M. Coomans admet avec M. Van Iseghem que les distributeurs des postes et les em ployés de la marine ont droit au partage; ïl reconnaît avec M M. Osy, Vanden Peere- boom et Tack que la qualité de célibataire ne doit pas être une cause d'exclusion; il déclare même que les employés provin ciaux, dont plusieurs souffrent cruelle ment, méritent aussi d'être secourus; mais il fait observer qu'en étendant ainsi le cercle des distributions, on diminue consi dérablement la part réservée par le gou vernementaux catégories de fonctionnaires qu'il avait en vue; en conséquence il ex prime le vœu que le chiffre soit augmenté de 100,000 fr. au moins. Celte idée est accueillie' avec sympathie par divers orateurs; toutefois, la section centrale veut laisser l'initiative au gouvernement, vu la situation gênée du trésor. Elle adopte la manière de voir de la première section, qui désire la simplification des rouages adminis tralifs et la diminution du nombre des em ployés supérieurs; et elle est unanimement d'accord qu'une réforme dans ce sens per mettrait d'améliorer le sort des employés inférieurs sans accroître les charges du trésor. La section centrale admet ensuite la proposition de M. Coomans tendante ce que le gouvernement soumette aux Cham bres un compte-rendu de l'application du subside. En somme, la section centrale adopte le projet de loi en regrettant que le chiffre de 400,000 fr. ne puisse soulager toutes les souffrances, et nomme M. Coomans rap porteur. (Extrait de Y Emancipation.) ITALIE. ALLEMAGNE. FRANCE. Paris, 5i janvier. Les organes du libéralisme ne respectent rien pas même le bon sens. Mentir, toujours mentir, voila leur devise! parcequ'ils comptent que du menspnge il reste toujours quelque chose. Afin de démontrer l'excellence du nouveau système de bienfaisance mis en honneur par MM. de Haussy et Tesch, ils ne craignent pas d'appeler Il leur aide les contes Içs plus extravagants. C'est ainsi que certaines feuilles libérales affirment que les prêtres, les prédicateurs, tous les hommes influents du parti conservateur ont recours 'a toutes sortes de manœuvres odieuses dans le but de faire accroire nos populations que le gouvernement est bostile k la charité; au dire de ces feuilles, les personnes bienfaisantes sont obsédées de toutes parts, et l'on ne cesse de les exciter ne pas établir des Jondationsou bien les entourer de conditions incompatibles avec la législation de notre pays. Voilé donc une accusation en règle il ne manque plus que les preuves a l'appui. Mous attendons qu'on veuille bien nons les donner. Mais on ne s'arrête pas en si beau chemin pour justifier le présent on invoque la pratique des siècles passés; on pousse l'effronterie jusqu'à falsifier les faits historiques les mieux avérés. On affirme donc qu'autrefois les souverains catholiques de la Belgique, tels que Charles V et Marie- Thérèse, Jurent obligés de prendre des mesures sévères pour prémunir le bien des pauvres contre les gaspillages des moinesdes reli gieuses et du clergé; on ajoute que l'ancien gouvernement des Pays-Bas écarta ce système d'administrateurs spéciaux et successifs qu'on voudrait établir aujourd'hui; et qu'il mit tous ses soins concentrer l administration des établissements charitables entre les mains de Cautorité laïque Oo dit, enfin, que Charles V a sécularisé la bienfaisance publique par l'organisation d'une aumônerie générale. Il y a a répondrq I. Jamais Charles V ni Marie-Thérèse n'ont dû prendre des mesures sévères contre ce qu'on appelle les gaspillages des moines des reli gieuses et du clergé. Qu'on veuille donner le texte de ces mesures maison s'en gardera bien. II. Jamais les anciens souverains des Pays-Bas n'oot essayé d'écarter le système d'administra teurs spéciaux et successifs. Avant 1793, la liberté marchait de pair chez nous avec la charité, pour la formation et l'administration des établisse ments de bienfaisance de toute espèce. En ce temps-lè on laissait l'initiative individuelle la liberté la plus large, la plus complète; aucuue inspiration heureuse n'était entravée, et la volonté des fondateurs, qu'on tenait avant tout comme la loi des établissements, était religieusement res pectée. Aussi Van Espeo enseigue-t-il qoe l'on considérait comme chose parfaitement indifférente k quel genre de personnes l'administration d'nne fondation était confiée pourvu que les adminis trateurs eussent les qualités nécessaires pour bien gérer et pour s'occuper des pauvres selon la volonté des fondateurs. III. Jamais avant 1790, l'Etat n'a mis ses soins, et encore moins tous ses soins concentrer l'ad ministration des institutions charitables entre les mains de l'autorité laïque. Tant eu vertu du droit civil que du droit ecclé siastique, les Evêques avaient chez nous la haute surveillance sur les établissements de bienfaisance existant dans leurs diocèses respectifs; et jusqu'à la révolution de 1789, aucun acte important n'é tait posé en matière de charité saus le