JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N® 3,884.
SS11* annCe.
PROPAGATEUR,
viltiri r.T JCMTICR.
On s'ahoaue Yprès, rue de Lille» >o, près la Graud
Plade, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX UK LVtUO«l»:ni:U, par IrlmMlre
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
Le Propagateur parait le Nt:it( Rt:DI et le HtURDI
de chaque senidiue. (iunertIciim 13 centimes la ligne.)
7??.SS, 20 Décembre.
L'ïîf II.
Enfin, nous en sommes encore une fois
aux lemps des débordements de l'Yzer.
Depuis la frontière de France jusqu'aux
portes d'Oslende, c'est comme une mer in-
térieurequi a plus de cinquante kilomètres
de long, sur cinq huit de largeen plusieurs
end roils.
Vingt fois déjà, des réclamations ont eu
lieu devant les Chambres au sujet de l'Y
zer; les Représentants de la Flandre ont
prononcé tout un volume de discours, pour
démontrer qu'il était urgent de prendre de
mesures tendant garantir les riverains
contre le retour périodique de ces inonda
tions désastreuses. Vains efforts! ils en ont
été pour leurs frais d'éloquence.
Comment, l'Yzer! Qu'est-ce que cela? Le
sait on Bruxelles?
Est ce une rivière ou un village?
Est-ce quelque vieux général qui de-
mande une pension l'Etal?Ce n'est
qu'avec des peines infinies que les gens du
pays ont réussi faire comprendre que
l'Yzer est un fleuvequi, pour n'avoir pas
précisément l'ampleur du Danube, n'en
cause pas inoins tous les ans des dégâts
considérables. Mais, que voulez vous? Un
petit courant (ïeau de quelques pieds de lar
geur tout au plus,cela ne vaut pas la peine,
vraiment, qu'on s'en occupe. Farlez-moi
de la Meuse! Voilà un fleuve d'une dimen
sion respectable! Ou n'a pas besoin de lu
nettes pour le voir sur les cartes de la
Belgique. Et puis, les géographies en par
lent et disent qu'il passe Liège: Liège et
la Meuse, quels titres pour obtenir le pri
vilège d'engloutir des millions! Comment
veut-on,après cela, que l'on aille s'occuper
de l'Yzer et des bourgs-pourris de la Flandre
occidentale?
Il y a inondations et inondations; je dis
que si les Flamands ne parviennent pas
transporter leur fleuve dans la province
de Liège, ils n'obtiendront jamais rien
pour lui.
Voici le texte du traité du 2 de'ceiubre
A«l. Ier. Les hautes parties contractantes rap
pellent les déclarations contenues dans les proto
coles du 9 avril et du 25 mai de l'aunée courante,
et dans les Notes échangées le 8 août dernier; et
connue elles se sont réservé le droit de proposer,
seloo les circonstances telles conditions qu'elles
pourraient juger nécessaires dans un intérêt euro
péen, elles s'obligent mutuellement et réciproque
ment a n'entrer dans aucun arrangement avec la
Cour impériale de Russie avant d'en avoir délibéré
en commun.
Art. 2. Sa Majesté l'Empereur d'Autriche ayant
fait occuper par ses troupes, eu vertu du traité
conclu le 14 juin-dernier avec la Sublime-Porte,
les principautés de Moldavie et de Valachie il
s'engage a défendre la frontière des dites princi
pautés contre tout retour des forces russes; les
troupes autrichiennes occuperont b cet efïel les
positions nécessaires pour garantir ces principautés
contre tonte attaque. Sa Majesté la Reine du
royaume uui de la Grande-Bretagne et d'Irlande,
et Sa Majesté l'Empereur des Français, ayant éga
lement signé le 12 mars avec la Sublime-Porte un
traité qui les autorise diriger leurs forces sur tous
les points de l'empire ottoman, l'occupatiou sus
mentionnée ne samait porter préjudice au libre
mouvement des troupes anglo-françaises ou olto-
rnanes sur ces mêmes territoires contre les forces
militaires ou le (en boire de la Russie. Il sera formé
a Vienne, entre les plénipotentiaires de l'Autriche,
de la France, et de la Grande-Bretagne, une com
mission laquelle la Turquie sera invitée h ad
joindre aussi un plénipotentiaire et qui sera
chargée d'examiner et de régler.loutes les questions
se rapportant soit a l'état exceptionnel et provi
soire dans lequel se trouvent les dites principautés
soit au libre passage des diverses armées sur leur
territoire.
Art 3. Les hostilités venant a éclater entre
l'Amiiche et la Russie, Sa Majesté la Reine du
royaume uni de la Grande -Bieiagne et d'Irlande,
Sa Majesté l'Empereur d'A un folie et Sa Majesté
l'Empereur des Français se promènent mutuelle
ment leur alliance offensive et défensive dans la
guerre actuelle, el emploieront a cet effet, selon
les nécessités de la guerre, des forces de terre et de
mer dont le nombre, la qualité et la destination
seront, s'il y a lieu, déterminés par des arrange
ments subséquents.
