JOURNAL D'YPRES ET RE L'ARRONDISSEMENT.
No 3.885.
38me année.
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET JIMTICE.
Oïl s'aliouue Yprea, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX ui: L'A BON IV EH BUT, par trlnieetre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur parait le .tiERC'REUI et le NtnKDI
de chaque semaiue. (Insertions I? centime* la ligne.)
7??.SS, 23 Décembre.
De même que les excès du protestan
tisme amenèrent le revirement catholique
du XVII" siècle, ainsi les turpitudes de l'in
crédulité et du fanatisme révolutionnaire
ont produit de nos jours cette grande réac
tion religieuse, dont le succès est d'autant
plus certain que les développements en
sont moins précipités. Ralloté tout vent
de doctrine, comme un navire sans mât ni
gouvernail sur une merorageuse. le monde
éperdu a levé les yeux vers le phare salu
taire qui brûle depuis dix-huit siècles. Sa
turées de matérialisme, les intelligences,
qu'étouffait cette atmosphère lourde et vi
ciée, s'en reviennent maintenant aux pures
et vives sources du christianisme. Menacées
dans leur fortune et dans leur position so
ciale, les classes aisées comprennent de
plus en plus, en présence des doctrines
anti sociales qui germent et s'étendent au
sein des masses, qu'il appartient au chris-
lianisme'seul de ramener la paix entre les
hommes et la sécurité parmi les nations.
C'est ainsi que nous voyons s'accomplir
le retour graduel des esprits aux tradi
tions religieuses. Et de là, cette faveur,
ces sympathies toujours croissantes que
rencontre l'enseignement catholique au
sein des familles; de la, ce réveil de la
piété chrétienne; de In. au milieu d'un
mondeefféminé,cette exlensionsi inopinée
de la vie monastique; de là, au sein d'une
société égoïste et sordide, ces prodiges
chaque jour renaissants et chaque jour
redoublés de la charité chrétienne.
Aujourd'hui encore, voici qu'un nouvel
essor est imprimé cet irrésistible mou
vement de retour vers la foi; voici que la
piété publique a trouvé un nouvel aliment.
Pieux objet d'une sainte croyance, déjà
répandue dans les premiers temps du
christianisme et qui travers le cours des
âges était destinée devenir plus chère de
jour en jour au cœur des fidèles, l'Imma
culée Conception de la Vierge n'avait point
reçu enroredansl'Eglise de définition dog
matique. Enfin le 8 décembre 1834 a vu
luire le jourforluné, qui devait combler les
vœux de l'Eglise universelle et que les gé
nérations antérieures avaient vainement
attendu. Le successeur de Pierre a pro
noncé, et de tous les points du globe, de
puis le Canada jusqu'à l'Océanie, et depuis
les Iles Britanniques jusqu'à la Chine, les
pasteurs de l'Eglise sont venus déposer
au pied du siège de Pierre l'hommage de
la foi et des vœux de leurs ouailles.
Nous n'avons point redire ici l'allé
gresse qui de toute part s'est répandue
la nouvelle de l'heureux événement. Tons
les jours les colonnesdes feuilles publiques
en font foi. On n'ignore pas notamment
l'imposante démonstration dont la seconde
ville du royaume, dontCand a pris la glo
rieuse initiative.
Mais ces transports de la joie publique,
ces témoignages de piété et d'amour envers
la Mère de Dieu et la Iteine des anges et des
hommes ont mis le comble l'inepte fu
reur des traînards du vollairianisme et des
suppôts de la démagogie maçonnique. A
la honte de la catholique Belgique, on a
vu les organes les plus répandus d'un
parti encore puissant, Indépendance, l'Ob
servateur, la dation, le Journal de Liège,
prenant texte du grand acte qui vient de
s'accomplir, avec une recrudescence de cy
nisme et d'impiété, insulter la religion
du pays, bafouer les ministres du culte,
en tourner en dérision les croyances les
plus consolantes et les dogmes les plus
sacrés.
Comme bien on pense, ces incartades
pudibondes des chefs-de-file de la presse
libérale ne sont point restées sans écho
dans les bas-fonds du journalisme deinême
couleur. Voici notamment quelques ex traits
d'un lourd et ennuyeux-factum en quatre
colonnes que publie une feuille de celte
ville. C) Tour tour l'autorité de l'Eglise,
ses augustes cérémonies, ses dogmes, ses
miracles, sa hiérarchie; ses institutions y
servent d'objet au sarcasme, aux menaces,
la calomnie, la haine brutale.
