ETrDE L'ARRONDISSEMENT.
No 3,901.
Samedi, 17 Février, 1855.
38me année.
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TPRB3S, 17 Février.
Les écoles d'agriculture, comme la plu
part des conceptions dp M, Rogier, l'ex-
chéf de la défunte politique nouyelje, qujt
pour tout mérite d'entraîner le trésor dans
des dépenses énormes sans produire aucun
résultat favorable, aucun bien pour l'in
dustrie égriédië. Après avoir dépensé pour
ces institutions plus de 800,000 fr., c'est-
à-dire environ ^,000 fr. par élève, le gou-
-vernemeirt comme le public ont1 dû se
convaincre que ces essais du savoir-faire
des .héros du libéralisme, ont été désas
treux pour iles contribuables et sans fruit
pour l'agriculture. Qu'a-t-on obtenu jus-
qu'jci.ayopitoutes ces écoles agronomiques,
et que peut-on espérer d'obtenir? Rien apr
paremment, moins qu'on ne compte
pour un avantage signalé dans ce siècle,
de p6,â1Votï, transformer, l'aide de sub
sides,:'dësî ert fan ts de petits artisans, de mo-
destefs'cdliivaleurs en freluquets aksidus
aux estaminets, grands bavards et prétën-
tiieux raisonneurs, maniant aved grade la
■canneet-de-cigare, voire même la lorgnette,
mais n'offrant aucune connaissance réi-
clamée pour j'agricu 1 lure, paresseuxinca
pables de toute espèce de travail,, sachant
miéux, d|§cerner les pommades que les en-
Érai^ méprisant et ayant en horreur la
erse et l'humble charrue.
CTesi d'u reste, en toute vérité, ce qu'ont
fourni jusqu'à présent les écoles d'agro-
norriie. Avec de pareils résultais, que peut
on prétëndre de coiitifhier plus longtemps
ut» système aussi dénué de toute raison
d'être; aussi impuissant amener quelque
cihose de satisfaisant? Pour instruire lèuhs
enfants dans l'art de cultiver les champs,
nps(fermiers n'ont aucun besoin, de les
Opypyp^aux académies de M. Rogier. Ils
se moquent de toutes ces écoles d'agricul
ture, comme ils se moquaient naguère des
immortelles expositions de carottes et de
choux qui devaient, disait-on, opérer tant
de merveille^, tripler, décupler tous les
produits de la terre, mais qui n'ont abouti
pattiiaLaToir.
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0 LEtTRE DU R. P. DE BABAS,
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Au Directeur des Précis historiques.
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Devant Sébastopol,'îïg décembre Î654*
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Vi?/i?{Dufj*,8ere^ (ie n'0' aMCUD '•ctfijrîflW^r
d'autres résultais si ce ri'éstque toutes
choses sont restées dans le même épt,
hormis ta bourse des contribuables qui a
clé furieusement labourée par les nouvelles
charrues libérales. En vain les preneurs
des pédagogies agricoles dëpertseront-ils
toute leur éloquence pour démontrer la
nécessité et les;grands avantages de ces
Institutions;nos cultivateurs n'y enverront
jamais leujrs tçpfants. Us Cfoient avec rai
son en savoir plus par|eu,r,expérience que
tous les savants théoriciens qui n'ont pas
la pratique pour eux.
Comme I a tres-bieq observe M- De Rud-
deré dans l'une des deànières séances de la
Chambre, l'usage en Belgique est que le
père instruit chez lui ses éhfants dans l'art
agricole; et celte instruction est d'aulant
meilleure et d'àuiànt plus sûre que lé pèrë
a une connaissance parfaite des terres
qu'il eulliveç'car dans une ferme on rete-
contre des terrains de qualités différentes,
et qui doivent subir une -exploitation d'a
près, la nature du sol..Avec la théorie on
ne parviendra jam.ais faire fructifier con
venablement çes différ.euj#£ çtàSSes de ter
res. Ce qu'il faut l'agriculture, c'est-a^nt
tout la pratique, et non pas celle foule de
connaissances hétérogènes qu'on enseigne
dans l'es écoles agricoles, et dont le culti
vateur n'a aucun besoin pour faire valoir
son champ.
Qu'on laisse donc d'affeder des sommes
énormes deS institutions d'urië inutilité
si reconnue; et sH'on veut gtocèrenient
protéger l'agriculture, qu'on donne aux
cultivateurs les moyensde développer leurs
travaux et leurs dépenses en réduisant les
impôts qui. les accablent si; .péniblement,;
cette faveur, et la,plus grande extension
possible tfo^pée a,ux subsides pour l'amé
lioration ée la voine vicinale est la seule
grâce que l'agriculture reclame; avec les
moyens de protection, elle est a ineme de
J 3ien Ti vaut n r
se pasâer de ioqtes les autres mesures
ci Comnae-unousnlavons déjà observé, Je
nouveau projet de loi sur les jurys d'exa
men a essuyédans les sections de la Cham
bre une déroute totale. Presque personne
n'a osé prendre sur soi la responsabilité
idéfeeuvre ministérielle. Mais entre temps,
il. règne dansles idées surcette question ca
pitale la plus complète anarchie. A l'heure
.qu'il est, quatre ou cinq systèmes se trou
vent en présence: bien d'autres, sansdoute,
sont sur. le point d'éalore et de voir le jour.
