Nous attendrons. La guerre est un jeu incer tain on bat et l'oo est battu. Nous assisterons donc probablement des victoires et a des revers par tagés. Le plus grand général ne peut répondre du sort de la bataille qui commence. Seuls, les grands capitaines des premiers-Paris et des premiers- Londres sont l'épreuve des rigueurs de la for tune. Ils ont des ressources infinies. Tout est bien quand ils le veulent, et mal si cela leur plait. Si Sébastopol est pris, vive la gloire! Si Sébas- topol n'est pas pris, raison de plus pour chanter victoire. a O les heureux journaux a positions des alliés devant sébastopol. Nous reproduisons ici les deux articles suivants qui s'occupent de la position des alliés devant Sébastopol. Le premier est du Journal des Débalsle voici Le dépôt de la guerre a publié il y a quelques jours déjà, et sous ce titre: Positions occupées par les armées Jrançaise et anglaise devant Sébastopol, une carte qui calmera sans doute les toquiétudes exprimées par quelques journaux étrangers sur la sécurité de nos troupes en Crimée. Au premier coup d'oeil on ne peut s'empêcher d'être frappé de la force que présente le plateau occupé par les alliésentouré qu'il est de deux côtés par la meret défendu sur le côté qui le rattache h la presqu'île de Crimée par des hauteurs escarpées, qui s'élèvent h une moyenne de 600 pieds au-dessus des vallées de la Tcbernaïa et de Salaclava. En réalité, ces hauteurs sont presque partout inabordables h des corps armés. On trouve bien sur la carte trois points où des routes viennent franchir ces élévations, au sortir de Balaclava, aux lieux dits le Moulio et le Télégraphe; mais ces étroits passages, véritables gorges où l'ennemi ne pourrait pas se déployer, où de faibles détachements suffiraient a arrêter des armées entières, sont aujourd'hui protégés par des ouvrages qui les rendent inexpugnables. La carte publiée par le dépôt de la guerre n'indique pas inoins, en effet, de vingt-quatre redoutes ou bat teries élevées sur ce côté de Dotre position, sans compter celles qui défendent le port de Balaclava ou que l'on a construites depuis que la bataille du 5 novembre a prouvé que l'enoemi, en débou chant par les ponts d'Inkermann et par les portes du faubourg de Karabelnaïa, en s'appuyant sur la route qui borde le rivage de la rade, pouvait, bien qu'il grand risque, comme l'expérience l'a montré, tenter de gravir en force les peutes qui descendent au nord du camp anglais jusqu'au bord de la mer. a L'autre article est une correspondance adressée par un militaire h la Gazette de Leipzigen voici les passages les plus saillants Deux voies sont ouvertes au prince Mentschi- kofl pour débloquer Sébastopol aussi n'a-t-il pas grand choix dans l'emploi des moyens. Le plateau sur lequel se trouve l'armée de siège n'est acces sible la grosse artillerie et a des détachements de cavalerie qu'à deux endroits, savoir: au nord-est en débouchant de là vallée de la Tcbernaïa, près des ruines d'Inkermann, et au sud-est,au point où se joignent les routes deTractir et de Balaclava pour aller aboutir sur le plateau travers une vallée resserrée. Ces deux points sont occupés et munis de fortes redoutes. La partie sud-est de ce plateau, de 1 1/4 mille, entre ces deux endroits, ne peut être gravie qu'avec grand'peine par l'infanterie elle- même qui est souvent obligée de rompre ses rangs. a Par suite de cette configuration du terrain si favorable aux alliés et en particulier aux Anglais, l'armée de siège ne peut pas facilement être at taquée sur ses derrières. On retrouve du côté du nord les mêmes difficultés de terrain. Mais le prince Menischikoff a encore le désavantage que son in- fanterie, eu attaquant la position anglaise, ne peut être soutenue dans les premiers moments du combat que par les batteries des forts voisins et des re doutes de campagne, et que les batteries des bri gades ne peuvent prendre efficacement part la lutte jusqu'à ce que toutes les tronpes aient passé la vallée resserrée l'endroit où l'aqueduc la tra verse. Une position si désavantageuse exige une grande circonspection dans la direction de l'at taque,et il ne reste guères an commandant en chef des troupes russes d'autre moyen que de s'avancer au pas de charge avec toute son infanterie contre les redoutes anglaises afin de laisser le champ libre sur le plateau son artillerie et sa cavalerie. C'est dans ce sens que l'attaque du 5 no vembre parait avoir été dirigée; c'est pourquoi il n'est pas étonnant que le prioce MentschikolT ait eu plus de morts et de blessés que ses adversaires qui, au reste, ont dû employer toutes les forces doot ils pouvaient disposer pour repousser une attaque de front et de flanc si formidable.... Même après l'arrivée de tous leurs renforts, les alliés n'abandonneront pas facilement la dé fensive, vu que les Russes, dans toutes les cir constances, leur seront toujours supérieurs eo cavalerie, ce qui leur assure une grande liberté de mouvements et leur permet, dans le cas où les alliés marcheraient vers la Tchernaïa, de menacer sérieusement le flanc droit et les derrières de ceux- ci. Qui empêche les Russes d'envoyer la plus grande partie de leur cavalerie et tous leurs régi ments de Cosaques, dont ils ne font que peu d'u sage dans leur position de la Tchernaïa, dans la vallée voisine de Baidar (grande plaine située Test de Balaclava,unejieue de distance)et de les