JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 3,899.
38me année.
'3 I - VÉRITÉ ET JI8TKE. -
7P3.ES, 10 Février.
Aujourd'hui encore, dit le Journal de
Bruxelles, nous avons communiquer
nos lecteurs un document bien digne de
servir de pendant aux fameux discours de
Bourlard et consorts, c'est une harangue
de M. Faider; la pièce n'est pas neuve;
elle date de 1846, et c'est la loge de la
Fidélité de Gand, que le Démoslhènes
franc-maçon en a offert les prémices; mais
comme elle n'a jamais reçu de publicité,
elle conserve tout l'attrait de la nouveauté.
Nous ne nous attacherons pas faire
ressortir tout ce que cet odieux grimoise
contient d'absurdes méchancetés. L'œuvre
de M. Faider est de celles qu'il faut lire
pour s'en faire une idée, c'est-à-dire pour
croire l'existence, en plein XIXe siècle,
d'énerguniènes dépassant en brutale im
piété tout ce que l'école de Voltaire a
produit en ce genre. M. Faider n'est pas
de ces hiérophantes aux formes polies qui
cherchent des moyens de fascination dans
les artifices d'un beau langage; l'orateur a
l'air de se croire dans un musico, au milieu
d'une société de manœuvres avisées; il
dédaigne les ressources de la rhétorique et
se borne hurler l'hydre monacale et
l'infâme trop peu écrasée.
Voici maintenant quelques extraits de
ce discours effronté du vénérable de la
loge de Gand. Ils serviront mettre en
lumière une fois de plus les abominables
doctrines et projets des associations ma
çonniques de notre pays
A l'occasion de son installation comme
vénérable de la révérende loge
la Fidélité, la tenue du 2 juillet 1846.
Je saisis avec émotion, mais sans
crainte, le maillet que la loge me confie.
Qu'ai-je craindre, en effet, si, comme
je l'espère, je Conserve vos sympathies, et
si les dignitaires que vous m'avez adjoints
partagent, comme je n'en doute pas, et
mon zèle et mon dévouement?
Et quelles circonstances plus solem-
nelles pour les stimuler que celles au
milieu desquelles nous vivons!
En vain, avec le dix-huitième siècle,
nous flattions-nous d'avoir écrasé l'infame,
l'infâme renaît plus vigoureuse, plus into
lérante, plus rapace et plus affamée que
Pourélablirplussûrementson empire,
c'est de la jeunesse qu'elle veut s'emparer,
prendre les enfants presque au berceau, se
charger de leur éducation jusqu'à l'âge
viril, telle est sa prétention (de l'infâme).
Quel sera le résultat de cette usur
pation?
L'abrtitissement des classes inférieures,
la perversion de l'éducation moyenne et
■supérieure.
Les instruments. Une théocratie avide,
puissante, sans esprit de famille et sans
foyer, obéissant un chef étranger (le Pape)
et faisant bientôt courber sous son joug les
gouvernements et les peuples.......
C'est contre cette domination, si for
tement reconstruite dans notre belle
patrie, c'est contre ces fanatiques, que la
crédulité des uns et la cupidité des autres
ont enrichis et rendus si puissants et si
ambitieux, que nous devons combattre,
mais combattre avec la certitude de la
victoire.
Pour atteindre ce but, il faut établir
A eux la morale facile et perverse d'Es-
cobareux le fanatisme, l'intolérance,
l'ambition et l'amour cupide de l'or.
A nous la morale pure et primitive de
l'Évangile, la charité, le désintéressement,
le dévouement, l'égalité devant la loi com
me devant Dieu.
Nous nous garderons bien d'ajouter
aucun commentaire. Après avoir si bien
débuté, l'orateur s'attaque ensuite la
révélation, aux miracles et au culte; il
déclare que la maçonnerie rejette ces
fantasmagories idolâtres, cl qu'elle s'adresse
la raison comme base de conviction et de
certitude, comme fondement de la raison
universelle.La franc-maçon nerie,ajoute-t-il,
rattache l'homme Dieu, non pas par l'inter
médiaire d'aucune théocratie usurpatrice
mais par tes sentiments et les idées que Dieu
lui même a mis au cœur de l'homme pour
communiquer sans intermédiaire avec lui.
On le voit, M. Faider nie clairement la
divinité de Jésus-Christ et sa médiation
entre Dieu et l'homme.