concours ou l'avis du chef diocésain. Il y a plus côté de la haute direction ré servée aux Evêques, il y avait l'intervention du clergé local qui fut aussi de droit et de fait dans l'administration des établissements de bienfai sance, des villes et des communes. Cette interven tion, on la trouve organisée et mise en pratique dans les divers règlements qui concernent ces communes. Ajoutons enfin que nos Souverains ne contes taient nullement aux Evêques ni an Clergé ce droit d'intervention, et qu'ils n'essayaient pas de le leur enlever. En matière de charité comme en d'autres, les deux autorités civile et ecclésiastique marchaient parfaitement d'accord, et tous leurs rapports étaient inarqués au coin de la bienveil lance. Mais, dit-on, Charles V a organisé une aumô nerie générale. Admettons le fait Qu'est-ce que cela prouve Personne n'ignore apparemment que la Belgique fut toujours le pays de la liberté par excellence. Cette liberté était proclamée et pra tiquée en matière de charité comme en d'antres. Nos pères n'avaient aucune idée de tous ces sys tèmes exclusifs et. unitaires au nom desquels on a depuis soixante ans accumulé tant de ruines, et qui font encore le fond de toutes les théories despotiques ou révolutionnaires de nos jours. Aussi la bienfaisance, chez nous, n'était-elle pas plusun monopole pour le Clergé, pas plus qu'elle n'en était un pour l'État. L'histoire atteste qu'en Bel gique on a toujours admis la participation des laïques toutes sortes d'œuvres de charité et la direction simultanée de ces œuvres par les auto rités civile et ecclésiastique. C'est déjà ce que nous voyons par plusieurs monuments historiques du x4° siècle. Dans le cours du i5* siècle, on voit apparaître dans quelques villes des Aumôneries ou Chambres des Pauvres. C'étaient là des institu— Régi, pour le Frano de Bruges du 20 Août 1631 Règlement impéiial du t6 Juillet 1709 concernant les com munes de Vorselaeretc.j règlement du Conseil de Brabant du 15 Novembre 1717. Etc. lions séculières, dont l'idée première remonte a Pierre Pot, riche négociant d'Anvers. Maintenant, que Charles Quint ait pris des me sures au sujet de ces aumôneries séculières qu'il ait organisé une aumônerie générale; c'est pos sible Mais qu'il ail enlevé aux Évèqoes la surveil lance spéciale qu'ils avaient sur les établissements charitables; qu'il ait fait passer la direction de la bienfaisance des mains de l'autorité ecclésiastique aux mains de l'autorité laïque...; qu'il ait, en un mot, sécularisé la bienfaisance dans le sens qu'at tachent ce mot MM. De Haussy et Tesch c'est là une idée qui ne peut se loger que dans la tête des sots. Parmi les personnes qui contribuent puissam ment au soulagement de leur prochain en détresse, nous pouvons ranger M' le sénateur Cassiers, bourgmestre de Clercken, qui donne hebdomadai rement aux indigents de sa commune pins de six sacs de froment qu'il fait convertir en pains et leur fournit amplement tout le bois de chauffage dont ils oot besoin. N'est-ce point là un trait de généro? sité digne d'être mentionnée. M. Alph. DeRasse, le nouveau bourgmestre de Tournay, vient d'inaugurer son entrée en fonc tion par le don d'nne somme qui a mis le bureau de bienfaisance même de faire distribuer aux pauvres de la ville quatre mille pains de ménage le 1" février, jour de son installation. M. Thonissen, professeur l'Université ca tholique, vient de faire paraître chez M. Lardinois Liège, le premier volume d'un ouvrage historique intitulé I La Belgique sous le règne de Léopold I", Études d'histoire contemporaine. Celte première partie d'un travail destiné on grand succès, forme uu beau volume de 35o pages. On lit dans le Journal de Rome, du 22 janvier Ce matin, uotre Saint-Père le Pape a tenu un consistoire secret au Vatican après avoir prononcé une allocution au Sacré-Collége des Cardinaux, Sa Saiuleté a annoncé dans les formes suivies par le Saint-Siège la mort du Roi Frédéric-Auguste de Saxe, en fixant le jour du 29 courant pour les funé railles solennelles qui devront être célébrées dans la chapelle Sixtiue pour le repos de l'âme de l'auguste défunt. La Gazette officielle de Vienne contient l'in vitation suivaole Le moment de la délivrance de S. M. l'Impé ratrice approchant, le consistoire archiépiscopal a ordonné qu'une prière publique ait lieu le 28 janvier après-midi dans toutes les églises de Vienne. Je porte cette résolution la connaissance des représentants des communes des faubourgs et des corporations, en exprimant le désir qu'ils prennent part celte prière publique afin d'implorer la protection et la bénédiction de Dieu pour S. M. l'occasion d'un événement aussi important pour tous les sujets de l'empire. Vienne, 27 janvier i855. Le bourgmestre, docteur Seiller. On annonce la nomination de M. l'abbé de la Bouillerie l'évêché de Carcassone, vacant par suite de la translation de Mgr. de Bonnecbose au siège d'Evreux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2