D'où je conclus qu'en bons législateurs, nous devons, tout en faisant des vœux pour l'essor de la charité, appliquer tous uos efforts encourager les fondations charitables. NOUVELLES LOCALES. KEYUE POLITIQUE. Ai mieux encore la fondation est cette organisation, elle est cette œuvre. Voilà une série de contrastes sur le modèle de ceux de M. Tesch, niais tracés en sens inverse. L'une thèse est certainement tout aussi défen dable que l'autre. Et personne n'accusera la nôtre d'être la pins paradoxale. Qu'avons-nous voulu prouver? C'est que M. Tesclt n'a rien prouvé lui- même avec sou parallèle entre la charité et les fondations. C'est pnre afféterie, œuvre précieuse et petite; rien de plus. Nous le lui avons dit, le Bien Public de Gand, dans son numéro du 11, en fait la remarque avec nous, et par les mêmes raisons. La question n'est donc pas là. Il faut exa miner le principe de fondation en lui-même, et le considérer pour lui-même. Ce sera le travail de la Chambre. Nous y attendons les billevesées du rap port de M. Tesch. [Le rapporl de M. Tesch nu prochain n°.) LA SIMPLICITÉ DANS L'ADMINISTRATION. Comme exemple des rouages administratifs, le Journal d'Anvers cile le trait suivant Un expert est chargé d'une opération. Prenons que ce soit un chimiste et qu'il s'agisse d'une ana lyse. Requis par M. le procureur du Roi on par M. le juge d'instruction, il fait l'opération et en transmet le résultat qui de droit. Autrefois il ne s'agissait plus alors que d'aller recevoir le prix de ses vacations chez M. le receveur, après taxation par l'autorité qui avait requis i'opération. Aujour d'hui tout cela est changé. L'expert est obligé de faire nu double état des frais et indemnités aux quels il a droit; cet état, il doit l'envoyer M. le procureur du Roi, qui le traosmet M. le juge d'instruction, après y avoir apposé son visa. M. le juge d'instruction l'approuve son tour, puis le renvoie au magistral de qui il l'a reçu. Alors M. le procureur du Roi expédie l'acte ainsi revêtu au ministère de la justice, qui le fait parvenir la Cour des Comptes. Là, plusieurs employés sont chargés de le revêtir de tous les sceaux, estam pilles et signatures nécessaires. L'état est renvoyé ao ministère, de là M. le procureur du Roi, qui le fait remettre M. le commissaire de la section où demeure l'expert. C'est cet agent qui en défi nitive remet celui-ci, l'état de ses frais et vaca tions dûment approuvé, et lui demaude uu reçu de celte pièce. Alors seulement il peut en aller tou cher le montant chez M. le receveur. Nous espé rons que voilà de la simplification Et notez qu'il y a des opérations requises par les autorités sus nommées, dont le montant s'élève parfois la somme énorme de... un franc cinquante cen times. Ainsi pour un franc cinqnante centimes, opéra tion, envoi M. le procureur du Roi, transmission M. le juge d'instruction, renvoi M. le procu reur du Roi, transmission au ministère, communi cation la Cour des Comptes, renvoi au ministère, puis M. le procureur du Roi, puis M. le com missaire, puis euffu remise l'expert, qui n'a plus qu'à aller loucher la somme laquelle il a droit, et en donner quittance en due forme. Ce qui se fait pour l'administration de la jus- lice, se fait pour tout ce qui dépend de l'adminis tration centrale. Cependant M. le ministre ne craint pas de venir déclarer la Chambre qu'il n'y a aucune complication qui ne soit parfaitement justifiable et tout fait nécessaire. Nous apprenons avec plaisir que notre conci toyen M* l'abbé Denerkere, recteur du collège S'-Julien des Belges, Rome, vient d'être nommé catnérier secret de Sa Sainteté Pie IX. Hier, 3 heures de relevée, le carillon s'est fait entendre, l'occasion de la nomination de Mr le baron Vanderstirhele de Maubus, aux fonctions de bourgmestre de notre ville. CERCLE PHILANTHROPIQUE DU SAUMON. Aujourd'hui, 24 janvier, 8 heures du soir, Monsieur Antony Van Roeckxsel,chantera le grand air de Joseph eu Egypte, avec accompagnement de piano. Voici en résumé le bilan des nouvelles diplo matiques. D'abord, l'A ri triche paraji bien décidée poner devant la Diète sa demande de mobilisa tion, malgré le refus de la Piusse. Si la Diète re pousse la proposition du gouvernement de Vienne, celui-ci usera de la faculté que lui laisse la Consti tution lédéiale, et concerteia avec les États parti culiers des arrangements militaires spéciaux. Comme le dit fort bien le Journal de Bruxel lesc'est évidemment là le germe d'un nouveau conflit en Allemagne. Si la Diète se divise, et que l'Autriche parvienne rallier autour d'elle (ce qui est vraisemblable) un certain nombre d'Etats, que fera la Prusse, que fera le reste de l'Alle magne? Bien plus, si l'Autriche était appelée sur le champ de bataille, eu vertu des obligations mi litaires qui peuvent tésuller polir elle de l'art, du traité du 2 décembre, une partie des forces de la Confédération ire devrait-elle pas la seconder dans l'hypothèse d'un arrangement particulier? Ou comprend toutes les conséqueuces d'une pareille situation Il est croire toutefois que la diplomatie ne négligera rien pour éviter une rupture aussi écla tante, et nous verrons probablement la Prusse céder, ou la Russie donner l'Autriche telle satis faction que la mobilisation cesse d'être regardée comme urgente. Quoi qu'il en soit, le gouvernement de Vienne est la veille de faire une démarche décisive. On annonce comme prochaine la conclusion