resté près de la porte les mains derrière le
dos. Elle n'a vu donner b M. Hyraans que les
deux coups de parapluie. Le lendemain de celte
scène, un inconnu (qui n'est pas du reste le pré-
venu) s'est présenté chez elle et Va engagée
dire que le curé de Froyennes avait frappé
HymansElle a répondu que cela n'était pas
vrai et quelle ne Jerait pas pour 3o mille
francs ce mensonge. Le même individu est
venu une seconde fois chez elle et l'a de
nouveau excitée a déclarer ce fait mensonger.
Elle lui a demandé son nom il n'a pas
voulu le dire.
Nous n'ajouterons pas un mot le lecteur
tirera la conclusion.
NOUVELLES LOCALES.
Voici le texte du Règlement adopté en séance
du i4 de ce mois, par notre Conseil communal,
pour l'organisation du travail a domicile
Art. 1. Il est alloué a la commission adminis
trative de l'atelier une avance de fonds comme
fonds roulant pour achats de métiers et d'outillages
destinés a organiser le travail a domicile.
Art. 2. Cette avance est fixée provisoirement
b raille francs; elle ne pourra être augmentée que
par un vote formel du Conseil.
Art. 3. Ce fonds sera administré sous la sur
veillance de la commission de l'atelier, par l'un de
ses membres b désigner par elle.
Art. 4. La commission fournira aux ouvriers
qui demandent travailler b domicile un métier
vec tous les outillages nécessaires sous les condi
tions suivantes
i° Que l'ouvrier paiera chaque semaine ou lais
sera opérer une retenue de cinquante centimes,
jusqu'il parfait paiement des fournitures qui lui ont
été faites.
2° Que jusqu'à parfait paiement, le métier y
compris tout l'outillage continue b appartenir a la
ville, de sorte que celui qui en aliénerait tout ou
partie commettrait une soustraction frauduleuse.
5° Que si l'ouvrier abandonne le travail avant
d'être complètement libéré, le métier sera repris
d'après sa valeur b fixer par le contremaître de l'a
telier et sans qu'en aucun cas, cette valeur puisse
dépasser les 3/4 du prix auquel il aura été fourni.
Art. 5. A fur et a mesure des rentrées, la
commission pourra remployer les fonds aux mêmes
fins jusqu'à disposition contraire.
Art. 6. La commission administrative sou
mettra annuellement au Conseil communal un
compte détaillé de l'emploi et de la situation de
ce fonds*
Dans sa séance du i4 décembre, notre Conseil
communal a décidé qu'une somme de mille francs
sera versée par la caisse de réserve entre les mains
de la commission de l'Atelier-modèle pour le terme
de cinq ans. Cette avance est faite pour mettre la
commission b même d'organiser le tissage b domi
cile et de pouvoir fournir des métiers aux ouvriers
tisserands. A l'appui de cette demande est annexé
un projet de règlement qui indique de quelle façon
celle avance serait employée, et comment se ferait
le remboursement du prix des métiers et outils dé
livrés aux ouvriers.
Dans la même séance, le Conseil autorise le Bu
reau de Bienfaisance a accepter le legs fait par M.
Colson, décédé curé de la paroisse de S1 Nicolas,
du produit de la vente de sa bibliothèque, s'éle-
vant b uue somme de plus de 1,600 fr. En outre,
on don manuel ayaot été fait in extremis par le
même ecclésiastique, au Bureau de Bienfaisance,
pour être distribué immédiatement aux pauvres,
l'administration charitable se propose de faire, a
l'aide de cette largesse, une distribution de cou
vertures pour une somme de quinze cents francs.
Déjà antérieurement, une somme de 1,200 fr. a été
employée pour faire une distribution géoérale de
pains et de pommes de terre aux iudigeuts secourus
par la charité publique.
On assure que le produit de l'octroi, b la fin de
l'année, présentera un déficit de 5 a 6,ooo fr. sur
la prévision du budget.
La fête anniversaire du Roi, a été célébrée en
notre ville par un Te Deumchanté dans l'église
de S1-Martin, samedi, 16 de ce mois. Les digni
taires civils et militaires y assistaient en corps.
Parmi les officiers nous avons remarqué M. le
général Van Rode, en grande tenue.
Un grand nombre de boulangers de Bruxelles se
sont adressés b la Chambre des Représentants, par
voie de pétition, pour obtenir uue organisation
nouvelle pour la boulangerie.
Cette organisation pouvait se résumer sous les
titres ci-après: limitation du nombre de boulan
gers par quartier; 2° institution d'une halle aux
blés; 3° approvisionnement obligatoire; 4° taxe
du pain par l'autorité communale 5° établissement
d'une caisse de boulangerie.
La section de l'industrie, b la Chambre des Re
présentants, a laquelle celle pétition avait été ren
voyée, vieul de faire connaître son opinion par un
rapport longuement motivé, fait par M. Th. Jaus-
sens.
La pétition restera déposée au bureau des ren
seignements, la commission ayant pensé qu'il con
venait, dans les circonstances actuelles, de ne rien
changer au règlement sur la matière.
Ou lit dans ce rapport Que s'il fallait en ce
moment opter entre la réglementation complète et
la liberté entière de la boulangerie, la préférence
devrait être accordée au régime libre.
GRANDE ILLUMINATION A GAND.
On lit dans le Bien public
La ville de Gaud s'est associée hier par une
manifestation publique au glorieux événement du
B décembre. Le matin, dans toutes les églises, la
proclamation du dogme de l'Immaculée Concep
tion avait été annoncée aux fidèles. Le soir, toute
la cité était eu fête et oiTrait un spectacle ravissant.
