Évêque assistant an trône pontifical. Il a officié aujourd'hui en cette qualité h la cérémonie de la remise du chapeau au Cardinal-patriarche de Lisbonne et an Cardinal-Archevêque de Tolède. a Pendant cette cérémonie, les avocats consis- toriauxpromoteurs de la foietc., sont veous demander la béatification de la sœur Marie-des- Anges, carmélite de Turin, décédée en 1717. Nous extrayons les passages suivants d'une lettre de Rome, du 27 novembre, adressée h la Pairie de Bruges Aiosi que je vous l'avais fait pressentir, la quatrième réunion des Évèques a été la deruière. L'assemblée a terminé ses travaux par la plus touchante manifestation de soumission et de dé vouement au Saint-Siège qui se soit peut-être jamais vue. S'il est vrai, comme le bruit en a couru b Rome, que le Saint-Père s'est dérobé quelques instants b ses audiences ordinaires, pour examiner du haut d'une croisée donnant dans la salle ducale, la physionomie de l'assemblée, son cœur se sera vivement attendri de ces protestations b la fois chaleureuses et unanimes. Son Éminence le cardinal Brunelli en a remercié les évèques, mais l'émotion lui a coupé la voix. Le Sacré-Collége est convoqué pour vendredi prochain, dit-on, afin de donoer son assentiment définitif au projet de bulle. Déjb le programme de la proclamation paraît être connu. On assure que le 8, jour de la fête, Il y aura office pontifical b la basilique de Saint-Pierre. Après l'évangile on entonnera le Feni Creator, et le Saint-Père fera ensuite la proclamation solennelle dans les termes de la bulle, mais il ne lira pas la bulle. La statue de Notre-Dame, conçue sans péché, se trouvera exposée au milieu du chœur et Sa Sainteté posera la couronne sur la tête de la Vierge. Après la messe, un Te Deum solennel clôturera la céré monie. Le premier dimanche de l'Avenl, il y a cha pelle papale, c'est-a-dire que tous les cardinaux présents b Rome assistent b l'office avec le Saint- Père. Cette fois la chapelle ordinaire ne pourrait contenir les assistants; Sa Sainteté a fait apprêter le chœur de la basilique de Saint-Pierre. En effet, hormis les époques des consistoires pour l'élection d'un Pape, jamais tant de cardinaux ne se sont rencontrés b la fois h Rome; il y eu a déjb cin quante-six. On nous communique dit le Bien public, le passage suivant d'une lettre écrite de Rome par une personne eu position d'être bien informée. Les réunions solennelles des évèques, au nom bre de 125 b i3o, se sont succédées de très près. On est peu renseigné sur la nature des discussions qui ont eu lieu parmi les Pères de l'Église. Seule ment je puis vous dire, ce qui est un grand hon neur pour l'Église de Belgique, que tous les prélats qui y ont assisté ne tarissent pas d'éloges sur le talent dont Mgr. l'Évêque de Bruges y a fait preuve. Mgr. Malou, l'un des plus jeunes Évèques, si pas le plus jeune de l'assemblée, a fait admirer des connaissances profondes et variées, une grande élévation de pensées jointe a une remarquable lu cidité de langage. Deux fois il a emporté les suf frages unanimes de l'assemblée qui s'est levée en déclarant qu'elle partageait entièrement la manière de voir du jeune prélat. Deux fois aussi, b la clô ture de la séance, les Évèques de tous les pays ont été lui serrer la main et le féliciter avec effusion. NOUVELLES DIVERSES. M. Aloïse Renierde Deerlykvient de recevoir de S. A. R. le Duc de Brabant, une riche marque de souvenir, accompagnée d'une lettre contenant les éloges les plus flatteurs, pour l'oeuvre artistique qu'il a offerte b S. A. R. b l'occasion de son mariage. Cette oeuvre a été remise au Duc de Brabant lors de son voyage b Courtrai, et elle a été l'objet de l'admiration du prince, de la princesse et de leur