Vient d'abord le système actuel des jurys
combinés: il n'a d'autre mérite que d'être
patrôné par legouvernemenl. Ce syslèmé-
ià est usé jusqu'à la corde. Tout le monde
en est las; on n'en veut plus aucun prix.
On est profondément dégoûté des conflits
jet des compromis incessants auxquels il
donne lieu.
Force e'él donc de chercher ailleurs et
rtiieuxi'^ole-m
PluSi'eurs'proposent de revenir l'an
cien juty"è'é,rif^àl, composé de professeurs
pris dans les quatre universités du pays.
Dans fl(itérét des bonnes éludes comme
dans celui de la liberté, nous pensons que
c'est la combinaison qui mérite la préfé
rence. Certes, le jury central a ses défauts,
comme toutes les choses dans ce monde.
Mais nous croyons que de toutes les com
binaisons tentées ou mises en avant, c'est
en définitive çefîe qui offre Ta moindre
Sbmriie d'inconvénients ce qui est, pour
lès institutions créées par l'homme, le
point de perfection aii delà duquel elles
ne peuvent'aller.
D'ailleurs, le jury central a fait ses preu
ves: il a fonctionné pendant plus de dix
ans; quels griefs sérieux a-t-on articuler
contre lui? Et puis, si l'expérience est ve
nue révéler l'existence de quelques abus,
ne peut on pas tacher de corriger l'insli-
Tttti'ioifi? Mais non! mieux vaut errer l'a-
vènfïïré de11 tous les systèmes. M. Frère,
■lui'trié veut donc ni du jury Combiné ni
-du jury e'etflral il lui faut quelque chose
de tout-à-fait neuf, et il propose le jury
professionnel.
ItiSfiob iup nqooil ?tb«vl
iifi" r5fTr|(7Ticr.} Tir
KioSeJan
téhitE et justice;.
Uifihoi
.Aumônier de l'armée d'Orient.
Mon Révéreftd Pèré,'
Vous nie demandez des détails sur notre position
eo Crimée et «pus. voulez savoir ce qifi s'ygère de
biçn daosce pay^jiar les deux grandes nations qqi
l'occupent militairement^ jfjen volontiers, j'essaierai
de vous satisfaire. Seulement convenons d'une
giqne; vous ne me demanderez pas non plus ce
qu'on aurait dû faire ou ne pas faire dans la diiec-
tion des affaires politiques ou des opérations
y, r.
d'iritérVëiîUÔiï sbfï pï-ofii.'
jZj xlJOi 'li y.
.militaires qui ont trajl.à.la campagne présente. Je
AUÎE,.àcet égard, dans la plus complète ignorance,
et je .veux yj rester, jUm prêire ne^vient poiol.ici
pour.s'occuper de choses iQtaleuienrf indépendantes
de son minisière. Sou but es! d'offrir dea.consola,-
liops,religieuses au courage héroïque,.de soutenir
jet de fortifier la vertudes bravas,de je,dévouer et
dp.mourir sans avojr jamaiS;0.r»veri les yeux sur des
jttbjpis,qu'il ii'iitwde temps de voir ei qui ne le
regardent pas. jluime.mieuxjhre, ici, l'écho de la
.ypriij mpdesie et voi^ dire, la gloire de nos
armées, tout ce qu'il y a. de dévoueineut ei de
^quiioieuis chrpiieas dans ces poitrines militaires,
journellement exposées a^, feu.de l'fnuemi.
xl) JNos soldats oitp(ep Jtne double épreuye sup
porter, depui^ l'otty.ertilre d» la campagne, et je
tWiAîW» e" Uqee'lç des (Jeux demande uoe
résigu^lion plus maguaniuie^LI est terrible assuréf-
njejjl,. pour, des,fils b!eu,oég,.pous;des maris, pour
PPresi d'»ff".oflter,,|p balje enueiuie pi de s'ex-
poser de sang-froid livrer tout ce qu'on aime
la douleur et au deuil tuais le conrage:est soutenu
par l'autour du pays, par l'œil intelligent du chef,
par l'espérance de la victoire et aussi par la douce
pensée d'une récompense probable; taudis qu'eu
face de la maladie la position est bien autrement
cruelle, vous le comprenez. Mourir sans gloire et
sur la terre étraugère, c'est bieu dur pour une âme
ardente et passionnée. Eh bien! considéré h ce
ppint de vue, le début de notrç campagne a été
admirable- Soldats et officiers ont su pousser jus
qu'à I 'héroïsme le dévouement au pays. Au lieu
de murmurer sous les coups de fléau destructeur,
au lieu de demander lâchement a fuir le sol cruel
qui leur donnait la mort, ils ont su aimer aux
dépens d'eux-mêmes et -'tombant par milliers
ço m me le blé mur sous la faucille, ils ont fait le
sacrifice de la. gloire et de leurs affections les plus
chères,.ils soot morts eu formant des vœux pour la
prospérité de la France.