A sept heures, au moment de la sonnerie des
cloches de toutes les paroisses, la ville entière s'est
illuminée avec un empressement général et un en
train pour ainsi dire électrique. La maisou du riche
s'est éclairée en même temps que la chétive de
meure du pauvre dans toutes les classes et dans
tous les quartiers, ou a voulu publiquement mani
fester ses sentiments de véuéralioo et de reconnais
sance pour celle que l'on appelle le Secours des
chrétiens et la Consolatrice des affligés.
Ce qui a donné uu caractère vraiment tou
chant a cette fête, c'est le nombre considérable
d'emblèmes religieux qui se mêlaient aux fleurs et
aux lumières l'image de la Sainte-Vierge, les de
vises Maria sine labe Concepta, Ave Maria,
Alléluia, le chiffre de Marie eu caractères lumi
neux, brillaient sur une foule de façades. Dans les
rues habitées par la classe ouvrière, on remarquait
une quantité inuombrable de petites chapelles dres
sées dans les boutiques, dans les devantures, der
rière les vitres et même en plein air; nous avons
vu avec attendrissement b la fenêtre d'une pauvre
mansarde d'ouvrier tailleur, au troisième étage
d'une maison restée sombre, une petite statue de
la Sainte Vierge, modestement illuminée avec la
lampe qui avait éclairé le travail de la semaine; et,
certes, cet hommage si petit, si humble qu'il fut,
n'a pas été dédaigné par la Mère de Celui pour qui
le denier de la veuve est plus agréable que l'of
frande du riche.
Quelques illuminations particulières ont eu le
privilège de concentrer les regards celles du Pa
lais épiscopal, de l'église des PP. Récollets f i), du
local de la Société de Si-Vincent-de-Paul, <Jes
Béguinages, etc. Au couvent des Filles de la Cha
rité, la foule s'arrêtait devant uu chai niant oratoire
où une statue de la Vierge immaculée se détachait
sur une belle auréole de fleurs de lis et de roses
blanches. Toutes les niches des coins de rue, si
nombreuses dans les quartiers populeux de nos
villes flamandes, étaient brillamment illuminées et
attestaient l'esprit de foi des habitants du voisi
nage.
Pour résumer en un mot l'aspect de Gand
pendant la soirée d'hier, nous dirons que notre
cité paraissait une ville profondément chrétienne:
pas de cohue dans les rues, pas de cris, pas de
chants grossiers, comme on en entend trop souvent
dans les fêles profanes: c'est que la foi était le
mobile de cette grande manifestation. Laissant de
côté les longues et oiseuses discussions des jour
naux sur la croyance qui vient d'être définie, notre
population a tranché la question avec son cœur;
elle n'a vu dans le dogme de l'Immaculée Con
ception qu'un hommageéclatant b la Sainte Vierge,
pour laquelle elle a une dévotion toute spéciale et
cela lui a suffi. Ces illuminations dictées par une
pensée religieuse nous ont prouvé un autre fait non
moins consolant c'est que daDS notre ville on ose
se montrer religieux, dans une manifestation pu
blique, sans affectation et sans embarras; c'est que
les hommes de foi et de conviction deviennent de
plus en plus nombreux; c'est que l'on reconnaît
aujourd'hui que la lâcheté de l'indifférence et du
respect humain est aussi odieuse que la lâcheté
d'un soldat sur le champ de bataille.
NOUVELLES DIVERSES.
Dans la nuit du 16 décembre, des voleurs se
sont introduits dans l'Eglise de Dickebusch, et, en
ont emporté l'argeut provenant des offrandes dé
posées dans les différents troncs. Pour accomplir ce
méfait les malfaiteurs ont escaladé une fenêtre a
l'aide d'une échelle fabriquée au moyen d'un soli
veau garni de gros clous. D'après les empreintes
trouvées sur la porte, de violents efforts ont dû
être faits, dans le but de pénétrer dans la sacristie
où sont déposés les vases sacrés et les objets de va
leur. Des taches de sang remarquées dans plusieurs
places font même présumer qu'eu se livrant b ces
vains efforts, l'un des voleurs se sera fait une bles
sure assez profonde. Des bouts de cierges, et des
allumettes phosphoriques éparpillés jusque dans les
stalles, attestent également que ces audacieux mal
faiteurs, dans leur coupable tentative, n'ont point
travaillé dans l'obscurité. La police fait les efforts
les plus constants pour se mettre sur les traces des
auteurs de ce crime, et il est b espérer qu'elle ne
tardera guère b les découvrir.
On lit dans la Gazette universelle d'Augs-
bourg Hier, i4 décembre, le Roi Louis de Ba
vière a été atteint d'une attaque d'apoplexie b
Darmstardt. La dernière dépêche annonce une
heureuse amélioration. L'auguste malade a eu une
bonne nuit.
La Reine Isabelle II fait au Souverain Pontife
un présent vraiment royal elle lui envoie une tiare
dont le fond est en argent, et les trois couronnes en
or. Ces couronnes sont ornées de dix huit mille
cinq cents brillants et de cinq cents pierres pré
cieuses. On évalue le prix de cette tiare b peu près
a deux millions de réaux,que la Reine paiera sur
sa cassette particulière.
On parle depuis quelque temps b Lille d'un
projet qui nous ramènerait presque au temps des
corporations
Les maîtres menuisiers, reconnaissant d'un com
mun accord que le prix de la journée de leurs ou
vriers n'est pas suffisant et ne se trouve plus en
rapport avec leurs besoins et le prix des objets
(i) Nous avons remarqué au frontispice de l'église un ex
cellent chronogramme roMa DICIt: regIka sIke Labe Cos-
Cepta.