suite. Les artistes qui l'ont vue font le plus grand éloge de celte invention, qui consiste en une pein ture eu relief sur marbre, ornée d'emblèmes en porcelaine et en pierreries. Le coocert donné hier par M. Litoff b la salle du Concert noble a été très brillant. L'ar tiste met dans son exécution une verve et une fougue irrésistibles. Sauf une soDate de Beethoven, tous les morceaux qu'il a joués étaient de sa com position. Ils ne pouvaieut avoir de meilleur inter prête que leur auteur. Aussi a-t-il été vivement applaudi par l'auditoire d'élite qui se pressait dans la salle. Journde Bruxelles.) On lit dans l'Union de Huy L'auteur présumé des incendies de Racour vient d'être écroué dans notre maison d'arrêt; c'est un jeune homme de 24 ans, ancien clerc chez feu le uotaire Dubois il est en aveu déjb sur neuf chefs de pré vention. Il brûlait, disait-il, pour détourner l'attention et voler plus aisément. Vendredi dernier, les gendarmes ont conduit b la prison de Courtrai le nommé Léonard Van den Heideouvrier b Marcke, accusé de faux en écriture publique. La semaine dernière, un individu qui se faisait passer pour son frère, se présenta chez un avocat b Courtrai afin d'y prendre une obligation de 1,000 fr. déposée chez ce dernier, et que cet individu avait souscrite pour dettes. Deux jours après, le véritable propriétaire exigea son billet et l'avocat voyant qu'il avait été trompé, porta plainte b la justice. Le prévenu se trouve actuelle ment écroué b la prison de ladite ville. Un journal assure que le pourvoi en grâce du nommé Bruylanls, assassin de la servante de M"' De Bruyn, est rejeté et que l'exécution aura lieu au premier jour, sur l'une des places publiques de Louvain. Une capture importante vient d'être faite en Prusse, celle du meurtrier de M. Faio, de Huy, chef de station d'Ougrée. L'auteur de ce crime serait un ouvrier qui n'aurait eu d'autre mobile en assassinant M. Kain que de dépouiller sa victime. Cet individu étant Prussien, on ne peut obtenir son extradition. Son procès se fera en Prusse. Un navire belge, la goélette Euphrasie, c. Denys, s'est échoué le g courant b Sanlvoordt près de Harlem. Il ne fait pas d'eau et l'on s'occupe du déchargement de la cargaison. Ce bâtimentest parti du port d'Anvers pour Mogadurle 20 novembre. Nous ne pouvons nous empêcher de reproduire l'article suivant du Feuilleton Belge Le Feuil leton s'y occupe de la stratégie des grands jour naux, qui n'est pas précisément celle des alliés en Crimée. Voici cet article Nous avons reçu, dit l'Unioers, la dépèche suivante, qui uous est adressée de Rome par la voie télégraphique de Sienne Sienne, le 10 décembre i854» Le Pape, officiant b S'-Pierre, a promulgué après l'Evangile (b onze heures) le décret attendu. L'Immaculée Conception est déclarée foi de l'Église et quiconque la nie hérétique. Deux cents Évèques étaient présents. Jamais on ne vit pareille afiluence. Rome est ivre de joie. SÉB.VSTOrOL. Les hommes de guerre admirent les mouve ments des deux armées, les savantes combinaisons des généraux, la belle horreur des champs de ba taille, les calculs des assiégeants et la stratégie des assiégés. Je laisse ces admirations b qui en est ca pable. Je suis profane, je ne vise pas si haut. D'ail leurs, sans fausse philanthropie, j'aime autaot ne pas arrêter mes regards sur cette vaste boucherie humaine. Lb il n'y a pas de jeu permis; tout est grave, tout est triste. Mais peut-être trouveroo,. nous ailleurs une petite pointe de gaîté. Je le dé- claredonc: ce que j'admire le plus, ce ne sont paj les opérations militaires des alliés, aussi bien je n'y entends rien c'est la profonde lactique, ce sont les habiles manœuvres des grands journaux dont c'est la profession