Partout, s'écrit la feuille libérâtre, où jaillit
un éclair de réaction nous voyons renaître les
corporations d'bommes et de femmes, les con-
f.éries, les congrégations, c'e-t-a-dire, la vie
ascétique substituée a la vie laborieuse, l'abus
des prières, des pratiques religieuses; nous
voyons le culte matérialisé, avec ses cérémouies
pompeuses, plutôt destinées frapper les imagina
tions qu'a loucher les cœurs, réformer les mœurs;
les miracles inventés pour agir sur le vulgaire et
le fanatiser les saints, ces êtres périssables et im
parfaits comme noussubstitués dans le culte a
Dieu lui-même; les pratiques extérieures multi
pliées dans le but de tenir la masse des fidèles
toujours sous l'influence du prêtre qui les exalte,
les passionne.
Il en fol ainsi après la réforme au lieu de
supprimer tous les couvents qui avaient donné tant
de scandales ao monde, de mettre un frein a cette
fureur de s'enrichir et de duminer qui a toujours
été la plaie de l'église, on travailla a remettre a
neuf ces vieilles machines que les réformateurs
avaient démolies, a tondre de plus près encore le
petit troupeau qui n'avait pas pu échapper a l'au
torité de ses pasteurs.
A la suite d'une allusion faite la réac
tion religieuse qui marqua le commence
ment de ce siècle, le Progrès dit encore:
Lorsque le terrain a été déblayé, lorsque la
religion a eu repris son empire sur les âmes, les
jésuites sont revenus avec toute la fantasmagorie
La pièce Joui il s'agit, est etupruutée presquYn eutier
P Union Libérale Je Verriers j mais le Progrès eu assume
toute la respousabililé.
de l'ancienne organisalion sacerdotale, avec la gent
monacale ressuscitée des anciens temps, avec toutes
les inomeries des siècles d'ignorance, avec leur
prétention de domination; ils sont revenus sans
avoir rien appris, ni rien oublié.
Quelques prélats éclairés, tels que l'archevê
que de Paris et ceux qui ont protesté contre les
miracles de Thérèse Tamisier et de Notre-Dame de
la Salette (sic), luttent encore contre cet esprit
mauvais de l'Eglise; M. Sihour a déjh été vaincu
dans sa lutte contre l'Univers, il vient d'être
obligé de se rendre a Rome pour coopérer dans
l'affaire de l'Immaculée Conception. C'est la loi
fatale, il courbera la tète ou sera brisé.
La religion est de nouveau lancée sur cette
pente qui a conduit la réforme au seizième siècle,
l'incrédulité au dix-huitième, elle aboutira une
nouvelle catastrophe, si elle continue h se laisser
guider par les jésuites, ses plus redoutables en
tremis.
Parce qu'ils voient les femmes, les enfants, la
partie ignorante de la société, affluer daus leurs
congrégations, verser dans leurs caisses les faibles
épargnes de pauvres ménages, se presser a leurs
cérémonies qu'ils multiplient chaque jour, accueil
lir avec une stupide crédulité leurs ridicules
miracles, entrer enfin dans ce courant de vie ascé
tique, qui fait un si triste contraste avec notre
société laborieuse, ils s'imaginent que le monde va
leur revenir, que leur ancienue autorité va re
naître ils le disent bien haut, ils semblent le
croire eux- mêmes.
Là ne se bornent pas les sorties de la
feuille yproise contre le catholicisme. Le
réquisitoire entier dont nous les extrayons,
est conçu dans le même sens, et constam
ment le ridicule le dispute l'odieux, et
l'ignorance la haine. Mais ce léger spé
cimen doit suffire, ce nous semble, pour
édifier nos lecteurs sur le compte des ga
zettes libérales.
-■-TÏY. QS P .im
La discussion du budget des travaux publics a
fourni l'occasion plusieurs représentants, d'ap
peler de nouveau, l'attention bienveillante du
gouvernement, sur la position si digne d'égards,
des facteurs ruraux de la poste. M. Coomans a
proposé a cette fin, une augmentation d'allocation
au budget, de 70,000 fraocs; l'orateur en faisant
cette propositiou a appuyé sa motion des considé
rations si puissantes qui militent eu faveur des
nombreux fonctionnaires inférieurs de la poste.
Nous applaudissons a la demande si juste de M.
Coomans, et nous croyons qu'elle est de nature a
mériter l'approbation générale. Les appointements
des employés ruraux de la poste ne sont nullement
en rapport avec la fonction si délicate et en même
temps si fatiguante qu'ils remplissent et la position
de ces modestes fonctionnaires déjà si pénible est
devenue insoutenable depuis que le service des
postes a doublé eu développement et en extension
depuis quelques années. Beaucoup de facteurs
ruraux doivent faire journellement un trajet de 5
6 lieues, et ne reçoivent pour traitement que 5co
a 5oo fraocs, soit eo général 1 franc par jour. Eu