Mais en voilà assez. Libre maintenant
aux gazettiers du libéralisme de dire que
la maçonnerie n'est pas une vaste asso
ciation d'impies ayant pour premier but
le renversement du catholicisme. A bas les
masques! dirons nous. Vos écrits sont là,
et ils démentent vos protestations hypo
crites.
On sait que le gouvernement a soumis
aux délibérations des Chambres un projet
de loi modificalifdelà loi du 15 juillet 1849,
en ce qui concerne les jurys d'examen
chargés de la délivrance des grades aca
démiques. i
Le nouveau projet maintient, d'abord
le système des jurys-combinés et le con
sacre d'une manière définitive.
Mais il apporte plusieurs modifications
dans le programme des examens 1° Cer
taines matières sont supprimées d'une
manière absolue. 2° Les autres matières
sont divisées en deux catégories matières
principales et matières accessoires; pour
les premières, le projet conserve la fois
l'épreuve écrite et l'épreuve orale; mais
les matières accessoires ne sont soumises
qu'à l'épreuve écrite. 3° L'examen d'élève
universitaire portera désormais plus par
ticulièrement sur la langue latine, la lan
gue française elles mathématiques élémen
taires. 4° Le droit civil élémentaire est
supprimé dans l'examen de candidat en
droit: l'étude du code civil est exclusive
ment réservé pour les examens du doctorat.
Dans le deuxième examen de docteur en
droit, on supprime les éléments de droit
commercial et la procédure civile. 5° On
réunit l'examen de candidat en sciences
l'épreuve préparatoire actuelle, portant
sur l'anthropologie, la philosophie morale
et la logique. 6" Les aspirants au grade de
candidat-notaire quisous l'empire de la
loi actuelle, peuvent sans épreuve préala
ble, se présenter l'examen de ce grade,
auront désormais subir une épreuve
préparatoire. 7° On divise en deux l'exa
men final de pharmacien qui, d'après la
loi du 15 juillet 1849, fait l'objet d'une
épreuve unique.
Voilà, en substance, les principales mo
difications introduites par le nouveau
projet la loi de 1849.
Ce projet a été l'objet de discussions
très-animées dans les diverses sections de
la Chambre, qui l'ont en géuéral accueilli
d'une manière peu favorable. On pe.qt
dire qu'il n'a satisfait personne. C'est sous
tous les rapports, une conception déplora
ble, qui n'a rencontré et ne rencontrera
que fort peu de défenseurs. Ou dirait que
les hommes qui l'ont élaboré n'avaient pas
la moindre idée de la matière. D'un biîut
l'autreon rencontre que des idées
vagues, incohérentes et hasardées. 11 faut
PROPAGATEUR,
On s'alïmiiié YpreS, nie dtî Lille, 10, près U Grand
Place, et cl>er les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX UE l/AUOXNKMKXT, par trimestre,
Ypres fV. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur parait te MCRCREItl et le R.tMEDI
de chaque semaine. (Insertions <3 centimes la ligne.)
discours prononcé pau le frère
frantz faider,
a TKÉM-CHEHS FRÈRES
L'Hydre monacale, selon l'heureuse
expression du vénérable des Vrais Amis,
l'hydre monacale, si souvent écrasée, nous
menace de nouveau de ses têtes hideuses.
b Les moyens. La foi aveugle remplaçant
l'esprit d'exainen, le travestissement des
traditions historiques, l'esprit d'obéissance
et de soumission aveugle, substitués
la noble et fière indépendance du citoyen
qui obéit d'autant plus facilement la loi,
qu'il a pris une plus grande part son
établissement.
b Maiscomme si cette organisation cléri
cale, ayant sa tête Rome et ses bras par
tout, si formidable par sa discipline et ses
richesses, ne lui suffisait pas, elle (toujours
l'infâme) a créé et organisé, pour dévelop
per plus efficacement son système d'enva
hissement, une milice spéciale, sorte
d'avant-garde nomade, composée d'aven
turiers cléricaux recrutés dans tous les
pays, véritables chevaliers errants du
fanatisme* troupe semblable aux hordes
que commande Abdel-Kader, toujours dé
truite, toujours renaissante, chassée par
tout et revenant sans cesse.
autel contre autel, enseignement contre
enseignement.