de raisonner sur les péripéties du terrible drame militaire qui se déroule en Crimée. Sébastopol n'est pas pris!... Il y a deux mois on trouvait que Sébastopol était bien impertinent de se faire ainsi tirer l'oreille et de ne pas se laisser prendre du jour au lendemain. Quand il fut pris par le fameux l'artare, c'était très-bien; et sur ce fait, quels beaux articles dans les colonnes de nos grands confrères! Quand il fut bien avéré qu'il n'y avait de pris que les dupes attrapées par le Tartare, ce fut encore mieux. Ce fut mieux, pour quoi? Pour cent raisons toutes plus fortes les unes que les autres. J'en dirai au moins une. L'art, messieurs, l'art Savez-vous bien ce que c'est que l'art Oui, qu'un heureux coup de main eût livré de but en blanc b l'armée de Saint-Arnaud la place de Sébastopol, ses forts, soo matériel, sa flotte, c'était un coup assez heureux pour les alliés, on ne peut en disconvenir. Les gouvernements auraient illuminé, et ils n'auraient pas eu tont-a-fait tort. Mais les artistes, les vrais artistes, ils étaient pro prement volés. Non non il faut un siège, un beau siège, de belles parallèles, de belles tranchées, une belle canonnade; parlez-moi de cela! Au lieu que Sébastopol aurait été pris comme on boit un verre d'eau; et que le roman aurait commencé par le dé nouement, sans les détails, sans l'intrigue, sans les péripéties, sans le beau de l'affaire. Allons donc! Nos grands confrères opinèrent donc que, tout considéré, il allait beaucoup mieux avoir un beau siège, un siège dans toutes les règles de l'art et si la nouvelle du Tartare les avait séduits dans le pre mier moment, non-seulement ils se consolèrent de la contre-nouvelle, mais ils conclurent qu'b tout prendre, la chose valait beaucoup mieux étant ce qu'elle était. Cette évolution marque la première manœuvre de nos grands confrères. Voici la seconde; elle est tonte fraîche, elle est de cette semaine, je la recueille du Constitu tionnel et du Morning-Chronicle, deux organes respectivement accrédités près les gouvernements français et anglais. Sébastopol.n'a pas été pris par un coup de main; Sébastopol a résisté aux opérations du siège; c'est une complication; une complication pour les généraux peut-être, mais non pour les Alexan dre et les César du premier-Paris et du premier- Londres. Alors, vous les voyez prendre leur parti avec une soudaineté de décision étonnante. Et voilb que le Constitutionnel et le Morning Chro- nicle publient, chacun, un article, très-bien rai sonné, ma foi, très-savant, très-profond, pour prouver qu'au bout du compte, la prise de Sébas topol est ce qui importe le moins, et qu'il vaut mieux que la villesoit encore aux maios des Russes. Je ne dis pas assez: dans l'opinion du Constitu tionnel et du Morning- Chronicle la prise de Sé bastopol était la pire chose qui pût arriver aux alliés. Est-ce assez fort de manœuvre? Le raisonnement est des plus beaux; le voici en substance «Nous prenons Sébastopol; bon! mais après! la ville est b nous, et les Russes tiennent la cam pagne; nous les assiégions, ils nous assiègent; ils nous prennent b leur tour, que devenons-nous alors? Tout au contraire, nous ne prenons pas la ville: alors, nous faisons tête b l'armée russe, nous l'attaquons, nous la battons, uous balayons les Moscovites de toute la Crimée, et il faut bien que Sébastopol soit réduit, quand ce ne serait que par la famine. Donc, gardez-vous bien de prendre Sé bastopol. Ainsi, tout est pour le mieux dans la meilleure des complications possibles. Il y en a qui appelleot cela de l'optimisme héroïque. Ceux-lb se trom pent; c'est de la manœuvre transcendante, et de la tactique de premier choix.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 2