs confrères du pays, font
observer que la mise en vigueur des tarifs
du 18 juin 1849 et du 18 juin 1855 a tel
lement compromis leur position par la
réduction des salaires attribués leur
charge, qu'ils se trouveront bientôt dans
l'impossibilité de pourvoir aux premiers
besoins de leurs familles, surtout en pré
sence de la cherté excessive des denrées
alimentaires.
Cette plainte n'est que trop fondée, et
il conviendrait tous égards que des me
sures fussent prises pour améliorer la
position des huissiers. Les innovations
ineptes de M. De Haussy ont compromis
le sort de ces officiers ministriels, qui sont
obligés de tenir un rang convenable dans
la société, et qui malheureusement ne
peuvent pas, comme l'ancien ministre de
la justice, y employer un traitement de
directeur de la Banque.
Dans la séance de vendredi dernier la
Chambre a validé l'élection de M. Lambin,
député de Bastogne.
iT.I-O-1 r-
Ou lit dans la Patrie de Bruges La
section centrale chargée d'examiner la
question de renseignement agricole, a dé
cidé que le nombre des écoles serait réduit
deux, et qu'il y aurait une école d'horti
culture ainsi qu'une école d'apprentissage
pour la fabrication d'instruments aratoires;
en même temps, elle a émis le vœu qu'on
laissât M. le ministre de l'intérieur sa
liberté d'action pour 4855.
Voilà donc ces fameuses écoles qui de
vaient former tant d'agriculteurs! elles
vont être enterrées mainlenantaprès avoir
coûté au trésor des sommes considérables.
Car, nous n'en doutons pas, les Chambres
vont leur donner le coup de grâce; elles
ne voudront plus conserver au pays des
institutions inutiles qui absorbent pure
perle l'argent des contribuables. A Tirle-
mont, par exemple, l'école d'Agriculture,
fréquentée par cinq élèves, coûte annuelle
ment quatorze mille francs l'État! Voilà
commenton gaspilleles finances publiques.
L'Ami de l'Ordre publie l'exirait suivant
d'une leiire de Rome, du 3o novembre
Le nombre des Evêqnes qui se trouveront
Rome le 8 décembre sera d'environ 200. La con
sécration de la basilique de S'-Panl aura lieu le 10
ou le 13, et ce ne sera qu'après cette cérémonie
que les Évêques se sépareront.
Mgr. l'Évêque de Namur a reçu hier (29) le
bref qui le nomme prélat domestique du Pape et