de la con vention militaire entre l'Autiiche, la France et l'Angleterre, prévue dans certains cas par l'art. 5 du traité du 2 décembre. La Reine d'Angleterre vient d'adresser an Roi de Prusse une lettre autographe dont on ignore le contenu. La Prusse persiste vouloir prendre part aux conférences éventuelles de Vienne, et les gouver nements alliés persistent lui refuser un pareil droit. Il n'y a rien de nouveau du théâtre de la guerre en Crimée. Une dépêche du prince Mentschikoff signale la continuation du statu quo du 8 au 12, sous les murs de Sébastopol. D'après ce bulletin, les travaux du siège entrepris par l'ennemi n'a vancent pas, et le feu de ses batteries ne causait pas de dommages. D'autres nouvelles de Sébas topol du t4 portent qu'à cette date, il ue s'y était passé tien d'important. Depuis plus d'un mois, le temps est continuel lement mauvais dans la Péninsule tanrique Il y tombe constamment de la neige ou de la pluie. Le froid est supportable mais les tranchées sont inon dées, et les troupes qui y travaillent et y passent vingt-quatre heures de garde, sont les pieds dans l'eau de sorte qu'il ne faut pas s'attendre de nouvelles opérations avaDl la fiu de la mauvaise saison. Des oonvelles de Constantinople du 11 janvier mandent qu'Onter-Pacha a quitté Kamiescb, et qu'il a refusé de la manière la plus positive de s'avancer vers Pétékop avec son corps d'armée, quoique les alliés lui assurassent l'appui., de trois divisions île troupes anglaises et françaises. Une lettre d'Odessa signale l'ai rivée de nou veaux renforts russes en Ciimée, et la maiclie vers la presqu'île taurique d'un coi ps important de cavaletie. Elle ajoute que le prince Men sc.hiki fF se propose de tenter contre les alliés un second coup plus sérieux que l'attaque effectuée le 5 no vembre dans la vallée d'Inkerinaiin. Le Times, revenant sur le triste tableau qu'il ne cesse de faite de la situation des troupes an glaises en Crimée, dit que l'armée se trouve ré duite 14,ooo hommes, dnnt 2,000 seulement sotti en état de faite le service. Il y a, dit-il. 60 décès par jour et 1,000 malades par semaine. Il part de ce point pour prédire un désastre presque sans précédent «laits les annales militaires. Cet article a produit une profonde sensation Londres. Il faut ajouter toutefois que cet article du Times semble avoir pour but de soulever le sentimeut national contie l'organisation actuelle de l'armée, contre quelques membres du cabinet et contre lord Raglau. Les résultats définitifs de la souscription pour l'emprunt de 5oo,ooo millions sont maintenant connus. Le chiffre total des souscriptions s'élève deux milliards 198 millions. Les souscripteurs de 5oo francs de rente et au-dessous rentrent dans ce chiffre pour 800 millions. Il y a eu eu tout 179,3 no souscr ipteuis. La famille royale de Sardaigne est de nouveau en deuil. La Reine réguante vient de mourir, sa medi 20 janvier, l'âge de 32 ans et demi. Elle était fille de l'Archiduc Régnier d'Autriche. INCENDIE DU THEATRE ROYAL DE BRUXELLES. Dimanche passé, vers neuf heures du matin, un incendie d'une violence extraordinaire a éclaté au Tbéâtte Royal de Bruxelles et a réduit en cendres ce magnifique édifice. Ce Théâtre, construit eu 1817 sur les plans de l'architecte Damesme, et l'un des plus beaux de l'Europe, avait coûté 2,3oo,ooo fr.; et si l'on considère les améliorations et les restauratious successives dont il avait été l'objeton trouve que la perte s'élève piès de trois millions. On ignore les causes de cet effroyable sinistre. S'il eu faut juger d'après l'endroit où les flammes ont été d'abord aperçues, c'est dans le foyer des comparses, où un poêle était allumé, que le feu se serait déclaré eu premier lieu. A peine allumé, l'incendie s'est propagé avec la rapidité de la foudre; toutes les tentatives pour sauver l'édifice ont été inutiles. Concentrés un moment daus l'intérieur, le feu et la fumée firent bientôt voler en éclat les fenêtres, et en un clin d'oeil l'édifice fut enveloppé de toutes parts. Les flammes jaillissaient par toutes les issues avec une force pareille celle d'un jet vapeur lancé par une locomotive, et s'élançaient au-dessus des combles une hauteur prodigieuse. Au fort de l'incendie, la chaleur était si grande qu'on pouvait croire que le feu gagnait les rues voisines. Malgré la largeur de la rue de la Reine, et bien qu'il n'y eût pas un souffle de vent, on reconnut d'abord la nécessité de diriger les jets des pompes sur les maisons de cette tue, dont les façades s'exfoliaient sous l'action de la chaleur, dont les vitres éclataient, et dont les fenêtres et les corni ches allaient prendre feu. Déjà même les habitants alarmés déménageaient leurs meubles. De la scène et de la salle le feu gagna toutes les dépendances de l'édifice; neuf heures et demie, le bâtiment n'était plus qu'un vaste brasier, vomis sant, comme la bouche d'un volcan, des torrents de flammes et de fumée. Les pompiers arrivèrent les preraiets sur le lieu du sinistre, puis les chasseurs du petit Château puis le régiment d'élite, et les secours furent organisés sur une vaste échelle. Mais il n'y avait rien faire pour sauver l'édifice on y jetait en vain des masses d'eau, qui tombaient sur les flammes comme de l'huile sur le feu. De la salle admirable décorée par M. Siehan, de la scène et de ses nombreuses machines, des foyers,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2