soutenir par quelques bataillons d'infanterie? Avant d'attaquer la position russe, les alliés devront faire de grands efforts pour se débarrasser de cette cavalerie, et si même l'infanterie des alliés force les Cosaques céder, peine les bataillons ennemis auront-ils tourné le dos que la cavalerie russe reviendra sur leurs traces. Les alliés ne peu vent non plus avoir sur leurs derrières les régi ments de Cosaques, s'ils veulent s'avancer contre la position russe. Les alliés se trouvent donc eux- mêmes dans une position qui peut leur devenir très désavantageuse dès le moment qu'ils pren dront l'offensive sur une grande échelle. AFFAIRES D'ORIENT. On lit dans le Moniteur français Le ministre de la guerre a reçu la dépèche sui vante du général eu chef de l'armée d'Orient Devant Sébastopol, le a5 novembre. Le temps s'est décidément remis la pluie; nos transports de toute nature et nos opérations devant la place en sont fort contrariés. Néanmoins, la construction de nos nouvelles batteries, les modifications apportées aux ancien nes, marchent assez rapidement. Il ne fait pas froid l'armée russe doit souffrir plus que nous de la pluie. Soo approvisionnement, par des routes devenues très-difficilesest très- laborieux. Nous sommes, au contraire, largement pourvus. La flotte est l'abri. Des nouvelles arrivées Marseille par le Thabor parlent et d'une hauteur près de Sébastopol qui aurait été eolevée et occupée par les alliés, et d'uD assaut général qui était regardé comme pro chain, et d'une grande bataille qui doit être livrée dans les premiers jours de décembre. Toute celte stratégie que nous tronvons chaque jour étalée dans les colonnes des journaux ne nous inspire qu'une médiocre confiance. La seule chose certaine, c'est que les armées alliées se renforcent sans cesse, que les envois de troupes continuent Marseille, Constantinople et Varna. La Correspondance autrichienne annonce même que l'armée ottomane a reçu l'ordre de repasser le Danube, et que 35,000 Turcs, sous les ordres d'Omer-Pacha, seront envoyés en Crimée. Voilà donc la campagoe d'hiver en Bessarabie ter minée, si le fait annoncé par la Correspondance autrichienne est exact. La même feuille annonce qu'en date du 29 no vembre cinq vapeurs venant d'Oczakow étaient en vue d'Odessa et qu'on craigoait, eo ville, qu'ils ne viossent signifier le commencement du blocus. Une dépèche du prince de Menischikoff annonce que jusqu'au 4 décembre il ne s'était passé rien de nouveau sous les murs de Sébastopol. La bataille qui devait, dit-on, se livrer le 2 dé cembre, était donc encore une fois une invention des journalistes. Cependant on parle de quelques escarmouches insignifiantes comme ayant eu lieu devant la ville et où les alliés auraient eu l'avantage. La teneur du traité du 2 décembre n'est pas eucore connu. FRANCE. Paris, 10 décembre. Tous les rapports qui parviennent au Ministre de la guerre sur le service des hôpitaux de l'armée d'Orient, signalent les heureux effets de la pré sence des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul au chevet des soldats malades et blessés. Le zèle ardent, le courageux dévouement de ces pieuses filles, ont eu, dans toute l'Europe, un re tentissement qui vient de donner lieu, eD Angle terre, d'honorables tentatives d'imitation. L'exemple de nos bonnes sœurs fructifie; mais nulle institution n'égalera en ingénieuse sollicitude, en géuéreuse abnégation, en sacrifices, ces saintes femmes, qui n'attendent leur récompense que du Ciel, et dont plusieurs l'ont déjà recueillie en suc combant dans leur digne mission. C'est dans les hôpitaux de l'armée d'Orient que les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul pouvaient prouver, mieux que partout ailleurs, l'utilité de leur concours; mais les hôpitaux de l'iutérieur les réclament leur tour, et, sur nn appel du mi nistre de la guerre, elles vont, dans peu de jours, prodiguer dans l'hôpital militaire du Gros Caillou, des soins affectueux qui ne tarderont pas, sans doute, s'étendre d'autres établissements. (Moniteur.) Hier dans la soirée, le chef du bureau de la gare de La Villette, au chemin de fer de Stras bourg, a été coupé en deux par une locomotive, sous le pont de la rue Lafayette. Cet homme reve nait en ville, en suivant la voie ferrée, par une imprudence trop fréquente parmi les employés. Hier, pendant toute la matioée, des chariots remplis de membrures de lentes sont partis des magasins de la guerre Chaillot et au Gros-Caillou pour l'embarcadèredeLyoo, avecceltedeslination Au camp de Constantinople. On lit dans TObservateur du Dimanche s Les marchands de draperies de Péradieux se sont décidés fermer leurs magasins les dimanches et fêtes ils ont, cet effet, signé une conveution qui frappe d'une amende de 100 fr., au profit des pauvres, celui qui manquerait cet engagement. MM. les notaires de l'arrondissement de Car- peotras ont pris nn arrêté très sévère, depuis le 4 mai i853, pour l'absolue observation du di manche et des fêtes, et MM. les avoués du même arrondissement, depuis le 25 du même mois de mai i853, ont pris une délibération dans le même sens. On écrit de Fos (frontière d'Espagne), le 2 dé cembre, au Journal de Toulouse Les marchands de Fos ont spontanément con venu entre eux, non-seulement <!e fermer leurs magasins les dimanches et jours fériés, mais encore

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 3