Art 4. Dans le cas prévu par l'article précédent,
les hautes parties contractantes se promettent
réciproquement de n'accueillir de la part de la
Cour impériale de Russie, sans s'en être entendues
entre elles, aucune ouvertuie ni aucune proposition
tendant b la cessation des hostilités.
Art. 5. Dans le cas où le rétablissement de la
paix générale, sur les bases indiquées dans l'art.
1", ne serait point assuré dans le cours de la pré
sente année, Sa Majesté la Reine du royaume uui
de la Grande-Bretagne et d'Irlande, S. M. l'Em
pereur d'Autriche et Sa Mnjrsté l'Empereur des
Français, délibéieront sans retard sur les moyens
efficaces pour obtenir l'objet de leur alliance.
Art. 6. La Grande Bretagne, l'Autriche et la
France porteront ensemble le présent traité a la
connaissance de la cour de Prusse, el recevront
avec empressement sou adhésion dans le cas où
elle engagerait sa coopération l'accomplissement
de l'œuvre commune.
An. 7. Le présent traité sera ratifié, el les rati
fications seront échangées a Vienue dans l'espace
de quinze jours.
En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs
l'ont signé, et y ont apposé le sceau de leurs
armes.
Fait Vienne le 2 décembre, l'an de grâce mil
huit cent cinquante quatre.
Westmoreland {l. s.)
Buol Schauenstein (l.-s).
Bourqueney (l.-s.)
Nous extrayons de la Pairie de Bruges l'article
suivant:
L'Indépendance n'est guère heureuse dans
ses procès. Elle vient de subir en justice une nou
velle mésaventure. Un de ses rédacteurs, M. Hy-
maus, vient d'être condamné par le tribunal cor
rectionnel de Tournay, pour sévices exercés sur
M. l'avocat Lescheviu rédacteur du Courrier de
I Escaut»
Nous ne voulons pas entretenir nos lecteurs
du fond de ces malheurs judiciaires qui arrivent ou
chef de file des feuilles libéralistes; notre intention
est seulement de faire ressortir un des côtés du
procès jugé récemment b Tournay; il décèle la
haine du piètre, que nous rencontrons dans les
gestes connue dans les écrits de ceux qui se donnent
la mission de régénérer Sa société par l'irréligion;
c'est un raffinement de méchanceté dirigé contre
le clergé que beaucoup de nos libéralistes haïssent
sans savoir pourquoi. U Indépendance fait tout ce
qui dépend d'elle pour colporter et propager cette
haine, dont nous trouvons des traces dans ses arti
cles, dans ses correspondances, dans ses nouvelles.
Ne nous étonnons donc pas que son rédacteur l'ait
ingérée dans sa déconvenue a Tournay; niais aussi
signalons le fait. Il est très instructif.
Dans une lettre adressée a l ObservateurM.
Hymans, rédacteur de Indépendanceprétendait
qu'après avoir frappé M. Lescheviu et eu prenant
la fuite, i! avait été lui, lïyuians poursuivi et
Jrappé par un curé
Le conte était joli! Un curé prenant fait et
cause pour le rédacteur d'une feuille cléricale,
battant l'écrivain d'il u journal libéral au point
d'exciter l'indignation des passants; il y avait
la maiière aux thèmes les plus anti-prêtres de tous
les organes de la bonne presse; tous pouvaient se
délecter a cette bonne fortune a eux fournie par le
lédacteur de Indépendance,
Devant le tribunal de Tournay, M. Hyntans a
reproduit avec moins d'assurance toutefois, son
allégation un piètre était la; le prévenu a cru que
ce prêtre l'avait frappé. Voila le dire du rédacteur
de Indépendance traduit devant le tribunal
voici celui des témoins entendus sous la foi du
serment
h M"19 Blanquart déclare n'avoir vu aucun
prêtre s'approcher de M. Hymans dans la rue pour
le battre.
M. lloutekietami de M. Hymans et qui l'avait
accompagné comme témoin chez M. Lescbevin, dit
n'avoir pas vu de prêtre s'approcher de M. Hy
mans pour le frapper.
M11* Élise Contrain déclare que M. le curé de
Froyennes, attiré du jardin par le bruit, n'a fait
qu'examiner ce qui se passait dans la rue.
h La déposition d'un quatrième témoin est trop
curieuse, trop édifiante pour ne pas être reproduite
en entier
u 8' témoin. Amélie Bracavalt épouse Ver-
baert, charron a Tournay. Elle a entendu crier
au sfcoms chez Lescheviu-Lepez, s'est mise sa
porte et a vu ce qui s'est passé dans la rue, com-
me les premiers témoins. L'ecclésiastique pré-
j sent ne s'est pas avancé dans la rue et est